Les Évêques membres de la CENCO ont suivi avec beaucoup d’émotion et indignation le bombardement par des inciviques non identifiés jusqu’à ce jour, du camp de Mugunga dans la périphérie de la ville de GOMA, causant ainsi des dizaines de morts et de centaines de blessés. Ils demandent à l’Union Africaine et aux Nations Unies de diligenter une enquête indépendante pour établir les responsabilités, et de ramener les différentes parties prenantes impliquées dans ce conflit qui a déjà fait beaucoup de morts, d’arrêter immédiatement la guerre.
Il est difficile de comprendre que les rebelles du M23 appuyé par l’armée rwandaise et les forces loyalistes des FARDC qui s’affrontent, s’invitent à se positionner de part et d’autre d’un camp des déplacés qui existe depuis des années, exposant ainsi en permanence des pauvres gens qui vivent déjà comme des laissés pour compte. Il est aussi surprenant que ce drame survienne à la porte de GOMA, une ville hyper militarisée où beaucoup d’indications étaient données invitant les autorités compétentes à une alerte maximale pour sécuriser la population.
Les Évêques membres de la CENCO condamnent avec la dernière énergie cette barbarie qui constitue un déni de l’humanité et rappellent à ses auteurs que la vie humaine est sacrée et appartient à Dieu qui ne les laissera pas impunis. Ils condamnent également la résolution des conflits par la violence et invitent les rebelles du M23 à déposer les armes, car des Congolais ne peuvent pas prétendre sauver le Congo en tuant les Congolais. Ils demandent au Rwanda d'arrêter son soutien à la rébellion.
La CENCO adresse ses condoléances aux familles biologiques de ceux qui ont perdu la vie dans ce drame, à son Excellence Mgr Willy NGUMBI ainsi qu’à toute l’Eglise famille de Dieu qui est à GOMA. Elle rassure les blessés de ses prières pour qu’ils trouvent le réconfort et la guérison de la part du Seigneur.
Elle invite le Gouvernement central dont elle reconnaît la bonne foi et le souci de mettre fin à cette situation, à la fermeté et à l’efficacité pour ne pas continuer à laisser impunément tuer sa population, se contentant seulement des condamnations mielleuses et non engagées. La population déjà victime de cette guerre nous imposée, ne sait plus à quel saint se vouer.
Les Evêques membres de la CENCO demandent aux autorités compétentes d’évaluer sans complaisance tout ce que le pays a consenti comme sacrifice et moyens, en passant par l’Etat de siège, par rapport au résultat auquel nous sommes parvenus.
C’est l’occasion pour les Evêques de réitérer la pertinente recommandation de la CENCO, plusieurs fois répétée, demandant une concertation des représentants des forces vives du pays, au-delà des clivages politiques, afin de créer une forte dynamique nationale pour parvenir ensemble à une solution acceptable. Ceci, estiment les Evêques, est extrêmement urgent.
Que la Vierge Marie, Notre-Dame du Congo, intercède pour nous auprès de son Fils, le Prince de la paix, en ce moment troublant de notre histoire.
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