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lundi 27 avril 2020

Port de masques à Kinshasa : La VSV pour une semaine de courtoisie en vue de sensibiliser la population pour éviter les violations des droits de l’homme


La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) est profondément préoccupée par les enjeux de l’heure en République Démocratique du Congo (RD Congo) caractérisés entre autres par les violations des droits de l’Homme en lien avec le port obligatoire de masque, l’une des mesures préventives contre la propagation du COVID-19, les Affaires Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe et Bundu Dia Mayala (ex-Bundu Dia Kongo-BDM).
La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) en tant qu’ONG des droits de l’Homme a également la mission de prévenir les potentielles violations des droits de l’Homme et n’attend pas seulement leurs commissions pour agir. L’Etat de droit que tout le monde souhaite et que dont d’aucuns parlent a besoin de nous toutes et tous pour sa construction effective en mettant nos egos ou intérêts particuliers de côté et ne voir que le seul intérêt supérieur de la RD Congo. Aussi, la VSV a-t-elle réfléchi sur les trois affaires sus évoquées pour in fine réagir ce jour dans le seul et unique but de contribuer à l’avènement de l’Etat de droit en RD Congo.
A.   Les mesures du port obligatoire du masque et de distanciation sociale en RDCongo pour prévenir la propagation de la pandémie COVID-19
La VSV salue les mesures prises par les autorités congolaises en général et le Président de la République en particulier pour lutter contre la pandémie. Le leadership efficace du Chef de l’Etat à ce sujet est sans commentaire et l’accompagnement des autres autorités congolaises à tous les niveaux des responsabilités très appréciable.
La VSV saisit cette occasion pour saluer aussi la nomination, par le Chef de l’Etat de différents responsables des confessions religieuses dont son Eminence Cardinal Fridolin Ambongo de l’église catholique et le Révérend André Bokundoa, Président de l’Eglise du Christ au Congo et d’autres acteurs de la société civile pour gérer le fonds national de solidarité pour la lutte contre le coronavirus. La VSV perçoit en cet acte du Chef de l’Etat une volonté de sa part de contribuer à la transparence dans la gestion de la chose publique surtout en ce moment où l’on parle de beaucoup de cas de détournements des deniers publics par des hautes personnalités congolaises. Toutefois, la VSV recommande la prudence aux autorités morales des confessions religieuses pour ne pas se compromettre avec l’environnement politique congolais où les pièges sont monnaie courante car la population compte beaucoup sur elles.
Cependant, l’observation stricte des mesures préventives pose tout de même avec acuité des problèmes sérieux susceptibles de ne pas contribuer à une lutte efficace contre le COVID-19.
C’est le cas du port obligatoire de masque, une mesure très salutaire pourtant pour limiter ou mieux lutter efficacement contre la propagation de la maladie surtout à Kinshasa où le taux de personnes touchées par le COVID-19 ne cesse d’augmenter au jour le jour suscitant de nombreuses inquiétudes. Avec plus de quatre cents personnes touchées à ce jour dans la seule ville de Kinshasa, la prudence et l’observation stricte de toutes les mesures préventives édictées par les autorités congolaises devraient être de mise et par la population et par les éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) déployés sur terrain.
Les enquêtes menées sur terrain par la VSV prouvent que bien que le nombre de personnes portant des masques ait augmenté, il appert sur terrain que seule la peur du policier assimilé aux amendes, interpellations brutales des personnes précédées des intimidations poussent certains congolais à porter des masques et non pour prévenir la maladie. Les éléments de la police déployés sur terrain dont certains, paradoxalement ne portent pas de masques comme si ils étaient invulnérables au COVID-19 se contentent plus d’interpeller des personnes et de faire payer des amendes en lieu et place de sensibiliser au port de masque pour lutter contre la pandémie. Le comportement peu responsable de certains policiers est déjà à la base des violations des droits à la liberté de circulation des personnes se déplaçant par nécessité réelle, à la vie et à l’intégrité physique de messieurs Arnold Massamba Deba, âgé de 39 ans, tué par balle à Kimbanseke, Munanga Kabudi et Patrick Bobozo Ngolo, blessés par balles à Masina.
Dans la commune de Lemba, la VSV est en train d’enquêter sur le cas d’une jeune dame qui a perdu la vie après s’être écrasée la tête sur une pierre après avoir sauté d’une voiture poursuivie par des policiers pour non port des masques par les passagers. Dans de nombreux quartiers, des crépitements des balles se font régulièrement entendre au motif que des policiers poursuivent des personnes n’ayant pas porté des masques, gaspillant ainsi des munitions dans un pays qui a des difficultés financières.  Sur un autre volet, la VSV a observé que les mesures préventives ne sont pas très bien observées dans certains endroits où elles devraient pourtant être le plus observées. C’est le cas des hôpitaux, dispensaires et polycliniques où les malades et garde-malades sont reçus à l’entrée et à la réception sans respect stricte de la mesure de distanciation sociale. De même, il sied de souligner que plusieurs autres endroits tels que les différents marchés de la ville de Kinshasa, les gens continuent à se comporter comme par le passé (pas de port de masque, pas de respect de distanciation sociale). Les autorités congolaises en particulier et toute la population en général doivent y veiller sinon ces milieux seront les potentiels foyers de contamination au COVID-19.
La VSV pense que la sensibilisation de la population, des policiers et militaires sur le danger que représente la pandémie pour tout le monde sans exception pour éviter la propagation du COVID-19 s’avère très indispensable.
Face à une population démunie et qui continue à douter de l’existence de la pandémie, Il est important pour les autorités de la ville de Kinshasa de décréter une semaine de courtoisie du port obligatoire de masque au cours de laquelle aucune amende ne sera exigée. Pendant cette semaine de courtoisie, les éléments de la PNC feront tout simplement et uniquement la sensibilisation de la population sur les mesures préventives dont le port obligatoire de masque.
B.   Affaire Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, M. Vital KAMERHE
La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) suit avec attention le dossier Affaire Directeur de cabinet du Président de la République depuis sa convocation par le parquet général près la Cour d’appel de Matete, le 08 avril 2020 jusqu’à sa détention préventive à la Prison Centrale de Makala (PCM), le même jour pour détournement présumé des fonds publics alloués au programme de 100 jours du Chef de l’Etat. Depuis vendredi, 24 avril 2020, les informations parvenues à la VSV font état de la fin de l’instruction au parquet Général de Matete et le transfert du dossier au Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe pour fixation du procès.
La VSV fait observer que dans un Etat de droit, aucune ingérence, quelle qu’elle soit n’est ni tolérable ni acceptable dans un dossier de justice et que seule la justice est appelée à faire son travail d’une manière indépendante.
La VSV salue les signaux forts donnés par la justice congolaise, à travers toutes les interpellations de hautes personnalités. La VSV note qu’avec un peu de volonté politique, les choses peuvent changer positivement pour mener effectivement la lutte contre la corruption et le détournement des fonds publics en RD Congo.
La VSV demande à la justice congolaise et à tous les congolais se faisant passer pour « des juges » de respecter le droit de Vital KAMERHE à la présomption d’innocence car jusque-là sa culpabilité dans cette affaire n’a pas encore été établie par un jugement définitif rendu à l’issue d’un procès public garantissant tous ses droits à la défense. La VSV souhaite que toutes les garanties d’un procès juste et équitable soient scrupuleusement observées dans cette affaire au risque de donner raison aux nombreuses voix qui s’élèvent pour parler d’un dossier politique.
Face aux informations faisant état de l’état de santé préoccupant de M. Vital Kamerhe, la VSV demande à la justice congolaise de veiller à ce qu’il bénéficie des soins de santé appropriés dans un établissement sanitaire de son choix afin de respecter son droit aux soins de santé conformément à la Constitution de la RDCongo, à la Charte Africaine des droits de l’Homme et des peuples et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
In fine, la VSV demande aux partisans de l’UNC et aux personnes qui ont voulu profiter de la détention préventive du Directeur de cabinet du Chef de l’Etat et Président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) pour lancer des appels de xénophobie d’y mettre un terme au risque d’influer ou de faire pression sur une justice que nous voulons indépendante.
En effet, tout congolais est chez lui partout dans toutes les provinces de la RD Congo et il a le droit de s’installer légalement et légitimement dans n’importe quelle partie du territoire national conformément à la Constitution de la RD Congo et aux autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme. Tous les actes de xénophobie, d’appel à la haine tribale ne favorisent nullement l’unité et la cohésion nationale et sont condamnés au niveau tant national qu’international.

C.    Affaire Bundu Dia Mayala (ex Bundu Dia Kongo)
La VSV est au regret de constater que les violations graves des droits de l’Homme consécutives aux affrontements entre les éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) et les adeptes ou fidèles de Bundu Dia mayala (ex-Bundu Dia Kongo) dénoncées jadis par elle, soit en 2008, soient encore d’actualité ces derniers temps malgré la pandémie de corona virus qui sévit dans tous les pays du monde faisant des milliers de mort.
La VSV aborde cette question particulière avec beaucoup d’amertumes car les massacres de Bundu Dia Kongo dénoncés par elle et sur lesquels, elle avait planifié de saisir la Cour Pénale Internationale avaient été le déclic des raisons pour lesquelles ses deux membres effectifs en l’occurrence, Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi ont été assassinés en juin 2010. Au cours de ces massacres, les éléments de la Police Nationale Congolaise dont ceux du fameux bataillon Simba du Général John Numbi, dépêchés au Congo Centrale avaient fait usage très disproportionné de la force en massacrant des adeptes de Ne Muanda Nsemi. Il convient de noter qu’avant ladite répression les adeptes de BDK s’étaient livrés à de nombreuses exactions contre d’autres congolais ressortissants d’autres provinces et ceux du Kongo central opposés à leurs appels à la xénophobie.
Comme en 2008, la VSV constate que les adeptes de Bundu Dia Mayala et surtout les éléments de la Police Nationale Congolaise ont réitéré leurs « exploits » foulant ainsi aux pieds le respect des droits humains. Ainsi, les droits à la vie, à l’intégrité physique et à la propriété ont été violés à Kinshasa, Kisantu, Boma, Songololo…
Tout compte fait, la VSV :
Ø  dénonce les appels et autres messages de xénophobie des partisans de Bundu Dia Mayala contre les congolais ressortissants d’autres provinces résidants au Kongo central ;
Ø  rappelle aux partisans de Bundu Dia Mayala que tout congolais est chez lui dans n’importe quelle partie de chacune de  vingt-six provinces de la RD Congo et peut y installer légalement sa résidence ;
Ø  dénonce fermement l’usage disproportionné de la force par les forces de sécurité contre les partisans de Bundu Dia Mayala ayant causé la mort de plus de vingt personnes et des dizaines des blessés parmi les adeptes de Bundu Dia Mayala ;
Ø  condamne les atteintes à l’intégrité physique des policiers par les partisans de Bundu Dia Mayala ;
Ø  condamne le pillage éhonté de la résidence de Ne Muanda Nsemi et exige la restitution, sans délai des biens pillés par certains éléments de la police ;
Ø  Exige une prise en charge appropriée et totale de toutes les personnes blessées au cours des affrontements ayant opposé les deux parties.
Pour terminer, la VSV espère que Gédéon Kyungu, criminel reconnu et dont le parti politique est membre du FCC ayant perpétré des graves violations des droits humains sera effectivement traqué, arrêté et retourné en prison afin d’éviter la politique de deux poids deux mesures.


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