La
Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) est profondément préoccupée
par les enjeux de l’heure en République Démocratique du Congo (RD Congo)
caractérisés entre autres par les violations des droits de l’Homme en lien avec
le port obligatoire de masque, l’une des mesures préventives contre la
propagation du COVID-19, les Affaires Directeur de cabinet du Chef de l’Etat,
Vital Kamerhe et Bundu Dia Mayala (ex-Bundu Dia Kongo-BDM).
La
Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) en tant qu’ONG des droits
de l’Homme a également la mission de prévenir les potentielles violations des
droits de l’Homme et n’attend pas seulement leurs commissions pour agir. L’Etat
de droit que tout le monde souhaite et que dont d’aucuns parlent a besoin de
nous toutes et tous pour sa construction effective en mettant nos egos ou
intérêts particuliers de côté et ne voir que le seul intérêt supérieur de la RD
Congo. Aussi, la VSV a-t-elle réfléchi sur les trois affaires sus évoquées pour
in fine réagir ce jour dans le seul et unique but de contribuer à l’avènement
de l’Etat de droit en RD Congo.
A.
Les
mesures du port obligatoire du masque et de distanciation sociale en RDCongo
pour prévenir la propagation de la pandémie COVID-19
La
VSV salue les mesures prises par les autorités congolaises en général et le
Président de la République en particulier pour lutter contre la pandémie. Le
leadership efficace du Chef de l’Etat à ce sujet est sans commentaire et
l’accompagnement des autres autorités congolaises à tous les niveaux des responsabilités
très appréciable.
La
VSV saisit cette occasion pour saluer aussi la nomination, par le Chef de
l’Etat de différents responsables des confessions religieuses dont son Eminence
Cardinal Fridolin Ambongo de l’église catholique et le Révérend André Bokundoa,
Président de l’Eglise du Christ au Congo et d’autres acteurs de la société
civile pour gérer le fonds national de solidarité pour la lutte contre le
coronavirus. La VSV perçoit en cet acte du Chef de l’Etat une volonté de sa
part de contribuer à la transparence dans la gestion de la chose publique
surtout en ce moment où l’on parle de beaucoup de cas de détournements des
deniers publics par des hautes personnalités congolaises. Toutefois, la VSV
recommande la prudence aux autorités morales des confessions religieuses pour
ne pas se compromettre avec l’environnement politique congolais où les pièges
sont monnaie courante car la population compte beaucoup sur elles.
Cependant,
l’observation stricte des mesures préventives pose tout de même avec acuité des
problèmes sérieux susceptibles de ne pas contribuer à une lutte efficace contre
le COVID-19.
C’est
le cas du port obligatoire de masque, une mesure très salutaire pourtant pour
limiter ou mieux lutter efficacement contre la propagation de la maladie
surtout à Kinshasa où le taux de personnes touchées par le COVID-19 ne cesse
d’augmenter au jour le jour suscitant de nombreuses inquiétudes. Avec plus de
quatre cents personnes touchées à ce jour dans la seule ville de Kinshasa, la
prudence et l’observation stricte de toutes les mesures préventives édictées
par les autorités congolaises devraient être de mise et par la population et
par les éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) déployés sur terrain.
Les
enquêtes menées sur terrain par la VSV prouvent que bien que le nombre de
personnes portant des masques ait augmenté, il appert sur terrain que seule la
peur du policier assimilé aux amendes, interpellations brutales des personnes
précédées des intimidations poussent certains congolais à porter des masques et
non pour prévenir la maladie. Les éléments de la police déployés sur terrain
dont certains, paradoxalement ne portent pas de masques comme si ils étaient
invulnérables au COVID-19 se contentent plus d’interpeller des personnes et de
faire payer des amendes en lieu et place de sensibiliser au port de masque pour
lutter contre la pandémie. Le comportement peu responsable de certains
policiers est déjà à la base des violations des droits à la liberté de
circulation des personnes se déplaçant par nécessité réelle, à la vie et à
l’intégrité physique de messieurs Arnold Massamba Deba, âgé de 39 ans, tué par
balle à Kimbanseke, Munanga Kabudi et Patrick Bobozo Ngolo, blessés par balles
à Masina.
Dans
la commune de Lemba, la VSV est en train d’enquêter sur le cas d’une jeune dame
qui a perdu la vie après s’être écrasée la tête sur une pierre après avoir
sauté d’une voiture poursuivie par des policiers pour non port des masques par
les passagers. Dans de nombreux quartiers, des crépitements des balles se font
régulièrement entendre au motif que des policiers poursuivent des personnes
n’ayant pas porté des masques, gaspillant ainsi des munitions dans un pays qui
a des difficultés financières. Sur un
autre volet, la VSV a observé que les mesures préventives ne sont pas très bien
observées dans certains endroits où elles devraient pourtant être le plus
observées. C’est le cas des hôpitaux, dispensaires et polycliniques où les
malades et garde-malades sont reçus à l’entrée et à la réception sans respect
stricte de la mesure de distanciation sociale. De même, il sied de souligner
que plusieurs autres endroits tels que les différents marchés de la ville de
Kinshasa, les gens continuent à se comporter comme par le passé (pas de port de
masque, pas de respect de distanciation sociale). Les autorités congolaises en
particulier et toute la population en général doivent y veiller sinon ces
milieux seront les potentiels foyers de contamination au COVID-19.
La
VSV pense que la sensibilisation de la population, des policiers et militaires
sur le danger que représente la pandémie pour tout le monde sans exception pour
éviter la propagation du COVID-19 s’avère très indispensable.
Face
à une population démunie et qui continue à douter de l’existence de la pandémie,
Il est important pour les autorités de la ville de Kinshasa de décréter une
semaine de courtoisie du port obligatoire de masque au cours de laquelle aucune
amende ne sera exigée. Pendant cette semaine de courtoisie, les éléments de la
PNC feront tout simplement et uniquement la sensibilisation de la population
sur les mesures préventives dont le port obligatoire de masque.
B.
Affaire
Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, M. Vital KAMERHE
La
Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) suit avec attention le
dossier Affaire Directeur de cabinet du Président de la République depuis sa
convocation par le parquet général près la Cour d’appel de Matete, le 08 avril
2020 jusqu’à sa détention préventive à la Prison Centrale de Makala (PCM), le même
jour pour détournement présumé des fonds publics alloués au programme de 100
jours du Chef de l’Etat. Depuis vendredi, 24 avril 2020, les informations
parvenues à la VSV font état de la fin de l’instruction au parquet Général de
Matete et le transfert du dossier au Tribunal de grande instance de
Kinshasa/Gombe pour fixation du procès.
La
VSV fait observer que dans un Etat de droit, aucune ingérence, quelle qu’elle
soit n’est ni tolérable ni acceptable dans un dossier de justice et que seule
la justice est appelée à faire son travail d’une manière indépendante.
La
VSV salue les signaux forts donnés par la justice congolaise, à travers toutes
les interpellations de hautes personnalités. La VSV note qu’avec un peu de volonté
politique, les choses peuvent changer positivement pour mener effectivement la
lutte contre la corruption et le détournement des fonds publics en RD Congo.
La
VSV demande à la justice congolaise et à tous les congolais se faisant passer
pour « des juges » de respecter le droit de Vital KAMERHE à la
présomption d’innocence car jusque-là sa culpabilité dans cette affaire n’a pas
encore été établie par un jugement définitif rendu à l’issue d’un procès public
garantissant tous ses droits à la défense. La VSV souhaite que
toutes les garanties d’un procès juste et équitable soient scrupuleusement
observées dans cette affaire au risque de donner raison aux nombreuses voix qui
s’élèvent pour parler d’un dossier politique.
Face
aux informations faisant état de l’état de santé préoccupant de M. Vital Kamerhe,
la VSV demande à la justice congolaise de veiller à ce qu’il bénéficie des
soins de santé appropriés dans un établissement sanitaire de son choix afin de
respecter son droit aux soins de santé conformément à la Constitution de la RDCongo,
à la Charte Africaine des droits de l’Homme et des peuples et au Pacte
international relatif aux droits civils et politiques.
In
fine, la VSV demande aux partisans de l’UNC et aux personnes qui ont voulu
profiter de la détention préventive du Directeur de cabinet du Chef de l’Etat
et Président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) pour lancer des appels
de xénophobie d’y mettre un terme au risque d’influer ou de faire pression sur
une justice que nous voulons indépendante.
En
effet, tout congolais est chez lui partout dans toutes les provinces de la RD Congo
et il a le droit de s’installer légalement et légitimement dans n’importe
quelle partie du territoire national conformément à la Constitution de la RD Congo
et aux autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme. Tous
les actes de xénophobie, d’appel à la haine tribale ne favorisent nullement l’unité
et la cohésion nationale et sont condamnés au niveau tant national
qu’international.
C.
Affaire
Bundu Dia Mayala (ex Bundu Dia Kongo)
La
VSV est au regret de constater que les violations graves des droits de l’Homme
consécutives aux affrontements entre les éléments de la Police Nationale Congolaise
(PNC) et les adeptes ou fidèles de Bundu Dia mayala (ex-Bundu Dia Kongo)
dénoncées jadis par elle, soit en 2008, soient encore d’actualité ces derniers
temps malgré la pandémie de corona virus qui sévit dans tous les pays du monde
faisant des milliers de mort.
La
VSV aborde cette question particulière avec beaucoup d’amertumes car les
massacres de Bundu Dia Kongo dénoncés par elle et sur lesquels, elle avait
planifié de saisir la Cour Pénale Internationale avaient été le déclic des
raisons pour lesquelles ses deux membres effectifs en l’occurrence, Floribert Chebeya
Bahizire et Fidèle Bazana Edadi ont été assassinés en juin 2010. Au cours de
ces massacres, les éléments de la Police Nationale Congolaise dont ceux du
fameux bataillon Simba du Général John Numbi, dépêchés au Congo Centrale
avaient fait usage très disproportionné de la force en massacrant des adeptes
de Ne Muanda Nsemi. Il convient de noter qu’avant ladite répression les adeptes
de BDK s’étaient livrés à de nombreuses exactions contre d’autres congolais
ressortissants d’autres provinces et ceux du Kongo central opposés à leurs
appels à la xénophobie.
Comme
en 2008, la VSV constate que les adeptes de Bundu Dia Mayala et surtout les
éléments de la Police Nationale Congolaise ont réitéré leurs « exploits »
foulant ainsi aux pieds le respect des droits humains. Ainsi, les droits à la
vie, à l’intégrité physique et à la propriété ont été violés à Kinshasa,
Kisantu, Boma, Songololo…
Tout
compte fait, la VSV :
Ø dénonce
les appels et autres messages de xénophobie des partisans de Bundu Dia Mayala
contre les congolais ressortissants d’autres provinces résidants au Kongo
central ;
Ø rappelle
aux partisans de Bundu Dia Mayala que tout congolais est chez lui dans
n’importe quelle partie de chacune de
vingt-six provinces de la RD Congo et peut y installer légalement sa
résidence ;
Ø dénonce
fermement l’usage disproportionné de la force par les forces de sécurité contre
les partisans de Bundu Dia Mayala ayant causé la mort de plus de vingt personnes
et des dizaines des blessés parmi les adeptes de Bundu Dia Mayala ;
Ø condamne
les atteintes à l’intégrité physique des policiers par les partisans de Bundu
Dia Mayala ;
Ø condamne
le pillage éhonté de la résidence de Ne Muanda Nsemi et exige la
restitution, sans délai des biens pillés par certains éléments de la police ;
Ø Exige
une prise en charge appropriée et totale de toutes les personnes blessées au
cours des affrontements ayant opposé les deux parties.
Pour
terminer, la VSV espère que Gédéon Kyungu, criminel reconnu et dont le parti
politique est membre du FCC ayant perpétré des graves violations des droits
humains sera effectivement traqué, arrêté et retourné en prison afin d’éviter
la politique de deux poids deux mesures.
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