Journaliste
en danger (JED) dénonce vigoureusement la séquestration, depuis une semaine, d’un
journaliste successivement dans les installations des Forces Armées de la
République Démocratique du Congo (FARDC), de la police nationale congolaise à
Rutshuru-centre et de l’auditorat militaire de Rutshuru, territoire situé à 70
Km de la ville de Goma, chef - lieu de la province du Nord-Kivu à l’Est de la
RDC.
Selon les informations recueillies par
JED, Mapendo King, correspondant de la
« Voix de Rutshuru » et journaliste à l’Agence Rutshuru
Presse, a été arrêté, le vendredi 4 mars 2016, à Tongo, un
groupement du territoire de Rutshuru par un groupe d’éléments des FARDC qui ont
fait incursion dans sa rédaction.
Le journaliste a été conduit manu
militari au camp militaire « Murindi » où il a été gardé
pendant quatre jours avant son transfert, le lundi 7 mars 2016, à
Rutshuru-Centre où il a passé la nuit dans les installations du bureau des
renseignements militaires. Le lendemain, Mapendo King a été livré entre les
mains des responsables de la police de Rutshuru-Centre avant d’être transféré
le mercredi 9 mars 2016 dans la soirée au cachot de l’auditorat militaire où il
est présentement détenu.
Mapendo King a été appréhendé pour avoir
diffusé, le mercredi 2 mars 2016, sur les ondes de la Radio « La Voix de
Rutshuru » une information concernant l’arrestation par la population du
groupement de Tongo des deux rebelles du mouvement « Maï Maï » qui
croupissent, selon le journaliste, dans le cachot de la police.
Contacté
par JED, un journaliste local a déclaré : « Après la diffusion de cette
information, le rédacteur en chef de la Voix de Rutshuru avait contacté au
téléphone le commandant local de la police qui avait confirmé la détention dans
leur cachot de ces deux rebelles Maï Maï appréhendés par la population. Le chef
de groupement de Tongo a exigé au journaliste Mapendo King de
démentir cette information. Ce qui n’a pas été fait. C’est deux
jours après la diffusion de cette nouvelle que notre collègue a été mis aux
arrêts ».
Joint également par JED, le commandant de
la police/Rutshuru communément appelé « sans effet » a dit : « Je ne connais pas la raison exacte
de l’arrestation du journaliste, mais Je suis en train d’examiner ce dossier
ensemble avec l’Administrateur du Territoire. Le journaliste a été arrêté à
Tongo et acheminé ici chez nous (Rutshuru-centre, ndlr). Peut-être il a été
arrêté suite au conflit tribal survenu à Tongo là où il y a eu des cases et
maisons brûlées. Si tel est le cas son dossier sera transféré à la
justice… ».
Sans
entrer dans le fond de cette affaire, Journaliste en danger (JED)
s’insurge contre cette procédure cavalière utilisée par les responsables des
FARDC et de la police du territoire de Rutshuru contraignant le journaliste de
ne plus exercer librement son travail pendant près plusieurs jours en toute illégalité.
JED condamne énergiquement cette entrave au travail des
journalistes et exige sa libération immédiate et sans conditions.
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