APO

mercredi 30 mars 2016



Félix Prosper Basse : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire des Nations Unies.  
 Activités des Composantes de la MONUSCO
 Activités de l’Equipe-pays
 Situation militaire 
Activités des Composantes de la MONUSCO
Information publique :
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies va publier en début d’après-midi une nouvelle Résolution pour renouveler le mandat de la MONUSCO. Mercredi dernier, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC Maman Sambo Sidikou et le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Raymond Tshibanda, avaient tous deux faits leurs briefings au Conseil de Sécurité.
Nous reviendrons plus amplement sur cette nouvelle résolution et sur le renouvellement du mandat de la MONUSCO dans les prochaines semaines très probablement avec Maman Sidikou qui, après son passage à New-York, viendra échanger avec vous sur ces questions.  
Genre :
« Le rôle important que la femme joue dans le processus de maintien de la paix reste ignoré par la grande majorité de la population et même des autorités locales et de certains services de sécurité», a souligné madame l’Administratrice du territoire de Walikale, au Nord-Kivu. 
C’était lors de l’ouverture d’un atelier de formation des formateurs et de renforcement des capacités organisé récemment par la section Genre de Goma en faveur des autorités locales, des leaders de la société civile et des officiers de la PNC et des FARDC, ainsi que des femmes membres des comités locaux de protection de ce territoire. La section Genre a dans sa présentation, mis l’accent sur l’importance de l’intégration d’une dimension genre dans le processus de maintien de la paix et de la mise en œuvre de la Résolution 1325 des Nations Unies.  

Car, cela contribue à l’amélioration de la protection et de la promotion des droits de la femme et à l’accroissement des effectifs de femmes dans les comités locaux de protection en RDC. Les autorités de Walikale de mêmes que les participants ont remercié la MONUSCO d’avoir organisé cette formation qui donne une meilleure compréhension du concept genre et de son importance dans tous les processus de maintien de la paix.  
Police MONUSCO :
Deux sessions de formation de formateurs de police tenues respectivement à Lubumbashi et Bunia, ont pris fin le 26 mars 2016, avec un taux de présence satisfaisant. Initiée le 14 mars 2016, au profit de 38 apprenants comprenant 37 cadres dont trois femmes et un agent, la session de Lubumbashi s’est déroulée normalement, à l’instar de celle de Bunia, qui était organisée au profit de 10 apprenants de la Police Nationale Congo (PNC) et de la Direction Générale des Migrations (DGM), dont 2 femmes.
Ces formations ont été conduites par des formateurs de la Police MONUSCO (UNPOL), assistés de leurs homologues de la PNC et de la DGM. Elles s’inscrivent dans un projet global de formation et de recyclage en police des mines et celle des frontières. En outre, elles visent à doter la PNC d’un vivier de formateurs nationaux dans ces domaines, en vue de renforcer les capacités opérationnelles des cadres et agents de la police des frontières, de la DGM  et de la Police des mines et hydrocarbures. 
Durant la semaine, les équipes conjointes pour la mise en œuvre de la Stratégie Opérationnelle intégrée de Lutte contre l’Insécurité à Beni/Oicha, ont poursuivi leurs patrouilles régulières de sécurisation.  Au total, 246 appels ont été reçus sur les numéros verts pour 66 interventions qui ont donné lieu à 16 interpellations pour diverses infractions de droit commun.
Au cours de la même semaine, les différentes Unités de Police Constituées (FPU) ont poursuivi leurs missions de protection des populations. Ainsi, 495 patrouilles de sécurisation dont cent 133 conjointes avec la PNC ont été effectuées. Par ailleurs, 16 Check points et 24 escortes de hautes personnalités ont été réalisés par ces Unités. Les FPUs ont effectué 7 services de maintien de l’Ordre public.        

Activités de l’Equipe-Pays 
PNUD : Les Ministres des Pays les Moins Avancés en concertation à Kinshasa pour assurer le suivi de la COP 21 
Les ministres et experts de tous les Pays les Moins Avancés (PMA) participant aux négociations sur les changements climatiques vont se réunir ce vendredi 1er avril 2016 à Kinshasa pour analyser collectivement l’Accord de Paris ainsi que les décisions qui l’accompagnent. Ils devront également fixer des priorités claires pour les actions futures à engager dès cette année 2016 en termes de suivi de la COP 21. 
Cette réunion, qui est organisée avec l’appui du PNUD, servira également à préparer la participation du groupe à la cérémonie de haut niveau pour la signature de l’Accord de Paris qui sera organisée par le Secrétaire Général Ban Ki-moon, le 22 avril 2016, au siège des Nations Unies, à New York. Cette rencontre sera précédée de deux jours de travail des experts de plus de 45 pays, parties prenantes aux négociations sur le changement climatique, au titre des PMA.  
UNESCO : Plan d’action pour les réserves de biosphère de la RDC
Le Secrétariat Permanent de la Commission nationale pour l’UNESCO, en collaboration avec le Programme sur l’Homme et la Biosphère (MAB) de l’UNESCO et de son réseau mondial des réserves de biosphère, organise un atelier sur l’état du Programme MAB en République démocratique du Congo du 29 au 31 mars 2016.  Les réserves de biosphère sont des zones d’écosystèmes terrestres ou côtiers où l’on privilégie les solutions permettant de concilier la conservation de la biodiversité et son utilisation durable. La RDC en compte trois: Luki, Lufira et Yangambi. Cet atelier a pour objectifs de dresser un état des lieux du Programme sur l’Homme et la Biosphère et d’élaborer et lancer un plan d’action pour les réserves de biosphère de la RDC pour la période 2016-2025. Il présente donc un caractère stratégique dans le sens où il vise à orienter les efforts du Gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers dans la promotion et la gestion des réserves de biosphère et ce, dans la foulée du Congrès mondial sur les Réserves de Biosphère (Lima, 14-17mars 2016) au cours duquel a été adopté le plan d’action mondial pour 2016-2025. Cette activité, organisée avec l’appui financier de l’UNESCO Kinshasa, entre dans le cadre de l’effet 5 (gestion des ressources naturelles) du Plan-cadre des Nations Unies pour l'assistance au développement (UNDAF) pour la période 2013-2017.     

 Collaboration PAM/ONUSIDA pour lutter contre le VIH en RDC : 
Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’ONUSIDA vont signer, ce mercredi 30 mars 2016, une lettre d’intention de collaboration. Celle-ci permettra aux deux parties d’unir leurs efforts afin d’apporter une réponse holistique au VIH en République démocratique du Congo (RDC).  
Les deux organisations onusiennes vont ,entre autres, appuyer les organes et structures du Gouvernement en charge de la lutte contre le VIH/sida dans leurs efforts pour l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD), la mise en place d’initiatives à haut impact dans la lutte contre l’endémie du VIH et pour parvenir à la vision nationale de lutte contre le VIH « d’une génération sans sida en RDC ». Il s’agira également de soutenir le Programme national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (IST) et le Programme national multisectoriel de lutte contre le sida (PNMLS) dans le développement de la cartographie numérique des informations multisectorielles sur le VIH/sida et la production et diffusion d’informations stratégiques sur le VIH/sida en RDC.   

L’ONUSIDA renforce sa collaboration avec la Police Nationale Congolaise :  
L’ONUSIDA et la Police Nationale Congolaise annoncent renforcer le partenariat entre leurs deux institutions. Un plan d’action sera prochainement élaboré. L’objectif est de communiquer les informations correctes aux hommes en uniforme sur les modes de transmissions du VIH/sida, la prévention et les différents paquets d’interventions à la réponse au VIH/sida existant dans le pays.  
La Police Nationale Congolaise et l’ONUSIDA travaillent en complémentarité, car la PNC s’occupe du volet sécuritaire des populations et l’ONUSIDA s’occupe de la protection sociale sur le plan sanitaire et spécialement dans le cadre du VIH/sida. 
  
4 avril : Célébration de la Journée Internationale de la Sensibilisation au Problème des Mines et de l’Assistance à la Lutte Antimines  
UNMAS, le service de la lutte antimines des Nations Unies, et le Centre Congolais de Lutte Antimines (CCLAM) célèbrent le 4 avril prochain la Journée Internationale de la Sensibilisation au Problème des Mines et de l’Assistance à la Lutte Antimines. Le thème choisi cette année « La Lutte Antimines : une Action Humanitaire » promeut les aspects salvateurs du travail entrepris par l’action antimines et son rôle de facilitation pour les autres interventions humanitaires. En RDC, ce thème s’illustre selon la vision de l’UNMAS : « un environnement sans danger, la communauté protégée ».  
Depuis son indépendance en 1960, la RDC a été prise au piège dans une spirale de conflits armés causant une forte contamination de résidus explosifs de guerre (REG), mines et sous-munitions. Les conflits armés actuels et l’augmentation connexe de la contamination continuent aussi à aggraver les conditions de vie déjà précaires de la population. La présence de ces engins explosifs constitue une menace quotidienne pour les civils, particulièrement pour les enfants qui représentent la plupart des victimes en RDC.  
 Au vu de cette situation et dans le souci de créer un environnement sans danger et protéger la communauté, le CCLAM, avec l’appui technique de l’UNMAS et le financement du peuple japonais, travaille pour que la RDC se conforme à l’article 5 du Traité sur l’interdiction et l’utilisation des mines antipersonnel. Cela se fait notamment au travers du nettoyage de toutes les zones suspectées dangereuses (ZSD) restantes, telles qu'identifiées par l’Enquête Nationale sur la Contamination par Mines (ENCM). À ce jour, 57 % des ZSD identifiées ont été dépolluées ou remises à disposition et le Sud Kivu sera prochainement annoncé totalement libre de mines. Si ce rythme est maintenu, il est prévu que la RDC devienne entièrement libre de mines, et donc en conformité aux exigences de la Convention d’Ottawa, avant la date buttoir de 2021.  
Au travers de la Journée du 4 avril, le CCLAM, UNMAS et les opérateurs de la lutte antimines en RDC souhaitent ainsi rappeler aux bailleurs de fonds et aux acteurs principaux de la lutte antimines l’importance et la nécessité de leur soutien continu pour protéger les civils des risques engendrés par les mines et REG en RDC. C’est en travaillant ensemble que les obligations internationales, les standards de qualité des opérateurs, l’appropriation nationale et l’objectif de libérer le pays des mines seront atteints.   
    
Situation militaire 
(Par le Lieutenant-colonel AMOUZOUN CODJO MARTIN, Porte-parole militaire)
Une accalmie réelle a été observée à Kinshasa et dans les autres provinces situées dans la partie occidentale de la République Démocratique du Congo, durant la semaine écoulée. 
Dans les provinces de Haut et de Bas-Uélé, la situation sécuritaire a été marquée par des incidents liés aux attaques menées par des éléments de groupes armés contre les Forces de Défense et de Sécurité congolaises, ainsi que les gardes forestiers basés dans le parc national de la Garamba. Elle a également été caractérisée par des embuscades et pillages perpétrés par des éléments supposés appartenir à l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), dans certaines localités de ces deux provinces. 
Dans la province de Haut-Uélé, un braconnier a été tué, une arme AK-47 et des munitions récupérées, pendant la période sous examen, au cours d’accrochages entre les présumés éléments de la LRA et  les gardes forestiers du parc national de la Garamba, dans la région de Nagero. 
Le 25 mars 2016, des braconniers ‘’Huda’’ en provenance du Soudan du Sud, ont lancé une attaque contre les positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) situées dans la région de Ngilima, à 45 kilomètres au Nord de Dungu. Les militaires congolais ont riposté et tué deux assaillants. 
Le 26 mars 2016, des présumés éléments Mbororo ont tendu une embuscade à une patrouille des FARDC dans le voisinage de la localité de Ngilima, à 46 kilomètres au Nord de Dungu.  Les soldats loyalistes ont riposté et tué trois insurgés. Des Casques bleus du contingent Marocain de la Force de la MONUSCO, ont contribué à l’évacuation médicale d’un militaire des FARDC grièvement blessé.    
Par ailleurs, des éléments supposés appartenir à la LRA ont tendu des embuscades et pillé des biens de valeur appartenant aux populations civiles dans les localités de Gongolo et Mabadabada, situées respectivement à 12 kilomètres au Nord de Ngilima et de Nambia, dans les territoires de Dungu et de Niangara. 
De plus, la MONUSCO a mené avec succès, conjointement avec le comité de sécurité local de Dungu, deux missions de pacification dans les localités de Kaka II et de Duru (95 kilomètres au Nord de Dungu), dans le but de mettre un terme aux tensions intercommunautaires rapportées entre les populations locales et les ressortissants Mbororo, suite au meurtre le 22 mars 2016, d’un civil dans la région de Kaka II, par des présumés éléments Mbororo.       
Dans la province de Bas-Uélé, des accrochages entre des éléments armés et les Forces de sécurité ont été rapportés pendant la période sous examen dans la localité de Kpete, située dans le territoire de Bondo, affrontements au cours desquels un assaillant, supposé appartenir à la LRA, a été tué.  
D’autres éléments de la LRA ont tendu le 25 mars 2016, des embuscades et pillé des biens de valeur appartenant aux civils dans les localités de Basopio et Sukadi, situées respectivement à 90 et 60 kilomètres au Sud de Bili et au Nord d’Ango-centre, dans les territoires de Bondo et d’Ango. 
En Ituri, l’armée congolaise, soutenue par la Force de la MONUSCO, poursuit ses activités militaires contre les éléments réfractaires du Front de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI). Ces éléments sont responsables d’attaques contre les populations civiles et les militaires des FARDC basés dans les localités situées au Sud du territoire d’Irumu.   
Du 21 au 23 mars 2016, des exactions contre les populations civiles perpétrées par les miliciens du FRPI ont été rapportées. Les 21 et 22 mars 2016, des éléments du FRPI ont attaqué la localité de Kagaba, située à 40 kilomètres au Sud de Bunia, agressé deux femmes et kidnappé quatre autres. Les FARDC sont intervenues afin de contrer les activités négatives des assaillants. 
Le 22 mars 2016, quatre individus ont été molestés au cours d’incursion des miliciens du FRPI dans la localité de Kolu, située à 3 kilomètres de Gety.  Toutefois, un insurgé du FRPI a été tué au cours de cet incident, suite aux échanges de tirs rapportés entre les assaillants. Dans la nuit du 22 au 23 mars 2016, des éléments supposés appartenir au FRPI ont attaqué la localité d’Anyada, située à 4 kilomètres au Nord-est d’Aveba, et pillé des biens domestiques dans sept maisons.   
 Les éléments du FRPI ont également ciblé les membres des FARDC pendant la période sous examen. Le 21 mars 2016, deux militaires  des FARDC ont été blessés, au cours d’une embuscade tendue par des éléments du FRPI dans la localité de Batumbi, située à environ 7 kilomètres au Sud-est de Gety. Les blessés ont été admis à l’hôpital de Gety pour des soins appropriés. 
De plus, les FARDC soutenues par les Casques bleus de la Force de la MONUSCO, ont contré plusieurs attaques initiées par les miliciens du FRPI pendant la période sous examen. 
En effet, le 21 mars 2016, cent quinze éléments du FRPI ont encerclé la localité de Tchekele, située à 5 kilomètres au Nord-est d’Aveba, avec l’intention de l’attaquer à partir de trois positions : la région d’Ouest (à 3 kilomètres) où cinquante miliciens armés d’AK-47 ont été déployés, la région du Nord-est (à 800 mètres) où quarante autres éléments armés étaient déployés et celle de l’Est, près de la colline de Nyongo (à 3 kilomètres), où 25 derniers miliciens ont été positionnés. 
Sitôt alertées, les troupes des FARDC, soutenues par les Casques bleus de la Force de la MONUSCO basés au poste opérationnel d’Aveba, sont rapidement intervenues en projetant sur les lieux concernés des patrouilles robustes de domination de terrain. Ils ont fait avorter cette attaque de grande envergure initiée par les éléments de cette force négative, contre les populations civiles.   
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire reste volatile et imprévisible dans certains territoires de cette province, notamment Beni, Masisi et Rutshuru, suite aux activités négatives perpétrées par les éléments de groupes armés, encore actifs dans cette partie du pays. Dans le territoire de Beni, des éléments réfractaires de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF) ont mené des attaques contre les populations civiles, les positions de la Force de la MONUSCO, ainsi que celles des FARDC. 
Le 24 mars 2016, des présumés éléments de l’ADF ont tendu une embuscade à un véhicule civil en déplacement sur l’axe Mbau-Kamango, dans la région située à 19 kilomètres au Nord-ouest de Kamango, tué un civil et blessé trois autres. Le même jour, des rebelles de l’ADF ont attaqué les positions de la Brigade d’Intervention de la Force de la MONUSCO et  celles des FARDC déployées dans la région de Simulike, située à 11 kilomètres au Nord- ouest de Kizamba. Ces attaques se sont déroulées au cours d’une tentative de traverser le pont en direction de l’Ouganda. 
Les Forces coalisées MONUSCO-FARDC ont riposté et engagé les ennemis, blessant nombreux d’entre eux, et repoussant ces derniers. Le 25 mars 2016, des hélicoptères d’attaque de la Force de la MONUSCO ont mené plusieurs offensives contre les éléments de l’ADF ayant attaqué à deux reprises des Casques bleus en mission d’évaluation dans la région située au Nord-est du pont Simulike.  Aucune victime n’a été enregistrée chez les soldats de la paix. 
Le 26 mars 2016, des éléments supposés appartenir à l’ADF ont attaqué les positions des FARDC situées dans les localités de Kwele et de Budaki (22 kilomètres à l’Est d’Eringeti), tuant un civil et blessant deux autres. 
La Force de la MONUSCO a rapidement projeté des Casques bleus sur les lieux, dans le but d’appuyer les FARDC, de dominer le terrain et de protéger les populations civiles riveraines. Dans le territoire de Masisi, des éléments du groupe Mayi-Mayi Nyatura ayant fait incursion dans la localité de Kizimba, située à 5 kilomètres à l’Ouest de Kitchanga, ont ouvert le feu, tiré de manière indiscriminée, et provoqué le déplacement de populations civiles.       
Du 23 au 25 mars 2016, le harcèlement commis par des éléments appartenant à la coalition Mayi-Mayi Nyatura-FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) sur des populations civiles vivant dans la localité de Busumba (13 kilomètres au Nord-ouest de Kitchanga), et les opérations initiées par les FARDC pour les repousser, ont provoqué le déplacement de plus de 1300 ménages vers la région de Mweso, située à 15 kilomètres au Nord de Kitchanga. 
Dans le territoire de Rutshuru, les éléments des FDLR ont pendant la période sous examen, tué le chauffeur d’un véhicule et kidnappé sept passagers dans la région d’Armoirie, située à 3 kilomètres au Nord de Rwindi. Toutefois, les troupes de l’armée congolaise et celles de la Force de la MONUSCO déployées dans cette province, sont déterminées à mettre un terme à ces activités négatives perpétrées par les éléments de différents groupes armés actifs dans cette partie du pays.  
Par ailleurs, dans les territoires de Rutshuru et de Lubero, les 23 et 25 mars 2016, des Casques bleus de la Force de la MONUSCO basés à Katale et Kirumba, ont au cours de patrouilles de longue portée menées à Mushoro, Mweghobwe, Bwatsinge, Busigho, Kanyatse, Masike et Karambi, facilité la reddition de vingt- quatre éléments de l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain, et récupéré dix-sept armes AK-47, ainsi qu’une quantité importante de munitions.  
Au chapitre des redditions dans la province, du 23 mars 2016 à ce jour, trente éléments de groupes armés, se sont rendus aux troupes de la Force onusienne déployées dans la province. Il s’agit de : cinq des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), vingt-quatre de l’Alliance des Patriotes pour une Congo Libre et Souverain (APCLS) et un de divers groupes Mayi-Mayi. 
Au Sud-Kivu, les opérations menées par l’armée congolaise, avec le soutien déterminant de la Force de la MONUSCO, maintiennent sous leur contrôle l’environnement sécuritaire dans cette province, et ce, en dépit de l’activisme de quelques groupes armés. Le 23 mars 2016, deux éléments appartenant au groupe Mayi-Mayi faction ‘’Karakara’’, ayant tendu une embuscade à un convoi de l’armée congolaise près du pont de Luberizi (2 kilomètres au Nord-est de Mutarule), ont été appréhendés par les FARDC. 
Au chapitre des redditions dans la province, le 21 mars 2016, un élément du groupe Mayi-Mayi faction ‘’Ngomino’’, a fait reddition avec son arme auprès des troupes des FARDC basées à Mukera. 
Au Tanganyika, la situation sécuritaire est relativement calme. 
Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 782 patrouilles armées, dont 257 nocturnes, et fourni 56 escortes pendant la période sous examen.   

mardi 29 mars 2016

LA COUR CONSTITUTIONNELLE POUR L’EXTENSION DU CALENDRIER ELECTORAL



Le processus électoral Congolais est dans une grave impasse. Un consensus technique urgent s’impose comme solution garantissant la cohésion, la paix, l’unité nationale et la consolidation de la démocratie.
En date du 18 mars 2016, le Président de la CENI a exprimé, au cours d’un entretien à la Voix de l’Amérique, son intention de saisir la Cour Constitutionnelle en vue d’obtenir une "petite extension" du calendrier électoral, au motif que les "contraintes techniques" ne lui permettraient pas d’organiser les élections dans ledit délai. Celui-ci a soutenu que "cela est arrivé en 2006". Cette demande d’extension dudit délai constitutionnel, telle qu’envisagée, emporte nécessairement une prorogation du mandat présidentiel.
Cette option risque d’entamer la crédibilité de la CENI qui s’observe depuis la reconstitution de son actuel bureau et de fragiliser le processus électoral avec le cautionnement de la violation de la Constitution et le dépassement (« le glissement ») du mandat présidentiel. Ce qui exposerait profondément la Stabilité et la Paix du Pays.
Face à cette intention de saisir la Cour constitutionnelle, AETA fait observer ce qui suit :
- La demande de l’extension du calendrier tel qu’envisagé énerve le délai constitutionnel de 90 Jours prévu à l’article 73 de la Constitution pour la convocation du scrutin présidentiel et emporte nécessairement prorogation du mandat présidentiel ;
- La CENI n’a qualité de saisir la Cour Constitutionnelle que dans des matières relatives au contrôle de la constitutionnalité de son Règlement intérieur (art. 160 al. 2), notamment annulation pour inconstitutionnalité de tout acte législatif ou réglementaire (art. 162 al.2), contentieux électoral lié aux scrutins présidentiel et législatif (arts 72 et 74 loi électorale) et prolongation du délai de l’organisation de l’élection du Président de la République en cas de vacance pour l’une des causes prévues à l’article 76 de la Constitution ; (ou des élections des députés en cas de dissolution d’une assemblée provinciale ( art 197 in fine) ;
- Selon les dispositions des articles 160 à 164 de la Constitution, la Cour Constitutionnelle est notamment chargée du contrôle de la constitutionnalité des lois, actes ayant force de loi et de l’interprétation de la constitution. Elle est donc juge de la Constitutionnalité des lois, mais n’a pas compétence d’amender la Constitution. La demande de l’extension de délai n’est pas une question de constitutionnalité ;
- La Constitution ne prévoit nullement que si la CENI ne parvient pas à organiser l’élection du Président de la République, dont le nombre de mandats est limité à 2 (arts 70 et 220 de la Constitution), elle peut s’adresser à la Cour Constitutionnelle pour une « petite extension ».
De ce qui précède, ni la très Haute Cour Constitutionnelle, ni la CENI n’ont la prérogative constitutionnelle de proroger le mandat du Président de la République aussi bien par l’adoption d’un calendrier « extra-délai constitutionnel » pour quelle que raison que soit.
La Constitution étant la loi suprême, elle s’impose à toutes les personnes et à tous les organes de l’Etat, dont la Cour Constitutionnelle et la CENI qui doivent impérativement s’y soumettre.
Au-delà des faits ci-haut évoqués, l’AETA craint que l’hypothèse jurisprudentielle pour cas de force majeure soit utilisée par la Cour Constitutionnelle comme argument pour juger recevable et fondée l’éventuelle requête de la CENI dans cette matière. Ceci ressort de l’analyse des deux arrêts ci-après:
- Arrêt de la Cour Suprême de Justice (CSJ) faisant office de la Cour Constitutionnelle n° R.Const.38/TSR du 15 Septembre 2006 relatif à la prorogation du délai d’organisation du second tour de l’élection présidentielle, où le juge Constitutionnel bien qu’ayant autorisé la prolongation du délai de 15 jours entre les deux tours, a reconnu que le cas de force majeure n’était pas suffisamment démontré et que le caractère prévisible de cette élection excluait d’emblée cette hypothèse.
- Arrêt de la Cour Constitutionnelle n°089 du 8 septembre 2015 ayant prolongé le délai d’organisation des élections des gouverneurs et vice-gouverneurs intérimaires des nouvelles provinces, où le Juge, tout en admettant le défaut de qualité de la CENI à la saisir en interprétation, est paradoxalement allé jusqu’à examiner le fond de sa requête.
Il s’avère que la CENI serait dans une logique d’extrapolation de la disposition de l’article 76, alinéa 4 de la Constitution qui prévoit la prolongation de délai pour cause de force majeure, à l’article 73. Or, il est un fait que cet article ne saurait trouver son application aujourd’hui, parce qu’il n’y a pas vacance du pouvoir au sens de l’article 75 et qu’en revanche, le processus électoral se trouve présentement sous le régime de l’article 73 de la Constitution qui prescrit la convocation du scrutin présidentiel 90 jours avant la fin du mandat présidentiel.
Cette disposition n’admet formellement point l’éventualité d’un cas de force majeure.
AETA estime, cependant, que dans toutes ces espèces, à la suite de la CENI, la cour a fait une interprétation erronée de la constitution, notamment dans son article 76, alinéa 4 de la Constitution qui prévoit la prolongation de délai d’organisation de l’élection en cas de force majeure dans l’unique hypothèse de la vacance de la présidence de la République.
En 2006, le mandat présidentiel n’avait point été dépassé, le Président de la République ayant été investi en décembre comme prévu. Et la prolongation du délai de 15 jours n’étais pas de nature à « affecter la régularité de l’élection ».
Par ailleurs, les contextes socio-politiques diffèrent foncièrement : l’enjeu aujourd’hui étant le respect de la Constitution.
Enfin, le retard enregistré dans l’organisation des élections étant imputables à des institutions appelées à concourir à la convocation des scrutins selon les prescrits de la Constitution, le cas de force majeure allégué par la CENI n’est pas justifié. Ce qui entraine naturellement des conséquences sur le plan tant juridique que purement politique.
Au regard de ce qui précède l’AETA recommande :
1. A la Cour Constitutionnelle
- De respecter la Constitution, Loi Suprême du pays, d’agir dans le strict respect des compétences lui conférées par le Constituant aux articles 160 à 164 de la Constitution ;
- De dire le droit, en âme et conscience, de porter la responsabilité de tout ce qui va en découler et de suivre l’exemple de ses collègues qui ont refusé de cautionner l’inconstitutionnalité.
2. Au Président de la République
- De Jouer son rôle de garant de la Constitution du Pays, selon les prérogatives lui reconnues par ladite constitution en son article 69, à assurer « le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’Etat » ;
3. Au Parlement de la République
- De réaliser pleinement et dans la stricte soumission à la volonté de ses élus ses missions de législateur pour la consolidation de la démocratie par l’organisation de l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel. Toute manœuvre de violer la constitution et de remettre en cause les institutions démocratique en place étant de nature à rompre son contrat social avec ses électeurs.
4. Au gouvernement de la République
- De rendre prioritaire la disponibilisation du budget d’organisation des élections et de tenir aux décaissements en urgence de fonds à mettre à la disposition de la CENI.
5. A la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI
- De renoncer à son projet de solliciter unilatéralement l’extension du calendrier électoral au risque de ruiner davantage à sa crédibilité.;
- D’organiser des assises de concertation entre les parties prenantes au processus électoral devant requérir le consensus sur des questions techniques liées aux élections, à savoir la reconstruction du fichier électoral adaptée à l’impérieux respect du délai constitutionnel et le calendrier électoral actualisé.
6. A la classe politique (Toutes tendances confondues)
- De s’investir dans la construction d’un consensus politique et électoral qui tienne à la consolidation de la démocratie.
7. A la Population Congolaise toute entière
- De se mobiliser par des actions citoyennes visant à protéger sa Constitution et à sauver sa jeune démocratie en danger imminent.
Pour l’AETA,
Les membres signataires


lundi 28 mars 2016

MEMORANDUM DE LA SOCIETE CIVILE AFRICAINE RELATIF A LA SITUATION POLITIQUE PREOCUPANTE DE L’HEURE, EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, ADRESSE A LA HAUTE ATTENTION DE



- SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET CHEF DE L’ETAT ;
(Avec l’expression de nos hommages les plus déférents)
A Kinshasa/Gombe.-

- MONSIEUR L’HONORABLE PRESIDENT DU SENAT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ;
A Kinshasa/Lingwala.-

-    MONSIEUR L’HONORABLE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ;
A Kinshasa/Lingwala.-

- MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ;
A Kinshasa/Gombe.-

-          SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE ET CHEF DU GOUVERNEMENT DE LA RDC;
A Kinshasa/Gombe.-

-          MONSIEUR LE SECRETAIRE GENERAL  DES NATIONS UNIES ;
A New York aux USA

-          MADAME LA PRESIDENTE DE L’UNION AFRICAINE ;
AAddis-ABeba/Ethiopie.-

- MADAME LA PRESIDENTE DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE ;
A Paris/France.-

-          MONSIEUR LE PRESIDENT DE L’UNION EUROPPEENNE ;
A Bruxelles/Belgique.-


-          MESSIEURS LES PRESIDENTS DES PARTIS POLITIQUES ; 

-          MESSIEURS LES RESPONSABLES DES CONFESSIONS RELIGIEUSES ;
-          MESSIEURS LES RESPONSABLES DES ONGS, ASBL ET AUTRES ;
Tous à Kinshasa/RDC.-
L’article 220 de notre constitution stipule que la forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle.
Est formellement interdite toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet de réduire les droits et libertés de la personne, ou de réduire les prérogatives des provinces et des entités territoires décentralisées.
Curieusement, cette disposition asphyxie le peuple congolais et le place dans un emprisonnement face à la réalité philosophique, psychologique et sociologique, au regard des nombreuses dispositions de la constitution qui sont, soit très mal conçues, soit très mal appliquées et /ou en déphasage avec la réalité du peuple congolais. En plus ce même article (220) est en contradiction avec l’alinéa 7 de l’article 61 qui garantie la liberté de pensée, de conscience et de religion.
Le vote de la loi fondamentale lors du référendum intervenu en décembre 2005 et le choix des différents représentants aux législatives provinciales, nationales et présidentielles ne doivent pas être transformés à la signature d’un acte de vente de la République à la classe politique par la population pour que même des décisions stupides soient imposées au peuple congolais.
Aux opposants qui ont annoncé l’apocalypse en RDC au cas où les élections ne se seront pas tenues dans le délai constitutionnel, le Chef de l’Etat, Son Excellence Joseph KABILA, dans son discours à la nation, à ceux-qui promettent feu et sang à la République, leur a répondu qu’il n’y aura ni l’un, ni l’autre.
Visiblement notre pays  est engagé sur une vitesse d’un état en voie d’être assiégé de nouveau par des conflits comme toute la période allant de 1990 à 2003 à tel point que nos compatriotes en sont déjà trop traumatisés.
La vente de la société cellulaire TIGO à sa sœur ORANGE a déjà occasionné un chuchotement qualifiant ce marché d’une crainte de ne pas perdre son capital avec les évènements qui pointent à l’horizon.
Cette situation est, sans doute, confirmée par les avertissements venant de l’extérieur, exigeant au pouvoir un strict respect de la constitution ; or  pour sa part, le pouvoir en place qualifie cette démarche de transgression de la souveraineté nationale.
Ici à Kinshasa une allégation affirme que c’est en prévision de cela que des munitions sont déjà achetées en très grande quantité en lieu et place de mettre de fonds nécessaires à la disposition de la CENI pour l’organisation des élections. Et que la dotation des jeeps aux officiers généraux des Forces Armées de la République Démocratique du Congo à cette période de fin mandat du Chef de l’Etat en dit quelque chose, car presque une première affirme-t-elle, durant les quinze ans de règne du Président de la République son Excellence Joseph KABILA.
Nous, membres de la Société Civile Africaine, de commun accord, avions décidé de rédiger  le présent mémorandum afin d’obtenir gain de cause cette fois-ci.  Ainsi, en vertu du titre 7 à son article 218, sur la révision constitutionnelle qui stipule que l’initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment : 1)  au Président de la République, 2) au gouvernement après délibération en conseil des ministres, 3) à chacune des Chambres à l’initiative de la moitié de ses membres ; 4) à une faction du peuple congolais en l’occurrence 100.000 personnes s’exprimant par  une pétition adressée à l’une des deux chambres…, nous vous prions donc d’y accorder une attention particulière.
A la même occasion nous sollicitons les concours du Secrétaire Général des Nations Unies, de la Présidente de l’Union Africaine, de Madame la Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, du Président en exercice de l’Union Européenne et du Président de la Cour Constitutionnelle de la RDC, tous nous lisant en copie, afin de plaider en notre faveur car nos correspondances adressées au Président de la République et au Président de l’Assemblée Nationale pour cette cause sont restées sans suite comme en témoigne l’accusé de réception  nous adressé par le bureau  du Président de l’Assemblée Nationale en date du  17 novembre 2015 dont copie en annexe.
Quant au contenu de nos préoccupations touchant plus aux intérêts de la classe politiques, nous nous sommes empêchés de procéder par une pétition comme l’exige la constitution, estimant que c’est une démarche qui sera sûrement stoppée par le parlement en déclarant notre pétition non fondée.
De même, nous évitons d’initier des actions des manifestations publiques, parce que l’autorisation ne nous sera sans doute pas accordée par l’autorité compétente au regard des graves restrictions de libertés vécues dans notre pays ces deux dernières années.
Ainsi, pour épargner nos vies et celles de nos compatriotes à faire une prison injuste et prolongée comme c’est d’actualité en République Démocratique du Congo, nous avons préféré responsabiliser ceux-là à qui, la constitution reconnait l’initiative de la révision constitutionnelle à son article 218 évoqué ci-haut, notamment, le Président de la République, le Chef du Gouvernement et les deux chambres de notre parlement.
A Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,
Le peuple congolais, a droit à une paix durable à l’instar d’autres Etats du monde. La paix étant l’objectif majeur de l’Organisation des Nations Unies. Les guerres qui ont eu lieu en République Démocratique du Congo n’ont pas seulement occasionné des pertes en vie humaine de 7 millions de personnes sans aucune indemnisation mais, ces guerres ont également occasionné à notre pays, un recul de 50 ans pour son développement.
A Madame la Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie,
Outre la promotion et la sauvegarde de la langue française, nous membres de la Société Civile Africaine, nous retenons de votre Institution, un bouclier de la démocratie, et à ce titre, nous sollicitons votre implication active dans notre présente démarche. Car la restriction de la liberté observée à ce jour en République Démocratique du Congo n’a jamais été vécue même sous le régime de MOBUTU.
A Monsieur le Président de l’Union Européenne,
La présence de votre Organisation en Afrique, dans la Région des Grands Lacs, en général, et en République Démocratique du Congo en particulier est un témoignage de votre appui à notre gouvernement dans ses différentes actions et vos conseils pour la démocratisation du pays.
Nous en avons été rassurées par votre implication dans nos élections de 2006 avec le déploiement par l’Union Européenne d’une mission importante et bien armée, lequel déploiement avait contré les anciens belligérants à admettre les résultats des urnes. Le soutien de votre organisation à la démarche de la Société Civile Africaine épargnera la perte des vies humaines en République Démocratique du Congo.
A Madame la Présidente de l’Union Africaine,
L’Afrique s’est visiblement déshabillée de ses plus belles robes lui procurées par la génération de KWAME NKRUMAH, Patrice Emery LUMUMBA, Nelson MANDELA, Julius NYERERE, Daniel ARAP MOI et autres, au profit d’une trahison éhontée et solitaire. Au moment où l’Union Africaine doit sa survie au frais du contribuable africain, les dividendes de cette contribution ne sont pas perceptibles par les africains. Où est passé le panafricanisme nous enseigné au bas de l’école ?
Qu’il plaise à l’Union Africaine de prévenir tout éventuel conflit en République Démocratique du Congo avant de revendiquer des places permanentes au Conseil de Sécurité des Nations Unies et aux dirigeants d’avoir des considérations envers leur peuple.
Le choix du moment pour notre démarche se justifie par les divergences de points de vue au sein de la société congolaise où chacun voudrait tirer la couverture de son côté dans le chef de la classe politique.
Depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, quatre Présidents ont dirigé le peuple congolais dont l’entrée ou la sortie à ce poste a toujours fait place à des heurts, drames ou fatalités. D’ailleurs l’histoire n’a toujours pas dit son dernier mot, la vérité demeure encore controversée et sans justice équitable sur les circonstances du décès de Patrice Emery LUMUMBA et M’Zee Laurent Désiré KABILA.
En ce moment précis, l’alternance politique a des risques d’être une théâtralisation inutile  de la vie politique au regard de l’inconstance des convictions dans le chef du leadership congolais. Depuis 2005, année du référendum de la constitution promulgué le 18 février 2006, jusqu’à ce jour 82% d’hommes politiques ont changé soit des partis politiques soit de camp politique et/ou position, s’illustrant ainsi par un vagabondage politique éhonté au nom du pluralisme politique garantie par la constitution à son article 6.
Il s’est avéré que l’absence des convictions philosophiques est également doublée d’absence de vision politique. Ce vagabondage politique ne fragilise pas seulement la démocratie en République Démocratique du Congo, mais c’est aussi une promotion de la dictature dans le fonctionnement des partis politiques et une croissance du tribalisme en République Démocratique du Congo, ce tribalisme est pourtant source des conflits ethniques.
C’est un véritable frein à la démocratie avec la conséquence de créer un dégout patriotique dans le chef du peuple congolais qui se retrouve désorienté, placé sur une corde raide, dans son choix d’adhérer soit au pouvoir en place qui s’illustre aussi par le débauchage, soit de militer au sein de l’opposition toujours fractionnée.
La République Démocratique du Congo, dans ces conditions, ne sait pas prendre réellement son envol pour sa réorganisation, son développement pouvant ainsi apporter des solutions adéquates à la pauvreté d’un peuple écrasé par une misère extrême.
La République Démocratique du Congo est notre patrimoine commun, nous légué par nos ancêtres et non un bien privé de la classe politique congolaise qui, pourtant, véhicule des graves antivaleurs, lesquelles antivaleurs occasionnent un calvaire et/ou misère à la population congolaise.
L’opinion tant nationale qu’internationale conviendra avec nous que l’objectif majeur de la démocratie est de garantir et sauvegarder les intérêts de la majorité de la base et non exclusivement les intérêts de la classe politique et que l’alternance démocratique, c’est aussi l’alternance sociale de la souffrance au mieux-être de la population et économique de la pauvreté à l’enrichissement occasionnant ainsi  le changement du vécu quotidien de cette population. Cette alternance doit avoir des répercussions sur le social des congolais L’alternance politique qui ne tient pas compte de cette réalité est synonyme de l’égocentrisme
En République Démocratique du Congo nous sommes unis par les 2.345.409km²  de l’étendue de notre beau et cher pays et non par des individus car, quelle que soit l’affection ou la haine que nous avons sur X ou Y personnalité politique, demain ou après-demain, il s’en ira comme sont partis : Simon KIMBANGU, KIMPA VITA,  Moise TSHOMBE, THOMAS KANZA, Patrice Emery LUMUMBA, Joseph KASA VUBU, Cyril ADOULA, Joseph Désiré MOBUTU, Léonard MULAMBA, Laurent Désiré KABILA, ILEO SONGO AMBA et autres, mais la République est restée et restera même après notre génération.
L’histoire de notre pays nous renseigne qu’après l’indépendance, notre pays avait obtenu sa Constitution définitive dite la Constitution de Luluabourg le 1er Août 1964. Elle définissait  un Etat Fédéral, un régime  parlementaire, le multipartisme ainsi qu’un parlement  à deux chambres. Elle avait été rédigée par une commission présidée par Joseph ILEO et les membres de cette commission furent  Marcel LIHAU, Etienne TSHISEKEDI, Barthelemy DIPUMBA, Albert MPASE, UMBA Di LUTETE, Paul  MUHONA, Henri TAKIZALA et autres.
Le 24 juin 1967, une constitution dite révolutionnaire verra le jour, avec un Etat Unitaire et un régime présidentiel, et ne prévoyait que deux partis politiques et un parlement monocaméral, cette constitution fut élaborée par Marcel LIHAU, mais dans le fait, il eut un parti unique. Celle-ci  connaitra plusieurs révisions notamment : le 17 avril 1970 par ordonnance loi N° 70/025 ;  le 15 août 1974 par ordonnance loi N° 74/020 ; le 15 février 1978 ; le 19février 1980 par ordonnance loi N° 80/007 ;  le 15 novembre 1980 par ordonnance loi N°  80/012 ; le 31décembre 1982 par ordonnance loi N° 82/004 amandé en avril 1990.
En 1992 un acte constitutionnel avait été rédigé par la Conférence Nationale Souveraine dite texte intégral ou constitution de la transition de 1992 afin de permettre une transition annonçant la fin du parti unique. Cette Constitution sera abrogée par le décret-loi du 17 mai 1997 de Mzee Laurent désiré KABILA soit, la fin officielle de la 2ème République. Ensuite par un acte constitutionnel de  novembre 1998, qui sera également abrogé par le dialogue inter congolais dans sa constitution de la transition dite de 1+4.
En dépit de toutes ces constitutions, et depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, la République Démocratique du Congo est toujours confrontée à des crises politiques récurrentes dont l’une des causes fondamentales est la contestation de la légitimité des institutions et de leurs animateurs.

Cette contestation avait pris un relief particulier avec les guerres qui ont déchiré le pays de 1996 à 2003. Et en vue de mettre fin à cette crise chronique de légitimité et de donner au pays toutes les chances de se reconstruire, les délégués de la classe politique, de la belligérance et de la Société Civile, forces vives de la Nation, réunis en Dialogue inter congolais, avec l’assistance de la Communauté Internationale, s’étaient convenus, dans l’Accord Global et Inclusif signé à Sun City à Pretoria en Afrique du Sud le 17 décembre 2002, de mettre en place un nouvel ordre politique.

Ce nouvel ordre politique est fondé  sur une nouvelle Constitution démocratique sur base de laquelle, le peuple congolais choisit souverainement ses dirigeants au moyen des élections libres, pluralistes, démocratiques transparentes et crédibles.

Afin de matérialiser la volonté politique ainsi exprimée par les participants au dit Dialogue, le Sénat, issu de l’Accord Global et Inclusif précité, avait déposé un avant-projet de la Constitution à l’Assemblée Nationale qui l’avait adopté sous forme de projet de Constitution soumis au référendum populaire par la Commission Electorale Indépendante. Le peuple l’avait adopté et le Chef de l’Etat avait promulgué cette Constitution le 18 février 2006.

Cependant, outre l’égocentrisme des hommes politiques imprimé dans ces différentes constitutions, des graves ambiguïtés et/ou pièges pouvant conduire le pays à la dérive sont détectés dans la Constitution du 18 février 2006 et qui peuvent précipiter le pays à sa partition rapide affectant ainsi à nouveau l’Unité Nationale acquise chèrement après des décennies des guerres et autres conflits interethniques.

Raison pour laquelle, nous militons, à ce jour,  pour une réparation immédiate par  l’élaboration d’une Nouvelle Constitution à soumettre au souverain primaire par voie du référendum.

1.    L’article 43 de la constitution garantit la gratuité de l’enseignement en République Démocratique du Congo, malheureusement dans la pratique,  cet article est une moquerie pour le peuple congolais qui est rançonné chaque année par les écoles qui lui imposent la prise en charge de la scolarité de ses enfants,  avec des sommes largement supérieures à ses revenus,  et l’Etat congolais assiste impuissant au renvoi quotidien des élèves par ces écoles.

Au lieu de garantir une gratuité fantôme, que soit plutôt interdite par la constitution une quelconque prise en charge de l’éducation par les parents. Cette pratique qui a vu le jour en 1993 a été salutaire durant les années de trouble dans notre pays, curieusement à ce jour, elle est devenue de façon tacite, une disposition constitutionnelle en contradiction de l’article 43.

La conséquence de cette situation a créé une grande  discrimination dans la société congolaise,  en violation de l’article 11 de la constitution du 18 février 2006 qui prône l’égalité en dignité et en droit,  ainsi que de l’article 13 qui interdit toute discrimination de condition sociale.

Seuls  les enfants des riches ont droit à l’éducation tandis que ceux de pauvres y sont exclus par manque de la prime en faveur des enseignants. La qualité de la formation d’un élève dépend de la possibilité de ses parents et d’une école à l’autre. La base de la baisse du niveau de l’enseignement tire ses origines dans cette pratique.        

Concrètement, il faut que la prise en charge des enseignants par les parents soit interdite de façon formelle et pénale par la nouvelle constitution qui sera soumise à tout le peuple par voie du référendum, afin que les parents ne soient plus obligés de payer la scolarité de leurs enfants.  Que l’Etat congolais s’engage à payer aux enseignants ce que les parents leurs octroient mensuellement

L’incapacité de la prise en charge de la scolarité par les parents a jeté bon nombre de jeunes congolais dans le gangstérisme urbain. Car après enquête, il n’ya aucun détenteur d’un diplôme de licence ni de graduat et moins encore des humanités qui se retrouve dans le mouvement de triste réalité communément appelé KULUNA.

2.    Le législateur avait réaffirmé le principe démocratique selon lequel tout pouvoir émane du peuple en tant que souverain primaire. Celui-ci avait maintenu le principe de l’unicité et de l’exclusivité de la nationalité congolaise.

En 2007, l’Assemblée Nationale s’est malheureusement octroyée le mandat de toucher à cette disposition par un simple moratoire indéfini empêchant cette disposition de faire ressortir ses effets. Et comme si cela ne suffisait pas, les délégués aux assises des Concertations Nationales se sont octroyé également  l’audace de manipuler cette disposition contrairement à ce que le  souverain primaire avait décidé alors que c’est une question relevant de la souveraineté.

Il est donc de bon aloi que seul tout le peuple congolais puisse se prononcer sur cette disposition  car, à l’opposé de celle-ci  c’est une bombe à retardement avec cette jouissance frauduleuse de la double nationalité.

3.    Les articles 108, 109 et 110 parlent de la perte du mandat d’un parlementaire, de son incompatibilité, de ses indemnités de dignité et des indemnités de sortie d’une valeur de six mois de leurs émoluments.

Dans leur individualisme, les honorables parlementaires ont tripotés ces dispositions en leur faveur en s’octroyant les privilèges de circuler en prestant dans d’autres Institutions et revenir réoccuper leurs postes au parlement avec la grande conséquence d’encaisser des émoluments de sorties de toutes les Institutions dans lesquelles ils auront eu à prester, cela en défaveur de leurs suppléants qui sont exploités gracieusement étant colistiers, outre la violation des articles ci-haut évoqués, c’est de la pire tricherie, la République Démocratique du Congo n’a pas que les parlementaires comme fonctionnaires !

4.    La constitution du 18 février 2006 établit les institutions politiques en province à son  article 195,  alinéas 1er. Les Assemblées Provinciales avaient vu leur apparition.

Fort dommage qu’après examen et analyse de cette disposition,  l’existence des Assemblées Provinciales est non seulement une répartition inéquitable des fonds du Trésor Public mais surtout une pire dilapidation des fonds parce que ces Assemblées  n’ont aucun caractère productif mais plutôt celui de jouissance au détriment du peuple, pendant que les fonds destinés aux fonctionnements desdites Assemblées devraient contribuer à la reconstruction du pays à savoir : la création des emplois, construction des écoles, hôpitaux, routes, etc., afin de garantir la répartition équitable des ressources naturelles.

En plus, l’existence de ces Assemblées est un piège parce que celles-ci se sont  constituées parfois en front contre le gouvernement central au risque de servir un jour d’un raccourci pour la partition du pays. La victoire de l’opposition dans plusieurs  provinces aux législatives provinciales de 2006 a coûté d’énormes énergies au  pouvoir central dans leur administration,… la gouvernance de la province de l’Equateur en est une illustration.

Dans la nouvelle Constitution pour laquelle nous militons, nous prônons ainsi une pure suppression de ces Assemblées Provinciales et tous les Gouvernements Provinciaux, car leur inexistence n’affecte en rien la bonne gouvernance moins encore la souveraineté de l’Etat congolais. 

Il est très aberrant de prétendre que la décentralisation passe par ces Assemblées ou encore par ces gouvernements. Par contre ses structures ont imposé une lourde administration au regard de leurs interférences dans les attributions des Chefs des  Divisions sous tutelle de l’Administration centrale. 

Ces structures sont budgétivores et leur suppression est salutaire pour le peuple qui assiste impuissant à la pire jouissance de leurs animateurs, situation qui crée des graves frustrations dans le chef de la population.

L’existence de 26 provinces est synonyme de 26 Assemblées Provinciales et 26 Gouvernements Provinciaux, par ricochet, une enveloppe plus grande sera décaissée du Trésor Public pour leur fonctionnement. C’est une mauvaise orientation du législateur dans son scriptum en créant une multitude des Institutions qui doivent leur fonctionnement au budget de l’Etat en défaveur de la population.

Cette Situation est à  corriger à tout prix, car elle est en contradiction avec les articles 58 et 59 stipulant que tous les congolais ont droit de jouir des richesses nationales et du patrimoine commun de l’humanité et que l’Etat a le devoir d’en faciliter la jouissance.

5.    L’article 3 détermine les entités décentralisées, malheureusement une loi organique avait été introduite évoquant la territoriale des originaires au niveau de la province et de la mairie. Au regard de la réalité vécue au quotidien, cette disposition n’a pas de raison d’être car, elle est également source de tribalisme. Il est très préférable que les gouverneurs soient nommés par le Chef de l’Etat sans nécessairement tenir compte de région d’origine.

C’est une aberration de croire encore aujourd’hui que la reconstruction rapide du pays est facilitée par les originaires, car certains gouverneurs n’ont rien apporté comme développement dans leurs propres provinces. Ils ont plutôt augmenté le taux du tribalisme dans le pays.

6.    L’article 78 en son 1er alinéa stipule que le Président nomme le 1er Ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle–ci, malheureusement seuls les deux derniers alinéas de l’article 78 sont respectés en défaveur de l’alinéa 1er car la majorité parlementaire constate seulement la nomination du 1er Ministre sans être consultée au préalable. Cette situation crée une grande frustration dans le chef des parlementaires qui ne portent pas le 1er Ministre dans leur cœur, créant ainsi une méfiance envers sa personne.

Pour éviter des crises déjà vécu entre le président KASA – VUBU et le Premier ministre LUMUMBA, entre le Premier ministre Etienne TSHISEKEDI et le président MOBUTU, il est préférable que nous options pour le régime présidentiel où le Président de la République rendra directement compte au peuple sans se servir d’une chair à canon en la personne du Premier ministre.

Dans le système actuel, le premier ministre bénéficie de la seule protection du Chef  de l’Etat et ne se sent pas redevable auprès des parlementaires. La conséquence est que c’est le peuple qui paie le pot  cassé avec le gouvernement qui ne lui rend pas compte à cause du régime parlementaire appliqué à ce jour.

7.    L’article 17 en son dernier alinéa, stipule que toute personne accusée est présumée innocente, mais dans la pratique nos concitoyens se retrouvent en prison pendant des années par l’amateurisme et la grave cupidité de la Police Judiciaire qui s’illustre par des arrestations arbitraires conduisant même la magistrature en erreur dans l’expédition de ces présumés coupables avant un jugement définitif au Parquet où à son tour le magistrat le placent tout simplement sous  Mandat d’Arrêt Provisoire à délais indéterminé.

Et toute liberté, provisoire soit – elle, est monnayée sans aucune autre forme de procès. Cela est une promotion de la corruption dans le chef des Cours et Tribunaux en République Démocratique du Congo.

Que le placement sous Mandat d’Arrêt Provisoire soit réexaminé par le constituant conformément au droit pénal général congolais pour éviter à la République l’occasion de violation de droit de l’homme à répétition prouvé au quotidien mais que notre gouvernement se plaise à démentir, cette attitude du gouvernement est synonyme du cynisme.

Que l’amateurisme et/ou abus du pouvoir dans le chef de l’Agence Nationale de Renseignements soient également revisitées car celle-ci s’est transformée en un simple commissariat de Police et s’engage visiblement vers une Police Politique du pouvoir en place, pourtant de triste mémoire en République du Tchad du temps de Hussein Habré au moment où nous sommes en plein exercice de la démocratie et non sous la dictature ou le totalitarisme.

Au lieu de venir en aide à la Cour de Compte et à l’Inspection Générale des Finances qui ont largement failli à leurs missions en complicité avec l’inertie de l’Assemblée Nationale  car, dans presque tous les services des différents Ministères, il y a des frais perçus au nom de l’Etat mais qui n’entrent jamais au Trésor Public, malgré l’établissement d’une note de perception ou même au pire, à l’existence d’un bordereau de versement dûment obtenu à la banque. C’est cette situation qui a toujours occasionné un budget non adapté à la dimension du pays.

8.    L’article 8 de la Constitution du 18 février 2006, reconnait l’existence de l’opposition en République Démocratique du Congo. Cependant dans la pratique du pluralisme politique institué par l’article 6, l’opposition s’illustre par le vagabondage politique, la cupidité, la corruption, l’égocentrisme, et le débauchage.

Pour pallier à cette situation qui désoriente le peuple dans son choix d’adhérer à l’opposition, que celle-ci soit revisité dans son existence afin de lutter contre toutes les antivaleurs évoquées ci-haut, car le contexte actuel réduit les membres de l’opposition en simple demandeur d’emploi, à la recherche des intérêts personnels et égoïstes en l’écartant ainsi de sa mission de conquérir le pouvoir par voie démocratique.

9.    Le constituant avait opté pour une vie démocratique dans le pluralisme politique, malheureusement l’application de cette disposition prouve que c’est vouloir une chose et son contraire, car en République Démocratique du Congo, le pluralisme politique s’est vite transformé en promotion du tribalisme, rendant ainsi difficile l’exercice de la démocratie dans les partis politiques au point d’affecter même les Institutions Publiques.

Pour pallier à cette disposition, la limitation des partis politiques à plus ou moins un chiffre inférieur à 25 seulement pouvant exercer en République Démocratique du Congo s’avère indispensable au lieu d’une multitude qui ne le sont que de nom, de famille, ou d’ethnies en violation de la loi en la matière.  Notre proposition n’affecte en rien le pluralisme politique, elle consolide plutôt la démocratie au sein même des partis politiques.

Ou alors pour éviter l’arbitraire en limitant les partis politiques, qu’il intervienne l’agrément en 2 phases avant et après les élections afin de dissoudre  tout parti politique n’ayant pas une audience nationale par leur nombre des députés à l’Assemblée Nationale au lieu de se réfugier dans des regroupements en guise de positionnement politique. C’est cette situation qui a tendance à politiser l’Administration Publique.

Si un député peut se faire élire dans un parti politique satellite, il peut autant l’être dans un grand parti politique.

10. A son article 157 la Cour Constitutionnelle est institué par la Constitution du 18 février 2006 et l’article 158 déterminé le nombre des membres de la Cour Constitutionnelle et la provenance de ses  membres notamment : 3 sont désignés par le Chef de l’Etat, 3 sont désignés par le parlement réunis en congrès et  3 venant de la magistrature.

Cette répartition est injuste et égoïste dans la mesure où elle écarte intentionnellement la Société Civile au profit de la classe politique et présente ainsi le risque de perdre toute présomption de neutralité et d’impartialité au regard de l’origine de ses membres.

C’est pour cette raison que très souvent certaines lois organiques sont toujours en faveur de la classe politique au détriment de la population au point de créer un déséquilibre au sein de la société congolaise d’où la haine de la patrie par une catégorie de la population qui souhaiterait même la mise en vente de la République.

Pour remédier à cette situation et surtout au regard de la dimension et de la démographie de notre pays que la Cour Constitutionnelle soit composée de 18 membres dont 9 qui seront puisés au sein de la Société Civile.

11. Les articles 47 et 48 garantissent le droit à la santé, à un logement décent, l’accès à l’eau potable et à l’énergie électrique, malheureusement  l’accès à la santé est conditionné par un paiement d’une caution avant de recevoir un traitement quelconque des soins médicaux en dépit du folklore sur l’amélioration des conditions salariales du personnel médical.

Dans la pratique, ces articles sont en contradiction avec l’article 13 qui interdit toute forme de discrimination des conditions sociales. C’est seulement les nantis qui ont droit à un logement décent et à l’énergie électrique en se dotant des groupes électrogènes. L’autre conséquence de cette disposition est que l’on est privé du droit à l’information et pourtant garanti par la même constitution du fait que la télévision tout comme la radio exige l’énergie électrique pour leur utilisation.

Pour la REGIDESO également, la situation est la même et parfois plus pire, du fait que la vétusté de la tuyauterie de la REGIDESO a occasionnée en plus l’existence de deux classes sociales toujours en violation de l’article 13 de la constitution du 18 février 2006 qui interdit toute forme de discrimination sociale, car en République Démocratique du Congo ceux-là qui ont leurs possibilités achètent l’eau déjà traitée par des sociétés vendeuses d’eau ; et ces sociétés naissent comme des champignons parce qu’elles  émergent rapidement dans ce domaine.

Il ne suffit pas pour le constituant de garantir des droits sans pour autant définir les possibilités de l’applicabilité dans l’objectif d’en faire bénéficier la population, cette situation place le peuple congolais dans une grande naïveté.

12. Les articles 208 et 209 établissent et déterminent la mission du Conseil Economique et Social en République Démocratique du Congo, cependant, compte tenu de l’économie congolaise et de sa situation qui se recherche encore, d’ailleurs avec son faible budget, qu’il soit aussi supprimé cette Institution qui pesé lourdement et  inutilement sur le maigre budget de la République.

13. La Constitution du 18 février 2006 stipule également que le principe du suffrage universel ne peut faire l’objet d’aucune révision, malheureusement qu’à l’aube des élections du 28 novembre 2011, le parlement réuni en congrès s’est octroyé le courage de réduire l’élection du chef de l’Etat en un seul tour dont la victoire était tenue à la majorité simple plutôt qu’absolue. En principe, cette disposition ne devait pas être révisée selon l’esprit de ladite Constitution parce que cela faisait partie des dispositions non révisables, Pourquoi avoir supprimé le second tour,  alors que le 1er comme le 2ème tour le sont au suffrage universel ?

Pour faire respirer la démocratie, nous militons pour une Constitution qui offre au peuple congolais le droit d’élire son Président de la République à deux tours à l’absence de la majorité absolu au premier tour.

14. Tout mandat  devra prendre impérativement fin dès son arrivée à terme et éviter ainsi la disposition stipulant que les institutions restent en place jusqu’à l’installation des nouvelles,  parce que c’est  cette disposition qui fait que le Senat et les Assemblées Provinciales exercent en toute illégitimité jusqu’ à ce jour.

15. La redéfinition des attributions de la CENI est un impératif afin de lutter contre son  inféodation par le pouvoir en place mais aussi en ce qui concerne:

Ø  Son financement ;
Ø   Le caractère obligatoire de l’enrôlement de tout majeur avant l’organisation de tout scrutin. Concrètement que la CENI ait des bureaux permanents d’enrôlements fonctionnant à la manière du bureau de l’Etat Civil car, chaque jour il y a des morts et d’atterrissages à l’âge de la majorité et éviter ainsi à la population des longues files d’attente durant les courtes périodes d’enrôlements.
Ø  L’élaboration de tout  calendrier électoral de commun accord avec les partis politiques ;
Ø  L’obligation de la possibilité de se faire auditer dans le fichier électoral  en vue de rassurer l’opinion et s’épargner ainsi de toute présomption de fraude.
Ø  Redéfinir les modalités de sa transparence lors de ses différentes opérations.

16. L’article 56 stipule que  tout acte, tout accord, toute convention, tout arrangement ou tout autre fait, qui a pour conséquence de priver la nation, les personnes physiques ou morales de tout ou partie de leurs propres moyens d’existence tirés de leurs ressources ou de leurs richesses naturelles, sans préjudice des dispositions internationales sur les crimes économiques, est érigé en infraction de pillage punie par la loi.

Malheureusement qu’en toute violation de cette disposition, les véhicules « Esprit de Mort » ont été saisis par la Police Nationale Congolaise et sont déjà cannibalisés par certains agents de la PNC privant ainsi leurs propriétaires de toute source de revenu au moment où ces véhicules devraient servir la population même dans les bas-lieux de la ville de Kinshasa.

L’article 34 de la constitution affirme également que la propriété privée est sacrée, l’Etat garantit le droit à la propriété individuelle acquis conformément à la loi, nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnité octroyée dans les conditions fixées par la loi, nul ne peut être saisi en ses biens qu’en vertu d’une décision prise par une autorité compétente nationale.

Au cas où il s’agissait réellement d’un acte visant le rétablissement de l’ordre public, la procédure évoquée par cet article serait observée. Et en plus l’interdiction de circuler sur les boulevards du 30 juin et LUMUMBA ne pouvait pas se transformer en une saisie de ces véhicules.

Nous exigeons à l’Etat congolais d’ouvrir une procédure de dédommagement en faveur de leurs propriétaires. Parce que cette confiscation a été initiée par crainte d’une concurrence à laquelle faisait face la société TRANSCO et les bus « Esprit de vie » pourtant financés à crédit soit-il, par le gouvernement et dont d’accès n’est facilité que par un cercle amical et mafieux.

En guise de réparation que chaque victime de ce traitement injuste soit dédommagé par un bus du type « ESPRIT DE VIE » d’autant plus que la constitution à son article 56 qualifie cette acte d’une infraction punie par la loi.

Parce que, pour la plus part, ces véhicules étaient régulièrement assurés par la SONAS et soumis au control technique conformément à la réglementation en vigueur établit par le Ministère des Transports et Voies de Communication.

A cette même occasion, nous demandons au Chef de l’Etat, en ce qui concerne la Police Nationale Congolaise de remplacer de leurs fonctions, le Commissaire Général et le Commissaire Provincial de la ville de Kinshasa à cause de leur entretien et/ou supervision des actes d’extorsions par les agents de la Police Routière en tournant des scénettes du type western lors de l’interpellation des chauffeurs délinquants en se livrant à une destruction méchante consistant à arracher la plaque d’immatriculation sur les véhicules et destruction des pneus à l’aide d’un dispositif appelé « MBASU » parfois avec coups et blessures en violation de l’article 34 garantissant le caractère sacré du bien privé au moment où les adresses des propriétaires de ces véhicules sont disponibles dans un fichier informatisé à la Division en charge des véhicules au sein de la Direction Générale des Impôts, fichier des adresses que peut même détenir la PNC.

Ces sales et sauvages actes ternissent sérieusement l’image de notre pays et démontrent également l’absence de l’autorité de l’Etat ; alors que notre pays dispose d’un parlement élu démocratiquement par le peuple. A ces agissements s’ajoute l’extorsion des fonds à ciel ouvert auprès  de chaque taximen pour tout passage devant un carrefour des policiers en charge de la circulation routière, extorsion faite en toute impunité et sans omettre les autres tracasseries des agents se qualifiant de bureau 2 et non autrement identifié.

Toute affaire cessante, nous exigeons la démission du Procureur Général de la République qui visiblement sert de figuration pour la République Démocratique du Congo et de caisse de résonnance du pouvoir en place et contre le peuple congolais, et cela du fait de l’organisation des procès d’expéditions punitives du type nazi sur des citoyens congolais qui exercent librement les droits leur garantis par la constitution.

Les grandes réalisations de Monsieur le Procureur Général de la République sont la condamnation en flagrance de lit des Messieurs MUHINDO NZANGI et Jean BERTRAND EWANGA pour leur écart de langage et qualifier d’outrage à la personne du Chef de l’Etat au moment où, il n’y a toujours pas des procès sur les 4 gouverneurs de provinces pour lesquels monsieur LUZOLO BAMBI, Conseiller Spécial du Chef de l’Etat a annoncé que la Présidence de la République possédait des preuves établissant leurs culpabilités de corruption et détournement des deniers publics. 

Depuis 2004 à ce jour plus de 10 ministres ont déjà été révoqué du gouvernement par ordonnance du Président de la République pour corruptions et détournements et jusque-là aucune inquiétude envers leurs Excellences comme si, la seule révocation constituerait en même temps la sanction pénale.

En plus des graves allégations ont été publiées dans la presse et d’ailleurs, le parlement congolais les avaient aussi évoqués, allégations relatives au détournement des fonds destinés à la fibre optique, aux fonds de la COHYDRO et à la confiscation du crédit obtenu au FPI mais les auteurs présumés coupables sont membres du gouvernement et n’ont jamais répondu à une invitation de Monsieur le Procureur Général de la République. Et d’autres détourneurs des salaires de la Fonction Publique, pourtant dénoncé avec pompe mais toujours sans aucune action en justice.

Egalement, des comparables aux lions, aux éléphants et autres bêtes sauvages se sont attaqués au pouvoir en place sans pouvoir emporté le régime malgré leur attente à la surette de l’Etat. 

Tenez ! Des caciques, des irréductibles et impénitents hors-la loi,  malgré les accords de Sun City ayant mis définitivement fin aux hostilités armées ouvertes, ceux-ci vont en contre-courant, il s’agit bien sûr de : Jules MUTEBUSI, Eric GISHONDO, Laurent NKUNDA  lors de leur occupation de la ville de BUKAVU, la prise du territoire de Masisi et Rutshuru par le CNDP, le M23 avec sa marche sur la ville de Goma, les ENYELE qui s’introduisirent jusque dans la résidence officielle du Chef de l’Etat, le BUNDU DIA KONGO qui tentant de chasser les non-ressortissants du Bas-Congo occasionnèrent un bain de sang dans cette province, Joseph MUKUNGUBILA qui tentèrent de conquérir le pouvoir en attaquant plusieurs fronts, Jean-Pierre BEMBA qui refusant de soumettre ses troupes aux désarmements et s’affrontèrent ainsi avec la garde Républicaine en occasionnant mort d’homme à Kinshasa en mars 2007.

A tous ces évènements, il n’y a eu aucune vitesse d’un procès dont d’ailleurs la prescription juridique y relative court à sa fin alors que les braves Yves MAKWAMBALA, Fred BAUMA, Christopher NGOY et autres patriotes sont condamnés et/ou placés sous Mandat d’Arrêt Provisoire indéterminé.

Comment faire croire à sa propre conscience et à l’opinion que des simples lézards (muselekete ya pamba pamba en lingala) comparable à Yves MAKWAMBALA et Fred BAUMA par rapport aux bêtes sauvages évoqués ci-haut aient porté atteinte à la sureté de l’Etat rien qu’en jouissant des droits leurs garantis par la Constitution ?

Les conséquences et dégâts de cette attente (s’il y a en avait réellement) seraient plus désastreux et ravageurs que ceux causés par ces criminels précités mais qui sont caressés dans le sens des poils en évitant expressément de le soumettre à la justice proportionnelle à leurs actes.

L’emprisonnement injuste de ces patriotes n’occasionne pas une bénédiction à la nation congolaise. La République Démocratique du Congo a été créée par Dieu et nous, peuple congolais, demeurerons sa propriété. Et Dieu, dans sa parfaite justice n’a jamais été injuste et ne tolère jamais l’injustice, sûrement que notre justice abuse de son pouvoir, néanmoins une chose est certaine  et inévitable « tout se paie ici-bas » d’une façon ou d’une autre.

L’article 149 de la constitution stipule que les arrêts, les jugements et les ordonnances des cours et tribunaux sont exécutés au nom du Président de la République.

C’est en vertu de cet article que nous implorons la grâce du Chef de l’Etat afin qu’il plaise à sa Personnalité, en sa qualité de garant de la nation, de gracier nos compatriotes qui croupissent injustement en prison parce que conformément à l’article 74, en prêtant serment, au quatrième tiret du texte, le Président de la République s’engage à garantir le respect et les droits de la personne humaine.

Pour la SOCIAF

                                      Fait à Kinshasa, le 20 mars 2016

                                       Les membres de la Direction

Hortense KAPONIRWE                                          Emmanuel NTABIRUBA
      Vice-présidente                                                               Président


CELESTIN BIMUNGU                                              Peter KOSSI-di-KONDE                            
Président du Comité de Sage                              Secrétaire Exécutif Permanant.


Justine ASHA SHINDANO                                      Nadège SELO LUKOWO
Conseillère Juridique                                                           Caissière


Raymond NIMY NGOMA                                       VANAZOBE NABAMI                                          
Comptable                                                              Secrétaire Administrative


Alain MBOLOKO ANETUKUMESU                        DIELA MBIYA Félicité
   Secrétaire Technique.                               Coordonnatrice de la ville de Kinshasa




YOHALI Joëlle                                                 GUY MUNANGA HASH KIPOY
Coordonnatrice de la Province                         Coordonnateur de la province du
 du Maniema                                                    Bandundu (dans son ancienne configuration)



MPIKO MANGBA                                                     Jean Marie NZAU
Coordonnatrice de la province de                    Coordonnateur de la province du   
 l’Equateur (dans son ancienne configuration)                       Congo Central
                                                                      


KASHALA KABANDA                                                KONGOLO MUKADI
Coordonnateur de la province du                    Coordonnateur de la province du Kasaï
Kasaï Orientale (dans son ancienne configuration)                   Occidentale (dans son ancienne
                                                                                                            Configuration)                                                                                 



BOKUMI BILAMBO                                                     SAFARI KANGONGA
Coordonnateur de la province                                Coordonnateur de la province   
Orientale (dans son ancienne configuration)                            du Nord-Kivu
                                                                         



Jean Claude BANZA KAMANDA                                  Jean PAUL NSIBULA
Coordonnateur de la province du Katanga                 Coordonnateur de la Province
(dans son ancienne configuration)                                                du Sud-Kivu