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vendredi 14 août 2015

Plus de 20.000 cas de rougeole depuis janvier 2015

Tandis que la récente actualité humanitaire du Katanga est dominée par le conflit opposant, depuis plusieurs mois, deux communautés jadis qui cohabitaient pacifiquement - Luba et Twa -  la province croule sous une épidémie de rougeole qui ne fait que s’empirer. Fin juillet, sept nouvelles zones ont été déclarées en épidémie, portant à 21 le nombre total des zones affectées sur les 68 que compte la province.

Le bilan est lourd et inquiétant: depuis le 1er janvier 2015. Plus de 20.000 cas de rougeole ont été enregistrés dans la seule province du Katanga.  Près de 320 personnes en sont mortes. Des dizaines autres pourraient avoir succombés à la maladie mais ceux-ci ne figurent pas dans les registres officiels.

Le chiffre actuel est deux fois plus élevé que le nombre de cas enregistré durant toute l'année 2013 (9.380 cas). En 2014, plus de 12.000 cas ont été enregistrés, selon les statistiques de la Direction provinciale de la santé, l'OMS et l'UNICEF au Katanga.

Les spécialistes en santé au Katanga attribuent cette situation à un cercle vicieux de facteurs, entre autres: la faible couverture des vaccins; la mobilité des personnes permettant la maladie de se propager des zones de santé affectées à celles non affectées; l’inaccessibilité de certaines localités, soit à cause de l'état déplorable des routes, soit en raison de l'insécurité qui pousse des milliers de personnes à fuir leurs habitations, ratant ainsi les. La chaîne de froid, essentiel pour garantir l'intégrité des vaccins, est défectueuse. Quand les enfants peuvent être atteints, certaines familles refusent la vaccination en raison de croyance religieuse ou culturelle. Le Programme élargi de vaccination (PEV), entité nationale chargée de la gestion des campagnes de vaccination, connait aussi certaines faiblesses.

Le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) est très inquiète de cette dernière crise qui frappe cette province de l'Est de la RDC et a ainsi mobilisé le personnel nécessaire pour suivre la situation.


L'argent, nécessaire, mais pas le nœud du problème

Seulement sept des 21 zones de santé touchées - 33% -  bénéficient des activités vaccinales organisé par des ONG telles, Alima et Médecins Sans Frontières, tandis que d’autres comptent se déployer dans les zones où il n'y a aucun acteur présent. Le constat est donc amer: La vaste majorité des zones touchées est délaissée.

Le "Cluster Santé" du Katanga - regroupant des spécialistes en santé des ONG et des agences onusiennes telles que UNICEF, OMS -  estime à plus de 2,4 millions de dollars US, le montant nécessaire pour financer des campagnes de vaccination et des actions dans le court et moyen-terme. Cependant ces agences disent que l'argent, certes nécessaire, n'est pas le nœud du problème. Comme si la situation actuelle n'était pas déjà un casse-tête, plusieurs zones touchées sont aussi frappées par la malnutrition et le choléra.

Au-delà de l'urgence


UNICEF, OMS, et les ONG impliquées dans la réponse sont confiantes qu'elles pourront endiguer la crise actuelle. Cependant la maladie revêtant un caractère endémique, le défi s'articule autour la stratégie à long terme. Les acteurs du u secteur santé estiment que le Katanga a besoin d'un paquet de solutions holistiques, durables et interconnectées sous la houlette des autorités congolaises, tant centrales que provinciales, qui incluraient tant les agences humanitaires et les acteurs du secteur du développement.

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