Félix
Prosper Basse : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse,
fidèles Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à la conférence
hebdomadaire des Nations Unies que nous animons aujourd’hui à partir de
Kinshasa avec Florence Marchal, coordonnatrice du Groupe de communication des
NU(UNCG), Représentant les piliers Développement et Humanitaires, et à partir
de Goma avec le Major Jean Marie Goncalves porte-parole militaire par intérim
qui sera accompagné du Général Jean Baillaud, Commandant en second de la Force
de la MONUSCO qui répondra aux questions d’ordre militaire. Aujourd’hui nous
avons avec nous un invité spécial que nous avons l’honneur et le privilège de
vous présenter, il s’agit de M. Mamadou Pethe Diallo de la Guinée, le
Représentant spécial adjoint à la Mission de l’Organisation des Nations Unies
pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), qui est
aussi Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire des Nations Unies, et
Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD). M. Diallo a été nommé le 11 Mai 2015 par le Secrétaire général des
Nations Unies, Ban Ki Moon, et succède à M. Moustapha Soumaré du Mali, qui a
achevé son mandat au mois de mars, et a pris fonctions le 12 Juillet et arrivé
dans la Mission le 06 Août 2015. Avant sa nomination, M. Mamadou Diallo a
assumé les fonctions de Directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et
l’Afrique centrale du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida
(ONUSIDA). Jusqu’en 2012, M. Diallo était Coordonnateur résident et
Coordonnateur humanitaire des Nations Unies, et Représentant résident du PNUD à
Asmara en Érythrée. Il a été Représentant du Fonds des Nations Unies pour la
population (UNFPA) au Mali de 2005 à 2009 et en Sierra Leone de 2001 à 2005. Il
apporte à ses nouvelles fonctions de nombreuses années d’expérience au sein du
système des Nations Unies dont plus de deux décennies à des postes de plus en
plus élevés de responsabilité et de direction, dans les opérations de
développement et humanitaires aux niveaux national, régional et international.
Une fiche biographique vous sera remise à la fin de cette conférence de presse.
Au sommaire de ce rendez hebdomadaire de tous les mercredis, nous vous
parlerons des
§
Activités des Composantes de la MONUSCO, mais nous évoquerons aussi les
§
Activités menées par les agences et programmes des NU au cours de la semaine
écoulée (l’Equipe Pays) et enfin nous vous ferons le point de la
§
Situation sécuritaire dans les différentes provinces de la RDC.
Activités
des Composantes de la MONUSCO Police MONUSCO Les sessions de recyclage
organisées par la Police MONUSCO au profit des Agents de la Police Nationale
Congolaise se poursuivent à Bukavu, Goma et Bunia. Les enseignements qui
portent entre autres sur le Maintien et le Rétablissement de l’Ordre Public, Gestes
et Techniques Professionnels d’Intervention et Droits de l’Homme, sont
dispensés dans le strict respect des droits humains et des normes
internationales et visent à une meilleure sécurisation du processus électoral.
Une délégation de la Police Egyptienne a visité la MONUSCO du 12 au 17 Août
2015 dans le cadre d’une mission de reconnaissance pré-déploiement d’une Unité
de Police Constituée de ce pays dans la Mission. Après Kinshasa où elle a
visité des sites pouvant abriter le contingent, ladite délégation s’est rendue
à Goma pour des visites similaires et des entretiens avec le Chef de la
Composante Police MONUSCO par Intérim, et des Responsables de « Mission Support
». Durant la semaine, les équipes conjointes pour la mise en œuvre de la
Stratégie Opérationnelle Intégrée de Lutte contre l’Insécurité à BENI/OICHA ont
poursuivi leurs patrouilles régulières de sécurisation. Au total, soixante-sept
appels ont été reçus sur les numéros verts pour quinze interventions qui ont
donné lieu à douze arrestations pour diverses infractions de droit commun.
Protection de l’Enfant Au cours de la semaine écoulée, 45 enfants dont six
filles ont été victimes de violences liées au conflit en Province Orientale, au
Nord et au Sud-Kivu. Trente-huit enfants ont été séparés des groupes armés, six
filles ont été violées par les parties au conflit et un garçon de 12 ans a été
blessé par des éléments armés non identifiés. Le Groupe de travail technique du
Sud-Kivu sur les enfants et les conflits armés salue la nomination d'un
officier de la PNC travaillant dans l'unité spéciale chargée de la protection
des enfants et la prévention de la violence sexuelle. Cette nomination
facilitera la lutte contre l'impunité des auteurs de violations contre les
enfants sans oublier la coopération entre la Section de Protection de l'Enfant
de la MONUSCO et la PNC dans la province. La Section Protection de l'Enfant
encourage le gouvernement à continuer dans la poursuite des auteurs de toutes
les violations graves des droits de l'enfant. Projet à Impact Rapide Le samedi
15 août dernier, les Casques bleus du Contingent népalais de la MONUSCO ont
inauguré le centre de formation pour la paix et le développement de la ville de
Beni.
Ce
centre a été réhabilité dans le cadre des activités des Casques bleus en faveur
des populations civiles, pour un montant d’environ 10 milles dollars
américains. L’objectif de cette réhabilitation est de permettre l’encadrement
des enfants de la rue, leur démobilisation, la prise en charge pendant les
vacances. La cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence du Maire de la
ville de Beni, Nyonyi Bwanakawa, du Commandant du contingent des Casques bleus
Népalais de Beni, Mani Kumar et du Chef du Bureau de la MONUSCO à Beni, Jacob
Mogeni. Au cours de cette cérémonie, le Chef du Bureau de la MONUSCO à Beni a
rappelé le rôle de la mission des Nations Unies en RDC, qui est le
rétablissement de la paix et la stabilité. Jacob Mogeni a également insisté sur
le rôle que doit jouer la population locale pour aider à la restauration de la
paix. Le Maire de la ville de Beni a remercié la MONUSCO pour le financement de
ce projet. Nyonyi Bwanakawa a émis le vœu de voir ce centre de formation être
un modèle de formation et d’occupation des jeunes désœuvrés à Beni. Selon le Commandant
du contingent des Casques bleus Népalais de Beni, 270 personnes bénéficient
actuellement d’une formation en Anglais, Informatique et coupe-couture dans ce
centre. Rappelons que le centre de formation pour la paix et le développement
de la ville de Beni a été construit en 2000, par les Casques bleus indiens de
la MONUSCO. Activités de l’Equipe-pays OCHA Journée mondiale de l’aide
humanitaire Intervention de Mamadou Diallo, Représentant spécial adjoint du
Secrétaire général / Coordonnateur résident des Nations Unies / Coordonnateur
humanitaire en RDC, qui a pris ses fonctions en tant que Coordonnateur
Humanitaire pour la RDC quelques jours avant la Journée mondiale de l’aide
humanitaire que le monde entier célèbre ce 19 août.
·
La journée mondiale de l’aide humanitaire a été instaurée suite à l’attentat
qui a frappé le siège des Nations Unies en Irak en 2003 durant lequel 22
personnes au service des Nations Unies et de l’humanité ont perdu leur vie.
Ainsi chaque année nous célébrons tous ceux, hommes et femmes, qui ont laissé
leurs vies en essayant d’aider leur prochain.
·
Cette journée revêt un caractère particulier en RDC car le pays est miné par
une crise humanitaire aiguë qui n’a que trop duré. Les provinces de l’Est sont
affectées par une situation sécuritaire qui pousse des milliers de personnes à
fuir ; les enfants délaissent les bancs d’école ; les familles peinent à
poursuivre leurs activités économiques. Des milliers de communautés ont perdu
leur dignité.
Cette
journée a pour objectif en RDC de rendre hommage aux acteurs humanitaires,
internationaux et congolais, notamment à ceux qui sont morts dans l’exercice de
leurs fonctions en tentant d’apporter un minimum de dignité aux populations qui
en ont besoin. Un hommage particulier doit être notamment rendu à tous ceux qui
font ce travail dans les contrées reculées du pays, loin des projecteurs des
médias.
·
Il est important de rendre hommage aux populations locales et familles hôtes
qui représentent l’une des premières lignes de réponse en temps de crise. Au
Nord-Kivu où il n’existe ni camp ni site de déplacés, toutes les personnes
déplacées vivent auprès de familles d’accueil. Ces familles sont une
inspiration d’humanitaire, qui est le thème retenu cette année pour célébrer la
journée. UNICEF Campagne d’inscription des enfants à l’école primaire Le
Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Initiation à la Nouvelle
Citoyenneté, Maker Mwangu, a procédé lundi 17 août 2015 à Kinshasa au lancement
de la campagne d’inscription en 1ere année primaire des enfants de 6 et 7 ans.
La campagne d’inscription de nouveaux entrants vise à inscrire plus de 2
millions d’enfants de 6 et 7 ans en première année primaire et se base sur les
résultats de l’enquête nationale sur les Enfants et Adolescents en Dehors de
l’Ecole (EADE) réalisée en 2012. Cette enquête révèle que 7,3 millions
d’enfants et adolescents de 5-17 ans sont en dehors de l’école. Parmi eux,
environ 3 sur 10 (29 %), soit 2, 1 millions d’enfants sont âgés de 6 ou 7 ans
et sont admissibles en première année primaire. En plus, 77,2 % des EADE, soit
5,6 millions d’enfants vivent en milieu rural et 52,8 % d’entre eux sont des
filles. La campagne d’inscription 2015-2016 est organisée au seuil de la
sixième année de mise en œuvre de la politique de gratuité de l’enseignement
primaire dans les établissements publics. Si cette mesure est appliquée de
manière exhaustive et correcte, elle lèvera le principal obstacle (financier) à
la scolarisation des enfants, ouvrira les portes de l’école à d’autres EADE et
donnera des chances égales à la scolarisation à tous les enfants de la RDC.
Cette campagne marque également le dernier pas vers l’atteinte des objectifs du
Millénaire pour le développement (OMD), ce qui justifie encore davantage son
importance et sa singularité par rapport aux autres campagnes. Le Rapport
d’Etat du Système Educatif National (RESEN) indique que les indicateurs de
couverture, d’accès et d’achèvement au primaire sont encourageants. Des progrès
significatifs ont été réalisés avec une baisse régulière de la proportion des
enfants en dehors de l’école qui a chuté de 38,5 % en 2007 (Enquête
Démographique et de Sante 2007) à 28 % en 2012 (EADE 2012).
En
vue de favoriser la rétention des enfants de 6 à 7 ans nouvellement inscrits en
première année, l’UNICEF va distribuer des fournitures scolaires à plus de 1,4
million enfants. PNUD Offrir des produits financiers adaptés au secteur
agricole Après Kinshasa la semaine dernière, le Programme d’Appui au Secteur de
la Micro Finance (PASMIF II) organise une formation sur le financement des
chaînes de valeur agricoles à Bukavu du 17 au 20 août 2015. Cette formation est
destinée aux membres de l’association professionnelle des COOPEC et des IMF et
permet de clarifier les concepts de base relatifs aux chaînes de valeur
agricole et à leur financement. A l’heure actuelle, la micro-finance peine à
répondre aux besoins de financement des agriculteurs et des agricultrices
familiales. L'offre des produits et services financiers ciblant la production
rurale et agricole et adaptée aux besoins des petits exploitants agricoles
reste insuffisante, et les prestations offertes demeurent insatisfaisantes. La
plupart de crédits disponibles fournis par les institutions financières sont de
court terme. Ces ateliers de formation proposent donc aux professionnels de la
micro-finance de se familiariser avec des mécanismes financiers innovants avec
lesquels appuyer leurs clients du secteur agricole (gestion des services
financiers et suivi du processus agricole, modèles de financement de chaînes
des valeurs existants, etc…). Le Programme d’Appui au Secteur de la Micro
Finance (PASMIF II) est une initiative du gouvernement de la République
démocratique du Congo (RDC), financée et mise en œuvre conjointement par le
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’UNCDF, avec le
soutien des coopérations suédoise et belge. OIM Trois projets en soutien aux
personnes déplacées internes et retournées du Nord-Kivu L’Organisation
Internationale pour les Migrations (OIM) lance trois nouveaux projets dans la
province du Nord-Kivu pour renforcer son action auprès des personnes déplacées
internes et des retournées. Ces projets sont financés par l’Office Humanitaire
de la Commission Européenne (ECHO), le Bureau de l’USAID pour le secours
d’urgence en cas de catastrophe à l’étranger (OFDA) et l’Agence Suisse pour le
Développement et la Coopération (SDC). Le projet d’« Assistance aux populations
affectées par les conflits en République démocratique du Congo » est financé
par ECHO avec un budget d’un million d’euros. Il vise à contribuer au
renforcement des activités d’urgence dans le domaine de la gestion de
l’information des personnes déplacées, la gestion et la coordination des sites
de déplacement ainsi que la recherche de solutions durables pour les personnes
et familles vulnérables en situation de déplacement dans les prochains 12 mois.
L’OFDA finance le projet « Fonds du Programme d’Assistance Rapide aux Déplacées
Internes à l’Est de la RDC » avec un budget de trois millions de dollars américains.
Le Projet RAPID a comme objectif de répondre à la crise à travers des actions
de coordination humanitaire, de gestion de l’information et de gestion de
sites. Ce programme s’étend aussi sur une durée de 12 mois à compter du 1er
juillet 2015.
Le
projet d’« Assistance en protection et en sécurité alimentaire aux personnes
déplacées internes et aux retournés dans la province du Nord Kivu » est financé
par l’Agence Suisse de Développement et de Coopération (SDC) à hauteur de 568
000 Francs suisse en vue de permettre à l’OIM d’exécuter pendant 12 mois des
activités d’urgence et de stabilisation. Ces activités visent à contribuer à la
protection et la sécurité alimentaire des personnes déplacées internes et des
retournés dans le territoire de Masisi au Nord Kivu. Sur les 57 sites de
déplacement regroupant 192 000 déplacés au Nord-Kivu, 27 sites sont sous la
responsabilité de l’OIM. Présente en République démocratique du Congo (RDC)
depuis 1994, l’OIM met en œuvre plusieurs actions dans le cadre des programmes
d’appui aux personnes déplacées internes et retournées du Nord-Kivu. L’OIM
participe aussi à la stabilisation, la lutte contre les violences sexuelles
(Stratégie Nationale de Lutte contre les violences sexuelles) et retour et
réintégration (conformément à sa stratégie pays 2013-2017). CPI Affaire Thomas
Lubanga Dyilo Le vendredi 21 août prochain, la Chambre d’Appel de la Cour
pénale internationale (CPI) tiendra une audience en présence de toutes les
parties afin de réexaminer la peine de M. Thomas Lubanga, après qu’il ait purgé
les deux tiers de sa peine. Selon le Statut de Rome, traité fondateur de la
CPI, lorsque « une personne a purgé les deux tiers de sa peine, (…) la Cour
doit réexaminer la peine pour déterminer s'il y a lieu de la réduire. » M.
Lubanga a été condamné à une peine de 14 ans d’emprisonnement pour crime de
guerre consistant à l‘enrôlement, conscription et utilisation d’enfants de
moins de 15 ans dans un conflit armé. Toujours dans la même affaire : Le 14
août dernier, suite à la requête de prorogation du Fonds au profit des
victimes, la Chambre de Première Instance a accordé deux mois supplémentaires
au Fonds pour déposer son projet de plan de mise en œuvre concernant les
réparations collectives dans cette affaire. Initialement attendu pour le 3
septembre, le Fonds a désormais jusqu’au 3 novembre 2015 pour déposer son plan
aux juges. Situation militaire Durant la semaine écoulée, la situation
sécuritaire dans les provinces situées dans la partie occidentale de la
République Démocratique du Congo, y compris Kinshasa, a été rapportée stable et
sous le contrôle des Forces onusienne et congolaise déployées dans les zones
sous leur responsabilité. En Province Orientale, des efforts significatifs
visant à l’éradication définitive des rebelles résiduels de l’Armée de
Résistance du Seigneur (LRA) et à la protection efficiente des populations
civiles, sont fournis par les troupes de la Force de la MONUSCO et celles des
Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), déployées dans les
districts de Haut et de Bas-Uélé. Des rapports concordants ont également fait
état dans le territoire de Bafwasende, situé à 324 kilomètres de Kisangani, de
la coalition entre des factions dissidentes du groupe Mayi-Mayi Luc Yabili et
Simba, sous les ordres du ‘’Général’’ Mando, en vue d’occuper les localités
situées entre Bafwasende et Lubutu.
Cette
information constitue une préoccupation majeure à la situation sécuritaire dans
cette partie de la Province Orientale. Les troupes des Forces onusienne et
congolaise déployées dans les régions concernées demeurent en alerte maximale,
dans le but de surveiller étroitement cette menace sécuritaire, de contrer
toute initiative visant à perturber l’ordre et la sécurité, mais aussi, de
protéger les populations civiles locales. En Ituri, l’armée congolaise poursuit
avec le soutien de la Force de la MONUSCO, les opérations militaires visant à
mettre un terme aux activités négatives des miliciens du Front de Résistance
Patriotique de l’Ituri (FRPI) et aux incidents liés au banditisme, perpétrés
dans les localités situées au Sud du territoire d’Irumu. Le 11 août 2015, des
éléments armés ont attaqué un véhicule transportant des agents d’une société de
téléphonie mobile dans la région située entre les localités de Tchomia et de
Bogoro (Sud-est de Bunia), et kidnappé tous les passagers. L’un d’entre eux est
parvenu à s’échapper des mains de leurs ravisseurs. Les troupes des Forces
onusienne et congolaise déployées dans la zone concernée, ont assuré
étroitement le suivi de cette situation, afin d’y mettre un terme et de
faciliter en toute sécurité la libération des otages. Le 14 août 2015, les
autres membres kidnappés ont été libérés sains et saufs. Les troupes de l’armée
congolaise continuent de mener dans les localités situées au Sud du territoire
d’Irumu avec le soutien des Casques bleus de la Force de la MONUSCO, des
opérations militaires d’envergure contre les éléments réfractaires du FRPI,
dans le but de contrer leurs activités négatives, de contrôler le secteur et de
protéger les populations civiles. Ces opérations ont permis la restauration de
l’ordre et de la sécurité dans les localités situées dans le voisinage d’Aveba,
en collectivité de Walendu Bindi, particulièrement dans la région de Geti ; et
facilité le retour de plusieurs réfugiés vers leurs villages d’origine. A cet effet,
environ cinq cents familles ayant fui leurs zones d’implantation suite aux
accrochages entre les troupes des FARDC et les éléments réfractaires du FRPI,
sont retournées depuis le 11 août 2015, dans leurs villages d’origine, situés
dans la région de Geti. Des unités de la Police Nationale Congolaise (PNC)
déployées dans cette partie du territoire d’Irumu, assurent la sécurité de ces
personnes retournées, par la conduite de patrouilles vigoureuses de domination
de terrain dans les villages concernés. Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire
demeure volatile dans les territoires situés dans la partie septentrionale de
la province, notamment Beni et Butembo ; mais reste également marquée par
l’activisme des groupes armés dans les autres territoires de cette partie du
pays.
Dans
le territoire de Beni, l’armée congolaise continue avec le soutien de la Force
de la MONUSCO, de mener des opérations décisives visant à l’éradication totale
de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF), dont les éléments réfractaires
continuent de mener des activités négatives contre des unités de l’armée
gouvernementale et les populations civiles basées dans cette contrée. Le 15
août 2015, des éléments supposés appartenir à l’ADF ont lancé des attaques dans
la région située à 15 kilomètres à l’Est de la localité de Kokola. Les troupes
de la Brigade d’Intervention de la Force de la MONUSCO basées dans la zone, ont
immédiatement déployé des patrouilles vigoureuses de longue portée sur l’axe
Mbau-Mayimoya-Eringeti, dans le but de dissuader de nouvelles attaques dans la
région. La Force de la MONUSCO a également accru les interactions avec le
commandement des FARDC dans ce secteur, dans le but de prendre en compte cette
nouvelle menace à la situation sécuritaire et d’y apporter des réponses
idoines. Dans le territoire de Butembo, des déplacements significatifs des
populations civiles vers les villages environnants ont été observés le 12 août
2015, suite aux accrochages rapportés dans la localité de Lokwasa, située à 150
kilomètres à l’Ouest de Butembo, entre des éléments des Forces Démocratiques de
Libération du Rwanda (FDLR) et ceux du groupe Mayi-Mayi Nduma Défense du Congo
(NDC). Dans le territoire de Walikale, l’activisme des groupes armés a été
rapporté durant la semaine écoulée, conduisant aux accrochages entre des
factions rivales, qui ont provoqué des exactions contre les populations
civiles, y compris des meurtres. Le 10 août 2015, des accrochages entre deux factions
du groupe Mayi-Mayi NDC : ‘’Cheka’’ et ‘’Guidon’’, dans la région de Ntoto, sur
l’axe Ihula-Buleuso, ont provoqué le meurtre de sept civils. Le 12 août 2015,
trois personnes ont été blessées à Mukoberwa dans le territoire de Walikale, y
compris une femme, suite aux combats entre la coalition des chefs rebelles
Mayi-Mayi ‘’Cheka’’ et ‘’Ngoa’’, et des éléments du groupe armé dénommé
‘’MAC’’. Dans le but de restaurer l’ordre et la sécurité, ainsi que d’assurer
une protection maximale des populations civiles vivant dans le territoire de
walikale, mais particulièrement dans la région de Ntoto, la Force de la MONUSCO
a conduit les 12 et 13 août 2015, des missions de supervision dans la région
précitée, où un poste opérationnel a été déployé, pour mener des opérations
dissuasives et offensives contre les insurgés actifs dans la zone. Le
déploiement des Casques bleus dans ce secteur, rétablit progressivement la
sécurité et provoque presqu’automatiquement le retour d’un certain nombre des
personnes déplacées. Cette opération s’inscrit dans le cadre du mandat de la
protection des populations civiles, et constitue également un message de
fermeté de la MONUSCO vis-à-vis de ceux qui commettent impunément des exactions
contre des populations inoffensives et sans défense.
Cette
présence a aussi pour objectif de faciliter une solution, permettant
éventuellement un désarmement des miliciens. Un certain nombre d’entre ces
éléments armés se sont en effet rendus depuis le déploiement des unités de la
Force de la MONUSCO sur le terrain, jusqu’à ce jour. Par ailleurs, le 13 août
2015, les Casques bleus de la Force de la MONUSCO déployés au poste
opérationnel de Pinga (115 kilomètres au Nord-est de Walikale-centre), ont
assuré avec succès la protection d’environ mille individus ayant fui leurs
maisons, suite aux rapports faisant état d’une menace imminente des éléments de
l’Alliance Patriotique pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) et ceux des
FDLR contre la localité de Katanga, située à 3 kilomètres au Sud de Pinga. Dans
le territoire de Rutshuru, l’activisme des éléments des FDLR a été rapporté
durant la semaine écoulée. C’est dans ce contexte que les troupes des FARDC
engagées dans l’opération dénommée « Sukola 2 » poursuivent leurs offensives, dans
le but de neutraliser les rebelles des FDLR actifs dans les provinces du Nord
et du Sud-Kivu. Au chapitre des redditions dans la province, du 5 août 2015 à
ce jour, treize éléments en provenance des groupes armés, se sont rendus aux
unités des Forces onusienne et congolaise. Il s’agit de : Un du groupe
Mayi-Mayi Nduma Défense du Congo (NDC), faction ‘Guidon’’, trois des Forces
Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un du groupe Mayi-Mayi Nyatura et
huit du groupe Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki. Au Sud-Kivu, l’armée congolaise,
soutenue par la Force de la MONUSO, poursuit les opérations contre les éléments
des groupes armés actifs dans les différents territoires de cette province.
Dans le territoire de Kalehe, le 12 août 2015, deux miliciens du groupe
Mayi-Mayi Nyatura ont été tués, notamment le chef rebelle, le ‘’Colonel’’
Bahati, au cours d’accrochages avec les troupes des FARDC dans la localité de
Lumbishi, située près de Minova, à 22 kilomètres à l’Ouest de Goma. Dans le territoire
d’Uvira, le 12 août 2015, quatre présumés rebelles du Front National de
Libération (FNL) ont attaqué le marché de Kiliba-Ondes, situé à 22 kilomètres
au Nord-est d’Uvira et pillé de l’argent. Un assaillant a été tué au cours de
la riposte menée par des troupes d’intervention rapide des FARDC. Dans le territoire
de Shabunda, un élément du groupe Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki a été tué pendant
la période sous examen par des militaires des FARDC, au cours d’accrochages
dans la localité de Kiseku. Au Katanga, un calme relatif a été observé dans les
régions affectées par le conflit interethnique entre les communautés Luba et
pygmée, particulièrement dans la localité de Mwaluka, située à 37 kilomètres au
Sud de Nyunzu-centre, dans le territoire de Nyunzu.
Au
chapitre des redditions dans la province, pendant la période sous examen,
quarante-trois miliciens du groupe Mayi-Mayi pygmée se sont rendus au village
Majengo, situé à 25 kilomètres au Sud-est de Manono. L’environnement
sécuritaire dans le Secteur 2 a été jugé stable durant la semaine écoulée.
Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 1187 patrouilles armées, dont 205
nocturnes, et fourni 44 escortes pendant la période sous examen.
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