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dimanche 8 mai 2011

Rtkm scellée et son signal coupé « pour non paiement de fisc »

Le SG de JED Tshivis Tshivuadi


Radio Télé Kin Malebo -RTKM-, une station privée émettant à Kinshasa, et propriété de M. Aubin Ngongo Luwowo, actuellement sénateur et ancien ministre de l’Information sous le régime Mobutu, a vu ses bureaux être scellés et son signal d’émission coupé, vendredi 6 mai 2011 vers 14 heures, par les agents de la Direction Générale des Impôts -DGI- pour non « paiement de fisc».  La DGI réclame à la RTKM la somme de 76,5 millions de Francs congolais, soit près de 850 mille de dollars américains pour non paiement d’impôts sur le chiffre d’affaire et sur les salaires de ses employés.
Selon les informations parvenues à Journaliste en danger -JED-, RTKM est confrontée, depuis 2000, à plusieurs difficultés financières entravant son bon fonctionnement, suite à la mesure de sa « nationalisation » qui en avait fait la troisième chaîne de télévision publique « RTNC3 ».  On rappelle qu’à l’avènement du nouveau pouvoir après la chute du régime Mobutu, le ministre de l’Information de l’époque avait décidé de placer ce média sous la tutelle de son ministère sous prétexte que le matériel de cet organe de presse avait été acheté avec l’argent du trésor public.  
« Depuis cette expropriation, nous ne percevons aucune publicité, et nous fonctionnons de fait », a expliqué à JED un responsable de la chaîne. Le scellé de RTKM est intervenu deux semaines seulement après la suspension de l’une de ses émissions intitulée  « Loba Toyeba » (ce qui signifie « Parle que l’on sache ») par la Haute Autorité des Médias (HAM), organe de régulation des médias, qui l’accusait de « manquements à l’éthique et à la déontologie»
Dans une lettre adressée à la HAM, JED avait considéré que cette décision était arbitraire et non motivée. 
JED, qui s’insurge contre la fermeture d’un média en cette période préélectorale, demande au Gouvernement dont dépend l’administration fiscale de prouver sa bonne foi en ordonnant la réouverture de cette chaîne et en proposant un échéancier raisonnable de paiement à son propriétaire.

vendredi 6 mai 2011

Le programme alimentaire mondial présente son rapport annuel 2010


Le Représentant du Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies –PAM- en République démocratique du Congo, M. Abdou Dieng, a présenté à Kinshasa, le jeudi 5 mai 2011, le rapport annuel 2010 de son agence qui a apporte une assistance alimentaire à plus de 3 millions de personnes l’année dernière.
Parmi ces trois millions de personnes figurent plus de 880.000 écoliers, environ 523.000 personnes déplacées internes, près de 540.000 retournés, ainsi que des personnes souffrant s’insécurité alimentaire vivant avec le VIH/SIDA  et la tuberculose. Les femmes enceintes et allaitantes, les enfants malnutris, ainsi que les participants aux projets vivres contre travail et vivres pour formation ont également bénéficié de l’aide du PAM. 
L’année 2010 a également été marquée par deux innovations importantes pour le PAM en RDC : l’accroissement du projet achats pour le progrès et l’introduction de bons d’achat alimentaires.
Le rapport résume les réalisations du PAM en RDC en 2010 en faveur des personnes les plus vulnérables, dans le cadre de son projet Intervention Prolongée de Secours et de Redressement –IPSR- mis en œuvre dans les zones touchées par l’instabilité et les mouvements de populations, principalement dans le district de l’Ituri en province Orientale, au Nord et Sud Kivu et à l’Equateur, ainsi que dans des provinces touchées par des taux élevés de malnutrition, particulièrement le Katanga, le Maniema, le Kasaï Occidental et l’Orientale, et de son Opération d’Urgence (EMOP) lancée en mai 2009 dans le district du Haut Uélé en province Orientale pour venir en aide aux personnes déplacées suite aux violences des rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur –LRA-. »
« Nous  n’aurions jamais pu aider tant de personnes vulnérables dans toutes ces provinces sans l’appui constant du gouvernement, des bailleurs de fonds, des ONG internationales et locales», a indiqué Abdou Dieng.
Le rapport souligne l’importance de l’initiative Achats au service du progrès -P4P- que le PAM a mis en place à Kabalo dans la Katanga en mai 2009 pour  lutter contre l’insécurité alimentaire, la faim et la malnutrition. Ses objectifs consistent à augmenter les capacités de petits producteurs et de leurs organisations, améliorer les conditions de stockage et de transport et développer le système commercial. En 2010, environ 2 300 tonnes de maïs ont été récoltées à l’issue de la première saison agricole.
Autre innovation qui a vu le jour en octobre 2010 :  le projet pilote des bons d’achats alimentaires grâce auxquels les bénéficiaires ont échangé leurs bons contre une grande variété de denrées alimentaires apportés par les petits commerçants et producteurs du Nord-Kivu et du Katanga.
Le service aérien humanitaire des Nations Unies –UNHAS- géré par le PAM a également permis aux personnels humanitaires et aux donateurs de se rendre dans les zones jadis inaccessibles. Plus de 2.100 passagers par mois ont ainsi été transportés sur 36 destinations différentes à travers le pays.
Le PAM a amélioré la coordination du service de transport et l’accès aux populations dans les zones les plus reculées grâce à la réhabilitation des infrastructures de transport. Il a en outre apporté des services logistiques aux agences des Nations Unies et aux ONG.


mercredi 4 mai 2011

RD Cong : le bilan de la liberté de la presse a mi-parcours du chemin qui mene vers les élections reste préoccupant

L'Ong congolaise Journaliste en danger -JED- demande au gouvernement de faire cesser les interférences des services de sécurité dans le travail de la presse. C'était  à l’occasion de la  célébration, mardi 3 mai 2011 ,  de la journée  mondiale de la liberté de la presse, Journaliste en danger -JED-, Organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de la presse, basée en République démocratique du Congo, et Réseau d’alerte de l’OMAC -Organisation des Médias d’Afrique centrale-, souhaite attirer l’attention de l’opinion et des autorités congolaises, sur la fragilité de la situation de la liberté de la presse, à quelques mois de grandes échéances électorales.
 JED demande au gouvernement, à travers le ministère de l’Intérieur et celui de la Communication et Médias, d’envisager dès à présent des mesures concrètes de sécurisation des professionnels des médias face à la montée de l’intolérance politique et aux interférences de plus en plus fréquentes des services de sécurité dans le travail de la presse. JED attend surtout la mise en place rapide d’un  Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication -CSAC- dirigé par des personnes intègres et compétentes pour assurer une bonne régulation des médias pendant cette période cruciale.
En effet, samedi 30 avril 2011, la Commission Electorale Nationale Indépendante -CENI- a annoncé pour le mois de novembre 2011, le début de l’organisation des élections générales, et notamment les présidentielles et les législatives prévues le 28 novembre 2011. Cette perspective ouvre la voie à des grandes manœuvres politiques pour lesquelles les médias seront un enjeu de taille pour les différents protagonistes et où les risques d’atteintes à la liberté de presse seront nombreux.
D’ores et déjà, JED exprime sa préoccupation face à la détérioration constante du climat de travail des journalistes, surtout à l’intérieur du pays où on constate une grande montée de l’intolérance politique et des interférences de plus en plus nombreuses des autorités politico-administratives, et des services de sécurité dans le travail de la presse.
A titre illustratif, depuis le début de cette année, JED a pu dénombrer au moins 35 cas d’attaques directes dirigées contre les journalistes ou contre les médias. Soit une moyenne de 2 à 3 cas d’attaques contre le travail des journalistes chaque semaine.  Parmi ces attaques, on compte au moins 12 cas d’emprisonnements ; 8 cas d’agressions et menaces contre des professionnels des médias ; 9 cas de censure et 6 cas de pressions diverses sur les médias.
JED constate également que plus de la moitié de ces atteintes à la liberté de la presse sont le fait des services de sécurité et particulièrement de l’Agence Nationale des Renseignements -ANR- alors qu’aucun texte de loi ne reconnait à ces services la compétence de connaître d’un délit de presse, si délit de presse il y a…
Tout en se félicitant du fait rare, qu’au moment où le monde célèbre cette journée dédiée à la liberté de la presse,  aucun journaliste congolais  ne croupit en prison à cause de son travail ou de sa qualité de journaliste, JED appelle néanmoins les professionnels des médias à la plus grande prudence et à l’observance stricte de leur Code d’éthique et de déontologie, afin d’espérer se mettre à l’abri de toutes mauvaises surprises pendant la période de tension électorale.
C’est dans cette perspective que JED initie une campagne de sensibilisation sur  la sécurité des journalistes en période électorale, notamment par la distribution, à Kinshasa et en provinces, d’un « Guide pratique du journaliste en période électorale » qui a été conçu par Reporters sans Frontières -RSF- et l’Organisation internationale de la francophonie -OIF-, pour aider les journalistes à aborder et à couvrir cette période dans les meilleures conditions possibles de sécurité pour eux-mêmes.
 Enfin, JED saisit cette occasion pour réitérer son appel solennel au Président de la République, de concrétiser dans les faits sa volonté maintes fois exprimée de protéger et de sécuriser les professionnels des médias, en décrétant un moratoire sur les emprisonnements des journalistes pour des motifs liés, notamment, à la diffamation, afin de favoriser un débat démocratique nécessaire à  la tenue des élections réellement libres et transparentes que tous appellent de tous leurs vœux.

Journée mondiale de la liberté de presse : L'AMARC appelle au droit à la communication pour tous!

Lors de la journée mondiale de la liberté de presse 2011, l'association mondiale des radiodiffuseurs communautaires, AMARC, affirme  dans un communiqué rendu public le 3 mai à Montréal au Canada que les radiodiffuseurs de la société civile, sont une nouvelle frontière de la communication. Ce sont ces femmes et ses hommes qui jouent un rôle essentiel dans les zones de conflit et en cas de catastrophe climatique et naturelle, dans l'information et la protection des populations et dans les processus de reconstruction. L'AMARC demande aux États et aux gouvernements, ainsi qu'aux autorités de régulation de la presse et de la radiodiffusion de respecter leurs engagements quant à la liberté de la presse et de la radiodiffusion.
Partout dans le monde, les radios communautaires doivent pouvoir se développer et travailler dans une sécurité économique et juridique. Leur droit à la diffusion doit être reconnu et renforcé. Seules les radios communautaires permettent aux exclus et marginalisés- en particulier les femmes et les pauvres, de même qu’aux organisations de la société civile - d'accéder à la parole publique, et cette fonction doit être davantage reconnue par la communauté internationale. A l'occasion des mobilisations sociales et des réformes constitutionnelle dans les pays arabes, une occasion unique est donnée pour passer d'une répartition des fréquences dominée par la confiscation et la corruption, au bénéfice des télécoms, vers un accès juste et équitable en faveur de médias de la société civile, et notamment des radios communautaires.
L’AMARC salue le 20e anniversaire de la Déclaration de Windhoek, qui met l’accent sur l’importance d’une presse libre le développement et la préservation de la démocratie ainsi que pour le développement économique et appelle à étendre ses principes d’indépendance et de pluralisme à la radio et à la télévision. L'AMARC appelle à la mise sur pied et au renforcement des autorités de régulation de l’audio-visuel qui sont indépendantes des gouvernements, des consortiums privés et des télécoms et garantis par voie constitutionnelle. C'est la condition essentielle du pluralisme et de la liberté d'expression sur les ondes.
À travers le service aux membres, le réseautage et l’implémentation de projets, l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) réunit plus de 4,000 radios communautaires, fédérations et alliés des radios communautaires dans plus de 115 pays. Le principal impact de l’AMARC depuis sa fondation en 1983 a été d’accompagner et d’appuyer l’établissement d’un secteur mondial de la radio communautaire. L’AMARC plaide pour le droit à la communication au niveau international, national, local et de quartier, défend et promeut les intérêts du mouvement des radios communautaires à travers la solidarité, le réseautage et la coopération.

Célébrant son 7ème anniversaire : OLPA émet des doutes sur le CSAC

« Les médias du 21ème siècle : nouvelles frontières ». C’est le thème retenu, ce 3 mai 2011, pour célébrer la journée internationale de la liberté de la presse.
En République démocratique du Congo, cette journée coïncide avec le septième anniversaire d’existence de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique -OLPA-, une organisation indépendante qui a fait de la défense et la promotion de la liberté de la presse son cheval de bataille.
Depuis sept ans, des bénévoles de l’OLPA disséminés sur l’immense et vaste territoire de la République démocratique du Congo surveillent jour et nuit l’exercice de la liberté de la presse à leurs risques et périls. Des risques qui se sont accentués au cours de ces dernières années avec des menaces d’atteinte à l’intégrité physique dirigées contre les défenseurs de la liberté de la presse ainsi que l’attaque du siège de l’OLPA à Kinshasa en décembre 2010.
La célébration de la journée internationale de la liberté de la presse intervient 209 jours avant l’organisation des élections générales -la présidentielle et les législatives- en République démocratique du Congo. OLPA demeure préoccupé par l’accroissement sans cesse des cas d’atteinte à la liberté de la presse au cours de quatre premiers mois de l’année 2011.
A cet effet, OLPA craint qu’à la veille des échéances électorales, les médias et les professionnels de la presse qui seront constamment sollicités par les acteurs politiques en compétition, ne puissent devenir la cible de tel ou tel autre camp. 
En outre, OLPA fait part de ses vives inquiétudes sur l’impartialité du Conseil supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication -CSAC-, structure publique de régulation des médias. Le processus de désignation des membres devant composer le bureau de cette institution ayant été entaché de beaucoup d’irrégularités présage que la liberté de la presse sera à rude épreuve dans les prochains mois, comme cela a été le cas lors des élections de 2006. OLPA craint que le CSAC ne soit qu’une survivance de la Haute Autorité des Médias -HAM- de triste mémoire.
Tout en souhaitant la mise en place rapide du CSAC, OLPA recommande la désignation des personnalités indépendantes pour diriger le bureau de cette institution qui devra aider la presse congolaise à jouer son rôle d’un des piliers de la démocratie.
OLPA exhorte enfin les autorités du pays à mettre fin à l’excès de zèle et aux abus des pouvoirs des agents des services de sécurité qui se détournent de leur mission première de sécuriser les personnes et leurs biens, pour s’attaquer aux médias et aux professionnels de la presse, empêchant ces derniers de faire correctement leur travail.
A la presse congolaise, OLPA demande l’observance des règles qui régissent le métier pour se mettre à l’abri des actes attentatoires au droit d’informer et d’être informé.

Allemagne : un procès pour crimes de guerre commis en RD Congo fait figure de précurseur

Le tribunal de Stuttgart devra protéger les témoins et informer les victimes congolaises de l’évolution du procès, souligne un communiqué de cette organisation internationale des droits de l'homme. Le procès de deux chefs rebelles rwandais arrêtés en Allemagne pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité présumés avoir été commis en République démocratique du Congo sert d’avertissement à tous les individus soupçonnés de crimes de guerre qu’ils risquent d’être rattrapés par la justice où qu’il soient dans le monde, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.
Le 4 mai 2011, les juges d’un tribunal allemand de Stuttgart commenceront à entendre les éléments de preuve à charge d’Ignace Murwanashyaka et de Straton Musoni, respectivement président et vice-président des Forces démocratiques de libération du Rwanda -FDLR-. Les FDLR constituent un groupe armé composé principalement de Hutus rwandais et opérant sous divers noms, dans l’est de la RD Congo, depuis 1994.
« Le procès de Murwanashyaka et de Musoni est une puissante démonstration du rôle déterminant que peuvent jouer les tribunaux dans la lutte contre l’impunité,  même si ces cours sont situées à des milliers de kilomètres de l’endroit où se sont produites les atrocités », a relevé  Géraldine Mattioli-Zeltner, directrice de plaidoyer au programme de justice internationale de Human Rights Watch. « Les autorités allemandes ont franchi un pas important en remplissant leur obligation légale de réprimer ces crimes effroyables. »
Les deux hommes ont été arrêtés le 17 novembre 2009 en Allemagne, où ils vivaient depuis plusieurs années. Ils sont inculpés de 26 chefs de crimes contre l’humanité et de 39 chefs de crimes de guerre qui auraient été perpétrés par les troupes FDLR sur le territoire congolais entre janvier 2008 et novembre 2009. Ces chefs d’accusation ont été portés à leur encontre en vertu du Code allemand sur les crimes violant le droit international -CCVDI-. Les deux hommes sont également accusés d’appartenance à un groupe terroriste.
Depuis plusieurs années, les troupes FDLR se livrent à des attaques généralisées et brutales contre les civils dans l’est de la RD Congo. Ces violences se sont intensifiées en 2009 dans la foulée des opérations militaires menées par l’armée congolaise contre les FDLR avec le soutien de l’armée rwandaise et, plus tard, des forces de maintien de la paix des Nations Unies. Human Rights Watch a recueilli des informations à propos de nombreux meurtres délibérés de civils commis par les FDLR. Parmi les victimes se trouvaient des femmes, des enfants et des personnes âgées, dont beaucoup ont été massacrés à coups de machette et de houe. Les combattants FDLR ont pillé et incendié des maisons, parfois avec leurs victimes enfermées à l’intérieur. Les attaques des FDLR ont régulièrement été accompagnées de viols. Les recherches de Human Rights Watch ont révélé que la plupart des victimes avaient subi des viols collectifs, les combattants utilisant délibérément la violence sexuelle comme arme de guerre.
Murwanashyaka et Musoni ne se trouvaient pas en RDC lorsque ces crimes ont été commis. Néanmoins, il a été établi qu’ils étaient en contact étroit avec les troupes FDLR présentes dans l’est de la RDC et que les ordres concernant les opérations à mener émanaient d’eux. En tant que hauts dirigeants du mouvement, ils risquent tous les deux d’être tenus responsables des crimes perpétrés par leurs troupes s’il peut être prouvé qu’ils ont ordonné ces crimes ou si, par exemple, ils étaient au courant des crimes mais n’ont rien fait pour les empêcher. Ils sont également soupçonnés d’avoir promu et ordonné une stratégie en vertu de laquelle les troupes FDLR sur le terrain devaient délibérément créer une « catastrophe humanitaire » en attaquant les civils, cherchant apparemment à obliger la communauté internationale à demander de mettre un terme aux opérations militaires lancées contre elles.
Les FDLR ont bénéficié d’un soutien considérable de cellules et antennes de la diaspora dans certains pays d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Afrique, qui ont facilité les transferts d’argent, coordonné les livraisons d’armes ou facilité le recrutement d’effectifs pour le groupe. Le conflit se poursuit dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC, et les FDLR, ainsi que d’autres groupes armés, continuent de perpétrer des violations graves des droits humains à l’encontre des civils. Des sources humanitaires et onusiennes ont signalé que dans l’un des pires incidents survenus récemment, au moins 53 femmes et filles avaient été violées par des combattants FDLR dans le sud de Fizi, au Sud-Kivu, entre le 19 et le 21 janvier.
« Murwanashyaka et Musoni pourraient être reconnus pénalement responsables des atrocités commises par leurs troupes dans la République démocratique du Congo  », a expliqué Géraldine Mattioli-Zeltner. « Ce procès devrait envoyer un message fort aux commandants des FDLR qui continuent d’ordonner la commission de crimes dans l’est du pays, notamment au commandant militaire, le Général Sylvestre Mudacumura, ainsi qu’à d’autres qui croient peut-être qu’ils peuvent soutenir ou ordonner des violations massives des droits humains en étant confortablement installés chez eux en Europe ou en Amérique du Nord. »
Cette affaire est la première à être jugée en vertu du Code allemand sur les crimes violant le droit international -CCVDI-, adopté en juin 2002. Ledit code intègre dans le droit pénal allemand les crimes qui relèvent de la compétence de la Cour pénale internationale -CPI-, à savoir les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide. Le CCVDI offre un fondement juridique pour poursuivre des criminels de guerre présumés en vertu du principe de compétence universelle – qui autorise un État à engager des poursuites à l’encontre d’étrangers même en l’absence de tout lien avec l’État en question. Murwanashyaka et Musoni pourraient également être jugés par une cour allemande parce qu’ils sont accusés d’avoir commis les crimes depuis le territoire de l’Allemagne, où ils résident.
En octobre 2010, la police française a arrêté Callixte Mbarushimana à Paris, en vertu d’un mandat d’arrêt délivré par la CPI. Mbarushimana avait endossé le rôle de leader des FDLR après l’arrestation de Murwanashyaka et de Musoni. Il était recherché par la CPI pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Il a été transféré à La Haye en janvier. L’audience de la CPI qui établira s’il existe des éléments de preuve suffisants pour renvoyer l’affaire en jugement doit s’ouvrir le 4 juillet.
En avril 2009, l’Office fédéral de la police judiciaire allemande a mis sur pied une Unité centrale chargée de la lutte contre les crimes de guerre et autres délits en vertu du CCVDI. Cette unité aide la police et les parquets à enquêter sur des crimes internationaux graves.
Le conflit étant toujours en cours dans l’est de la RD Congo, garantir la sécurité des témoins, des victimes et du personnel judiciaire constitue un défi majeur. Le tribunal de Stuttgart a la responsabilité de préserver le bien-être physique et psychologique des victimes congolaises qui ont le courage de témoigner, a fait remarquer Human Rights Watch. Le tribunal devrait également faire en sorte que les communautés affectées par les nombreux crimes perpétrés par les FDLR aient accès à certaines informations relatives au procès.
« Le procès de Murwanashyaka et de Musoni offre aux victimes des crimes commis par les FDLR l’occasion de voir la justice enfin rendue après tant d’années de souffrance », a conclu Géraldine Mattioli-Zeltner. « Le tribunal de Stuttgart devrait trouver des moyens novateurs pour communiquer aux communautés congolaises affectées certaines informations capitales relatives au procès. »

dimanche 1 mai 2011

Journée mondiale de la liberté de presse : l'Amarc appelle au droit à la communication pour tous!

Lors de la journée mondiale de la liberté de presse 2011, l'association mondiale des radiodiffuseurs communautaires, AMARC, affirme que les radiodiffuseurs de la société civile, sont une nouvelle frontière de la communication. Ce sont ces femmes et ses hommes qui jouent un rôle essentiel dans les zones de conflit et en cas de catastrophe climatique et naturelle, dans l'information et la protection des populations et dans les processus de reconstruction. L'AMARC demande aux États et aux gouvernements, ainsi qu'aux autorités de régulation de la presse et de la radiodiffusion de respecter leurs engagements quant à la liberté de la presse et de la radiodiffusion.
Partout dans le monde, les radios communautaires doivent pouvoir se développer et travailler dans une sécurité économique et juridique. Leur droit à la diffusion doit être reconnu et renforcé. Seules les radios communautaires permettent aux exclus et marginalisés- en particulier les femmes et les pauvres, de même qu’aux organisations de la société civile - d'accéder à la parole publique, et cette fonction doit être davantage reconnue par la communauté internationale. A l'occasion des mobilisations sociales et des réformes constitutionnelle dans les pays arabes, une occasion unique est donnée pour passer d'une répartition des fréquences dominée par la confiscation et la corruption, au bénéfice des télécoms, vers un accès juste et équitable en faveur de médias de la société civile, et notamment des radios communautaires.
L’AMARC salue le 20e anniversaire de la Déclaration de Windhoek, qui met l’accent sur l’importance d’une presse libre le développement et la préservation de la démocratie ainsi que pour le développement économique et appelle à étendre ses principes d’indépendance et de pluralisme à la radio et à la télévision. L'AMARC appelle à la mise sur pied et au renforcement des autorités de régulation de l’audio-visuel qui sont indépendantes des gouvernements, des consortiums privés et des télécoms et garantis par voie constitutionnelle. C'est la condition essentielle du pluralisme et de la liberté d'expression sur les ondes.
À travers le service aux membres, le réseautage et l’implémentation de projets, l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires -AMARC- réunit plus de 4,000 radios communautaires, fédérations et alliés des radios communautaires dans plus de 115 pays. Le principal impact de l’AMARC depuis sa fondation en 1983 a été d’accompagner et d’appuyer l’établissement d’un secteur mondial de la radio communautaire. L’AMARC plaide pour le droit à la communication au niveau international, national, local et de quartier, défend et promeut les intérêts du mouvement des radios communautaires à travers la solidarité, le réseautage et la coopération