La
Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (Vsv) est vivement préoccupée par
la persistance, en République Démocratique du Congo (RD Congo), de la mauvaise
perception, par certaines autorités publiques et responsables des partis
politiques au pouvoir, du travail des Organisations nationales et
internationales des droits de l’homme. Cette mauvaise perception se
caractérisant souvent par la tenue des
propos peu élégants et frisant parfois le mépris et le dénigrement à l’égard
des ONGs des droits de l’homme prouvent à suffisance une fois de plus, combien
le chemin à parcourir est encore long pour la RD Congo en matière de respect
des droits humains.
Le
dernier cas en date est le Communiqué du Parti du Peuple pour la Reconstruction
et la Démocratie (Pprd) rendu public le
17 octobre 2015 signé par le Secrétaire
Général Adjoint, Madame Micheline Kulumba.
Dans ledit communiqué, le PPRD s’en est pris à Human Right Watch pour
avoir publié, le 6 octobre 2015, le rapport « RD Congo : Les autorités impliquées dans une attaque contre
des manifestants. Répression accrue à l’encontre des opposants
politiques ». Dans ce rapport combien objectif et professionnel fait
sur base des éléments fiables récoltés et documentés sur terrain en sus de l’observation
du rassemblement public attaqué organisé le 15 Septembre 2015, par l’opposition
politique en RD Congo, Human Rights Watch a dénoncé l’implication de hauts
responsables de la sécurité et du parti au pouvoir dans l’attaque des
manifestants pacifiques par des
assaillants armés des gourdins et bâtons en bois et ce, en violation du droit
aux manifestations publiques pacifiques reconnu
à tous les rdcongolais.
Curieusement,
en lieu et place de tirer des leçons positives de ce rapport en vue de mettre
fin à l’instrumentalisation des jeunes, fussent-ils des pratiquants d’arts
martiaux les uns contre les autres lors des manifestations publiques et de
mettre également un terme aux pratiques
barbares et antidémocratiques foulant au pied le respect des libertés publiques
garanties à toutes les rdcongolaises et à tous les rdcongolais par la
Constitution de la RD Congo ainsi que les instruments régionaux et
internationaux relatifs aux droits humains, le Pprd s’est dérobé de ses
responsabilités en s’attaquant à Human Rights Watch. Le Pprd prétend dans son
communiqué que le rapport de Human Rights
Watch contient des allégations graves et
qu’il est basé sur un ramassis des témoignages…avant d’en appeler à Human Right
Watch de respecter les institutions de la RD Congo.
Pour
la Vsv, le Pprd et les autorités rdcongolaises doivent se concentrer sur le
respect strict des droits et libertés publiques afin d’aider la RD Congo
d’aller de l’avant et de figurer sur la
liste des Etats respectueux de leurs engagements en la matière. Le cas de
perturbation et autres attaques des manifestations publiques de
l’opposition par des jeunes pratiquant
les arts martiaux instrumentalisés par certaines autorités sont fréquents
depuis les élections de 2006 et 2011.
Certains responsables du Pprd et des jeunes instrumentalisés à souhait qui
avaient été, en son temps, cités pour leur implication dans les attaques
similaires à celles du 15 septembre 2015 à la place Sainte Thérèse de N’djili
demeurent impunis jusqu’à ce jour.
En
définitive, la Vsv, tout en soutenant le rapport de Human Rights Watch du 6 octobre
2015, demande aux autorités de la RD Congo et au nouveau Secrétaire Général du Pprd
de :
-
S’investir pour le respect strict de
tous les droits humains et de toutes les libertés publiques en vue de
contribuer à la consolidation effective de la démocratie en RD Congo ;
-
Intervenir pour que les auteurs,
commanditaires et exécutants des attaques contre les manifestations publiques pacifiques répondent, cette fois-ci de leurs
actes devant la justice ;
-
Respecter le travail des Ongs nationales
et internationales des droits de l’homme dont l’appui et l’accompagnement en
matière de promotion et défense des droits humains sont indispensables à l’Etat rdcongolais pour
l’amélioration de la situation sur terrain et le développement démocratique
en RD Congo;
-
Considérer le rapport de Human Rights
Watch comme fondé, objectif et professionnel et de l’utiliser comme source
fiable d’informations pour toutes fins utiles.
Fait
à Kinshasa, le 23 octobre 2015
LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES
DROITS DE L’HOMME (VSV)
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