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vendredi 24 janvier 2014

Réponse du ministre des PT et NTIC, Tryphon Kin-Kiey Mulumba à la question d’actualité du député Patrick Myaya Katembwe



Honorabel President de l’Assemblée Nationale,
Honorabele Membres du Bureau,
Hon. Députés,
J’ai reçu en effet cette question d’actualité de l’Hon. Député Patrick Muyaya Katembwe qui m’a été transmise, en date du 14 courant, par l’Hon. Président de l’Assemblée Nationale.
Cette question, formulée par le Député lui-même, porte sur deux volets:
1. gestion du domaine .CD et
2. code 00243.
Elle est ainsi libellée:
“Monsieur le Ministre,
Il y a quelques jours, vous avez fait état, dans un communiqué officiel, de la confusion dans la gestion du nom du domaine .cd qui a entraîné l’inacessibilité de certains sites Internet notamment celui de la Présidence de la République et de quelques Institutions privées. Cette situation a paralysé le fonctionnement normal des Institutions tant dans le secteur public que privé.
En même temps, nous vous avons vu très actif dans la traque des fraudeurs qui s’illustrent dans le détournement du code 00243.
Le .cd et le code 00243 constituent tous les deux, faces d’une même pièce permettant l’accessibilité à la République Démocratique du Congo, l’une par voie virtuelle, l’autre par voie téléphonique.
Partant, voudriez-vous nous rassurer, Monsieur le Ministre, qu’un mois après, il n’existe plus de confusion dans la gestion du domaine .cd, et nous faire le point sur la traque des fraudeurs du code 00243”.

L’Hon. Député veut
- d’une part, être rassuré que la confusion, depuis mon communiqué d’annonce du bug daté du 28 novembre, au sujet du domaine .cd a cessé,
- de l’autre, m’ayant vu “très actif” dans la guerre contre les SIMBOXES, ce dont je le remercie de tout coeur -, l’Hon. Député veut que je fasse,pour la Représentation nationale, le point sur la traque contre cette pieuvre.

Je voudrais très sincèrement, une nouvelle fois, le remercier pour l’intérêt qu’il porte à un secteur hautement stratégique, peu ou mal exploré à ce jour, autant que pour la pertinence de la question et, en même temps, remercier l’Hon. Président, pour l’opportunité qu’il m’offrede prendre ce jour la parole à cette prestigieuse tribune de l’Assemblée Nationale Congolaise.

I. Premier volet de la question: .cd, la confusion a-t-elle cessé depuis mon communiqué du 28 novembre d’annonce du bug?
Hon. Président,
Honorables Membres du Bureau,
Hon. Députés,
disons que l’incident majeur, planétaire - il s’agit en effet d’un bug dusystème planétaire national d’information –aussitôt éclaté, a été immédiatement pris en charge par nos systèmes de veille.
Des réunions de crise ont immédiatement été convoquées, au Ministère des PT et NTIC et à la Primature, autour de SEM le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
La matière étant transversalle, des experts de diverses Institutions; comme des Services de l’Etat, ont pris part à ces réunions en mon cabinet qui ont abouti le 18 décembre 2013 à une concertation de la Communauté des Internautes du pays qui a mis en place une Commission en vue d’une solution perenne.
La Commission est présidée par M. Léon Ntale, directeur gérant de la SPRL Microcom, président de la filière NTIC à la FEC, que l’on ne présente pas au sein de la Communauté des Internautes.
Elle comprend des membres de notre Société savante nationale, des techniciens de haut niveau, des ingénieurs de première force, etc. Elle doit nous rendre sous peu ses conclusions sous forme de feuille de route que nous ferons valider en Conseil des Ministres.
En décembre dernier, lors de la participation du Congo au Caire, à l’invitation du Gouvernement égyptien, au 17ème ICT Cairo 2013, du 7 au 14, j’ai tiré profit de la présence à cet Evénement du président et CEO de l’ICANN,
M. Fadi Chehade, pour solliciter l’accompagnement de cette organisation planétaire de la Web Society. La réponse a été immédiate, affirmative – et nous nous en félicitons.
Je souhaite, à cette tribune, l’en remercier, et remercier le gouvernement frère égyptien pour son invitation et pour les facilités puisque M. Fadi Chehade – qui est un Egyptien bien que basé à Los Angeles pour ses fonctions à l’ICANN - a confirmé, par courrier diligent en date du 23 décembre,sa - je cite - “disponibilité pour aboutir à une solution à ce problème dans les meilleurs délais” - fin de citation - de même que la disponibilité duVice-Président pour l’Afrique de l’ICANN, M. Pierre Dandjinou, qui s’est ditprêt à se rendre sans délai dans notre pays pour, je cite, “y animer un atelier national et travailler avec les diverses parties afin de résoudre ce contentieux” - fin de citation.
C’estdire si le Gouvernement est en train de mettre fin à la confusion qui durait...

Je sens, Hon. Président,
Hon. Membres du Bureau,
Hon. Députés,
que vous aimeriez savoir comment le pays en estarrivé à ce bug.
L’histoire est longue, et nous pourrions en rester ici, à en ergoter, des jours, sinon des heures durant.
Au mieux que je peux, je vais tenter de la résumer, en sollicitant l’indulgence de l’Auguste Assemblée.
Depuis la naissance de l’Internet aux Etats-Unis et l’expansion dans le monde de la Société de l’Information et de la Communication, ce sont les personnes physiques ou morales qui gèrent les noms des domaines et assurent la promotion de l’Internet.
Le but estde garantir pleinement le libre accès à ce fantastique outil de communication, aux Citoyens, de toute obédience, à la société civile,et de faire que les Gouvernements n’érigent pas, par divers mécanismes visibles ou non, licites ou illicites, des barrières à l’accès universel, le sacro-saint principe qui a fondé et fonde la Toile.
Aux Etats-Unis, c’est une ONG de droit californien, basée à Los Angeles, qui est chargée en 1998 par l’Autorité de Régulation Américaine IANA (Internet Assigned Numbers Authority) de la gestion administrative et de la coordination globale du serveur racine pour les noms des domaines systèmes (DNS), de l’adressage de l’internet Protocole (IP), de la demande de changement de rôle de contact des représentants de chaque pays. Ce qu’on appelle la gouvernance globale de la Société de l’Information.
Ces changements sont appelés ré-délégation.
Cette ONG est précisément l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers).
Dans notre sous région d’Afrique Centrale francophone, ce sont deux privés étrangers qui obtiennent en 1996 cette gouvernance globale de la Société de l’Information: la gestion du nom du domaine .zr (pour Zaïre) comme celle du .cg (pour le Congo Brazzaville), du .bi (pour le Burundi) et du .rw (pour le Rwanda).
Ces deux privés sont un Américain assurant le support technique - un certain David Krüger - et un Belge Grégoire Frédéric, assurant le contact administratif et dont la firme Interpoint a son siège en Suisse.
Le 14 juillet 1997, peu après le changement du nom de notre pays, c’est à la demande de M. Grégoire Frédéric, que le .zr devient le .cd (pour Congo Démocratique).
Nos voisins (Congo Brazzaville, Burundi, Rwanda) ont exécuté à la perfection leur délégation en désignant une seule fois les noms des contacts administratifs et des supports techniques et en faisant héberger chacun le serveur primaire sur le territoire national.
Quant à notre pays peu outillé, si le nom du domaine est passé du .zr au .cd, nous avons été contraints de garder les serveurs en Europe. Puis, nos crises cycliques donnant leur plein effet pervers, à chaque remaniement, le nouveau Ministre en charge des Postes et Télécommunications, désigne ses gestionnaires, sans dénoncer les contrats signés par ses prédécesseurs.
Cet imbroglio vaut au pays une prise à partie publique à la 38ème Assemblée Générale de l’ICANN à Bruxelles, puis d’une mise en demeure avec menace d’exclusion de la Web Sphère.
L’image du pays étant à ce point écornée, c’est l’Autorité Suprême du pays, elle-même, qui prend le dossier et sollicite auprès d’un Gouvernement ami d’Afrique du Sud qu’il appuie notre pays auprès de l’ICANN, en donnant toutes les garanties que nous ne pouvions donner - en vue de réussir la re-délégation du .cd.
Le 29 octobre 2009 lors de la VIème commission mixte entre la République Sud-Africaine et le Congo, un accord bilatéral est signé.
Et, en exécution de cet accord, l’opérateur historique sud-africain Telkom conduit et réussit les difficiles négociations.
Le 8 mars 2010, le Ministre en charge des Postes et Télécommunications introduit une nouvelle requête de re-délégation et désignait l’opérateur historique SCPT comme chargé de gouvernance.
Cette requête est enfin appuyée par la communauté des Internautes, en tête l’Université de Kinshasa, et ce consensus est en cohérence avec les prescrits de ICANN maintes fois rappelées.
Le 25 janvier 2011 arrive la bonne nouvelle: la décision prise le Conseil d’administration de ICANN, de re-délégation en faveur de l’OCPT.
Le sponsor TELKOM désigne deux managers qui sont deux de ses agents:
1.      M. Jaco Lesch, support technique;
2.      Et notre compatriote Christian Tshimanga Kamukoko, contact administratif, formé chez Telekom.
Pour se conformer aux prescrits de l’ICANN, il est fait état, par consensus, du fait que le citoyen congolais Christian Tshimanga Kamukoko, réside au Congo, alors qu’il vit en Afrique du Sud, travaille chez Telekom.
Afin de mieux assurer la transition, conformément aux procédures de l’ICANN, un serveur secondaire est confié temporairement à la firme QINETICS basée en Malaisie où toutes les conditions basic, notamment l’alimentation électrique et la sécurité du serveur, paraissent pleinement garanties.
Le 3 mai 2011, la SCPT réunit la communauté des internautes et veut rapatrier le serveur et mettre en place une nouvelle gouvernance.
La manœuvre collapse mais la SCPT rompt unilatéralement le contrat avec le Sud-africain Telkom.
Il s’en suit un vide qui laisse le .cd à la merci de tout aventurier mais notre compatriote Christian Tshimanga Kamukoko, reste à la manœuvre. A quel titre? Pourquoi continue-t-il le travail? A titre onéreux? Qui doit à qui? Qu’a-t-il pris comme engagement auprès de qui? Qu’a-t-il amassé comme fonds et pour le compte de qui? Que doit-il à l’Etat congolais?
C’est cette situation qui durait depuis deux ans que nous héritons.
Le 30 octobre 2013, par une correspondance, la SCPT informe notre compatriote de sa décision de le révoquer et de le remplacer par un agent SCPT, M. David Kinsaka, invoquant que Christian Tshimanga n’est pas agent SCPT; qu’il ne réside pas au pays.
Par un courrier séparé, la SCPT introduit une nouvelle ré-délégation en faveur de David Kinsaka.
La réaction de Christian Tshimanga est celle que nous déplorons :il déconnecte le .cd et c’est le bug planétaire…
Les 26 et 27 novembre, aucun message ne part du Congo ni n’est reçu au Congo depuis cet élément de souveraineté nationale.
Se pose un problème majeur de sécurité nationale.
C’est comme si aucun aéroport du pays n’était accessible par aucun avion, exactement comme si le pays tout entier était coupé de téléphone…
Il n’y a pas que les aspects de sécurité nationale, il y a des aspects liés à l’administration de l’Etat, aux transactions financières, à la marche de l’économie, etc.
Il faut certainement prendre langue avec Christian Tshimanga Kamukoko en Afrique du Sud…
J’ai immédiatement instruit la SCPT de rapporter sa lettre et de ne rien entreprendre en l’espèce, jusqu’à nouvel ordre.
Entre-temps, la médiation de la Primature a produit ses effets, notre compatriote Christian Tshimanga Kamukoko est revenu à de bons sentiments, provisoirement…
Mais voilà que la SCPT reste elle aussi à la manœuvre via son agent David Kinsaka qui garde le lien avec l’ICANN mais fait montre d’aptitudes peu incontestables qui plonge l’ICANN dans l’embarras et finit par rejeter sa candidature.
Ayant fait ses classes chez le sud-africain Telekom, notre compatriote Chris Tshimanga Kamukoko s’impose comme seul interface…
Il serait à ce jour le seul Congolais à maîtriser la gouvernance de l’Internet.
Mais il nous faut engager la transition.
La rencontre de la Communauté des Internautes que j’ai convoquée le mercredi 18 décembre 2013 s’est prononcée pour une transition concertée et pacifique entre anciens et nouveaux gestionnaires.
Dans cette affaire, SEM le Premier Ministre s’est déclaré prêt à honorer tous ses engagements même pris par la SCPT.
Christian Tshimanga Kamukoko qui avait refusé de se rendre à Kinshasa, a accepté de me rencontrer très prochainement à Kinshasa.
L’accompagnement personnel du Président et CEO de I’ICANN avec lequel je reste en contact peut être considéré comme un gage de succès dans le processus de mise en place d’une nouvelle gouvernance nationale de la Société de l’Information et le rapatriement définitif du serveur.

II. Venons-en au volet 2 de la question d’actualité: campagne contre la fraude sur les appels internationaux entrants, le point.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Membres du Bureau,
Hon. Députés,
S’agissant de ce deuxième volet, laissez-moi dire à votre Auguste Assemblée que depuis une dizaine d’années, notre pays a connu de très graves dysfonctionnements sur les appels internationaux entrants qui ont participé activement au phénomène de coulage des recettes de l’Etat que le pays connaît et déplore quand il a besoin d’un budget robuste pour sa reconstruction.
Ces dysfonctionnements sont de divers ordres:
1. Les appels émis de l’extérieur du pays dont le numéro appelant de l’étranger est remplacé par un numéro local, que l’abonné local ne peut rappeler puisqu’inexistant! On peut imaginer le problème de sécurité publique que cela pose…
2. Un chiffre constant de volume des minutes internationales entrantes pendant plus d’une décennie malgré l’accroissement du parc national, passé aujourd’hui à plus de 20 millions d’abonnés;
3. Une fraude systématique des communications entrantes.
Depuis plus de 10 ans que le téléphone portable est arrivé dans notre pays, 20 millions de minutes d’appels internationaux entrants sont  déclarés, invariablement, chaque mois quand des organismes indépendants de veille ont toujours fait état d’un flux de l’ordre de 120 millions. On imagine les dégâts, sinon le crime économique perpétré.
Le Gouvernement a donc signé un contrat avec le Consortium franco-américain Entreprise Télécom-Agilis Internationale avec, clause d’évaluation semestrielle et risque de résiliation à la clé, trois objectifs à atteindre:
1. Eradiquer la fraude téléphonique sur les minutes internationales entrantes - c’est sur le nombre de minutes que le Ministère des PTNTIC, agissant au titre de service d’assiette, renfloue les caisses de l’Etat;
2. Générer les recettes additionnelles au profit du Trésor Public;
3. Mieux assurer les impératifs de sécurité nationale en en améliorant l’efficacité.
On peut dresser une typologie de la fraude téléphonique au Congo et voici trois cas principaux:

1. Fraude téléphonique par le SIM BOX:
Un Monsieur Pirate installe au Congo une plate forme comprenant une antenne parabolique VSAT grâce à laquelle, il reçoit les communications internationales depuis l’étranger souvent par internet, ensuite grâce aux ordinateurs, il enlève l’identification de la provenance de l’appelant et le remplace par un numéro local, et, avec les équipements appelés SIM-BOX c’est-à-dire des boîtiers dans lesquels il insère plusieurs cartes SIM de différents réseaux d’opérateurs, notre pirate expédie l’appel jusqu’à l’abonné final au Congo. L’appel international est transformé en appel local.
Sur le plan financier, Monsieur Pirate est payé par les carriers internationaux au tarif d’un appel international. Par contre, la taxe due au Trésor public congolais pour une communication entrante au Congo ainsi que les frais de terminaison ne sont pas payées par Monsieur Pirate ni à l’Etat Congolais ni à l’Opérateur Télécom ayant terminé l’appel dans son réseau, qui ne perçoit que le coût d’un appel local.

2. Fraude téléphonique par les opérateurs mobiles autorisés:
Un opérateur autorisé reçoit  les communications internationales et les transfèrent, après avoir modifié certaines caractéristiques d’appel international, vers un autre opérateur qui les termine sur son réseau. Pour des raisons diverses, ces opérateurs ne déclarent pas ces communications comme étant des appels internationaux.
Pour le coup, le Trésor public ne reçoit rien de la taxe due aux communications internationales pour ce trafic.

3. Fraude téléphonique par la déclaration des opérateurs mobiles.
Ce type de fraude concerne les déclarations de volume des minutes internationales faites par les opérateurs, en l’espèce, nos cinq opérateurs, qui ne correspondent  pas à la réalité du trafic reçu de l’étranger.
Je rappelle que ces déclarations ont été invariablement les mêmes, depuis plus d’une décennie en dépit de l’accroissement, année après année, dans notre pays, du parc d’abonnés et ont bénéficie à ce jour d’un régime d’impunité absolue.

Le Gouvernement a activé en 2013 le contrat qu’il a signé en février 2011 avec le Consortium franco-américain. Fort de ce soutien sans faille, le Consortium  qui a fait front à un bloc de refus des opérateurs, a entamé la mise en place des équipements de sa Gateway internationale unique et virtuelle et des logiciels de lutte contre la fraude télécoms par l’installation des liens ponts radio avec les opérateurs.
Il a entrepris la collecte des enregistrements contenant les informations détaillées de tous les appels (CDR, Call Détail Record) émis par les opérateurs.
Le décodage et l’analyse ont abouti à des résultats encourageants et les chiffres du volume des minutes internationales calculé.
Par sa technique «d’appel de traces», le Consortium a détecté, dès septembre 2013, un volume de SIMS frauduleuses sur l’ensemble des réseaux télécoms, totalisant 5.848 cartes SIMS à ce jour.
Mais sur le terrain, les Services ont ramassé et saisi des quantités industrielles de cartes SIMS utilisées, ce qui indique l’ampleur du crime.
Le Consortium ademandé aux opérateurs de désactiver journellement ces SIMS frauduleuses.
Il est en passe de mettre en place avec les opérateurs un mécanisme devant procéder à une coupure automatique de toute carte SIM frauduleuse détectée.
Par sa technologie d’identification des sites, qui fonctionne comme des sortes de GPS, le Consortium a localisé, géographiquement et physiquement dans la Capitale, cinq plateformes frauduleuses.
1. Le 4 octobre 2013, une première plateforme, avenue Ring 1, n°3296/27, quartier Joli Parc à Ma Campagne, à Ngaliema, a été détectée. Cette importante prise était plus équipée que nombre d’agences régionales des opérateurs légalement établis.
2. Une deuxième machine à fraude est démantelée une semaine plus tard au quartier Basoko ou GB, avenue Shabani n°9, toujours à Ngaliema.
Les deux plateformes appartiennent à un sujet français en fuite activement recherché.
3. Le 21 octobre 2013, une troisième plateforme, plus importante et mieux équipée que les deux premières qui opérait dans les installations d’un cabinet d’avocats, a été saisie. Ce cabinet d’avocats est situé sur avenue de l’Equateur n°24/26, non loin de l’immeuble siège BCDC, à la Gombe.
4. Le 5 novembre 2013, une quatrième est saisie. Elle opérait sous couvert d’une entreprise fiduciaire installée dans l’appartement 5 au 2èmeétage de l’immeuble Essolomwa, au croisement boulevard du 30 juin et avenue Batetela, à la Gombe.  
5. Le samedi 30 novembre 2013, une cinquième plateforme tombe dans la trappe. Elle opérait au sein de la concession d’un Centre d’Expertise des matières précieuses sise avenue Papa Iléo, près des Cliniques Ngaliema.
Elle avait la particularité d’opérer avec les seules cartes SIM de l’opérateur Vodacom. Pour essayer d’échapper à la traque, l’informaticien avait été instruit de charger dans le système un lot de 72 cartes SIM à recycler quotidiennement.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Membres du Bureau,
Hon. Députés,
Chaque jour qui passe, le Consortium décèle au moins une centaine de cartes SIM frauduleuses qu’elle fait désactiver par les opérateurs.
Certains collaborent, d’autres traînent les pieds…
Ce qui nous conduit parfois à hausser le ton et aux Services à montrer les muscles, en nous faisant entendre!
Certes, au fil des prises, la fraude devient plus sophistiquée, les moyens matériels et intellectuels utilisés inimaginables.
C’est dire si la Campagne requiert des moyens à la hauteur des enjeux économiques et sécuritaires...
Depuis le déclenchement de cette campagne active de traque, il y a quelques mois, des 20 millions de minutes d’appels internationaux entrants, invariablement déclarés depuis plus d’une décennie par les opérateurs télécoms, le pays est passé à 42 millions sans compter un opérateur dont le réseau est en pleine migration quand l’ensemble des opérateurs ont déclaré à la DGRAD et à l’ARPTC, un volume de 28 millions pour le mois d’octobre 2013, soit une différence de 14 millions de minutes, soit 35% de trafic dissimulés.
A elles seules, les plateformes démantelées à ce jour généraient chaque mois 15 millions de minutes à leur profit, une perte sèche pour l’Etat estimée à 14.4 millions USD par an.
J’ai immédiatement ordonné des redressements fiscaux et des sanctions financières, ce qui est nouveau.
Grâce à cette traque, en moins de 5 mois, le flux d’appels internationaux entrants connaît un accroissement de plus de 110%.
Au plan de la Sécurité nationale, le Consortium a mis en place des applications ci-après:
1. Le traçage de tout appel téléphonique ou d’un SMS;
2. L’identification géographique et physique de tout site frauduleux;
3. L’identification et démantèlement des plateformes frauduleuses;
4. L’identification de qui appelle qui;
Toutes ces applications permettent au Gouvernement de mieux assurer les impératifs de sécurité nationale.
Dans cette campagne, face au Secteur qui doit prospérer et ce dont le but des investissements, le Gouvernement s’est présenté soudé, et le Président de la République, Chef de l’Etat, se fait fort de prendre jour après jour des nouvelles. Ce qui est un plus, hautement apprécié par les fonctionnaires et agents du Ministère des PTNTIC...
Début février 2013, une Commission Permanente ayant pour mission le suivi du plan de lutte contre la fraude télécoms, a été créée par arrêté ministériel.
Elle comprend en son sein des experts de la Présidence de la République, de la Primature, du Ministère des PTNTIC, de l’Intérieur, des Finances, du Portefeuille, de l’ARPTC et de l’ANR.
Des responsables de cette fraude ont été mis aux arrêts et hors d’état de nuire. Ils devraient être présentés devant un juge.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Membres du Bureau,
Hon. Députés,
Le Gouvernement dispose désormais d’un outil adéquat qui lui permet:
1. De contrôler le trafic exact entrant par le code 00243;
2. d’éradiquer les fraudes télécoms générées sur le code 00243;
3. De maîtriser les revenus issus du flux de minutes internationales entrantes, comme cela est inscrit dans la feuille de route du Ministère et dans le Programme du Gouvernement de la République.
Mais cette traque n’est qu’à ses débuts. Diverses autres mesures demandent à être prises pour la rendre plus efficiente et pérenne et le résultat - cela va sans dire - est dans la durée.

A la demande de Son Excellence Monsieur le Président de la République, cette campagne se poursuit activement et doit se déployer très prochainement sur toute l’étendue du pays.
En espérant avoir répondu à la question orale de votre distingué Collègue, je voudrais réitérer mes plus sincères remerciements Hon. Président, pour l’occasion qu’il m’adonnée de m’adresser à la Représentation nationale, je vous remercie.

Fait à Kinshasa le 22 janvier 2014
Prof. Tryphon KIN-KIEY MULUMBA.

mardi 21 janvier 2014

L’UE réaffirme son soutien au développement, à l’intégration et à la promotion de la paix et de la stabilité en Afrique centrale

Le commissaire européen chargé du développement, M. Andris Piebalgs, annoncera aujourd’hui l’octroi de près de 3 milliards € sous la forme de subventions en faveur des pays et organisations d’Afrique centrale au cours de la période 2014-2020. Il fera cette annonce lors d’une manifestation de plus de deux jours dans le cadre de laquelle il examinera des questions de coopération au développement avec les ministres et autres autorités des pays concernés ainsi qu’avec les organisations régionales.
Cette nouvelle enveloppe, qui doit encore être approuvée par les États membres de l’UE, est destinée à aider les 162 millions d’habitants de cette région en proie à plusieurs conflits armés ainsi qu’à la pauvreté et la malnutrition chroniques. Les futurs programmes devraient favoriser des investissements porteurs de croissance, améliorer l’accès aux services sociaux de base (dans les domaines de la santé et de l’énergie, par exemple), réduire l’insécurité alimentaire et promouvoir la paix et la stabilité.
M. Piebalgs s’est exprimé en ces termes: «L’Afrique centrale reste confrontée à de nombreux défis: la pauvreté et la malnutrition, le manque d’accès à l’énergie, l’absence d’infrastructures adéquates et la faiblesse des institutions publiques sont autant de facteurs qui freinent le développement des pays concernés et nuisent au bien-être de leur population. L’UE est fermement déterminée à travailler avec les pays partenaires afin de les aider à relever ces défis.»
Et d’ajouter: «Dans ce contexte, il est important que les pays d’Afrique centrale exploitent pleinement leur potentiel de développement sans mettre en péril leur environnement naturel, qui regorge de ressources et se caractérise par une biodiversité remarquable.»
Les nouveaux fonds permettront d’agir sur les grandes priorités en cours de discussion avec les pays présents au séminaire de programmation qui se terminera le 23 janvier à Bruxelles et avec les représentants des deux organisations régionales que sont la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique centrale) et la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale).
La mise en œuvre de la coopération future pourra prendre des formes innovantes, comme prévu dans le programme pour le changement, le plan de l’UE visant à rendre l’aide au développement plus efficiente et à l’axer davantage sur les résultats. Elle passera en particulier par le mélange de fonds de différentes origines (à savoir la combinaison de subventions de l’UE et de prêts provenant d’autres sources de financement).
Contexte
La région d’Afrique centrale1 comprend dix pays (le Gabon, le Cameroun, la Guinée équatoriale, Sao Tomé-et-Principe, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Tchad, la République centrafricaine, le Rwanda et le Burundi). Elle compte 162 millions d’habitants au total, dont près de la moitié vivent en République démocratique du Congo, pays qui couvre aussi la majeure partie du territoire de la région.

Quelques résultats des financements et programmes de l’UE en Afrique centrale
En République démocratique du Congo, un programme financé par l’UE, destiné à aider le pays à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement, a été lancé récemment. Il vise à réduire la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant, à prévenir la violence à caractère sexiste, à faire baisser la mortalité infanto-juvénile et à améliorer la santé maternelle. Grâce à ce programme, près d’un million de femmes et d’enfants de moins de cinq ans bénéficieront de services de santé moins chers et de traitements de meilleure qualité dans les provinces du Nord-Kivu, du Kasaï-Occidental et du Kasaï-Oriental et la Province Orientale. Sur une période de trois ans, le programme couvrira 70 % des frais médicaux des femmes et des enfants mineurs bénéficiant du programme, et 100 % des frais des plus démunis d’entre eux.
250 centres de santé recevront des médicaments essentiels supplémentaires et de meilleurs équipements pour traiter les patients. Des compléments alimentaires (tels que des produits à haute valeur énergétique et protéinés) destinés à aider les personnes souffrant de malnutrition à se rétablir, des services spécifiques à l’intention des victimes de violences sexuelles, ainsi que des contraceptifs et des médicaments permettant d’éviter la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant seront mis à disposition dans ces centres de santé. Du nouveau matériel de stockage des vaccins sera également fourni.
La reconstruction des infrastructures et l’amélioration de la sécurité dans le parc national des Virunga, combinées à un programme de formation des gardiens et des gestionnaires du parc, ont facilité la reprise des activités touristiques dans la partie orientale de la RDC. Le tourisme dans ce parc a déjà généré plus d’un million d’USD de recettes, créé des emplois et stimulé l’activité économique. 30 % des revenus provenant des activités du parc sont affectés à des programmes de développement en faveur des communautés locales voisines.
En République du Congo («Congo-Brazzaville»), un projet de l’UE contribue à améliorer le fonctionnement et à accroître les capacités de manutention du port de Brazzaville. Il s’agit là d’éléments importants pour stimuler les flux commerciaux régionaux et promouvoir les industries congolaises (la sylviculture et la pêche, par exemple).
Au Cameroun, l’UE finance la construction et la remise en état de 200 kilomètres de routes, complétant d’importants axes de transport reliant Douala au Tchad, d’une part, et à la République centrafricaine, d’autre part, ce qui devrait stimuler l’intégration économique avec ces deux pays enclavés.
Au Burundi, des projets financés par l’UE ont permis d’accroître sensiblement la productivité agricole (viande bovine, fruits, huile de palme) dans plusieurs régions, grâce à la fourniture de 600.000 plantes fruitières et de 3 500 têtes de bétail, entre autres. Pour lutter contre l’érosion des sols, 6.000 hectares ont été replantés.