Honorabel President de l’Assemblée Nationale,
Honorabele Membres du Bureau,
Hon. Députés,
J’ai reçu en effet cette question d’actualité de l’Hon. Député Patrick
Muyaya Katembwe qui m’a été transmise, en date du 14 courant, par l’Hon.
Président de l’Assemblée Nationale.
Cette question, formulée
par le Député lui-même, porte sur deux volets:
1. gestion du domaine .CD et
2. code 00243.
Elle est ainsi libellée:
“Monsieur le Ministre,
Il y a quelques jours, vous avez fait état, dans un communiqué officiel,
de la confusion dans la gestion du nom du domaine .cd qui a entraîné
l’inacessibilité de certains sites Internet notamment celui de la Présidence de
la République et de quelques Institutions privées. Cette situation a paralysé
le fonctionnement normal des Institutions tant dans le secteur public que privé.
En même temps, nous vous avons vu très actif dans la traque des
fraudeurs qui s’illustrent dans le détournement du code 00243.
Le .cd et le code 00243 constituent tous les deux, faces d’une même
pièce permettant l’accessibilité à la République Démocratique du Congo, l’une
par voie virtuelle, l’autre par voie téléphonique.
Partant, voudriez-vous nous rassurer, Monsieur le Ministre, qu’un mois
après, il n’existe plus de confusion dans la gestion du domaine .cd, et nous
faire le point sur la traque des fraudeurs du code 00243”.
L’Hon. Député veut
- d’une part, être rassuré que la confusion, depuis mon communiqué
d’annonce du bug daté du 28 novembre, au sujet du domaine .cd a cessé,
- de l’autre, m’ayant vu “très actif” dans la guerre contre les SIMBOXES,
ce dont je le remercie de tout coeur -, l’Hon. Député veut que je fasse,pour la
Représentation nationale, le point sur la traque contre cette pieuvre.
Je voudrais très sincèrement, une nouvelle fois, le remercier pour
l’intérêt qu’il porte à un secteur hautement stratégique, peu ou mal exploré à
ce jour, autant que pour la pertinence de la question et, en même temps,
remercier l’Hon. Président, pour l’opportunité qu’il m’offrede prendre ce jour
la parole à cette prestigieuse tribune de l’Assemblée Nationale Congolaise.
I.
Premier volet de la question: .cd, la confusion a-t-elle cessé depuis mon
communiqué du 28 novembre d’annonce du bug?
Hon. Président,
Honorables
Membres du Bureau,
Hon.
Députés,
disons que l’incident majeur, planétaire - il s’agit en effet d’un bug
dusystème planétaire national d’information –aussitôt éclaté, a été
immédiatement pris en charge par nos systèmes de veille.
Des réunions de crise ont immédiatement été convoquées, au Ministère des
PT et NTIC et à la Primature, autour de SEM le Premier Ministre, Chef du
Gouvernement.
La matière étant transversalle, des experts de diverses Institutions;
comme des Services de l’Etat, ont pris part à ces réunions en mon cabinet qui
ont abouti le 18 décembre 2013 à une concertation de la Communauté des
Internautes du pays qui a mis en place une Commission en vue d’une solution
perenne.
La Commission est présidée par M. Léon Ntale, directeur gérant de la
SPRL Microcom, président de la filière NTIC à la FEC, que l’on ne présente pas
au sein de la Communauté des Internautes.
Elle comprend des membres de notre Société savante nationale, des
techniciens de haut niveau, des ingénieurs de première force, etc. Elle doit
nous rendre sous peu ses conclusions sous forme de feuille de route que nous
ferons valider en Conseil des Ministres.
En décembre dernier, lors de la participation du Congo au Caire, à
l’invitation du Gouvernement égyptien, au 17ème ICT Cairo 2013, du 7 au 14,
j’ai tiré profit de la présence à cet Evénement du président et CEO de l’ICANN,
M. Fadi Chehade, pour solliciter l’accompagnement de cette organisation planétaire de la Web Society. La réponse a été immédiate, affirmative – et nous nous en félicitons.
M. Fadi Chehade, pour solliciter l’accompagnement de cette organisation planétaire de la Web Society. La réponse a été immédiate, affirmative – et nous nous en félicitons.
Je souhaite, à cette tribune, l’en remercier, et remercier le
gouvernement frère égyptien pour son invitation et pour les facilités puisque
M. Fadi Chehade – qui est un Egyptien bien que basé à Los Angeles pour ses
fonctions à l’ICANN - a confirmé, par courrier diligent en date du 23
décembre,sa - je cite - “disponibilité pour aboutir à une solution à ce
problème dans les meilleurs délais” - fin de citation - de même que la
disponibilité duVice-Président pour l’Afrique de l’ICANN, M. Pierre Dandjinou,
qui s’est ditprêt à se rendre sans délai dans notre pays pour, je cite, “y
animer un atelier national et travailler avec les diverses parties afin de
résoudre ce contentieux” - fin de citation.
C’estdire si le Gouvernement est en train de mettre fin à la confusion
qui durait...
Je sens, Hon. Président,
Hon. Membres du Bureau,
Hon. Députés,
que vous aimeriez savoir comment le pays en estarrivé à ce bug.
L’histoire est longue, et nous pourrions en rester ici, à en ergoter,
des jours, sinon des heures durant.
Au mieux que je peux, je vais tenter de la résumer, en sollicitant
l’indulgence de l’Auguste Assemblée.
Depuis la naissance de l’Internet aux Etats-Unis et l’expansion dans le
monde de la Société de l’Information et de la Communication, ce sont les
personnes physiques ou morales qui gèrent les noms des domaines et assurent la
promotion de l’Internet.
Le but estde garantir pleinement le libre accès à ce fantastique outil
de communication, aux Citoyens, de toute obédience, à la société civile,et de
faire que les Gouvernements n’érigent pas, par divers mécanismes visibles ou
non, licites ou illicites, des barrières à l’accès universel, le sacro-saint
principe qui a fondé et fonde la Toile.
Aux Etats-Unis, c’est une ONG de droit californien, basée à Los Angeles,
qui est chargée en 1998 par l’Autorité de Régulation Américaine IANA (Internet
Assigned Numbers Authority) de la gestion administrative et de la coordination
globale du serveur racine pour les noms des domaines systèmes (DNS), de
l’adressage de l’internet Protocole (IP), de la demande de changement de rôle
de contact des représentants de chaque pays. Ce qu’on appelle la gouvernance
globale de la Société de l’Information.
Ces changements sont appelés ré-délégation.
Cette ONG est précisément l’ICANN (Internet Corporation for Assigned
Names and Numbers).
Dans notre sous région d’Afrique Centrale francophone, ce sont deux
privés étrangers qui obtiennent en 1996 cette gouvernance
globale de la Société de l’Information: la
gestion du nom du domaine .zr (pour Zaïre) comme celle du .cg (pour le Congo
Brazzaville), du .bi (pour le Burundi) et du .rw (pour le Rwanda).
Ces deux privés sont un Américain assurant le support
technique - un certain David Krüger - et un Belge Grégoire Frédéric, assurant
le contact administratif et dont la firme Interpoint a son siège en Suisse.
Le 14 juillet 1997, peu après le changement du nom de notre pays, c’est
à la demande de M. Grégoire Frédéric, que le .zr devient le .cd (pour Congo
Démocratique).
Nos voisins (Congo Brazzaville, Burundi, Rwanda) ont exécuté à la
perfection leur délégation en désignant une seule fois les noms des contacts
administratifs et des supports techniques et en faisant héberger chacun le serveur
primaire sur le territoire national.
Quant à notre pays peu outillé, si le nom du domaine est passé du .zr au
.cd, nous avons été contraints de garder les serveurs en Europe. Puis, nos
crises cycliques donnant leur plein effet pervers, à chaque remaniement, le
nouveau Ministre en charge des Postes et Télécommunications, désigne ses
gestionnaires, sans dénoncer les contrats signés par ses prédécesseurs.
Cet imbroglio vaut au pays une prise à partie publique à la 38ème
Assemblée Générale de l’ICANN à Bruxelles, puis d’une mise en demeure avec
menace d’exclusion de la Web Sphère.
L’image du pays étant à ce point écornée, c’est l’Autorité Suprême du pays,
elle-même, qui prend le dossier et sollicite auprès d’un Gouvernement ami
d’Afrique du Sud qu’il appuie notre pays auprès de l’ICANN, en donnant toutes
les garanties que nous ne pouvions donner - en vue de réussir la re-délégation
du .cd.
Le 29 octobre 2009 lors de la VIème commission mixte entre la
République Sud-Africaine et le Congo, un accord bilatéral est signé.
Et, en exécution de cet accord, l’opérateur historique sud-africain Telkom
conduit et réussit les difficiles négociations.
Le 8 mars 2010, le Ministre en charge des Postes et Télécommunications
introduit une nouvelle requête de re-délégation et désignait l’opérateur
historique SCPT comme chargé de gouvernance.
Cette requête est enfin appuyée par la communauté des Internautes, en tête
l’Université de Kinshasa, et ce consensus est en cohérence avec les prescrits
de ICANN maintes fois rappelées.
Le 25 janvier 2011 arrive la bonne nouvelle: la décision prise le Conseil
d’administration de ICANN, de re-délégation en faveur de l’OCPT.
Le sponsor TELKOM désigne deux managers qui sont deux de
ses agents:
1.
M. Jaco Lesch, support technique;
2.
Et notre compatriote Christian Tshimanga Kamukoko,
contact administratif, formé chez Telekom.
Pour se conformer aux prescrits de l’ICANN, il est fait état, par
consensus, du fait que le citoyen congolais Christian Tshimanga Kamukoko, réside
au Congo, alors qu’il vit en Afrique du Sud, travaille chez Telekom.
Afin de mieux assurer la transition, conformément aux procédures de
l’ICANN, un serveur secondaire est confié temporairement à la firme QINETICS
basée en Malaisie où toutes les conditions basic, notamment l’alimentation
électrique et la sécurité du serveur, paraissent pleinement garanties.
Le 3 mai 2011, la SCPT réunit la communauté des internautes et veut
rapatrier le serveur et mettre en place une nouvelle gouvernance.
La manœuvre collapse mais la SCPT rompt unilatéralement le contrat avec le Sud-africain
Telkom.
Il s’en suit un vide qui laisse le .cd à la merci de tout aventurier mais
notre compatriote Christian Tshimanga Kamukoko, reste à la manœuvre. A quel
titre? Pourquoi continue-t-il le travail? A titre onéreux? Qui doit à qui?
Qu’a-t-il pris comme engagement auprès de qui? Qu’a-t-il amassé comme fonds et
pour le compte de qui? Que doit-il à l’Etat congolais?
C’est cette situation qui durait depuis deux ans que nous héritons.
Le 30 octobre 2013, par une correspondance, la SCPT informe notre
compatriote de sa décision de le révoquer et de le remplacer par un agent SCPT,
M. David Kinsaka, invoquant que Christian Tshimanga n’est pas agent SCPT; qu’il
ne réside pas au pays.
Par un courrier séparé, la SCPT introduit une nouvelle ré-délégation en
faveur de David Kinsaka.
La réaction de Christian Tshimanga est celle que nous déplorons :il
déconnecte le .cd et c’est le bug planétaire…
Les 26 et 27 novembre, aucun message ne part du Congo ni n’est reçu au
Congo depuis cet élément de souveraineté nationale.
Se pose un problème majeur de sécurité nationale.
C’est comme si aucun aéroport du pays n’était accessible par aucun avion,
exactement comme si le pays tout entier était coupé de téléphone…
Il n’y a pas que les aspects de sécurité nationale, il y a des aspects liés
à l’administration de l’Etat, aux transactions financières, à la marche de
l’économie, etc.
Il faut certainement prendre langue avec Christian Tshimanga Kamukoko en
Afrique du Sud…
J’ai immédiatement instruit la SCPT de rapporter sa lettre et de ne rien
entreprendre en l’espèce, jusqu’à nouvel ordre.
Entre-temps, la médiation de la Primature a produit ses effets, notre
compatriote Christian Tshimanga Kamukoko est revenu à de bons sentiments,
provisoirement…
Mais voilà que la SCPT reste elle aussi à la manœuvre via son agent David
Kinsaka qui garde le lien avec l’ICANN mais fait montre d’aptitudes peu
incontestables qui plonge l’ICANN dans l’embarras et finit par rejeter sa
candidature.
Ayant fait ses classes chez le sud-africain Telekom, notre compatriote
Chris Tshimanga Kamukoko s’impose comme seul interface…
Il serait à ce jour le seul Congolais à maîtriser la gouvernance de
l’Internet.
Mais il nous faut engager la transition.
La rencontre de la Communauté des Internautes que j’ai convoquée le
mercredi 18 décembre 2013 s’est prononcée pour une transition concertée et
pacifique entre anciens et nouveaux gestionnaires.
Dans cette affaire, SEM le Premier Ministre s’est déclaré prêt à honorer
tous ses engagements même pris par la SCPT.
Christian Tshimanga Kamukoko qui avait refusé de se rendre à Kinshasa, a
accepté de me rencontrer très prochainement à Kinshasa.
L’accompagnement personnel du Président et CEO de I’ICANN avec lequel je
reste en contact peut être considéré comme un gage de succès dans le processus
de mise en place d’une nouvelle gouvernance nationale de la Société de
l’Information et le rapatriement définitif du serveur.
II. Venons-en au volet 2 de la question d’actualité:
campagne contre la fraude sur les appels internationaux entrants, le point.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Membres du Bureau,
Hon. Députés,
S’agissant de ce deuxième volet, laissez-moi dire à votre Auguste Assemblée
que depuis une dizaine d’années, notre pays a connu de très graves
dysfonctionnements sur les appels internationaux entrants qui ont participé
activement au phénomène de coulage des recettes de l’Etat que le pays connaît
et déplore quand il a besoin d’un budget robuste pour sa reconstruction.
Ces dysfonctionnements sont de divers ordres:
1. Les appels émis de l’extérieur du pays dont le numéro appelant de
l’étranger est remplacé par un numéro local, que l’abonné local ne peut
rappeler puisqu’inexistant! On peut imaginer le problème de sécurité publique
que cela pose…
2. Un chiffre constant de volume des minutes internationales entrantes
pendant plus d’une décennie malgré l’accroissement du parc national, passé
aujourd’hui à plus de 20 millions d’abonnés;
3. Une fraude systématique des communications entrantes.
Depuis plus de 10 ans que le téléphone portable est arrivé dans notre pays,
20 millions de minutes d’appels internationaux entrants sont déclarés, invariablement, chaque mois quand
des organismes indépendants de veille ont toujours fait état d’un flux de
l’ordre de 120 millions. On imagine les dégâts, sinon le crime économique
perpétré.
Le Gouvernement a donc signé un
contrat avec le Consortium franco-américain Entreprise Télécom-Agilis
Internationale avec, clause d’évaluation semestrielle et risque de résiliation
à la clé, trois objectifs à atteindre:
1. Eradiquer la fraude téléphonique sur les minutes internationales
entrantes - c’est sur le nombre de minutes que le Ministère des PTNTIC,
agissant au titre de service d’assiette, renfloue les caisses de l’Etat;
2. Générer les recettes additionnelles au profit du Trésor Public;
3. Mieux assurer les impératifs de sécurité nationale en en améliorant
l’efficacité.
On peut dresser une typologie de la fraude téléphonique au Congo et voici
trois cas principaux:
1. Fraude téléphonique par le SIM BOX:
Un Monsieur Pirate installe au Congo une plate forme comprenant une
antenne parabolique VSAT grâce à laquelle, il reçoit les communications
internationales depuis l’étranger souvent par internet, ensuite grâce aux
ordinateurs, il enlève l’identification de la provenance de l’appelant et le
remplace par un numéro local, et, avec les équipements appelés SIM-BOX
c’est-à-dire des boîtiers dans lesquels il insère plusieurs cartes SIM de différents
réseaux d’opérateurs, notre pirate expédie l’appel jusqu’à l’abonné final au
Congo. L’appel international est transformé en appel local.
Sur le plan financier, Monsieur Pirate est payé par les carriers
internationaux au tarif d’un appel international. Par contre, la taxe due au
Trésor public congolais pour une communication entrante au Congo ainsi que les
frais de terminaison ne sont pas payées par Monsieur Pirate ni à l’Etat
Congolais ni à l’Opérateur Télécom ayant terminé l’appel dans son réseau, qui
ne perçoit que le coût d’un appel local.
2. Fraude téléphonique par les opérateurs mobiles autorisés:
Un opérateur autorisé reçoit les
communications internationales et les transfèrent, après avoir modifié
certaines caractéristiques d’appel international, vers un autre opérateur qui
les termine sur son réseau. Pour des raisons diverses, ces opérateurs ne
déclarent pas ces communications comme étant des appels internationaux.
Pour le coup, le Trésor public ne reçoit rien de la taxe due aux
communications internationales pour ce trafic.
3. Fraude téléphonique par la déclaration des opérateurs mobiles.
Ce type de fraude concerne les déclarations de volume des minutes
internationales faites par les opérateurs, en l’espèce, nos cinq opérateurs,
qui ne correspondent pas à la réalité du
trafic reçu de l’étranger.
Je rappelle que ces déclarations ont été invariablement les mêmes, depuis
plus d’une décennie en dépit de l’accroissement, année après année, dans notre
pays, du parc d’abonnés et ont bénéficie à ce jour d’un régime d’impunité
absolue.
Le Gouvernement a activé en 2013 le contrat qu’il a signé en février 2011
avec le Consortium franco-américain. Fort de ce soutien sans faille, le
Consortium qui a fait front à un bloc de
refus des opérateurs, a entamé la mise en place des équipements de sa Gateway internationale
unique et virtuelle et des logiciels de lutte contre la fraude télécoms par
l’installation des liens ponts radio avec les opérateurs.
Il a entrepris la collecte des enregistrements contenant les informations
détaillées de tous les appels (CDR, Call Détail Record) émis par les opérateurs.
Le décodage et l’analyse ont abouti à des résultats encourageants et les
chiffres du volume des minutes internationales calculé.
Par sa technique «d’appel de traces», le Consortium a
détecté, dès septembre 2013, un volume de SIMS frauduleuses sur l’ensemble des
réseaux télécoms, totalisant 5.848 cartes SIMS à ce jour.
Mais sur le terrain, les Services ont ramassé et saisi
des quantités industrielles de cartes SIMS utilisées, ce qui indique l’ampleur
du crime.
Le Consortium ademandé aux opérateurs de désactiver
journellement ces SIMS frauduleuses.
Il est en passe de mettre en place avec les opérateurs un
mécanisme devant procéder à une coupure automatique de toute carte SIM
frauduleuse détectée.
Par sa technologie d’identification des sites, qui fonctionne comme des
sortes de GPS, le Consortium a localisé, géographiquement et physiquement dans
la Capitale, cinq plateformes frauduleuses.
1. Le 4 octobre 2013, une
première plateforme, avenue Ring 1, n°3296/27, quartier Joli Parc à Ma Campagne,
à Ngaliema, a été détectée. Cette importante prise était plus équipée que
nombre d’agences régionales des opérateurs légalement établis.
2. Une deuxième machine à fraude est démantelée
une semaine plus tard au quartier Basoko ou GB, avenue Shabani n°9, toujours à
Ngaliema.
Les deux plateformes appartiennent à un sujet français
en fuite activement recherché.
3. Le 21 octobre 2013, une troisième plateforme,
plus importante et mieux équipée que les deux premières qui opérait dans les
installations d’un cabinet d’avocats, a été saisie. Ce cabinet d’avocats est situé
sur avenue de l’Equateur n°24/26, non loin de l’immeuble siège BCDC, à la
Gombe.
4. Le 5 novembre 2013, une quatrième est saisie.
Elle opérait sous couvert d’une entreprise fiduciaire installée dans
l’appartement 5 au 2èmeétage de l’immeuble Essolomwa, au croisement boulevard
du 30 juin et avenue Batetela, à la Gombe.
5. Le samedi 30 novembre 2013, une cinquième plateforme tombe dans la
trappe. Elle opérait au sein de la
concession d’un Centre d’Expertise des matières précieuses sise avenue Papa
Iléo, près des Cliniques Ngaliema.
Elle avait la particularité d’opérer avec les
seules cartes SIM de l’opérateur Vodacom. Pour essayer d’échapper à la traque,
l’informaticien avait été instruit de charger dans le système un lot de 72
cartes SIM à recycler quotidiennement.
Honorable
Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables
Membres du Bureau,
Hon.
Députés,
Chaque jour qui passe, le Consortium décèle au
moins une centaine de cartes SIM frauduleuses qu’elle fait désactiver par les
opérateurs.
Certains collaborent, d’autres traînent les
pieds…
Ce qui nous conduit parfois à hausser le ton et
aux Services à montrer les muscles, en nous faisant entendre!
Certes, au fil des prises, la fraude devient plus
sophistiquée, les moyens matériels et intellectuels utilisés inimaginables.
C’est dire si la Campagne requiert des moyens à
la hauteur des enjeux économiques et sécuritaires...
Depuis le déclenchement de cette campagne active
de traque, il y a quelques mois, des 20 millions de minutes d’appels
internationaux entrants, invariablement déclarés depuis plus d’une décennie par
les opérateurs télécoms, le pays est passé à 42 millions sans compter un opérateur
dont le réseau est en pleine migration quand l’ensemble des opérateurs ont
déclaré à la DGRAD et à l’ARPTC, un volume de 28 millions pour le mois
d’octobre 2013, soit une différence de 14 millions de minutes, soit 35% de
trafic dissimulés.
A elles seules, les plateformes démantelées à ce jour généraient chaque
mois 15 millions de minutes à leur profit, une perte sèche pour l’Etat estimée
à 14.4 millions USD par an.
J’ai immédiatement ordonné des redressements fiscaux et des sanctions
financières, ce qui est nouveau.
Grâce à cette traque, en moins de 5 mois, le flux d’appels internationaux
entrants connaît un accroissement de plus de 110%.
Au plan de la Sécurité nationale, le Consortium a mis en place des
applications ci-après:
1. Le traçage de tout appel téléphonique ou d’un SMS;
2. L’identification géographique et physique de tout site frauduleux;
3. L’identification et démantèlement des plateformes frauduleuses;
4. L’identification de qui appelle qui;
Toutes ces applications permettent au Gouvernement de mieux assurer les
impératifs de sécurité nationale.
Dans cette campagne, face au Secteur qui doit prospérer et ce dont le but
des investissements, le Gouvernement s’est présenté soudé, et le Président de
la République, Chef de l’Etat, se fait fort de prendre jour après jour des
nouvelles. Ce qui est un plus, hautement apprécié par les fonctionnaires et
agents du Ministère des PTNTIC...
Début février 2013, une Commission Permanente ayant pour mission le suivi
du plan de lutte contre la fraude télécoms, a été créée par arrêté ministériel.
Elle comprend en son sein des experts de la Présidence de la République, de
la Primature, du Ministère des PTNTIC, de l’Intérieur, des Finances, du Portefeuille,
de l’ARPTC et de l’ANR.
Des responsables de cette fraude ont été mis aux arrêts et hors d’état de
nuire. Ils devraient être présentés devant un juge.
Honorable
Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables
Membres du Bureau,
Hon.
Députés,
Le Gouvernement dispose désormais d’un outil adéquat qui lui permet:
1. De contrôler le trafic exact entrant par le code 00243;
2. d’éradiquer les fraudes télécoms générées sur le code 00243;
3. De maîtriser les revenus issus du flux de minutes internationales entrantes,
comme cela est inscrit dans la feuille de route du Ministère et dans le
Programme du Gouvernement de la République.
Mais cette traque n’est qu’à ses débuts. Diverses autres mesures demandent
à être prises pour la rendre plus efficiente et pérenne et le résultat - cela
va sans dire - est dans la durée.
A la demande de Son Excellence Monsieur le Président de la République,
cette campagne se poursuit activement et doit se déployer très prochainement
sur toute l’étendue du pays.
En espérant avoir répondu à la question orale de votre distingué
Collègue, je voudrais réitérer mes plus sincères remerciements Hon. Président, pour
l’occasion qu’il m’adonnée de m’adresser à la Représentation nationale, je vous
remercie.
Fait à Kinshasa le 22 janvier 2014
Prof. Tryphon KIN-KIEY MULUMBA.