Le commissaire
européen chargé du développement, M. Andris Piebalgs, annoncera
aujourd’hui l’octroi de près de 3 milliards € sous la forme de
subventions en faveur des pays et organisations d’Afrique centrale au
cours de la période 2014-2020. Il fera cette annonce lors d’une
manifestation de plus de deux jours dans le cadre de laquelle il examinera des
questions de coopération au développement avec les ministres et autres
autorités des pays concernés ainsi qu’avec les organisations régionales.
Cette nouvelle enveloppe, qui doit encore être
approuvée par les États membres de l’UE, est destinée à aider les
162 millions d’habitants de cette région en proie à plusieurs conflits
armés ainsi qu’à la pauvreté et la malnutrition chroniques. Les futurs
programmes devraient favoriser des investissements porteurs de croissance,
améliorer l’accès aux services sociaux de base (dans les domaines de la santé
et de l’énergie, par exemple), réduire l’insécurité alimentaire et promouvoir
la paix et la stabilité.
M. Piebalgs s’est exprimé en ces termes: «L’Afrique centrale reste confrontée à
de nombreux défis: la pauvreté et la malnutrition, le manque d’accès à
l’énergie, l’absence d’infrastructures adéquates et la faiblesse des institutions
publiques sont autant de facteurs qui freinent le développement des pays
concernés et nuisent au bien-être de leur population. L’UE est fermement
déterminée à travailler avec les pays partenaires afin de les aider à relever
ces défis.»
Et d’ajouter: «Dans
ce contexte, il est important que les pays d’Afrique centrale exploitent
pleinement leur potentiel de développement sans mettre en péril leur
environnement naturel, qui regorge de ressources et se caractérise par une
biodiversité remarquable.»
Les nouveaux
fonds permettront d’agir sur les grandes priorités en cours de discussion avec
les pays présents au séminaire de programmation qui se terminera le
23 janvier à Bruxelles et avec les représentants des deux organisations
régionales que sont la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique
centrale) et la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique
centrale).
La mise en
œuvre de la coopération future pourra prendre des formes innovantes, comme
prévu dans le programme pour le changement, le plan de l’UE visant à rendre
l’aide au développement plus efficiente et à l’axer davantage sur les
résultats. Elle passera en particulier par le mélange de fonds de différentes
origines (à savoir la combinaison de subventions de l’UE et de prêts provenant
d’autres sources de financement).
Contexte
La région
d’Afrique centrale1 comprend dix pays (le Gabon, le Cameroun, la
Guinée équatoriale, Sao Tomé-et-Principe, la République du Congo, la République
démocratique du Congo, le Tchad, la République centrafricaine, le Rwanda et le
Burundi). Elle compte 162 millions d’habitants au total, dont près de la
moitié vivent en République démocratique du Congo, pays qui couvre aussi la
majeure partie du territoire de la région.
Quelques résultats des financements et
programmes de l’UE en Afrique centrale
En République démocratique du Congo, un
programme financé par l’UE, destiné à aider le pays à atteindre les objectifs
du millénaire pour le développement, a été lancé récemment. Il vise à réduire
la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant, à prévenir la violence à
caractère sexiste, à faire baisser la mortalité infanto-juvénile et à améliorer
la santé maternelle. Grâce à ce programme, près d’un million de femmes et
d’enfants de moins de cinq ans bénéficieront de services de santé moins chers
et de traitements de meilleure qualité dans les provinces du Nord-Kivu, du
Kasaï-Occidental et du Kasaï-Oriental et la Province Orientale. Sur une période
de trois ans, le programme couvrira 70 % des frais médicaux des femmes et
des enfants mineurs bénéficiant du programme, et 100 % des frais des plus
démunis d’entre eux.
250 centres de santé recevront des
médicaments essentiels supplémentaires et de meilleurs équipements pour traiter
les patients. Des compléments alimentaires (tels que des produits à haute
valeur énergétique et protéinés) destinés à aider les personnes souffrant de
malnutrition à se rétablir, des services spécifiques à l’intention des victimes
de violences sexuelles, ainsi que des contraceptifs et des médicaments
permettant d’éviter la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant seront
mis à disposition dans ces centres de santé. Du nouveau matériel de stockage
des vaccins sera également fourni.
La reconstruction des infrastructures et
l’amélioration de la sécurité dans le parc national des Virunga, combinées à un
programme de formation des gardiens et des gestionnaires du parc, ont facilité
la reprise des activités touristiques dans la partie orientale de la RDC. Le
tourisme dans ce parc a déjà généré plus d’un million d’USD de recettes, créé
des emplois et stimulé l’activité économique. 30 % des revenus provenant
des activités du parc sont affectés à des programmes de développement en faveur
des communautés locales voisines.
En République
du Congo («Congo-Brazzaville»), un projet de l’UE contribue à améliorer le
fonctionnement et à accroître les capacités de manutention du port de
Brazzaville. Il s’agit là d’éléments importants pour stimuler les flux
commerciaux régionaux et promouvoir les industries congolaises (la sylviculture
et la pêche, par exemple).
Au Cameroun, l’UE finance la construction
et la remise en état de 200 kilomètres de routes, complétant d’importants
axes de transport reliant Douala au Tchad, d’une part, et à la République
centrafricaine, d’autre part, ce qui devrait stimuler l’intégration économique
avec ces deux pays enclavés.
Au Burundi, des projets financés par l’UE
ont permis d’accroître sensiblement la productivité agricole (viande bovine,
fruits, huile de palme) dans plusieurs régions, grâce à la fourniture de
600.000 plantes fruitières et de 3 500 têtes de bétail,
entre autres. Pour lutter contre l’érosion des sols, 6.000 hectares
ont été replantés.
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