I. DECLENCHEMENT
DES OPÉRATIONS DE DESARMEMENT DES FORCES NEGATIVES ET GROUPES ARMÉS IRRÉGULIERS
À L’EST
Les Forces Armées de la République
Démocratique du Congo ont reçu l’ordre de procéder au désarmement des forces
négatives et autres groupes armés irréguliers qui écument la partie
septentrionale du pays et sèment la mort et la désolation parmi nos paisibles
populations. Cette opération baptisée « Sukola 1 » par son initiateur
se déroule simultanément dans toutes les entités administratives où sévissent
ces groupes de criminels. Elles suivent de peu la forclusion du délai laissé
aux détenteurs illégitimes d’armes et de munitions par l’ultimatum lancé par le
Président de la République, Chef de l’Etat depuis la fin de l’année dernière et
ne cesseront qu’après la reddition du dernier de ces malfrats qui prennent en
otage le peuple congolais.
Au Nord Kivu, les forces régulières
congolaises ont entamé depuis le début de l’année des actions d’envergure pour
neutraliser les éléments des forces négatives rwandaises des FDLR réfractaires
à l’ultimatum de désarmement volontaire. La place forte de cette milice à
Mpinga a été assiégée avec succès par nos éléments, ce qui a rendu possible un
nombre significatif de captures et de redditions même si un grand nombre de ces
éléments ont pris la fuite avec armes et bagages. Conformément aux instructions
de la haute hiérarchie du pays, la traque contre les FDLR se poursuit aussi
bien au Sud de la province du Nord Kivu que dans la province du Sud Kivu.
Dans le grand Nord Kivu (Beni et
alentours) le Chef EMG des FARDC a lancé en personne l’action de désarmement forcé
des rebelles ougandais des ADF il y a près d’une semaine.
On va devoir de moins en moins parler
des NALU car cette partie de la rébellion ougandaise s’est depuis peu convertie
en parti politique et participe aux institutions politiques ougandaises. Les
FARDC se trouvent en face maintenant des ADF.
Même si elles reçoivent un appui
logistique appréciable de la MONUSCO, les FARDC sont jusqu’à ce jour les seules
à mener cette traque contre ces forces négatives. Ici également, les premiers
résultats de l’Opération Sukola 1 sont très encourageants car plusieurs places
fortes de la rébellion de l’ADF dans le Grand Nord-Kivu sont tombées entre les
mains de nos forces. Il s’agit de : Namundiomale, Kambi Ya Mabi, Kalemi,
Kanyamuseke, Mazete, Mutshieni et le sanctuaire Mwalika qui servaient de
centres de repli et/ou de ravitaillement de ces forces négatives. Les FARDC ont
libéré des otages capturés par ces forces négatives qui ont été neutralisés en
grand nombre tandis que d’autres sont en déroute. Des sources diverses, notamment
dans les médias, ont relayé l’information selon laquelle ces criminels auraient
entrepris de s’enfoncer davantage vers l’Ouest, c’est-à-dire dans le Congo
profond, notamment en Province Orientale, loin de leurs bases en Ouganda.
Pareil mouvement, s’il se confirmait, serait tactiquement insensé, voire
suicidaire sauf s’il s’agit pour eux in fine de se rendre aux autorités
congolaises.
II.
RÉSURGENCE DU M23 ?
Il est de notoriété publique que la rébellion
du M23 a pris fin après une défaite militaire cinglante subie en novembre
dernier par cette force négative qui avait été créée de toutes pièces au Rwanda
et semble bénéficier de certaines complaisances en Ouganda. C’est la montée en
puissance des Forces Armées de la République Démocratique du Congo appuyées par
leurs partenaires de la Brigade Internationale d’Intervention de la MONUSCO qui
a rendu possible cette performance.
Depuis quelques temps des informations concordantes,
de sources crédibles, en l’occurrence un
rapport des Experts de l’ONU, renseignent que les anciens mutins du M23 qui
avaient été accueillis au Rwanda et en Ouganda seraient en train de se reconstituer
et se réorganiser en procédant à de nouveaux recrutements à partir de ces deux
pays voisins qui n’ont jamais fait mystère de leur inclinaison à soutenir cette
force négative en dépit de tous leurs engagements internationaux.
Force est de constater que ces deux pays
voisins membres de la CIRGL ont accordé asile à des centaines d’éléments du M23
après la défaite militaire de ce groupe armé, en violation flagrante de l’Accord
cadre d’Addis-Abeba et de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des
Nations-Unies. On sait en effet que ces instruments juridiques avaient fait
obligation à toutes les parties signataires de s’abstenir d’accueillir sur leurs
territoires les forces négatives qui sévissaient en RDC.
À contrario de cet engagement solennel,
le rapport final du groupe d’experts des Nations Unies sur la RDC affirme non
seulement que « les rebelles du M23
ont bénéficié d’un soutien continu de Kigali » lors des dernières
offensives des FARDC appuyées par la brigade d’intervention de l’ONU mais
surtout qu’ils ont « continué de
recruter au Rwanda après leur défaite militaire ».
Ces allégations ne surprennent pas le
Gouvernement de la RDC, car ceux qui, au Rwanda ont porté le M23 sur les fonts
baptismaux semblent déterminés à continuer à sponsoriser cette force négative
en dépit de tous leurs engagements en sens contraire. Depuis la déroute du M23,
les deux pays multiplient les conditionnalités dilatoires pour le rapatriement
de ces éléments attendus en RDC pour leur participation au Programme DDR ou la
comparution en justice le cas échéant. Ils semblent ne plus avoir souvenance des
engagements qu’ils ont souscrits à Addis Abeba et à New York aux côtés de tous
les pays membres de la CIRGL. Et c’est regrettable.
Le Gouvernement de la République
Démocratique du Congo prend très au sérieux les informations sur une nouvelle
agression en préparation. Nous n’avons pas vocation à tolérer indéfiniment des
sévices contre notre peuple. Ceux qui continuent à en rêver doivent savoir que notre ferme volonté de vivre en paix avec tous
nos voisins ne doit pas être confondue avec une faiblesse. La RDC est préparée
à répondre à toute provocation ou agression visant à la déstabiliser, d’où
qu’elle vienne et sous quelque forme que ce soit. Pour paraphraser le Chef de
l’Etat, « toute nouvelle tentative
d’agression sera suicidaire ».
Ceux qui au sein de la défunte mutinerie
du M23 se sentiraient pousser des ailes par les appels du pied des fauteurs de
guerres dans la région des Grands Lacs doivent savoir qu’il ne leur sera plus
jamais donné une énième chance de faire couler impunément le sang des
Congolaises et des Congolais
III.
SUITES
DE L’ASSASSINAT DU GÉNÉRAL DE BRIGADE MAMADOU MOUSTAFA NDALA
Un certain nombre de nos compatriotes,
notamment au Nord-Kivu ont rendu publiques des prises de position en sens
divers au sujet des suites qu’il conviendrait d’accorder au lâche assassinat du
désormais Général de Brigade Mamadou Ndala, victime d’une embuscade en
périphérie de Beni où il exécutait une mission de déploiement des unités du 42ème
Bataillon commando pour la traque des forces négatives qui vient du reste de
commencer dans cette région.
Le Gouvernement a été vertement critiqué
par certains pour avoir relayé les premiers rapports de son personnel militaire
sur terrain pointant un doigt accusateur sur les rebelles ougandais des
ADF-NALU dans ce forfait. On oublie que cela n’a pas empêché les enquêteurs de
notre justice militaire agissant en toute indépendance d’aller au-delà de ces
premières impressions et de procéder à des interpellations d’officiers FARDC,
ce qui révèle qu’aucune hypothèse n’a été négligée ni privilégiée.
C’est le lieu de renvoyer les
détracteurs de l’exécutif à leurs études en rappelant que c’est à la justice
seule que revient la charge de désigner les coupables des crimes qui se
commettent en RDC et non au Gouvernement, même lorsqu’il émet par souci de
transparence une hypothèse qu’une source malveillante peut avoir mis à sa
disposition. Nous sommes donc d’avis qu’il y a lieu de se féliciter de la marge
d’indépendance qui a permis à notre justice militaire d’aller plus loin que les
premières impressions données au Gouvernement par son personnel sur place. Ce
n’est du reste pas un hasard si parmi les personnes interpellées par la justice
figurent certains membres de ce personnel.
Pour en revenir à la procédure
proprement dite sur cette affaire, le Gouvernement qui a pris acte de certaines
demandes au sujet de son organisation tient à rappeler que l’enquête a bel et
bien démarré. Elle est conduite par un officier général, le N° 2 de l’Auditorat
général des FARDC (parquet militaire). Comme dans toutes les procédures, la
phase préjuridictionnelle est secrète pour des raisons évidentes d’efficacité.
C’est dans cette optique que s’inscrit
l’interpellation à Kinshasa d’un officier ancien collaborateur du Général
Mamadou qui doit répondre devant les enquêteurs d’un certain nombre de faits,
notamment le vol des effets du regretté Général dont il s’était emparé sans
titres ni droit après la mort de ce dernier. Alors qu’un ordre lui avait été
donné après les funérailles de Mamadou de rejoindre sa garnison à Beni pour s’y
mettre à la disposition des enquêteurs, il a violé cette consigne, préférant
prendre contact avec des chancelleries et des médias étrangers à Kinshasa pour
« vendre » des prétendus scoops sur la mort de son chef en échange
d’un visa pour s’expatrier.
C’est le lieu d’informer nos partenaires
des médias que le règlement en vigueur au sein des FARDC, comme dans toutes les
armées du monde, interdit aux militaires de se livrer à des déclarations
publiques sans autorisation de la hiérarchie (grande muette).
Pour le Gouvernement, le but premier
d’un procès judiciaire c’est de découvrir la vérité et permettre le châtiment
des coupables. Il ne s’agit pas d’offrir un spectacle ou un défouloir
cathartique à qui que ce soit. À la fin de l’instruction préjuridictionnelle,
l’ordre judiciaire décidera, en totale indépendance, du jour, du lieu et des
conditions du déroulement du procès qui lui est en principe public, sauf
décision contraire des juges.
Nous appelons tous les Congolais à
respecter et faire respecter l’indépendance de nos institutions judiciaires en
s’abstenant de leur adresser des injonctions comminatoires.
Ce dont nous devons être assurés d’ores
et déjà, c’est que quels qu’ils soient, les auteurs intellectuels et physiques
de l’embuscade qui a coûté la vie au Général de Brigade Mamadou Ndala seront
tous jugés et sévèrement châtiés.
Lambert MENDE OMALANGA
Ministre
des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle
Citoyenneté
Porte-parole
du Gouvernement
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