Le
rapport détaillé trace le parcours du développement agricole en Afrique, dix
ans après la déclaration de Maputo
Une
nouvelle publication qui met en évidence les domaines critiques nécessitant
interventions et investissements
Maputo, Mozambique, 9 septembre
2013 - Aujourd'hui,
l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) lance son premier
rapport sur l'état de l'agriculture en Afrique. Le Rapport sur l'état de
l'agriculture en Afrique examine en profondeur la chaîne de valeur des cultures
vivrières - de la salle de classe, au champ et puis au marché - dans 16 pays de
par le continent.
Le
rapport fait le recueil de données et d’analyses provenant de plus de 15
organisations nationales et internationales, notamment les ministères de
l'agriculture, la Banque mondiale, l'Organisation pour l'alimentation et
l'agriculture et le Fonds international pour le développement de l’agriculture.
Il restitue des données dans un format accessible et cohérent, en dégageant un
point de repère par rapport auquel on peut suivre l'évolution de l'agriculture
en Afrique.
L’édition
inaugurale du Rapport sur l'état de l'agriculture en Afrique se concentre
sur les cultures vivrières telles que les céréales et tubercules, dont
environ 75% sont produites en Afrique et non importées.
Le
rapport révèle que:
• Quoi
qu’un certain nombre de pays investissent massivement dans la R&D et
développent leur secteur agricole, d’autres sont à la traîne, au détriment de
la sécurité alimentaire. En termes de personnel affecté à la recherche
agricole, l’Afrique affiche la capacité la plus faible à l’échelle mondiale,
avec à peine 70 chercheurs par million d'habitants (à la différence des
Etats-Unis et du Japon qui en comptent 2.640 et 4.380, respectivement).
• La
baisse de la fertilité des sols menace les rendements et le développement
agricoles dans un certain nombre de pays. Alors que le prix moyen des engrais
livrés aux exploitations agricoles aux Etats-Unis coûte 226 $ EU la tonne, il
se tient à 414 $ EU la tonne en Zambie.
• Les
lois et réglementations nationales et régionales obsolètes entravent le
développement des marchés semenciers en Afrique. La durée moyenne du processus
d’homologation des semences est d’environ trois ans dans la plupart des pays
d'Afrique sub-saharienne.
• Les
importations alimentaires bon marché et subventionnées affaiblissent
progressivement les marchés agricoles africains, ce qui est exacerbé par les
difficultés d’accès au crédit, les restrictions commerciales et les coûts de
transport élevés. Bien que l'agriculture représente jusqu'à 40% du PIB dans
certains pays africains, seulement 0,25 % des prêts bancaires sont orientés
vers les petits exploitants agricoles.
• Les
femmes, qui représentent la majorité des petits exploitants agricoles en
Afrique, sont fortement défavorisées dans les régimes actuels de droits
fonciers. Cela réduit leur capacité d'accès au crédit, aux technologies et aux
services agricoles. Les données mettent en exergue le fait qu’il est cinq fois
moins probable que les femmes possèdent des terres par rapport aux hommes.
Dans
l’allocution liminaire qu’il a prononcé pour lancer le rapport, M. Strive
Masiyiwa, vice-président du Conseil d'administration de l'AGRA, a affirmé: «Si
nous voulons réussir à déclencher une révolution verte en Afrique, il faut que
nous déterminions et comprenions les domaines où nous faisons des progrès, mais
aussi ceux où nous sommes à la traine. Pour la première fois, le Rapport sur l’état
de l’agriculture en Afrique nous trace le grand tableau et nous permet de faire
des comparaisons entre les pays. Il fournit des données indispensables et
fiables qui, nous l'espérons bien, conduiront à l'élaboration de politiques
plus éclairées et à un niveau plus élevé de redevabilité».
S’exprimant
à l’occasion du lancement du rapport dans les marges du Forum sur la révolution
verte en Afrique à Maputo, au Mozambique, Jane Karuku, présidente de l'AGRA, a
déclaré que «Le Rapport sur l’état de l’Agriculture en Afrique est publié à un
moment charnière pour le continent. Dix ans après la Déclaration de Maputo, on
peut reconnaître des progrès importants, mais il faut aussi faire la lumière
sur les domaines où il faut des interventions et investissements urgents. Cette
nouvelle ressource permettra de guider les décideurs à canaliser ressources et
efforts, de sorte à avoir le plus grand impact sur la sécurité alimentaire et
la réduction de la pauvreté ».
D’après
David Ameyaw, Directeur en charge des stratégies, suivi et évaluation à l'AGRA
et l'un des principaux auteurs du rapport: «Ce rapport marque le début d'un
projet ambitieux visant à consolider des données fiables et accessibles sur
l'agriculture en Afrique. Il existe des lacunes considérables dans notre
connaissance du secteur agricole – il faut que les gouvernements, instituts
nationaux de recherche, mais aussi les acteurs du secteur privé recueillent et
partagent des données ouvertement. Notre objectif est d’étendre notre analyse à
tous les pays d’Afrique sub-saharienne au cours des deux prochaines années ».
A propos de l'Alliance pour une
révolution verte en Afrique (AGRA)
L’AGRA
est un partenariat dynamique œuvrant sur tout le continent africain en vue
d’aider les millions de petits exploitants agricoles et leurs familles à se
sortir de la pauvreté et de la famine. Les Programmes de l'AGRA proposent des
solutions pratiques dont le but est d’augmenter la productivité agricole et les
recettes des pauvres, tout en protégeant l'environnement. L’AGRA préconise les
politiques qui appuient son œuvre, à tous les maillons principaux de la chaîne
de valeur agricole en Afrique, que ce soit au niveau des semences, de la
fertilité des sols, de l'eau, des marchés et de la formation agricole.
Le
conseil d'administration de l'AGRA est présidé par Kofi A Annan, ancien
Secrétaire général des Nations Unies. Mme Jane Karuku, ancienne Directrice
générale adjoint et Secrétaire générale de Telkom Kenya, est la présidente de
l'AGRA. Avec l’appui de la Fondation Rockefeller, la Fondation Bill &
Melinda Gates, le Département britannique pour le développement international,
l’USAID et d'autres bailleurs de fonds, l’AGRA intervient sur l’ensemble de
l’Afrique sub-saharienne à partir de ses bureaux à Nairobi, Kenya, et à Accra,
Ghana.
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