Nous, membres du réseau des Commissions Justice
et Paix Catholiques, en suivant les débats actuels autour d’une possible
révision constitutionnelle, attentifs aux réalités sociopolitiques du
moment, nous constatons que le politique s’active effectivement à mettre sur
pied des mécanismes devant aboutir à la modification des quelques dispositions
de la constitution avec les buts entre autre, celui de bafouer le principe
d’alternance au pouvoir.
Le regard rétrospectif démontre que
certaines dispositions de la constitution du 18 février 2006 ont déjà fait
l’objet des modifications ; nonobstant les débats que cette question avait
soulevé (c’est notamment les articles 71, 110, 126, 149, 197,198 et 218).
Cet état de choses a montré et continue
à révéler au pays la volonté d’orienter la constitution à des fins
individuelles alors que conformément aux prescrits de ladite loi, nul ne peut
détourner les attributs du pouvoir et de la puissance politique à des fins
personnelles pour la réalisation des intérêts partisans.
D’aucun n’ignorent la valeur sociale et
juridique de la loi fondamentale qui régit le pays et son patrimoine (qui est
appelé à être légué à la postérité pour toujours) car, par elle, il en
ressort la légitimité du pouvoir,
l’unité nationale et le développement.
En effet, la constitution doit être un
instrument pour la consolidation de la démocratie, l’établissement d’un état de
droit et le bien être social. Cette volonté commune de bâtir un Etat de droit,
une Nation puissante au cœur de l’Afrique anime tout congolais tel que
mentionné dans le préambule de ladite constitution.
Attendu que la constitution dans ses
idées maitresses consacre la non révision pour les matières reprises dans
l’article 220, notamment : la forme républicaine de l’Etat, le principe de
suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la
durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir
judiciaire, le pluralisme politique et le syndical ;
Considérant la mission prophétique de
l’Eglise d’annoncer l’évangile du salut à toute la création jusqu’au retour du
Christ (Mt 28, 16-20), de dénoncer le mal, de veiller au respect de la dignité
de la personne humaine, de proposer et s’engager pour le développement intégral
et durable ;
Vu que l’Eglise accompagne et accompagne
toujours la Nation congolaise dans les moments forts de son histoire, en
particulier dans le processus de la démocratisation à travers son programme de
l’éducation civique électorale et la prière ;
Etant donné que les joies et les
espoirs, les tristesses et les angoisses des congolais et congolaises sont ceux
de tout disciple du Chris ( Cfr Vatican II, Constitution Dogmatique Gaudium et Spes n°1) et que la
constitution garantie la liberté, celle d’expression ;
Se conformant au communiqué de presse
rendu publique à l’issue de la 50ème Assemblée plénière de la CENCO,
le 29 Juin 2013 et à la teneur du mémorandum du Comité Permanent des Evêques de
la CENCO adressé au Président de la République en date du 4 mars 2013 :
Invitons la Nation congolaise (par les
moyens légaux et légitimes) à ne pas cautionner la révision constitutionnelle,
à rester vigilants pour ne pas se laisser distraire par les manœuvres de
certains politiciens.
Exhortons les élus du peuple à jouer leur
rôle, surtout, pour le bien-être de la population.
Recommandons aux gouvernants
(dirigeants) de ne pas fragiliser les efforts de la jeune démocratie.
Nous confions la Province du Katanga, la
Nation Congolaise à l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Reine de
paix, Notre Dame du Congo et à Saint Joseph son très chaste époux.
Fait à Kasenga, le 4
août 2013
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