Soutenir l’amélioration de l’environnement des échanges transfrontaliers
dans la Région des Grands Lacs, afin de contribuer à la stabilisation politique
et économique au niveau local, est au cœur de l’initiative de la République
Démocratique du Congo (RDC), à travers un nouveau projet, le « Projet de
Facilitation du Commerce et l’Intégration dans la région des Grands Lacs »
(PFCIGL) avec l’appui financier de la Banque mondiale.
Des bénéficiaires du projet |
Entré en vigueur depuis le 31 janvier 2023, le PFCIGL a pour objectif de
développer, de faciliter les échanges et améliorer la commercialisation des
produits transformés dans les chaînes de valeur sélectionnées. Les principaux
bénéficiaires du PFCIGL sont les jeunes et femmes commerçants, œuvrant
dans les régions frontalières des Grands Lacs entre la RD Congo et le Burundi.
Le financement du projet comporte une partie don et une autre de prêt
pour une enveloppe totale de 152 millions de dollars sur une période
d’exécution de 5 ans et demi, soit de janvier 2023 à juin 2028. Le projet
mènera de front des activités visant des améliorations matérielles et
logistiques au niveau des frontières ainsi que celles relatives aux réformes
des politiques et des procédures pour faciliter le commerce. Il est ainsi prévu
de financer la construction et la modernisation des postes frontaliers, des
ports, des marchés et la réhabilitation des artères et pont aux frontières.
La mise en œuvre du PFCIGL permettra aux piétons, aux passagers
et aux véhicules commerciaux de franchir les frontières rapidement et en toute
sécurité. Elle renforcera également la sécurité de petits commerçants, avec la
création de voies réservées aux piétons, l’installation d’éclairages et de
caméras et la construction d’entrepôts où stocker sans risque leurs
marchandises. Ces infrastructures permettront de réduire les délais nécessaires
au franchissement des frontières et à accroître le volume des affaires, offrant
ainsi aux commerçants la possibilité d’effectuer plusieurs rotations par jour
et, ce faisant, d’augmenter leurs revenus.
Les améliorations apportées aux infrastructures frontalières iront de
pair avec une gestion et une gouvernance des frontières optimisées et le
déploiement d’agents mieux formés. Un volet prévoit également de renforcer les
capacités des agents aux frontières pour assurer la délivrance de services
efficaces et de qualité.
Ce sont là des aspects essentiels pour les petits commerçants, et
notamment pour les femmes, souvent victimes de harcèlement et de violences
physiques, sans parler de l’extorsion de pots-de-vin. Les femmes sont un
maillon essentiel du commerce et de la prospérité. Il faut donc leur permettre
d’opérer en toute sécurité. Le projet défendra pour ce faire, l’introduction de
mécanismes opérationnels de gestion des plaintes et de résolution des
différends, de renforcement de la sécurité et de réduction du harcèlement aux
frontières.
Tout cela vise à améliorer l’efficience, les capacités et la sécurité
des opérations de plusieurs postes frontières qui jouent un rôle essentiel pour
connecter les économies de ces pays, améliorant ainsi la santé économique de la
région.
La collecte de données sur le délai moyen nécessaire pour que les
marchandises franchissent la frontière ainsi que sur la valeur et le volume de
biens circulant d’un pays à l’autre, l’incidence du harcèlement sur les
commerçants, surtout les femmes, et l’opinion des commerçants quant à la
qualité des prestations des services frontaliers permettra de mesurer la réussite
du projet.
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