La Voix des Sans Voix pour les Droits
de l’Homme (VSV) condamne fermement la dispersion suivie de la répression des
manifestations publiques de l’opposition en RD Congo en général et à Kinshasa
et Goma en particulier, dimanche 30 juin 2019, pour protester contre
l’invalidation injustifiée et éhontée de nombreux parlementaires de
l’opposition politique remplacés par ceux du Front Commun pour le Congo (FCC).
La VSV note avec satisfaction que depuis que le nouveau pouvoir dirigé par le Président
Felix-Antoine Tshilombo Tshisekedi est là beaucoup d’efforts ne cessent d’être
déployés pour le respect des droits de la personne humaine et des libertés
publiques.
La VSV invite le Président de la
République à poursuivre ces efforts afin de se démarquer de l’ancien régime
avec ses méthodes répressives et de terreur contre les manifestations publiques qui ont été souvent à la base de nombreuses
violations des droits de l’homme dont les
violations du droit à la vie, à l’intégrité physique, à la propriété privée….
Point n’est besoin de rappeler que
les victimes de ces violations des droits de l’Homme continuent à attendre
justice avec le nouveau pourvoir issu
des élections de décembre 2018 en RD Congo.
La VSV est, cependant, au regret de
constater qu’au moment où le Chef de l’Etat s’est rendu dans la province de l’Ituri
secouée par des violences en vue de compatir avec les victimes et de les
rassurer avec des messages d’espoir et de paix qu’à Kinshasa et à Goma des
dispersions et répressions des manifestations publiques par des policiers sous
de fallacieux prétextes aient eu lieu notamment l’interdiction de manifester le
30 juin 2019 alors qu’en Algérie, en France… des manifestations publiques ont
lieu chaque semaine sans qu’il y ait mort d’homme comme à Goma hier.
La VSV fait observer qu’il n’y a pas
de loi en RD Congo interdisant une manifestation publique le 30 juin, date
d’accession du pays à l’indépendance et donc aucune raison, aucun prétexte ne
pouvait justifier l’interdiction de manifester à cette date.
De nombreux manifestants ont été brutalisés et d’autres interpellés,
des journalistes brutalisés, des biens de valeur dont des montres, téléphones,
sommes d’argent des manifestants auraient été emportés par des policiers sous
l’asphyxie des manifestants par des gaz lacrymogènes et des tirs à balles
réelles de retour en RD Congo.
A Kinshasa, des personnalités de
l’opposition bien connues en l’occurrence MM. Martin Fayulu Madidi et Adolphe Muzitu
ont vu leur véhicule encerclé par des dizaines de policiers qui se sont permis
de trouer les pneus dudit véhicule violant ainsi le droit à la propriété privée
et leur manquant de ce fait toutes formes de respect et de considération
dus à leur rang. La VSV saisit cette
occasion pour dénoncer la coupure, samedi 29 juin 2019, du signal de la
RTVS1, proche de l’opposition politique.
Sur un autre volet, la VSV dénonce le soutien public apporté par le Chef
de l’Etat à l’interdiction de manifester du Gouverneur de la ville de Kinshasa
consécutivement aux manifestations programmées par la plateforme de
l’opposition politique Lamuka dimanche 30 juin 2019.
Ce soutien est totalement en
contradiction avec le changement qu’il prône pour l’avènement de l’Etat de
droit en RD Congo.
De même, ce soutien à l’interdiction
de manifester de surcroît illégal ne rassure pas l’opinion qui se demande si
c’est le début de virement pour le nouveau Président qui pourtant a bien
commencé son mandat.
Il convient de souligner qu’un tel
soutien de l’autorité suprême à une interdiction illégale de manifester
pourrait être susceptible de mauvaises
interprétations de la part des services de sécurité et qui pourraient s’en
servir pour user de la brutalité et sévir contre les manifestants
pacifiques sous divers prétextes.
Tout compte fait, la VSV demande au
Président de la République de poursuivre la quête pour l’avènement effectif de
l’Etat de droit en RD Congo et de ne pas céder aux pratiques dont les interdictions
illégales de manifester jadis décriées qui ont occasionné des violations graves
des droits de l’homme en RD Congo.
La VSV exige :
-
La
prise en charge par l’Etat congolais des obsèques du manifestant tué à Goma et
l’indemnisation de sa famille et/ou proches pour le préjudice subis ;
-
L’arrestation
effective et la présentation devant la justice du policier meurtrier pour qu’il
réponde de ses actes conformément à la loi ;
-
Le
rétablissement immédiat et sans conditions du signal de la RTVS1 ;
-
La
restitution des biens des manifestants emportés par des policiers ;
-
Le
respect sans faille de la liberté de manifester garantie par la Constitution de
la République Démocratique du Congo et les instruments juridiques régionaux et
internationaux de protection des droits de l’homme.
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