La RDC est un État
souverain depuis son accession à l’Indépendance. Aujourd’hui, elle totalise 58
ans depuis qu’elle jouit de sa souveraineté nationale
qu’internationale.
Cependant, nul n’ignore
que c’est au prix du sang des Congolais qu’elle a dû accéder à son
indépendance. Ce qui constitue une preuve suffisante d’un amour de la patrie de
nos compatriotes qui ont lutté et arraché l’indépendance des mains des
colonisateurs.
Ce bel exemple devrait, à
tout temps, guider les Congolais pour un développement harmonieux et pacifique
de la R.D.C dans le concert des Nations.
Malheureusement, le
niveau socio-économique et sécuritaire des fils et filles de ce pays nous fait
démontrer l’image d’un lendemain incertain. Ce qui dénature ce grand
jour qui, au lieu d’être considéré comme un jour de fête, se traduit
plutôt en un jour d’incertitude et de désespoir alors que depuis 58 ans la
RDC est entre les mains de ses fils et filles.
Il n’est point de doute
que les effets de l’indépendance sont moins visibles au pays de façon générale
et, en particulier dans la province du Nord-Kivu ainsi qu’en Territoire de
LUBERO et BENI, y compris les villes de BUTEMBO et BENI où l’insécurité
insupportable a perduré. Cette situation désastreuse se manifeste à travers des
pillages des biens de la population, des incursions nocturnes dues au «
phénomène KASUKU » causant mort d’hommes et blessures graves, des
kidnapping des personnes contre payement des rançons pour leur libération, le
braquage des véhicules sur la voie publique ainsi que l’incendie des
autres, les tracasseries de tout genre et arrestations arbitraires des
populations civiles par les agents de sécurité sous prétexte d’une
complicité et d’une collaboration avec les groupes armés,…
Au regard de cette
situation d’insécurité généralisée, la société civile, en territoires de Beni
et Lubero ainsi que celle des villes de Butembo et Beni, réunie à Butembo en
assemblée générale en date du 25 avril 2018, a relevé les constats
ci-après :
a) 7.376 cas des
viols des femmes ;
b) 2.883 maisons
incendiées ;
c) 11 véhicules brillés
sur le tronçon Beni-Eringeti et Beni-Kasindi ainsi que 20 autres véhicules sur
d’autres tronçons ;
d) 13 structures
sanitaires incendiés entre 2014 et 2016 ;
e) 7 Centres de Santé
et hôpitaux et 13 écoles ont été vandalisées à Butembo en 2017 ;
f) 39 écoles ont été
totalement détruites et 65 autres écoles abandonnées suite aux menaces
des groupes armés en territoire de LUBERO ;
g) 182.800 personnes
déplacées à cause de la guerre menée contre les groupes armés en
territoire de Lubero ;
h) Le nombre des
personnes massacrées en territoires de Beni et Lubero est passé de 1.116
en mai 2016 à 2.459 en avril 2018; soit 57 personnes tuées par mois avec
une moyenne de deux personnes tuées par jour;
i) 1657 cas de kidnapping
dont 874 cas en territoire de Lubero contre 783 en territoire de Beni ;
Ces multiples violations
des droits de l’homme sont parmi tant d’autres que subit la population
civile en présence d’un nombre important des agents de Sécurité, de l’armée
ainsi que des éléments de la MONUSCO.
Dans ce contexte, la
population civile est obligée de quitter les milieux ruraux pour trouver refuge
en milieu urbain où malheureusement la vie est menacée. Ces populations sont
contraintes d’abandonner leurs champs, source de leur survie pour s’installer
en ville de Beni et Butembo sans aucune assistance humanitaire.
Dans les deux
villes précédentes, les tueries, les incursions nocturnes des maisons se
soldant par l’extorsion de l’argent et biens y sont monnaie courante.
L’agriculture, l’élevage et le commerce constituent des domaines de la vie qui
sont essentiellement menacés.
Telle est la situation
d’un peuple abandonné, victime des violations graves et manifestés de leur
droit à la paix, à la sécurité, à l’intégrité physique, à la propriété, à la
Santé, à l’éducation…
Ce qui crée un contraste
d’un pays indépendant et doté des multiples textes des lois face au calvaire de
la population civile, abandonnée à elle-même alors qu’elle est censée être
protégée par ses dirigeants en présence de la communauté internationale
dont les services sont loin de remplir leur rôle dans la lutte pour la
protection du civile.
Dons ce contexte, le
peuple ne sait plus à quel sens se vouer et ne trouve aucune raison de fêter son
indépendance, qui, en réalité, n’existe que de son nom.
Raison pour laquelle,
nous, serviteurs de Dieu au regard de la mission prophétique que nous devons
mener dans un contexte de paix et d’union, sommes appelés à dénoncer ce climat
malsain dans lequel vit le peuple de Dieu, un climat où la dignité humaine n’a
plus de valeur.
Pour terminer, face à
cette crise généralisée dans tous les domaines de la vie, qu’il nous soit
permis de proposer les recommandations ci-après :
Au Gouvernement congolais
:
Assurer la
protection des biens et des personnes en rétablissant l’ordre et la sécurité
sur toute l’étendue du territoire national. Ce qui permettra aux déplacés de
rejoindre leur milieu de vie ;
Décourager les ambitions de balkanisation du territoire national et mettre fin à celles
relatives au découpage du Nord-Kivu dans le strict respect de l’intégrité
territoriale et de l’unité de la Province précitée au regard des instruments
juridiques en vigueur ;
Respecter les textes des
lois et accords signés ;
Créer les mécanismes de
la cohabitation pacifique entre les populations congolaises ;
Organiser les élections
dans le délai requis selon le calendrier en cours de la CENI pour une
alternance pacifique du pouvoir ;
Juger et sanctionner de
façon impartiale les auteurs des violations des droits de l’homme en RDC ;
A la MONUSCO :
assurer pleinement et de façon impartiale la protection de la
population civile dans les limites du mandat lui confiée par la communauté
internationale.
A la société civile :
continuer à dénoncer des cas des violations des droit de l’homme en dépit des
multiples menaces dont elle est victime.
Aux chrétiens :
Ne jamais perdre
confiance et persévérer dans la prière pour l’avènement d’une paix durable en
R.D.C et de son intégrité territoriale ;
Continuer à résister au
mal sous toutes ses formes.
Au
reste, fortifiez-vous dans le Seigneur et par sa force toute puissante,
Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre les
ruses du Diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais
contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de
ténèbres, contre les esprits méchants… C’est pourquoi prenez toutes les armes
de Dieu afin de pouvoir résister dans le mauvais jour et tenir ferme après
avoir tout surmonté (Ephésiens 6,10-13).
Fait à Butembo, le 30 juin
2018,
Pour l’ECC/Ville
de Butembo,
Mgr Evêque MUHINDO
ISESOMO Adolphe, Président ECC Ville de Butembo et Représentant Légal de la
11ème CAC Nord-Kivu ;
Rév. KAMBALE NDIWELUVULA,
Vice-Président ECC/Ville de Butembo et Président du Distric de la 8ème CEPAC
Nord-Kivu
Mgr Evêque MUHINDO NZAYI
Edmond, Modérateur de l’ECC Ville de Butembo et Représentant de de la 49ème
EPROBA CABA à Beni Lubero
Rév. BAHAMWITI Bin NZOLI,
Pasteur Surveillant de la 3ème CBCA POSTE KATWA
Rév. MATHE SAA NANE,
Président du Secteur de la 55ème CEBCE /Butembo.
Rév. KAMBALE KANDUVULA,
Pasteur Responsable de la CECA 20 Section Butembo
Rév. KAMBALE KYAKWA,
Représentant de la 5ème CELPA Ville de Butembo
Rév. ROMAIN NGAWANI,
Représentant de la 37ème CADEC Butembo
Rév. MAFUNGULA, Trésorier
de l’ECC Ville de Butembo et Représentant de la 45 ème CEP Butembo
Représentant de la 2ème
Méthodiste en Ville de Butembo
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