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mardi 9 septembre 2025

Conseil des ministres : Maintenir la pression sur un suivi rigoureux des chantiers de la voirie avant le retour des pluies

La Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a pris part à la 57ème réunion du Conseil des ministres du 5 septembre 2025 sous la direction du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. La cheffe du Gouvernement est revenue, dans son intervention, sur trois principaux points relatifs à l'action gouvernementale.

Suivi rigoureux des chantiers routiers en cours

‎La Première ministre a abordé le sujet relatif à l’évaluation des ‎travaux d’infrastructures en cours en perspective du retour de la saison de pluie. Elle a rappelé à l'attention des membres du Conseil les recommandations de la séance de travail qu'elle a eue, le jeudi 4 septembre 2025 à la ‎Primature, avec le ministre des Infrastructures et Travaux Publics, le ministre provincial en charge des Infrastructures de la ville de Kinshasa ainsi que les services techniques pour faire le point sur les travaux en cours. Une cartographie des travaux en cours d’exécution a été rendue disponible afin d’assurer un suivi rigoureux par le ‎Gouvernement, a fait savoir le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya. Au cours de cette séance de travail, la cheffe du Gouvernement avait donné des instructions pour qu'une évaluation en temps réel soit faite sur les différents chantiers, mais aussi pour fluidifier le trafic dans ces différents endroits, invitant au passage les Kinois à faire confiance au Gouvernement.

‎Le Gouvernement tient à un partenariat solide avec le secteur privé

‎La Première ministre est également revenue sur sa rencontre avec ‎la Fédération des Entreprises du Congo (FEC). Elle a fait part au Conseil des préoccupations majeures exprimées par le patronat qui portent notamment sur le cadre permanent de concertation ; ‎l'application du SMIG ; la parafiscalité relative aux carburants et à l’énergie ; le paiement des marchés publics exécutés et la dette intérieure ; le quitus fiscal et la TVA ; ‎la Loi de finances 2026 ; ainsi que ‎la sécurisation des sites miniers et le climat des affaires en général. Devant les représentants du secteur privé, elle avait réaffirmé la volonté du Gouvernement de bâtir un climat des affaires compétitif, prévisible et attractif et la prise en compte de leurs préoccupations ‎en parfaite cohérence avec la vision du chef de l’Etat et les priorités du ‎Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028. Dans la même occurrence, elle a invité les ministres sectoriels directement concernés à engager une analyse approfondie des préoccupations ‎du secteur privé afin de proposer des mesures correctives pour préserver la compétitivité des entreprises, soutenir l’emploi et consolider la croissance de l'économie nationale.

Rentrée scolaire et confirmation de la gratuité de l'enseignement primaire

‎La rentrée des classes, un autre sujet au coeur de l'intervention de la Première ministre. Judith Suminwa a non seulement salué l’effectivité et le bon déroulement de la rentrée scolaire pour l’année 2025-2026 sur l’ensemble du territoire national, mais aussi confirmé la continuité de la mesure de la gratuité de ‎l’enseignement primaire public. La cheffe du Gouvernement a révélé que toutes les 60 provinces éducationnelles, que compte le pays, ont connu une ‎rentrée relativement sereine, en dépit de quelques perturbations dans certaines parties des provinces du Sud-Kivu et du Bas-Uélé. Alors qu'à Goma, dans la province du Nord-Kivu, où la rentrée scolaire est ‎également effective, la Première ministre a déploré l’imposition, par les occupants de la coalition ‎M23/AFC/RDF, du paiement des frais scolaires dans l’enseignement primaire public ; mesure par ailleurs désapprouvée par les parents.

Prise en charge des enseignants et une feuille de route sur les autres engagements sociaux

‎La cheffe du Gouvernement a, en outre, réaffirmé l'engagement de l'Exécutif à assurer le financement des frais de fonctionnement, des salaires et des primes liés à la mise en œuvre effective de la gratuité pour tous les enseignants, ‎bureaux gestionnaires et établissements concernés. Par ailleurs, elle a précisé que le Gouvernement demeure attentif aux préoccupations soulevées ‎plus largement dans tous les autres domaines concernés par la rentrée sociale, notamment la Santé publique, l’Enseignement supérieur et universitaire ainsi que la Fonction publique. À ce sujet d'ailleurs, ‎le processus d’élaboration de la feuille de route de l’exécution des ‎engagements du Gouvernement est actuellement en cours afin d’en assurer un suivi efficace. De quoi rassurer les différents partenaires sociaux.

Dotation de 3 % : Aboutissement à l'amiable du différent entre les communautés locales et une société minière dans le Haut-Katanga

L’Institut de recherche en droits humains (IRDH) se félicite de la résolution à l’amiable du différend qui a opposé les communautés locales de Kamatete et Kasapa (Commune Annexe), village Kashimbala (Chefferie Kaponda) et village Kawama (Secteur Bukanda) dans la province du Haut-Katanga, relativement à leur droit d’accès à l’information portant sur la redevance minière, le cahier des charges et la dotation de 0,3 % du chiffre d’affaires de la société minière Congo Dongfang International Mining SAS (CDM). Ces quatre communautés locales se situent dans trois Entités territoriales décentralisées (ETD) de la province du Haut-Katanga.

Contexte international et paradoxe local

Le contexte mondial décrit la RDC comme la plus grande réserve de cobalt et de cuivre. Deux substances minérales essentielles à la transition énergétique, à la révolution de l'informatique et maintenant, à l'Intelligence Artificielle (IA). Localement, dans la province du Haut-Katanga, ces minerais sont exploités en partenariat avec la société d'État, la Gécamines, par une douzaine d’entreprises dont CDM, Chemaf, Ruashi Mining, KiCo, MMG, Somika et Frontier SARL.

Selon les statistiques de 2024 du ministère national des mines, la Cellule technique de coordination et de planification minière (CTCPM), le pays a exporté globalement 198.844 tonnes de cobalt et 3,1 millions de tonnes de cuivre, pour des valeurs marchandes estimées respectivement à 4,176 milliards de dollars américains et à 19,8 milliards de dollars américains. Paradoxalement à cette immense richesse minière, une récente étude de la Banque mondiale montre que la population de la RDC, estimée à 110 millions d’habitants, est comptée parmi les plus pauvres de la planète.

Une observation de la province du Haut-Katanga démontre un déferlement de millions de chômeurs à la recherche de l’emploi des mines ; une expansion sauvage des nouveaux quartiers sans routes ni normes urbanistiques ; une rupture des services publics de l’Etat, notamment, le manque d’eau potable et de l’électricité ; une cherté des soins de santé et de l’éducation élémentaire. Le Programme alimentaire mondial (PAM-2023) estime que près de 60 % des ménages lushois ont une alimentation inadéquate.

Résumé des faits

Les communautés locales identifiées accusaient la société CDM de rétention de l’information relative au financement et à l’exécution des projets destinés à répondre aux problèmes sociaux décrits en violation du Code minier. Par ailleurs, elles suspectaient l’Organisme de gestion de la dotation de 0,3 % du chiffre d’affaires de CDM (DOT-CDM) de malversation financière. Leur démarche tendait à clarifier la situation de la gestion des projets de la période 2018 – 2024, avant de poursuivre avec les projets de l’année 2025. De leurs côtés, la société CDM et l’Organisme DOT-CDM avaient estimé que les communautés locales manquaient de compréhension des enjeux et se livraient à des accusations injustifiées.

Faits en Droit

En référence au Code minier, l’entreprise CDM devrait verser directement aux Entités territoriales décentralisées (ETD) concernées (Commune Annexe, Chefferie Kaponda et Secteur Bukanda), d’abord, des quotités de la redevance minière de l’ordre de 15 % (après déduction du FONAREV), calculée sur la valeur marchande des minerais exportés (art. 240) ; ensuite, les doter de 0,3 % de ses chiffres d’affaires annuels, depuis 2018 à ce jour (art. 258 bis) ; et, enfin, disponibiliser des fonds du cahier des charges signé en septembre 2022, avec les communautés impactées (art. 285 septies). Le Code exige une gouvernance des projets de développement communautaire conforme aux principes de transparence de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).

Révélation

L’analyse du différend avait révélé d’énormes failles du cadre légal de gestion desdits flux financiers. En l’espèce, les ETD manquent de structures de leur gestion et contrôle ; l’entreprise CDM ne dispose pas d’expertise dédiée aux droits humains, à l’environnement et au développement durable ; et les communautés locales ignorent les règles, principes et procédures en la matière.

Médiation

Au regard des faits et de la législation minière, les parties s’étaient résolues d’adhérer librement à une médiation qui garantirait le droit d’accès à l’information, prouverait la transparence et répondrait aux accusations des communautés locales. Au bout d’âpres discussions, ce processus consensuel, volontaire et flexible a conclu à reconnaître la légitimité des revendications des Communautés locales et la présomption d’innocence des dirigeants de l’entreprise minière, ainsi que ceux de l’Organisme de gestion de la dotation de 0,3 % ; respecter les principes de la durabilité des projets, la transparence, la redevabilité et la participation communautaire ; fournir toutes les informations exigées par les Communautés locales. (Volumes et valeurs marchandes des minerais extraits, - Chiffres d’affaires annuels et montants versés à la DOT-CDM, - Preuves de versement des fonds et identités des entreprises bénéficiaires, prestataires des services, - Liste de projets géolocalisés, avec budgets, chronogrammes et niveaux d’exécution, - Clarification entre projets légaux et dons).

Afin de mettre en œuvre les points d’accord, la médiation a proposé la création d’un « Observatoire de la redevance minière, de la dotation de 0,3 % et des fonds des cahiers des charges ». Cette plate-forme aura pour but de permettre la transformation des mécanismes financiers, en outils de gouvernance locale participative, renforçant les capacités de toutes les parties prenantes (ETD, Communautés et Entreprises).

Sud-Kivu: La manifestation anti-Gasita dans la ville d’Uvira a fait des morts et des blessés

Le Bureau de Coordination de la société civile du Sud-Kivu suit de près la situation qui prévaut à Uvira depuis le 1er septembre 2025 et note avec indignation le silence du Gouvernement de la République qui laisse pourrir la situation malgré les manifestations qui se déroulent à Uvira suite à l’arrivée du Général Olivier Gasita commandant second de la 33ème région militaire du Sud-Kivu alors que son titulaire le Général Yaav Avul et le commandant secteur André Ehonza ont été interpellés à Kinshasa accusés d’avoir cédé la ville de Bukavu à la coalition AFC/M23. Pendant cette période de troubles, les autorités provinciales installées à Uvira sont absentes car en mission  à Kinshasa : le Président du Bureau de l’Assemblée provinciale, le Gouverneur et Vice-Gouverneur et cela panique de plus en plus la population.

Avant de faire cette déclaration, elle a donné le bilan de la manifestation du 8 septembre 2025 dans la ville d'Uvira. Trois personnes décédées dont un enfant et deux femmes et neuf blessés. La présidente du Bureau de coordination provinciale de la société civile du Sud-Kivu, Me Néné Bintu Iragi, exhorte le gouvernement congolais à faire de cette question une priorité et ne pas laisser pourrir la situation.

La population attendait des orientations claires à l’issue du conseil de ministre qui a lieu le 5 septembre 2025 et présidé par le chef de l’Etat mais force est de constater avec amertume que cela n’a pas été le cas. La société civile regrette les manipulations de l’opinion qui entourent ce dossier et pense que si rien n’est fait, le pire est à craindre. La guerre numérique a également pris de l’ampleur et les incitations à la haine tribale par des tireurs des ficelles qui se retrouvent aussi dans le camp de l’ennemi qui risque de profiter de ce désordre pour prendre la ville d’Uvira que du côté du gouvernement suite à la multiplicité des commandements au sein de l’armée.

Les dernières réformes de l’armée qui ont eu lieu en 2017 ont semé plus de confusion qu’avant les zones de défenses, les commandants secteurs, les commandants régions militaires, ont dilué l’unicité dans le commandement et créent beaucoup de confusions. Le  Conseil Supérieur de la défense ne se tient pas malgré la gravité de la situation qui prévaut à Uvira et dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et Sud-Kivu. La population affligée par la guerre à l’impression d’être abandonnée par le Gouvernement au moment que le poids de l’agression du pays pèse sur elle et cela n’est pas acceptable.

La société civile constate également que rien ne filtre du dialogue de Doha où les délégations du Gouvernement de la République Démocratique du Congo, de la coalition AFC/M23 et du Rwanda viennent de faire plus de de deux semaines sans issu et cela pousse la Société Civile du Sud-Kivu à s’interroger sur l’efficacité de la médiation menée par le Qatar. Le processus de Washington semble également en panne ainsi que celui de Luanda-Nairobi.

Le Bureau de coordination de la société du Sud-Kivu exige le retour des autorités provinciales à Uvira et recommande au Président de la République de déployer urgemment une mission à Uvira, conduite par le Vice Premier Ministre de la Défense et celui de l’intérieur en vue d’écouter les forces sociales en place ainsi que les services de sécurité pour une solution pacifique qui permettra à ce que l’ennemie ne tire profit de la situation actuelle et que la cohabitation pacifique entre toutes les communautés soit préservée.

La société Civile du Sud-Kivu, demande à la population d’Uvira de demeurer vigilante et ne pas céder à l’instrumentalisation ethnique comme piège privilégié par les ennemis de la République pour alimenter la guerre d’agression, de ne pas relayer par les fakenews mais par contre dénoncer tous les tireurs de ficelles, en mal  de positionnement qui se trouvent à Kinshasa et dans la diaspora et qui veulent tirer profit du chaos actuel pour se faire une notoriété ou se créer une visibilité politique.

La société civile ne cessera jamais d’exiger sa participation aux différentes initiatives de paix en cours, car tant qu’elle sera toujours exclue, la voix du peuple ne sera pas considérée dans les différents accords qui seront signés. Cela vaut également pour le Parlement qui représente le peuple et qui est mis hors cause dans toutes les initiatives actuelles pour la recherche de la paix.

La société civile conclut ce message en interpellant les députés nationaux et provinciaux des de la partie Est qu’il est temps de briser le silence et faire entendre la voix du peuple lors de la prochaine rentrée parlementaire. Cela vaut également pour les organisations de la société civile à Kinshasa de relayer auprès des institutions de la République établies à Kinshasa, les chancelleries, la voix de leurs collègues et celle de la population qui sont dans les zones occupées. L’Unité du pays est mise en mal et les institutions de la République ne doivent pas donner l’impression de sacrifier les provinces de la partie Est face aux velléités expansionnistes du Rwanda et le risque de plus en plus croissant de la balkanisation.

Le Gouvernement doit communiquer sur ce qui se passe à Doha pour dissiper tout malentendu car la population a droit à l’information et a besoin de paix à travers la transparence et l’inclusion dans les processus de paix en cours. La société Civile invite le conseil de Sécurité de Nations Unies à faire de la situation de la RDC une priorité en vue de faire respecter la résolution 2773 : les déclarations de condamnation, l’incertitude de processus de paix, la souffrance de la population devraient amener toutes les parties à tenir compte de l’impérieuse nécessité d’observer le cessez le feu et de privilégier la paix et le respect de la vie humaine.

La Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a présidé le 8 septembre 2025 à la Primature une importante réunion du Comité Interministériel de Pilotage, de Coordination et de Suivi de la mise en œuvre de la Décentralisation. Cette rencontre marque une étape cruciale dans la relance du processus de décentralisation en République Démocratique du Congo, après plus de cinq ans sans réunion de ce comité.

Une relance attendue pour un processus en panne

Selon Popaul Kizungu Chihisa, Coordonnateur national de la Cellule Technique d’Appui à la Décentralisation (CTAD), cette rencontre répond à un besoin urgent de redynamiser un processus qui s’était progressivement enlisé. « Nous avons d’abord remercié Madame la Première ministre pour avoir pris l’initiative de relancer ces réunions. Depuis cinq ans, elles n’étaient plus tenues. Ce qui avait freiné le pilotage de la décentralisation. Vu le contexte actuel, il était devenu indispensable de reprendre ces travaux ».

Cette relance intervient alors que la RDC fait face à de nombreux défis structurels, notamment dans le transfert de compétences aux provinces, la gestion des finances locales et la mise en place d’une véritable fonction publique locale et provinciale.

Finances locales et Caisse nationale de péréquation au centre des débats

Parmi les principaux sujets abordés figure celui relatif à la Caisse nationale de péréquation, un mécanisme prévu par la Constitution pour corriger les déséquilibres entre les provinces et les entités territoriales. Popaul Kizungu a reconnu que son fonctionnement reste problématique, faute de ressources suffisantes et d’un cadre juridique adapté.

« Nous avons examiné la question des finances locales, y compris la rétrocession des 40 %. Le ministre des Finances nous a expliqué que, dans le contexte actuel, il est difficile d’appliquer la rétrocession dans son entièreté. Nous devons donc réfléchir à des ajustements, y compris sur le plan constitutionnel, afin de trouver une solution durable ».

Concernant la Caisse nationale de péréquation, les discussions ont porté sur la nécessité de distinguer clairement son rôle par rapport à des programmes ponctuels tels que le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T).

« Nous devons réfléchir à la manière d’approvisionner la Caisse tout en poursuivant le programme de développement des 145 territoires. Des propositions concrètes ont été formulées et seront transmises à la Première Ministre sous forme de recommandations », a ajouté le Coordonnateur de la CTAD.

Une prochaine réunion décisive en novembre

Face à l’ampleur des défis, il a été convenu de poursuivre les discussions en novembre 2025. Cette prochaine réunion devrait permettre de finaliser des mesures précises et efficaces pour accélérer la mise en œuvre de la décentralisation.

« Nous avons abordé des questions transversales comme le renforcement des capacités. Il a été décidé de nous retrouver bientôt afin de traiter en profondeur toutes les problématiques soulevées ».

Une volonté politique affirmée

En présidant cette réunion, Judith Suminwa a réaffirmé la volonté du gouvernement de faire de la décentralisation un levier de gouvernance et de développement équilibré en RDC. Elle a instruit les ministres sectoriels présents de s’impliquer activement pour surmonter les obstacles administratifs et financiers qui freinent ce processus.

Massacre de Banyamulenge : L'Union Internationale des Banyamulenge met en cause Me Moïse Nyarugabo

Le président de l'Union Internationale des Banyamulenge (UIB), Willy S. Kiyana, a adressé le 8 septembre 2025 à l'attention de Me Moise Nyarugabo, aux autorités nationales, régionales et internationales ainsi qu'à l'opinion publique nationale et internationale une correspondance sur la vérité et la responsabilité de cet acteur politique.

Après une lecture attentive de la récente lettre publique ainsi que des déclarations de Me Moïse Nyarugabo sur les réseaux sociaux, l'Union Internationale des Banyamulenge (UIB) se voit dans l'obligation de rétablir la vérité. Ses propos, empreints de contrevérités et d'un égoïsme politique manifeste, appellent une clarification historique et morale.

"Votre nom, Me Moïse Nyarugabo, demeure étroitement lié à l'embrasement et au prolongement des conflits meurtriers en République Démocratique du Congo, en particulier dans sa partie orientale. Les conséquences tragiques de vos actes et de vos choix politiques ont contribué à la souffrance, au déplacement forcé et à la mort de milliers de familles Banyamulenge".

Sur la responsabilité historique de Moïse Nyarugabo

1996 : Vous avez rejoint la rébellion de l'AFDL qui, tout en renversant le régime en place, a ouvert la voie à une série de conflits sanglants. Sous la bannière du RCD-Goma, avec l'appui d'Azarias Ruberwa Manywa et du Colonel Jules Mutebutsi, des massacres de civils Banyamulenge à Minembwe et à Bukavu furent orchestrés.

Août 1998 : Sur instruction, vous quittez Kinshasa pour Kigali afin de lancer la rébellion du RCD-Goma. Vous avez alors abandonné vos propres gardes du corps, livrés à une mort certaine, pour la préservation de vos seuls intérêts.

2002 : En complicité avec le Rwanda, vous avez envoyé des troupes sur les Hauts-Plateaux de Minembwe afin de briser l'opposition de jeunes Banyamulenge refusant de rejoindre votre rébellion. Le prix fut lourd : de nombreuses femmes, enfants et jeunes militaires périrent.

2015-2016 : Avec la complicité du président Joseph Kabila, vous avez toléré l'infiltration d'une rébellion burundaise, appuyée par des forces spéciales rwandaises. Votre silence fut perçu comme une approbation implicite de cette entreprise.

2019-2020 : Plusieurs réunions secrètes entre officiers rwandais et milices Mai-Mai, tenues à Kigoma, Mwanza et Mulima, visaient à planifier l'extermination des Banyamulenge. Ces rencontres bénéficièrent de financements considérables et d'une coordination officielle.

2020-2021 : Face aux massacres perpétrés par Red Tabara et les Mai-Mai, vous avez transformé l'auto-défense civile Twirwaneho en une rébellion offensive, entraînant une guerre fratricide. L'assassinat du Colonel Michel Rukunda alias Makanika en février 2025 par un commando rwandais illustre la dérive meurtrière de cette orientation.

20 février 2025 : La transformation de Twirwaneho en M23/AFC, annoncée à Gisenyi, a marqué une escalade dramatique. La prise de Minembwe et la violation du cessez-le-feu signé à Doha en juillet 2025 par l'envoi de nouveaux bataillons M23/AFC/RDF dans les Hauts-Plateaux ont aggravé l'agonie de notre communauté.

Aujourd'hui encore, avec le soutien actif du Rwanda, vous poursuivez un plan visant à contrôler Uvira ainsi que les Hauts-Plateaux de Fizi et Mwenga, par des massacres, des violences sexuelles et la déstabilisation systématique de la région.

Position de principe

Votre posture consistant à vous présenter comme victime est indigne et hypocrite. Vous êtes, à la fois, l'instigateur et l'artisan des malheurs de votre communauté. Partout où l'AFC et le M23 imposent leur présence sous votre conduite, les populations civiles vivent l'enfer.

L'UIB réaffirme que vous devez répondre de vos actes devant la justice, tant nationale qu'internationale. Les Banyamulenge aspirent à vivre en paix, dans la dignité et la sécurité, sur leurs terres ancestrales. Toute personne compromettant cette aspiration portera la responsabilité de ses actes devant l'Histoire. 

Enfin, l'UIB rejette catégoriquement vos accusations infondées contre les forces burundaises TAFOC, qui constituent aujourd'hui un rempart de protection en l'absence de l'autorité effective de l'État congolais.

Exigences légitimes

L'UIB exige le respect scrupuleux des frontières coloniales définies le 10 mai 1910 par l'Allemagne, la Belgique et l'Angleterre. Il revient à l'État congolais, d'exercer pleinement son autorité sur tout le territoire national, en adoptant une législation rigoureuse contre le discours de haine et l'impunité.

À la communauté internationale, d'instaurer un tribunal pénal international pour le Congo, chargé de documenter, enquêter et juger les crimes commis dans l'Est du pays. "Nous vous appelons une dernière fois à mettre fin à vos agissements destructeurs, à reconnaître vos responsabilités et à accepter que justice soit rendue".