APO

samedi 18 novembre 2023

Province de la Tshopo : La Prison Centrale de Kisangani nécessite d’être délocalisée en dehors de la ville

La province de le Tshopo compte 12 prisons avec tout le personnel mais seules deux sont opérationnelles. Il s’agit de la Prison Centrale de Kisangani et du Centre de Détention d’Osio qui se trouve de l’autre rive du fleuve Congo. La ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese, a instruit le secrétaire général à la Justice de s’enquérir de la situation de ces maisons carcérales. King Booto a visité le 19 novembre 2023 la Prison Centrale de Kisangani qui se trouve dans un état de délabrement très avancé.

« J'ai commencé d'abord par rendre hommage à Madame la ministre d'Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux et de la remercier aussi pour m'avoir donné cette occasion d'arriver ici à Kisangani. Cela me permet de me rendre compte des réalités profondes de la situation pénitentiaire dans notre pays », a déclaré le secrétaire général à la Justice, King Booto.

 D'abord, l'amélioration des conditions alimentaires de détenus n'est plus à mettre en doute,a-t-il déclaré à l’issue de cette visite. La preuve ce qu'aujourd'hui le niveau de subvention a sensiblement augmenté. De sorte que généralement, cette prison n’enregistre plus des cas de décès dus à la malnutrition.

« C'est un effort considérable que nous avons pu engager. Sur le plan sanitaire également, je pense que dans la subvention, il y a des rubriques parmi lesquelles il y a des produits pharmaceutiques. Nous avons certes des efforts à faire pour équiper des centres de santé dans les milieux carcéraux. La question qui nous reste la plus importante est celle des infrastructures pénitentiaires. L'état de la prison centrale de Kisangani n'est pas très reluisant. Je viens de m'en rendre compte ».

« A notre niveau nous faisons ce qui faut, c'est-à-dire demander des crédits pour la réhabilitation des infrastructures pénitentiaires et pourquoi pas la construction des nouvelles prisons. Sur ce dernier volet, vous savez très bien que le gouvernement de la République sous l'impulsion du chef de l'État a conçu un programme de construction de nouvelles prisons pour toute la République. C’est en dehors des prisons qui sont en train d'être construites par exemple à Goma et à Bukavu sur la base d'accord avec des partenaires dans le cadre de partenariat public-privé ».

Concernant la réhabilitation des prisons, les autorités du secteur de la Justice demandent aujourd'hui des crédits. Elles espèrent que le budget de la République leur permettra d'avoir suffisamment de moyens puisque « vous savez que toutes nos prisons ont été construites à l'époque coloniale avec une capacité initiale qui est aujourd'hui plus que largement dépassée. Pour nous fixer et nous situer dans les standards internationaux, nous avons non seulement l'obligation de rétablir et de réhabiliter des établissements pénitenciers déjà existants mais également nous lancer dans la politique de construction de nouvelles prisons ».

 Besoins des gestionnaires de ces deux prisons

Le chef de division provincial de la Justice et Garde des Sceaux de la province de la Tshopo, Gérard Bulema Kombozi, le directeur de la Prison Centrale de Kisangani et du Centre de Détention d’Osio ont rencontré dans la soirée la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux après la visite du secrétaire général à la Justice.

« C’était une joie une joie immense d'être reçus par la ministre d'Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese. Nous avons pris beaucoup de temps. Elle était très attentive à notre égard et nous en avons profité pour lui poser certains problèmes par rapport à notre secteur, plus précisément le pénitencier. Nous lui avons exposé  le problème de mobilité de nos prisons et surtout à partir de la Division provinciale ». 

Si la Division provinciale à la Justice de la Tshopo dispose d’un véhicule, elle aura à réaliser certaines courses de toutes les prisons de la province. « Nous avons des cas de malades à envoyer à l'hôpital. Nous avons le cas de transfèrement des détenus dans des prisons de la province. Avec un moyen de transport ça peut se faire très vite et nous faciliter la situation. La maman était très attentive. Elle a fait des promesses et en cas de disponibilité, elle ne manquerait pas de songer à la province de la Tshopo ».

La délégation n’a pas manqué de rappeler à la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, les difficultés que ce service rencontre par rapport à l'enveloppe financière qui lui est allouée. « Pratiquement, elle ne suffit pas mais un ouf soulagement parce qu’aujourd'hui dans nos prisons il n'y a pas vraiment de cas de malnutrition très prononcés. C'est parce que cette dotation du gouvernement central nous aide beaucoup ».

La délégation de la Division provinciale de la Justice et Garde des Sceaux de la Province de la Tshopo a posé les problèmes particuliers à de certaines prisons notamment la Prison Centrale de Kisangani avec l'état dans lequel se trouve actuellement. Elle est devenue au centre de la ville. Elle a évoqué la possibilité de la délocaliser.

« Elle a partagé avec nous certaines expériences des autres provinces notamment le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Nous avons tiré une très bonne leçon. Nous avions aussi exposé à Son Excellence les problèmes de l'eau à la Prison d'Osio qui héberge beaucoup de détenus ou des condamnés à de lourdes peines. Nous ne pouvons pas nous hasarder à les envoyer chercher de l'eau à plus de 100 mètres. Alors elle était très attentive à ce besoin là. Nous espérons qu’avec tous les moyens qu'on peut mettre à sa disposition, elle ne manquera pas songer à l'appareil pénitencier de la province de la Tshopo ».

La province de la Tshopo dispose de 12 prisons notamment la Prison Centrale de Kisangani et le Camp de Détention d'Osio. Le chef-lieu de chaque territoire dispose d’une prison. « Comme nous avons 7 territoires donc ça sous-entend que nous avons aussi 7 prisons dans l'ensemble de la province.  Nous avons des prisons annexes notamment la Prison de Yangambi, la Prison de Yanonge et la Prison de Konga Konga. Ce sont des prisons annexes et ça fait au total 12. Les prisons qui sont opérationnelles dans la province sont celles de Kisangani et d'Osio. Dans d'autres territoires, les prisons ne sont pas opérationnelles ». 

La Prison de Bafwansende a été récemment réhabilitée par la Monusco. Elle fonctionne difficilement. Les détenus sont transférés difficilement à partir de Kisangani pour aller à Osio. Des magistrats ont été affectés au niveau des territoires. « Nous avons maintenant un parquet secondaire et un tribunal au territoire. Le chef de Division provinciale estime que cette prison sera très viable. Son désir est que les autorités songent à réhabiliter d'autres prisons des territoires.

Le Centre de détention d'Osio a été construit en 1956 avec une capacité d'accueil de 1.500 détenus et la Prison Centrale de Kisangani a été construite en 1925 pour une capacité d'accueil de 500 détenus. La capacité d'accueil de la prison de Kisangani est à 1.227 détenus à la date du 19 novembre 2023.

Le camp de détention d’Osio a un grand espace qui risque d’être spolié. Malheureusement, ce sont des personnes de bonne volonté qui y sont hébergés parce qu’il ne dispose pas de portes. Donc les détenus, pendant la nuit comme la journée, sont dans la cour comme ils veulent. C'est un danger alors qu'une prison normalement qui devrait suivre la rotation de la fermeture et de l'ouverture.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire