La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV)
est vivement préoccupée et s’inquiète du retour de vieilles méthodes et
pratiques d’interdictions émaillées des répressions des manifestations
publiques pacifiques non sans violer la Constitution de la République
Démocratique du Congo précisément en son article 26 et certains instruments
relatifs aux droits de l’homme.
C’est ici l’occasion pour la VSV de dénoncer la décision
à caractère politique prise, samedi 25 septembre 2021, par l’Hôtel de ville de
Kinshasa, interdisant toute manifestation publique sur le trajet allant de
l’aéroport international de N’djili jusqu’au pont Matete et au centre-ville,
siège des Institutions.
Cette décision étonne l’opinion publique en ce que les raisons
avancées avant de la prendre ne semblent pas fondées dans un Etat qui se veut
de droit et démocratique. La VSV est surprise par la tendance de certaines
autorités visant à remettre en cause les bonnes pratiques saluées hier qui ont
caractérisées les premiers mois de pouvoir de règne du Président de la République,
son Excellence M. Félix-Antoine Tshisekedi.
Depuis quelques mois , des manifestations publiques sont
illégalement interdites, des répressions parfois dans le sang et des brutalités
inouïes sont enregistrées au cours des manifestations pacifiques à Kinshasa et
dans certaines provinces, des journalistes brutalisés et molestés et des
traitements inhumains ou dégradants leur infligés, des actes de vandalisme
enregistrés devant des sièges des partis politiques sous la barbe des
organisateurs et des éléments de la police nationale congolaise, des blessés
parmi lesquels des manifestants et policiers enregistrés, l’intolérance
politique et des discours tribalo-ethniques savamment entretenus pour diviser
des congolaises et congolais sont au rendez-vous ici et là.
La VSV dénonce avec fermeté cet état de choses
susceptible pourtant d’être évité sinon les auteurs quelle que soit leur
appartenance politique, quel que soit leur rang finiront par répondre de leurs
actes un jour.
Pour la VSV, c’est maintenant qu’il faut éviter des
sanctions qui pourraient venir de la Communauté Internationale sinon ce serait
trop tard car toute violation des droits de l’homme et toute entrave à l’exercice
des valeurs démocratiques fera partie de l’actif ou du passif de son auteur
quel qu’il soit.
La VSV estime que l’Hôtel de ville ferait mieux de
réfléchir sur les stratégies et mesures appropriées pour un encadrement
efficace des manifestations publiques pacifiques à Kinshasa en lieu et place
d’une interdiction anticonstitutionnelle qui risquerait de placer un jour la RD
Congo au rang des Etats non respectueux des droits et libertés fondamentales
ainsi que des valeurs démocratiques.
La VSV rappelle à toutes les autorités congolaises qu’un
Etat démocratique est celui qui laisse aux partis politiques, toutes tendances
confondues et au peuple toutes les voies possibles pour s’exprimer et les
manifestations publiques pacifiques sont une des voies par lesquelles la
population s’exprime en démocratie.
D’aucuns se demandent comment les autorités ont fait pour
que les premiers mois après l’accession au pouvoir du Chef de l’Etat Félix-Antoine
Tshisekedi les manifestations publiques soient bien encadrées (cas de la
manifestation pacifique du « Comité Laic de Coordination (CLC) du samedi
19 octobre 2019 qui a bénéficié du soutien des formations politiques de
l’opposition et des Mouvements citoyens, des ONGs de la RD Congo, …).
Pourquoi les autorités congolaises commencent-elles à
abandonner les bonnes pratiques avec lesquelles le Chef de l’Etat a commencé
son pouvoir et pourquoi la résurgence des repressions ainsi que la restriction
des manifestations publiques pacifiques maintenant ? Où veut-on en arriver au moment où beaucoup d’espoirs naissaient
après l’alternance politique pacifique ?
La VSV croit que la Police Nationale Congolaise est
capable de bien encadrer avec professionnalisme n’importe quelle foule de
manifestants en l’absence de toutes sortes d’instrumentalisation et des ordres
illégaux de certaines autorités.
Pour rappel, le 27 juillet 2016, l’Etat Rd congolais avec
la Police Nationale congolaise avait réussi à encadrer plus d’un million de
manifestants à l’occasion du retour au pays de Papa Etienne Tshisekedi (D’Heureuse
mémoire), Président du parti politique de l’opposition « Union pour la
Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et Président du Rassemblement des Forces
Sociales et Politiques acquises au Changement ainsi que lors de son meeting
tenu le 31 juillet 2016 dans l’espace se trouvant entre l’avenue de
l’Enseignement et le Boulevard Triomphal, dans la commune de Kasa-Vubu. De
même, le meeting de vérité de la Majorité Présidentielle de l’époque organisé
le 29 juillet 2016 au Stade Tata Raphael dans la commune de Kalamu a été
également encadré avec professionnalisme par les forces de l’ordre et de
sécurité.
Ces trois journées des manifestations sus évoquées n’ont
connu aucun incident fâcheux, aucun blessé ni mort et moins encore des actes de
vandalisme, des jets de pierre, ni de gaz lacrymogène, des tirs d’armes à feu.
Sur un autre volet, la VSV demande aux acteurs politiques
et à tous les organisateurs des manifestations publiques de s’investir dans la formation
et conscientisation de leurs militants ou membres en vue de consolider les
valeurs démocratiques en RD Congo et d’enlever tout prétexte à ceux qui pensent
que l’exercice du droit à la liberté de manifester constitue une occasion pour
la commission des actes de violence et de vandalisme.
Somme toute, la VSV demande au Vice Premier Ministre et
Ministre de l’Intérieur d’intervenir pour que l’Hôtel de ville de Kinshasa lève
la mesure d’interdiction des manifestations publiques pacifiques sur le trajet
allant de l’aéroport international de Ndjili au pont-Matete, de privilégier les
voies et moyens susceptibles de permettre aux forces de l’ordre et de sécurité
de mieux encadrer les manifestations publiques pacifiques à l’instar de celle
prévue ce mercredi 29 septembre 2021 par Lamuka en vue d’éviter toutes formes
des violences, des dérapages et autres bavures tels qu’enregistrés dernièrement.
Le recours aux forces de l’ordre pour interdire
illégalement une manifestation pacifique est une violation des libertés
fondamentales dont la liberté de manifester pacifiquement qui risquerait de
ternir l’image de la RD Congo et des autorités en place.
La VSV saisit cette occasion pour réitérer sa demande au
Président de la République d’ouvrir l’œil et le bon pour décourager toutes les
actions et les comportements susceptibles de ternir l’image du pays.
Aussi, la VSV condamne avec la dernière énergie les
violations des droits humains et autres atteintes aux droits de la personne
humaine perpétrées à Kinshasa et dans certaines villes de la RD Congo.
La VSV demande en outre aux autorités congolaises de tout
mettre en œuvre pour le respect de la liberté de la presse sans laquelle aucune
vie démocratique n’est possible. La VSV continue à attendre impatiemment des
sanctions exemplaires contre les auteurs des brutalités et traitement inhumain
ou dégradant infligé au journaliste Patient Ligodi, Correspondant de RFI et
Directeur de média en ligne Actualité.CD.