Le chef de l’Etat à accorder une grâce à des condamnés dans le procès Laurent-Désiré Kabila. Avez-vous évoqué les cas de vos membres en prison lors de votre rencontre avec lui ?
J’ai demandé au
chef de l’Etat qui signe une amnistie parce qu’à la faculté des sciences à
l’Université Lovanium, on nous enseignait que tout objet au repos reste au
repos si on ne lui applique pas une force. Depuis la mort de Laurent-Désiré
Kabila, une dictature s’est installée dans ce pays. L’Udps a tenté d’appliquer
cette force pour tenter de la chasser, Bundu Dia Mayala a fait de même…
Maintenant si le président Tshisekedi est au pouvoir c’est grâce au travail que
nous avons fourni. Maintenant qu’il faut récolter le fruit, il faut qu’il se
rappelle de nous.
Vous avez quelqu’un qui veut attaquer votre village,
quelqu’un qui bat pour défendre le village. Et finalementr il gagne. Quand
il faut récompenser les gens, il faut pouvoir le récompenser.
Nous, nous pensons que si le président Tshisekedi est au pouvoir qu’il se rappelle que son père a beaucoup lutté avec Bundu Dia Mayala. Maintenant que nous sommes au moment où il faut récolter les dividendes, on ne nous considère plus, ce n’est pas bon.
Ne Muanda Nsemi, le chef spirituel de Bundu dia Mayala |
Quels sont
ces dividendes que vous attendez ?
D’abord qu’on libère nos Makesa qui sont en prison. Deuxièmement,
une grande personnalité comme moi ne doit pas être chômeur. Qu’on me nomme PCA
d’une grande entreprise des Bakongo ou ministre du nouveau gouvernement. Les
autres mangent, festoient mais nous nous avons des gens en prison, des morts…
C’est un signe de bonne volonté que le chef de l’Etat puisse libérer ces gens.
Dans la
configuration politique actuelle avec la nomination de l’informateur, le BDK
n’a pas de députés. En quelle qualité le rencontrez-vous ?
Modeste Bahati me connait parce que nous avons été
avec lui au Parlement. Il sait ce que je suis. Refuser de me rencontrer, c’est
être de mauvaise fois simplement. Le BDK n’a pas de députés, d’accord mais il y
a eu une guerre pendant que les autres étaient derrière Kabila. Nous, nous
avons lutté pour chasser la dictature. Et la dictature, on l’a chassé. Mais
alors on ne va pas nous récompenser ? On ne va pas récompenser ceux qui
ont lutté pour chasser la dictature. Si nous n’avons pas de députés parce que
nous n’avions pas posé des candidatures à la députation. Puisque nous avions
cru que ces élections étaient une mascarade. Kabila s’est tapé une majorité
fabriquée. Ce ne sont pas des gens élus.
En tant
qu’un leader important du pays, quel sera votre apport que les prochaines
soient démocratiques, transparentes, libres et propres ?
Le tout dépendra de celui qui sera à la tête de la
Céni. Ca ne dépendra que de lui et que sera son état d’être. Si il sera un béni
oui oui, il va accepter n’importe quoi. Ou nous voulons des élections propres
ou on fait de la mascarade qui sera une perte d’argent, beaucoup d’argent. La
RDC est beaucoup plus grande que l’Union européenne. Faire des élections de
mascarade, ça coûte horriblement d’argent. Vous savez que c’est une mascarade
et vous gaspillez de l’argent. Ce n’est pas.
Comment
faire si on change les animateurs de la Céni mais vous en tant pas leaders des
partis politiques, vous ne surveillez pas le système sur terrain ?
L’erreur est que dans ce pays, on ne sait pas qui est
sérieux et qui n’est pas sérieux. Bahati me connait très bien que celui-là est
un type très sérieux. Au Parlement, il ne soulevait pas n’importe quel
problème. Ne fut-ce que dans ce cadre-là, il doit me recevoir. Et s’il me
recevait et qu’il est nommé informateur et après il devient premier ministre. Carrément
ne pas me récompenser, c’est de l’ingratitude de sa part. Simplement. Parce que
Bahati me connait bien. Il connait ma valeur, la valeur d’un homme ce n’est pas
ses études faites. Donc, Bahati étant nommé informateur, normalement, s’il me
voit, s’il entend que Ne Muanda Nsemi est venu, la moindre chose que je lui
demande c’est de me recevoir avec joie en Honorable comme ça va. Entre lui et
moi, des anciens honorables et nous allons nous parler.
Vous avez
lutté sous les régimes Mobutu et Kabila. Vos Makesa ont souffert sous ces
régimes. Comment comptez-vous aider ce régime pour que vos Makesa puissent
mener les activités en toute quiétude dans l’ensemble du pays ?
Qu’on me nomme PCA d’une entreprise du Kongo Central.
A ce moment-là, j’engagerai les Makesa qui auront du travail pour gagner leur
vie et nous allons commencer à colmater les brèches.
Si on vous
nomme à la tête de la Cinat ou de l’ex-Onatra, deux entreprises en difficultés.
Qu’allez-vous faire ?
Si l’Onatra a d’énormes difficultés, c’est à cause des gens du pouvoir. Les Belges ont prévu un chemin de fer entre Matadi et Kinshasa, on détruit tout ça. Des gens au pouvoir ont acheté des gros porteurs pour prendre des marchandises à Matadi et les ramener à Kinshasa. Si on est au pouvoir et qu’on veut réellement que ce pays marche, on doit relancer le chemin de fer Matadi-Kinshasa et les baleinières sur le fleuve. Vous apprendrez qu’à Matadi qu’il y a un port Ledya. Ca ne va pas. Matadi est un port qui doit d’abord profiter au Kongo Central et à Kinshasa et non pas à des individus. Que le président de la République prenne des mesures pour relancer le chemin de fer Matadi-Kinshasa. C’est le départ.
Après ça, relancer les baleinières sur le fleuve.
Après ça, les péages se retournent contre le peuple congolais. On demande trop
d’argent au chauffeur et le peuple ne sait plus vivre. Supposons qu’il me nomme
à la tête de cette entreprise pour la relancer, ça ne sera qu’un début. Quand
j’aurais mis de l’ordre sur le chemin de fer, je le ferai aussi sur le fleuve.
Avec le temps, vous allez vous rendre compte que tout aura changé. Au lieu que
l’argent aille dans les poches des gens, il ira dans les caisses de l’Etat.
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