La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV)
exprime sa vive indignation consécutivement à l’instrumentalisation de la Police
Nationale Congolaise aux fins répressives des manifestations pacifiques. Les
derniers actes en date sont les répressions brutales et violentes des
manifestations pacifiques organisées lundi 3 septembre 2018 par le Mouvement
citoyen dénommé « Lutte pour le Changement (LUCHA) » dans quinze
villes de la République Démocratique du Congo (RD Congo) pour
revendiquer notamment le rejet de l’usage de la machine à voter et la
suppression du fichier électoral de plus de seize pourcent (16 %) d’électeurs
enrôlés sans empreintes digitales, pour les scrutins prévus le 23 décembre
2018, en RD Congo.
Des informations recueillies par la VSV font état de
plusieurs violations du droit à l’intégrité physique, du droit à la liberté de manifester
et les traitements cruels inhumains ou dégradants dont des dizaines de
militants de la LUCHA ont fait l’objet de la part des forces de l’ordre dans
les villes de Goma, Bukavu, Kinshasa, Kisangani, Mbandaka, Mbuji-Mayi,
Tshikapa, Lubumbashi, Kananga…
Des manifestants appréhendés dans certaines villes
précitées et gardés à vue dans différents cachots pendant quelques heures avant
que certains d’entre eux ne soient relâchés le même jour ont été copieusement
passés à tabac, grièvement blessés et certains sont encore hospitalisés. A
Kananga, deux officiers supérieurs de la PNC notamment capitaines Kasama Kasama
du Bataillon Mobile d’Intervention en charge de la sécurité de l’espace de la
CENI et Badibanga, commandant de liaison PNC/CENI ont été arrêtés et placés en détention
à l’Auditorat Militaire pour avoir laissé les militants pro-
démocratie accéder librement dans l’enceinte de la CENI
pour y déposer leur mémorandum.
La VSV dénonce fermement la récurrence des violations des
droits humains par les autorités d’un pays membre du Conseil des droits de
l’homme donnant ainsi raison aux organisations et pays qui avaient pensé que le
moment n’était pas encore venu pour la RD Congo d’être membre du Conseil des
Droits de l’Homme.
L’instrumentalisation à souhait des forces de l’ordre
pour commettre les violations des droits humains sur des manifestants
pacifiques et sans armes ne fait que ternir d’avantage l’image de la RD Congo
en matière du respect des droits humains.
Pour la VSV, les auteurs des violations des droits
humains, bien que jouissant actuellement de l’impunité, doivent savoir qu’ils répondront
tôt ou tard individuellement ou collectivement de leurs actes.
Aussi, la VSV recommande-t-elle aux autorités
rdcongolaises de :
- Diligenter une enquête indépendante en vue d’établir les
responsabilités et sanctionner les commanditaires et exécutants de la
répression policière violente contre les manifestations pacifiques ;
- Prendre en charge les frais médicaux de tous les blessés dont
certains sont encore hospitalisés;
- Respecter les libertés publiques garanties à chaque citoyen
par la Constitution de la RD Congo et les instruments relatifs aux droits de
l’homme ;
- Mettre fin au montage des infractions contre les militants
pro-démocratie en vue de justifier de parodies de procès expéditifs pour les
réduire au silence ;
- Libérer les manifestants et les officiers supérieurs de
la PNC encore en détention.
Fait à Kinshasa, le 4 septembre 2018
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire