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mardi 4 septembre 2018

L’Ong la Voix des sans voix dénonce la répression brutale et sanglante de la marche pacifique de la LUCHA


La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) exprime sa vive indignation consécutivement à l’instrumentalisation de la Police Nationale Congolaise aux fins répressives des manifestations pacifiques. Les derniers actes en date sont les répressions brutales et violentes des manifestations pacifiques organisées lundi 3 septembre 2018 par le Mouvement citoyen dénommé « Lutte pour le Changement (LUCHA) » dans quinze
villes de la République Démocratique du Congo (RD Congo) pour revendiquer notamment le rejet de l’usage de la machine à voter et la suppression du fichier électoral de plus de seize pourcent (16 %) d’électeurs enrôlés sans empreintes digitales, pour les scrutins prévus le 23 décembre 2018, en RD Congo.
Des informations recueillies par la VSV font état de plusieurs violations du droit à l’intégrité physique, du droit à la liberté de manifester et les traitements cruels inhumains ou dégradants dont des dizaines de militants de la LUCHA ont fait l’objet de la part des forces de l’ordre dans les villes de Goma, Bukavu, Kinshasa, Kisangani, Mbandaka, Mbuji-Mayi, Tshikapa, Lubumbashi, Kananga…
Des manifestants appréhendés dans certaines villes précitées et gardés à vue dans différents cachots pendant quelques heures avant que certains d’entre eux ne soient relâchés le même jour ont été copieusement passés à tabac, grièvement blessés et certains sont encore hospitalisés. A Kananga, deux officiers supérieurs de la PNC notamment capitaines Kasama Kasama du Bataillon Mobile d’Intervention en charge de la sécurité de l’espace de la CENI et Badibanga, commandant de liaison PNC/CENI ont été arrêtés et placés en détention à l’Auditorat Militaire pour avoir laissé les militants pro-
démocratie accéder librement dans l’enceinte de la CENI pour y déposer leur mémorandum.
La VSV dénonce fermement la récurrence des violations des droits humains par les autorités d’un pays membre du Conseil des droits de l’homme donnant ainsi raison aux organisations et pays qui avaient pensé que le moment n’était pas encore venu pour la RD Congo d’être membre du Conseil des Droits de l’Homme.
L’instrumentalisation à souhait des forces de l’ordre pour commettre les violations des droits humains sur des manifestants pacifiques et sans armes ne fait que ternir d’avantage l’image de la RD Congo en matière du respect des droits humains.
Pour la VSV, les auteurs des violations des droits humains, bien que jouissant actuellement de l’impunité, doivent savoir qu’ils répondront tôt ou tard individuellement ou collectivement de leurs actes.
Aussi, la VSV recommande-t-elle aux autorités rdcongolaises de :
- Diligenter une enquête indépendante en vue d’établir les responsabilités et sanctionner les commanditaires et exécutants de la répression policière violente contre les manifestations pacifiques ;
- Prendre en charge les frais médicaux de tous les blessés dont certains sont encore hospitalisés;
- Respecter les libertés publiques garanties à chaque citoyen par la Constitution de la RD Congo et les instruments relatifs aux droits de l’homme ;

- Mettre fin au montage des infractions contre les militants pro-démocratie en vue de justifier de parodies de procès expéditifs pour les réduire au silence ;
- Libérer les manifestants et les officiers supérieurs de la PNC encore en détention.

Fait à Kinshasa, le 4 septembre 2018

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