La Voix des Sans
Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) exprime ses vives préoccupations suite à la
recrudescence de l’insécurité dans la ville province de Kinshasa plongeant
ainsi la population dans la peur d’être de prochaines cibles à l’approche de la
fin et du dernier mandat du Président de la République, M. Joseph Kabila
Kabange. La dernière illustration en date est la découverte des corps sans vie charriés
par les eaux de la rivière N’djili dans sa partie dénommée Ngwele, au quartier
Kingabwa, entre la commune de Limete et celle de Masina.
En effet, jeudi 30
juin 2016 vers 7h05’, le corps portant l’uniforme des FARDC sans béret de
l’Officier Lumbu, Adjudant de 1ère classe, affecté au Corps de Génie Militaire/Construction est découvert
charrié par les eaux de la rivière Ngwele (dénomination de la rivière N’djili à
partir du pont-rail jusqu’au fleuve Congo). La dépouille portait des lésions
corporelles visibles, des plaies à la bouche et au nez…
Dimanche 3 juillet
2016, six corps charriés par la même rivière en amont vers Ngwele sont
découverts et repêchés. Il revient à la VSV que l’un de ce corps a été
identifié et reconnu par les proches et
membres de famille comme celui de leur fils répondant au nom de M. Eric
Bakupenda. Ce dernier serait l’enfant d’un agent de la Police de Circulation
Routière (PCR), résidant sur avenue Kipusi, quartier Kingasani ya Suka, Commune
de Kimbanseke. La victime était sortie du toit paternel depuis le 30 juin 2016
et elle n’y est jamais rentrée.
L’un de six corps découvert
sur la même rivière à la hauteur de l’avenue Mukonzo portait des tatouages et
serait apparemment celui d’un sportif non autrement identifié. Ce corps portait
également des lésions corporelles graves, du sang coagulé à la bouche et au nez,
le cou probablement tordu et la tête légèrement
aplatie…
Chose curieuse, tous
ces corps des personnes adultes de sexe masculin présentaient des lésions
corporelles assez semblables corroborant ainsi la thèse d’une exécution
sommaire qui aurait été perpétrée ailleurs avant d’être jetés dans la rivière N’djili.
Selon les riverains,
c’est la première fois qu’ils venaient de découvrir de nombreux corps charriés
par les eaux de la rivière N’djili et présentant de traces de violence presque
similaires. L’hypothèse de la mort par noyade s’en trouve exclue quant à la cause
réelle de ces meurtres atroces du fait de l’absence du ballonnement des ventres
qui aurait dû s’en suivre, consécutivement à l’absorption d’une certaine
quantité d’eau.
Bon nombre d’habitants
de Kinshasa expriment des inquiétudes et ne cachent pas leur peur d’être des
cibles éventuelles à la veille de l’incertitude du lendemain liée au processus
électoral en RDCongo.
La vie d’un être
humain étant sacrée, la VSV fustige toute banalisation de la vie sous quels que
prétextes que ce soient. C’est ici l’occasion pour la VSV de rappeler l’article
3, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui stipule : « Tout
individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ».
Eu égard à ce qui
précède, tout en réitérant ses vives inquiétudes face à la recrudescence de
l’insécurité dans la ville province de Kinshasa, la VSV demande aux autorités rdcongolaises compétentes de
:
-
diligenter effectivement
une enquête indépendante, en vue de faire la lumière sur la cause réelle de ces
meurtres et d’en établir les
responsabilités ;
-
renforcer les
équipes de patrouille nocturne en leur dotant de la logistique nécessaire pour faciliter
l’accomplissement efficient de leur
mission ;
-
exhorter les
riverains à accroître la vigilance en dénonçant auprès de la Police et autres autorités de la place, tout
fait ou présence insolite en amont et en aval, dans le périmètre immédiat de la
rivière N’djili.
-
prendre en charge les
frais funéraires et l’indemnisation des familles des victimes pour les préjudices subis.
Fait à Kinshasa, le 07
juillet 2016
LA
VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)
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