Kinshasa,
le 24 juillet 2014. L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique
(OLPA), organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de
presse, condamne l’interpellation de Daniel Safu, éditeur de
l’hebdomadaire les Points Saillants Plus, paraissant à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
Daniel
Safu a été interpellé, le 24 juillet 2014 à 10 heures (heure locale) non
loin de son domicile, à côté du terrain municipal de la commune de Bandalugwa,
par trois éléments de la Direction des renseignements généraux et
services spéciaux (DGRS) de la Police nationale congolaise, en tenue
civile. Il a été conduit au bureau de la DGRS où il a été entendu sur
procès verbal par un officier de police judiciaire. Cette interpellation est
consécutive à la plainte de Romain Felber, administrateur délégué du Grand Hôtel Kinshasa (GHK) qui accuse le journaliste de diffamation et d’injures
publiques.
Dans
son édition n°421 du 6 juin 2014, le journal les Points Saillants Plus a publié
un article intitulé : « Scandale odieux au Grand Hôtel Kinshasa scabreuse
affaire Clarisse Mobedi victime d’une machination diabolique ». Dans cet
article, le journal dénonçait la mauvaise gestion de cet hôtel dont l’Etat congolais est l’un des actionnaires, le
paiement irrégulier des salaires des agents, la révocation abusive de Clarisse
Mobedi, chargée des manifestations publiques au GHK, pour détournement d’une
somme de deux mille dollars américains. Il interpelle également les autorités à s’impliquer pour sauver l’hôtel. Un
article jugé diffamatoire par Romain Felber.
Après
son audition, le journaliste a été privé de liberté près de 7 heures avant
d’être libéré avec obligation de coopérer avec la DGRS et de se présenter à
nouveau pour une confrontation avec l’administrateur délégué du Grand Hôtel
Kinshasa.
Eu
égard à ce qui précède et sans se prononcer sur le fond de l’affaire, OLPA
fustige la procédure cavalière ayant conduit à l’interpellation du journaliste.
OLPA reste fermement opposé à toute instrumentalisation des services publics de
l’Etat pour porter atteinte à la liberté de presse garantie par la législation
congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits humains.
En
conséquence, OLPA demande aux autorités de favoriser l’exercice de la liberté
de presse sur toute l’étendue du pays.
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