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samedi 23 août 2025

A qui profitent les tracasseries policières ou routières en RDC ?

La Constitution de la République Démocratique du Congo, article 30, alinéa 1, stipule que « toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler librement… ». Au regard de multiples tracasseries de toutes formes dont les conducteurs et passagers sont victimes de la part des éléments de la police de circulation routière et autres services de l’Etat tant à Kinshasa qu’en provinces, les autorités nationales et provinciales sont tenues à faire cesser ces tracasseries qui perdurent depuis de nombreuses années.

Le chef de l’Etat évoquait dans sa déclaration le 13 mai 2020 à Kinshasa lors du séminaire organisé à lintention des gouverneurs des provinces en déclarant que “j’ai eu le temps de sillonner quelques provinces de la République. Et, à cette occasion, j’ai été choqué des tracasseries administratives, policières et militaires auxquelles font face la population, en général, et les opérateurs économiques, en particulier, la fraude fiscale et les barrières organisées et entretenues par certaines autorités provinciales, de l’armée et de la police, la multiplicité des services et autres organes au niveau des postes frontaliers au lieu de 4 reconnus par la Loi, le mauvais état des routes et de l’habitat, la précarité des infrastructures sanitaires, scolaires et autres”.

Depuis cette déclaration du chef de l'Etat, rien n’a changé sur le terrain faute de suivi. A Kinshasa par exemple, les conducteurs sont victimes tous les jours des tracasseries de la part des éléments de la police de circulation routière, de la police de police, de bureau 2, des agents de la Division urbaine des transports, des véhicules de la police etc. Depuis l'arrivée à la tête de la police ville de Kinshasa, le commissaire divisionnaire Israël Kantu, a fait un effort pour interpeller et pour procéder à l'arrestation de certains éléments égarés lors de ses visites de terrain.

La surchauffe des prix sur le marché de Kinshasa est causée, outre par la dépréciation du franc congolais par rapport à la devise américaine, par les tracasseries administratives et policières le long du réseau routier national non sans compter le mauvais état des routes qui limite l’approvisionnement de la capitale en produits alimentaires venant de l’intérieur du pays. Les transporteurs en commun sont obligés de payer de fortes amendes auprès des agents de services commis à gérer la circulation routière.

Le commissaire général de la police, le commissaire divisionnaire principal Dieudonné Amuli, avait mis en garde des agents de la police de circulation routière le 22 mai 2019 contre les mauvaises pratiques des éléments de la police de circulation routière. Malgré les arrestations des agents de ce corps et leur renvoi de la police de circulation routière, ces signes paraissent comme une prime d'encouragement.

Il vous souviendra que le président de la République avait surpris un agent en pleine tracasserie sur le Boulevard Lumumba à Kinshasa. Pour cette raison, des conducteurs proposent la réduction des effectifs des éléments de la police de circulation routière pour les affecter dans les sous commissariats de la ville qui font face à un déficit des agents en cas de banditisme dans les quartiers de Kinshasa en proie à l’insécurité.

Dans un point d’intersection à Kinshasa, on compte plus d’une quinzaine d’agents rien que pour « tracasser ». Lors des embouteillages, ces agents ne sont pas capables de gérer la circulation et se font aider par des agents non qualifiés. Pendant ces embouteillages, ils en profitent pour interpeller les conducteurs en exigeant de fortes sommes d’argent.

Des abus sont rapportés tous les jours auprès des autorités de la police qui demeurent sans succès. Ils endommagent des véhicules des privés en toute impunité. Devant toutes les unités de la police au Stade Tata Raphaël de Kinshasa le 22 mai 2019, le commissaire général de la police nationale avait attribué la côte de 15 % à la police de circulation routière. Dissoudre la police de circulation routière et la réorganiser serait l’une des solutions. A entendre lex-commissaire général de la police, les policiers ou leurs proches qui ont des relations avec des officiers supérieurs ou généraux recommandent leurs membres de famille ou des amis pour qu’ils intègrent la police de circulation routière. Il est facile de deviner leurs motivations de se retrouver au sein de ce corps tant décrié par l’ensemble de la population congolaise.

Si dans la ville de Kinshasa, siège de toutes les institutions et autres services de l’Etat, les tracasseries de la part des éléments de la police de circulation routière ne sont plus que présentes sans réactions de la part des autorités concernées, imaginez ce que vivent les conducteurs en provinces.

Dans tous les points où il y a une forte présence des éléments de la police de circulation routière, deux ou trois agents gèrent la circulation et les autres se livrent dans les tracasseries.

Leur nombre important dans les points d’intersection leur permet de prendre en étau les conducteurs. Certains se placent devant le véhicule et d’autres à coté du véhicule pour empêcher le conducteur de fuir. Cette présence massive leur permet également de s’introduire par effraction dans les véhicules des particuliers en violation de la loi.


Sites des tracasseries tenus par des agents de la police de circulation routière dans la ville de Kinshasa 

1. Matadi - Kibala, 

2. UPN, 

3. Delvaux, 

4. DGC, 

5. Magasin, 

6. Bandal Moulaërt, 

7. Pont Cabu (Haut lieu de tracasseries), 

8. Ma campagne, 

9. Victoire, 

10. Ngaba, 

11. Wangata - 30 Juin, 

12. Sonas - Sabena, 

13. 30 Juin et avenue de l'École, 

14. Devant la BCDC (30 Juin), 

15. 1ère rue Limete, 

16. 7ème rue Limete, 

17. 14ème rue Limete,  

18. 16ème rue Limete, 

19. Sendwe - Université, 

20. Rwakadingi - Bokasa, 

21. Kabambare - Bokasa (Haut lieu de tracasseries), 

22. Funa - Bokasa, 

23. Bongolo, Sports - Kasa-Vubu (dans la journée, des policiers se mettent au milieu de la chaussée pour percevoir de l'argent auprès des transporteurs. Il suffit de se rendre sur le lieu pour le constater).

24. Passage à niveau sur Poids Lourds, 

25. Triomphal - Huileries, 

26. Itaga - Kasaï, 

27. Huileries - Colonel Ebeya, 

28. By Pass - Kiyimbi, 

29. Flambeau (INA) 

30. Pascal, 

31. Pompage, 

32. Commerce - Bokasa, 

33. Marché Selembao, 

34. Cité Verte, 

35. Super - Lemba, 

36. Sous-région, 

37. Tomba Matete, 

38. Entrée ISTA - Baramoto, 

39. Huileries - Tombalbay 

40. Croisement Mont des Arts et Huileries

41. Lemba Terminus 

42. Baramoto, 

43. Mandela 

44. Simba Zigida - Sendwe, 

45. Devant Kin Mart (Boulevard du 30 Juin) 

46. Bitabe (Boulevard Lumumba)

47. Pascal (Boulevard Lumumba)

48. Kingasani (Boulevard Lumumba)

49. Kianza à Ngaba (C'est ici où tous les policiers qui ont la sorcellerie consciente se rassemblent. C'est là où il y a les tracasseries cabalistiques "ajout d'un lecteur sur Facebook"),

50. Entrée Camp Kokolo (Depuis le départ des policiers remplacés par des militaires, il y a eu un changement)

51. 30 Juin - Batetela

52. Saut de mouton Assanef-Rtnc

53. Rond-point Huileries

54. Matadi Kibala

55. Route Mokali

56. Kinkole N'sele

57. Efobank N'sele

58. Terre jaune

59. Quartier 1 N'djili (route Cecomaf) 

60. Université - Kikwit

61. Dokolo - N'djili

62. Triomphal - 24 Novembre ( à certaines occasions)

63. Sous le pont Matete 


Après la réhabilitation ou la construction de certaines artères de la ville de Kinshasa, ces sites de tracasseries de la PCR et affiliés pourraient doubler ou tripler si les autorités ne prenaient pas de mesures contre ce phénomène qui semble arranger des agents censés nous sécuriser.

 








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