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samedi 23 août 2025

A qui profitent les tracasseries policières ou routières en RDC ?

La Constitution de la République Démocratique du Congo, article 30, alinéa 1, stipule que « toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler librement… ». Au regard de multiples tracasseries de toutes formes dont les conducteurs et passagers sont victimes de la part des éléments de la police de circulation routière et autres services de l’Etat tant à Kinshasa qu’en provinces, les autorités nationales et provinciales sont tenues à faire cesser ces tracasseries qui perdurent depuis de nombreuses années.

Le chef de l’Etat évoquait dans sa déclaration le 13 mai 2020 à Kinshasa lors du séminaire organisé à lintention des gouverneurs des provinces en déclarant que “j’ai eu le temps de sillonner quelques provinces de la République. Et, à cette occasion, j’ai été choqué des tracasseries administratives, policières et militaires auxquelles font face la population, en général, et les opérateurs économiques, en particulier, la fraude fiscale et les barrières organisées et entretenues par certaines autorités provinciales, de l’armée et de la police, la multiplicité des services et autres organes au niveau des postes frontaliers au lieu de 4 reconnus par la Loi, le mauvais état des routes et de l’habitat, la précarité des infrastructures sanitaires, scolaires et autres”.

Depuis cette déclaration du chef de l'Etat, rien n’a changé sur le terrain faute de suivi. A Kinshasa par exemple, les conducteurs sont victimes tous les jours des tracasseries de la part des éléments de la police de circulation routière, de la police de police, de bureau 2, des agents de la Division urbaine des transports, des véhicules de la police etc. Depuis l'arrivée à la tête de la police ville de Kinshasa, le commissaire divisionnaire Israël Kantu, a fait un effort pour interpeller et pour procéder à l'arrestation de certains éléments égarés lors de ses visites de terrain.

La surchauffe des prix sur le marché de Kinshasa est causée, outre par la dépréciation du franc congolais par rapport à la devise américaine, par les tracasseries administratives et policières le long du réseau routier national non sans compter le mauvais état des routes qui limite l’approvisionnement de la capitale en produits alimentaires venant de l’intérieur du pays. Les transporteurs en commun sont obligés de payer de fortes amendes auprès des agents de services commis à gérer la circulation routière.

Le commissaire général de la police, le commissaire divisionnaire principal Dieudonné Amuli, avait mis en garde des agents de la police de circulation routière le 22 mai 2019 contre les mauvaises pratiques des éléments de la police de circulation routière. Malgré les arrestations des agents de ce corps et leur renvoi de la police de circulation routière, ces signes paraissent comme une prime d'encouragement.

Il vous souviendra que le président de la République avait surpris un agent en pleine tracasserie sur le Boulevard Lumumba à Kinshasa. Pour cette raison, des conducteurs proposent la réduction des effectifs des éléments de la police de circulation routière pour les affecter dans les sous commissariats de la ville qui font face à un déficit des agents en cas de banditisme dans les quartiers de Kinshasa en proie à l’insécurité.

Dans un point d’intersection à Kinshasa, on compte plus d’une quinzaine d’agents rien que pour « tracasser ». Lors des embouteillages, ces agents ne sont pas capables de gérer la circulation et se font aider par des agents non qualifiés. Pendant ces embouteillages, ils en profitent pour interpeller les conducteurs en exigeant de fortes sommes d’argent.

Des abus sont rapportés tous les jours auprès des autorités de la police qui demeurent sans succès. Ils endommagent des véhicules des privés en toute impunité. Devant toutes les unités de la police au Stade Tata Raphaël de Kinshasa le 22 mai 2019, le commissaire général de la police nationale avait attribué la côte de 15 % à la police de circulation routière. Dissoudre la police de circulation routière et la réorganiser serait l’une des solutions. A entendre lex-commissaire général de la police, les policiers ou leurs proches qui ont des relations avec des officiers supérieurs ou généraux recommandent leurs membres de famille ou des amis pour qu’ils intègrent la police de circulation routière. Il est facile de deviner leurs motivations de se retrouver au sein de ce corps tant décrié par l’ensemble de la population congolaise.

Si dans la ville de Kinshasa, siège de toutes les institutions et autres services de l’Etat, les tracasseries de la part des éléments de la police de circulation routière ne sont plus que présentes sans réactions de la part des autorités concernées, imaginez ce que vivent les conducteurs en provinces.

Dans tous les points où il y a une forte présence des éléments de la police de circulation routière, deux ou trois agents gèrent la circulation et les autres se livrent dans les tracasseries.

Leur nombre important dans les points d’intersection leur permet de prendre en étau les conducteurs. Certains se placent devant le véhicule et d’autres à coté du véhicule pour empêcher le conducteur de fuir. Cette présence massive leur permet également de s’introduire par effraction dans les véhicules des particuliers en violation de la loi.


Sites des tracasseries tenus par des agents de la police de circulation routière dans la ville de Kinshasa 

1. Matadi - Kibala, 

2. UPN, 

3. Delvaux, 

4. DGC, 

5. Magasin, 

6. Bandal Moulaërt, 

7. Pont Cabu (Haut lieu de tracasseries), 

8. Ma campagne, 

9. Victoire, 

10. Ngaba, 

11. Wangata - 30 Juin, 

12. Sonas - Sabena, 

13. 30 Juin et avenue de l'École, 

14. Devant la BCDC (30 Juin), 

15. 1ère rue Limete, 

16. 7ème rue Limete, 

17. 14ème rue Limete,  

18. 16ème rue Limete, 

19. Sendwe - Université, 

20. Rwakadingi - Bokasa, 

21. Kabambare - Bokasa (Haut lieu de tracasseries), 

22. Funa - Bokasa, 

23. Bongolo, Sports - Kasa-Vubu (dans la journée, des policiers se mettent au milieu de la chaussée pour percevoir de l'argent auprès des transporteurs. Il suffit de se rendre sur le lieu pour le constater).

24. Passage à niveau sur Poids Lourds, 

25. Triomphal - Huileries, 

26. Itaga - Kasaï, 

27. Huileries - Colonel Ebeya, 

28. By Pass - Kiyimbi, 

29. Flambeau (INA) 

30. Pascal, 

31. Pompage, 

32. Commerce - Bokasa, 

33. Marché Selembao, 

34. Cité Verte, 

35. Super - Lemba, 

36. Sous-région, 

37. Tomba Matete, 

38. Entrée ISTA - Baramoto, 

39. Huileries - Tombalbay 

40. Croisement Mont des Arts et Huileries

41. Lemba Terminus 

42. Baramoto, 

43. Mandela 

44. Simba Zigida - Sendwe, 

45. Devant Kin Mart (Boulevard du 30 Juin) 

46. Bitabe (Boulevard Lumumba)

47. Pascal (Boulevard Lumumba)

48. Kingasani (Boulevard Lumumba)

49. Kianza à Ngaba (C'est ici où tous les policiers qui ont la sorcellerie consciente se rassemblent. C'est là où il y a les tracasseries cabalistiques "ajout d'un lecteur sur Facebook"),

50. Entrée Camp Kokolo (Depuis le départ des policiers remplacés par des militaires, il y a eu un changement)

51. 30 Juin - Batetela

52. Saut de mouton Assanef-Rtnc

53. Rond-point Huileries

54. Matadi Kibala

55. Route Mokali

56. Kinkole N'sele

57. Efobank N'sele

58. Terre jaune

59. Quartier 1 N'djili (route Cecomaf) 

60. Université - Kikwit

61. Dokolo - N'djili

62. Triomphal - 24 Novembre ( à certaines occasions)

63. Sous le pont Matete 


Après la réhabilitation ou la construction de certaines artères de la ville de Kinshasa, ces sites de tracasseries de la PCR et affiliés pourraient doubler ou tripler si les autorités ne prenaient pas de mesures contre ce phénomène qui semble arranger des agents censés nous sécuriser.

 








Dans l’est de la RDC, des factions belligérantes commettent des atrocités, notamment des viols collectifs, des exécutions sommaires et des enlèvements

Dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda, et les Wazalendo, une coalition flottante de groupes armés bénéficiant de l’appui de l’armée congolaise, ont infligé des viols collectifs à des femmes et fait subir à des civil·e·s des atteintes aux droits humains généralisées qui bafouent le droit international humanitaire et pourraient s’apparenter à des crimes de guerre, a déclaré Amnesty International dans un nouveau rapport.

Ce rapport, intitulé RDC. « Ils nous ont dit qu’on allait mourir » – Les exactions du M23 et des Wazalendo dans l’est de la RDC, montre que des combattants du M23 se sont livrés à des exécutions sommaires de civil·e·s congolais, ont attaqué des hôpitaux et enlevé des patient·e·s, et ont torturé et fait disparaître de force des membres de la société civile. Par ailleurs, il décrit dans le détail la militarisation croissante dans l’est de la RDC, le M23 ayant pris le contrôle de vastes zones de la région et les Wazalendo ayant reçu de grandes quantités de munitions et d’armes fournies par les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). 

« La brutalité des parties belligérantes ne connaît aucune limite. Ces atrocités visent à punir, intimider et humilier les civil·e·s, alors que chaque côté tente d’asseoir son contrôle, a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.

« Le Rwanda et la RDC ne peuvent continuer à fuir leurs responsabilités, ils doivent amener tous les auteurs présumés à répondre de leurs actes, ajouté Tigere Chagutah. Il est temps que le président de la RDC, Félix Tshisekedi, honore son engagement à l’égard de la justice et de l’obligation de rendre des comptes et fasse en sorte que les combattants wazalendo qui commettent des crimes soient traduits en justice et que les autres soient démobilisés et réintégrés dans la vie civile. En tant que partie au conflit, le Rwanda doit faire en sorte que tous les membres des Forces rwandaises de défense présents en RDC respectent le droit international humanitaire. »

Amnesty International s’est entretenue avec plus de 53 victimes et témoins, notamment des survivantes de viols collectifs, des victimes d’autres violences, des proches de personnes tuées ou placées en détention en toute illégalité ou victimes de disparitions forcées, des professionnel·le·s de la santé, des membres de la société civile, des défenseur·e·s des droits humains, des avocats, des humanitaires et des journalistes. L’organisation s’est également penchée sur les déclarations officielles du M23, sur des éléments audiovisuels et sur des informations diffusées par la presse locale et internationale ou par d’autres organisations de défense des droits fondamentaux.

Le 18 juillet, Amnesty International a demandé des informations aux FARDC au sujet du comportement de leurs soldats, ainsi qu’à des représentants du M23 à propos d’allégations précises d’atteintes aux droits humains. Au moment de la publication, l’organisation n’avait pas reçu de réponse des FARDC ni du M23.

« Si tu veux pas, on te tue »

Sur les 14 survivantes de violences sexuelles du Nord-Kivu et du Sud-Kivu avec lesquelles Amnesty International s’est entretenue, huit ont affirmé avoir été violées en réunion par des combattants du M23, cinq par des Wazalendo et une par des soldats des FARDC.

Toutes les victimes de viols collectifs commis par des combattants du M23 ont expliqué que les auteurs des agressions portaient des uniformes ressemblant à ceux du M23 et s’exprimaient en kinyarwanda, langue parlée par certains combattants du M23. Les viols collectifs perpétrés par des combattants du M23 se sont déroulés entre mars et mai 2025, période durant laquelle le M23 contrôlait Goma et Bukavu, dans l’est de la RDC. Cinq victimes ont déclaré avoir subi ces viols par des combattants du M23 sur des sites militaires du M23.

À Bukavu, cinq combattants du M23 ont infligé un viol collectif à Béatrice* dans un camp militaire du M23. « Quand je vois quelqu’un en tenue militaire, je suis traumatisée. Depuis ce jour-là, je ne sors plus. Quand je les vois, ça me fait mal au cœur. J’ai comme des palpitations », a-t-elle déclaré.

Dans les territoires de Rutshuru et de Masisi (province du Nord-Kivu), ainsi que dans le territoire de Kalehe (province du Sud-Kivu), des groupes de Wazalendo ont violé des femmes et des filles. Une femme a été soumise à un viol collectif fin mars 2025. Dans le territoire de Masisi, quatre autres femmes ont été violées par des combattants wazalendo, deux en janvier 2024 et deux en février et avril 2025. Par ailleurs, Amnesty International a recueilli des informations fiables selon lesquelles une jeune femme avait été violée en réunion par des combattants wazalendo à Rutshuru au mois de mars 2025.

Une autre femme était attachée entre deux arbres pendant que six Wazalendo la violaient. « Qu’ils soient punis pour qu’ils ne puissent pas faire la même chose à quelqu’un d’autre », a-t-elle déclaré.

Une autre encore a expliqué avoir été accusée de soutenir le M23 par ses violeurs, des hommes parlant kinyarwanda, vraisemblablement des combattants wazalendo du groupe armé Nyatura, essentiellement composé de Hutu. Ses agresseurs lui auraient dit : « Toutes les femmes qui viennent dans le champ, nous les violerons toujours. »

Une femme a indiqué qu’elle était enceinte lorsque deux soldats des FARDC l’avaient violée à Bukavu en février 2025, avant la chute de la ville, au moment où les FARDC fuyaient. Pendant le viol, sa fille de 14 ans, qui se trouvait dans une chambre, s’est mise à crier. Le soldat a dit : « Si elle ne retourne pas dans la chambre, je vais la tuer. »

Tigere Chagutah a déclaré : « Dans l’est de la RDC, les femmes ne sont en sécurité nulle part : elles sont violées chez elles, dans des champs ou dans les camps où elles cherchent refuge. Il faut que le monde dise “stop”. Toutes les parties belligérantes doivent accorder la priorité à la protection des civil·e·s, notamment des femmes et des filles, qui continuent de payer le plus lourd tribut à ce conflit. »

Atteintes aux droits humains commises par le M23

Des combattants du M23 se sont également livrés à des atteintes aux droits humains contre des membres de la société civile, des journalistes et des avocats. Amnesty International a pu s’entretenir avec 12 acteurs et actrices de la société civile, défenseur·e·s des droits humains et journalistes, qui ont témoigné des actes de torture, des disparitions forcées, des arrestations arbitraires et des menaces dont ils avaient fait l’objet de la part de M23.

Un acteur de la société civile arrêté en mars 2025 a déclaré qu’un combattant du M23 lui avait posé des questions précises au sujet des thèmes qu’il avait abordés par le passé. « C’était comme s’ils savaient tout de nous », a-t-il déclaré. Les combattants du M23 l’ont fouetté les deux nuits de sa détention. « Ils m’ont vraiment roué de coups. Ils avaient des fouets. Ils m’ont frappé aux fesses. Ils m’ont giflé sur les oreilles, ce qui m’a fait saigner du nez. »

En mai, Aloys Bigirumwami, un membre du mouvement de jeunes Lutte pour le changement (LUCHA), et cinq autres personnes ont été emmenés à bord d’un véhicule, et cet homme n’a pas été revu depuis.

Amnesty International dispose d’éléments montrant que le M23 s’est rendu coupable de cinq exécutions sommaires : celles de trois hommes à Goma et celles d’un père et son fils dans le Sud-Kivu. Tous ces hommes ont été abattus ou ont eu la gorge tranchée par des combattants du M23 entre février et mai 2025. Des combattants du M23 ont aussi attaqué des hôpitaux de Goma à six reprises pendant la même période ; ils ont enlevé ou arrêté des patient·e·s et des garde-malades, y compris des soldats des FARDC qui avaient été blessés ou avaient toujours besoin de soins, ou encore qui se cachaient dans l’hôpital.

Le 19 juillet 2025, des représentant·e·s de la RDC et du M23 ont signé à Doha, au Qatar, avec l’aide de cet État, une « déclaration de principes » dans laquelle les deux parties s’engageaient à négocier un accord de paix final devant se situer dans la droite ligne de l’accord de paix conclu à Washington entre la RDC et le Rwanda le 27 juin 2025.

« Alors que les efforts diplomatiques se poursuivent, Amnesty International appelle le Qatar à faire pression sur le M23 pour qu’il cesse de se livrer à des enlèvements et des disparitions forcées. En outre, les États-Unis doivent exhorter l’État congolais à mettre en application un mécanisme de contrôle permettant d’identifier tout combattant de groupe armé et tout membre des forces de sécurité susceptible d’être impliqué dans des violations des droits humains ou atteintes à ces droits », a déclaré Tigere Chagutah.

RD Congo : Mise en place du Groupe de Concertation Nexus au niveau central et validation des outils de gestion technique et administrative

Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a organisé, du 19 au 20 août 2025, un atelier technique de mise en place du Groupe de Concertation Nexus-Humanitaire, Développement et Paix (GCN-HDP) et de validation de ses outils de gestion. Cet atelier a été rendu possible grâce à l’appui technique et logistique du Bureau du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies en RDC (RCO/Nexus) et du Gouvernement Suédois.

Plus de 60 experts issus des institutions publiques gouvernementales, des Partenaires Techniques et Financiers, de la société civile, du secteur privé, du Forum des ONGI et du monde académique ont pris part aux travaux. L’objectif général de l’Activité consistait à définir l’organisation et le fonctionnement du Groupe de Concertation Nexus-HDP et à élaborer ses outils de gestion technique et administrative en impliquant suffisamment toutes les parties prenantes.  

Les participants ont validé, au plan technique, les éléments suivants l’organisation et le fonctionnement du Groupe de Concertation Nexus-HDP, les outils de gestion technique et administrative du GCN-HDP (TDR spécifiques, Programme d’activités et mécanisme de suivi et évaluation) ; et les structures membres du GCN-HDP et de son Secrétariat technique.

La tenue de cet atelier s'inscrit en perspective du Comité de pilotage des Groupes Thématiques Sectorielles élargi aux Partenaires Technique et Financiers (PTF), qui va être organisé par le ministère du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement au mois de septembre 2025.

À travers ces initiatives, la RDC réaffirme son engagement pour une gouvernance transparente, participative et efficace.

CMOC enregistre un bénéfice net record de 1,21 milliard de dollars au premier semestre 2025 porté par la performance du cuivre

CMOC a publié ses résultats pour le premier semestre 2025, affichant un chiffre d’affaires de 13,21 milliards dollars américains et un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 1,21 milliard USD, en hausse de 60,07 % sur un an, atteignant ainsi le niveau le plus élevé de son histoire pour un premier semestre. Le flux de trésorerie opérationnel a atteint 1,67 milliard de dollars américains, tandis que le ratio d’endettement a reculé à 50,15 %, reflétant une génération de trésorerie plus solide et un bilan renforcé.

Une performance opérationnelle tirée par le cuivre

Les revenus issus des activités minières ont progressé à 5,49 milliards de dollars américains, soit 42 % du chiffre d’affaires total, établissant un nouveau record. Le cuivre est demeuré le principal moteur de croissance, porté par les performances de premier plan des opérations TFM et KFM en République démocratique du Congo. La production de cuivre a atteint 353.570 tonnes, tandis que les revenus du cuivre se sont élevés à 3,59 milliards dollars américains, représentant 65 % des revenus miniers et établissant également un sommet historique.

Le cobalt a également affiché de solides résultats, avec une production de 61.073 tonnes. Les autres produits ont affiché des performances supérieures aux prévisions  de Molybdène : 6.989 tonnes, Tungstène : 3 948 tonnes, Niobium : 5.231 tonnes (niveau le plus élevé depuis plusieurs années), Engrais phosphatés : 582.621 tonnes.

IXM, la filiale de trading du Groupe, a poursuivi l’optimisation de son portefeuille en termes de volume et de qualité, atteignant une efficacité opérationnelle sans précédent.

Maîtrise des coûts et efficacité opérationnelle

Les coûts opérationnels ont reculé de 10,96 % sur un an, reflétant la priorité constante de CMOC en matière d’efficacité et d’optimisation. En Afrique, les améliorations de procédés et l’intégration d’innovations digitales ont permis de renforcer la productivité. En Chine, l’optimisation des réactifs a contribué à améliorer les taux de récupération du molybdène et du tungstène, tout en réduisant les coûts. Au Brésil, la diminution des dépenses liées aux achats et à la logistique a soutenu la performance, tandis que les usines BVFR et BV ont atteint des taux de récupération à des niveaux historiques.

Développement stratégique et croissance durable

CMOC a renforcé ses fondations organisationnelles en développant une équipe de direction internationale et professionnelle, tout en consolidant sa gouvernance et sa maîtrise de coûts. La société a poursuivi sa stratégie de croissance avec l’acquisition d’Odin Mining (projet aurifère Cangrejos) en Équateur — l’un des plus grands gisements d’or non exploités au monde — dont la mise en production est désormais accélérée en vue d’une entrée en service avant 2029.

En République Démocratique du Congo, CMOC poursuit ses projets d’expansion avec l’objectif de porter sa capacité annuelle de production de cuivre entre 800.000 et 1.000.000 tonnes. Le projet hydroélectrique Heshima (200 MW) progresse également, assurant un approvisionnement électrique fiable et durable pour soutenir la croissance de la région.

CMOC a su maintenir sa notation « AA » auprès de MSCI ESG Ratings, tout en améliorant sa position du top 13 % au top 11 % mondial du secteur des métaux non ferreux. Ces distinctions confirment l’engagement constant de l’entreprise en faveur du développement durable, de pratiques responsables et de la création de valeur à long terme pour l’ensemble de ses parties prenantes.

À propos de CMOC Group Limited

Fondée en 1969, CMOC Group Limited est un acteur mondial majeur de l’industrie minière et métallurgique. L’entreprise a été introduite à la Bourse de Hong Kong en 2007 puis à la Bourse de Shanghai en 2012. Présente en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud et en Europe, CMOC compte parmi les plus grands producteurs mondiaux de cuivre, de cobalt, de molybdène, de tungstène et de niobium. Elle est également l’un des principaux producteurs d’engrais phosphatés au Brésil et détient le plus grand gisement primaire d’or en Équateur.

En 2024, CMOC a réalisé un chiffre d’affaires de 29,85 milliards dollars américains et s’est classée au 19ème rang des 50 premières sociétés minières mondiales par capitalisation boursière. L’entreprise s’engage à respecter les plus hauts standards en matière environnementale, sociale et de gouvernance (ESG). Elle est notée AA par MSCI ESG Ratings et figure depuis 2024 dans l’indice FTSE Russell de responsabilité sociale.

CMOC continue d’investir dans des pratiques durables et dans le développement des communautés locales, avec plus de 40 millions de dollars américains consacrés à des initiatives sociales et communautaires dans le monde en 2024. En s’appuyant sur l’innovation, une gouvernance solide et l’expansion de son empreinte internationale, CMOC entend renforcer son leadership et consolider sa position d’entreprise minière de classe mondiale.

vendredi 15 août 2025

Une coopérative congolaise désapprouve des sanctions du Trésor américain à son encontre

La Coopérative des Artisans Miniers du Congo/Entité de traitement (CDMC SARL) a été sanctionné le 12 août 2025 par le Département du Trésor américain. La CDMC SARL a pris connaissance de cette annonce concernant les sanctions qui lui sont imposées. « Nous rejetons catégoriquement ces allégations liant notre entreprise à toute forme d'activités de quelque groupe armé que ce soit ou de contrebande de minerais au Nord-Kivu ».

La CDMC est le titulaire légal et enregistré de la concession minière qui comprend l'ensemble de la zone de Rubaya. À ce titre, « nous ne sommes pas les auteurs, mais plutôt les principales victimes du conflit armé et des pillages qui ont déstabilisé cette région. La présence et la taxation de l'activité minière par des groupes armés tels que le Pareco-FF et, plus récemment, les rebelles du M23, ont empêché la CDMC d'exercer un contrôle légal sur sa concession. Notre seul intérêt demeure le rétablissement de la paix et de l'autorité légale afin que les mines puissent être industrialisées au profit des communautés locales et des marchés mondiaux ».

La CDMC a toujours opéré en totale conformité avec le Guide de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur le devoir de diligence pour des chaînes d'approvisionnement responsables en minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque. En tant que membre audité de l'Initiative internationale des chaînes d'approvisionnement en étain (iTSCi), elle a toujours respecté toutes les exigences de conformité pour le commerce des minerais 3T.

Conformément à ces protocoles :  CDMC a suspendu tous ses achats en minerais des 3T dans le Masisi, en ce compris Rubaya, le 3 mars 2023 ; des achats certifiés limités ont repris le 28 juillet 2023, sur la base de la certification iTSCi et d'inspections directes sur site ; tous les achats ont de nouveau été totalement suspendus le 7 décembre 2023 en raison de nouveaux risques de sécurité et d'éventuels indicateurs de non-conformité.

Tout au long de cette période, CDMC a mené des vérifications préalables rigoureuses et n'a, à aucun moment, sciemment ou inconsciemment, aidé Pareco-FF ou tout autre groupe armé. Ses décisions d'achat ont toujours été guidées par une certification vérifiée et des inspections sur site, dans l'objectif primordial de garantir une chaîne d'approvisionnement en minerais exempte de tout conflit, rappelle son communiqué.

Ces dernières années, CDMC a fait l'objet de ce que « nous considérons comme une tentative coordonnée visant à saper sa propriété légale du Permis d’Exploitation (PE) 76, l'une des concessions de tantale les plus riches au monde. Certains acteurs au sein de l'Administration congolaise, soutenus par des canaux diplomatiques et financiers opaques, ont tenté de requalifier notre concession légalement détenue en concession étatique afin de réorienter les flux d'investissements étrangers. Ces tentatives constituent non seulement une violation du droit minier congolais, mais marginalisent également les parties prenantes congolaises légitimes au profit de structures de gouvernance et d'intermédiaires alternatifs ».

CDMC a contesté ces actions aussi bien publiquement que devant les tribunaux. Au demeurant, « nous continuerons à défendre vigoureusement nos droits par tous les moyens juridiques et diplomatiques disponibles. CDMC reste pleinement attachée à la transparence, à la coopération et à une conduite conforme à la loi. Nous saluons l’engagement du Gouvernement américain, des partenaires internationaux et des auditeurs indépendants pour résoudre ce problème et rétablir la confiance dans la chaîne d’approvisionnement légale congolaise ».

Contributions des donateurs : un soutien vital et structurant pour les communautés bénéficiaires du Tanganyika

En 2024, la province du Tanganyika a été durement touchée par une série d’inondations qui ont affecté 137 villages, aggravé les tensions intercommunautaires persistantes et rendu l’accès humanitaire encore plus difficile, paralysant ainsi les activités économiques locales et entravant la relance post-crise.

Dans le même temps, l’analyse du Cadre intégré de classification de l’insécurité alimentaire (IPC) du premier semestre 2024 a révélé qu’environ 1,4 million de personnes vivaient en insécurité alimentaire aiguë (phase 3+), faisant du Tanganyika l’une des provinces les plus touchées de la RDC.

Face à cette situation, le Programme alimentaire mondial (PAM) a renforcé sa présence dans la province, malgré un déficit national de financement estimé à 433 millions de dollars américains, alors même que des ressources sont désespérément nécessaires pour fournir une assistance alimentaire et nutritionnelle aux personnes les plus vulnérables.

Une réponse intégrée alliant urgence humanitaire, nutrition, éducation et relèvement communautaire

Plusieurs donateurs, dont le Royaume-Uni (FCDO), les États-Unis (BHA/USAID), l’Union européenne (ECHO), la Suède, la Norvège et l’Allemagne, ont répondu à l’appel du PAM entre janvier et décembre 2024 en fournissant des ressources financières et logistiques importantes. Ces contributions ont permis de mobiliser plus de 10,1 millions de dollars, ce qui correspond plus ou moins à 344.827.586 francs congolais.

Grâce à ce soutien, le PAM a pu maintenir ses activités dans cinq territoires prioritaires : Kalemie, Nyunzu, Kabalo et Kongolo, dans la province du Tanganyika, ainsi que Pweto, dans le Haut-Katanga. Malgré les routes impraticables et l’insécurité résiduelle, des distributions de vivres et d’argent liquide ont été effectuées au profit des ménages les plus touchés par la crise.

L’assistance alimentaire a ciblé les familles déplacées et vulnérables. Dans les zones où les marchés sont fonctionnels, des transferts monétaires ont été mis en œuvre, permettant, de janvier à mai 2025, à plus de 145.000 personnes d’acheter directement les produits alimentaires de leur choix, tout en stimulant l’économie locale.

Chaque ménage reçoit un montant proportionnel à sa taille, soit 42.000 francs congolais pour un ménage d’une personne. Dans les zones plus isolées, où l’accès aux marchés est limité, la distribution directe de vivres a permis de répondre efficacement, entre janvier et mai 2025, aux besoins alimentaires de près de 265.000 personnes, avec des rations composées de farine de maïs, de haricots, de sel et d’huile végétale.

La réponse du PAM ne se limite pas à l’urgence

Dans le domaine de la nutrition, des compléments nutritionnels sont distribués aux enfants de moins de deux ans, ainsi qu’aux femmes enceintes et allaitantes, pour prévenir et traiter la malnutrition aiguë modérée.

Par ailleurs, dans 90 écoles primaires, des repas chauds ont été servis quotidiennement aux élèves grâce au programme d’alimentation scolaire, ce qui a favorisé la rétention scolaire, notamment chez les filles, amélioré la concentration, réduit l’absentéisme et encouragé de meilleurs résultats scolaires.

Le programme de renforcement de la résilience des petits producteurs agricoles a également été consolidé à travers des projets de soutien aux moyens d’existence, incluant des activités agricoles de relance économique locale et un appui aux familles rurales.

Moins de faim, plus d’espoir : des résultats qui parlent

De janvier à mai 2025, les interventions du PAM, notamment en transferts monétaires pour l’alimentation et en nutrition, ont permis d’atteindre plus de 400. 000 personnes réparties dans plus de 250 villages. En mars 2025, les résultats du suivi post-assistance ont révélé une nette amélioration de la situation nutritionnelle des ménages dans les zones ciblées.

La proportion de ménages présentant une consommation alimentaire jugée « pauvre » a chuté de 34,8  % à 3,5  %, soit une baisse de 31,3 points de pourcentage. Cette évolution reflète une amélioration significative de la qualité et de la fréquence de la consommation alimentaire, en lien avec les interventions en vivres et en espèces mises en œuvre dans les communautés ciblées.

Dans le même temps, la part des ménages atteignant un niveau de consommation alimentaire « acceptable » est passée de 19,5  % à 38,9  %. Cette progression marque une avancée importante vers l’atteinte des cibles nutritionnelles fixées pour cet indicateur, bien qu’elle ne mesure pas directement la diversité alimentaire, laquelle fait l’objet d’un indicateur spécifique.

Cette évolution témoigne de l’efficacité des mesures prises et de l’impact tangible de l’assistance alimentaire sur les conditions de vie des bénéficiaires. Elle confirme également que, malgré les contraintes opérationnelles, l’appui fourni par les donateurs et les partenaires de coopération a permis de renforcer la sécurité alimentaire des populations les plus vulnérables.

Derrière les chiffres, des vies transformées

Dans le territoire de Kongolo, des distributions en espèces ont été réalisées pour soutenir les familles vulnérables. Safi Ilunga, mère de famille, témoigne : « Après avoir tout perdu dans un incendie, je reçois chaque mois une aide en espèces de 252. 000 FC offerte par le PAM pendant six mois. Cette aide me permet de soigner mes enfants, de leur offrir des repas quotidiens et de les scolariser. Elle m’a aussi donné la chance de lancer un petit commerce de savon et d’huile de palme. Je suis profondément reconnaissante envers le PAM et ses donateurs pour ce soutien qui fait une vraie différence dans notre vie, ici, dans notre communauté ».

Ce témoignage illustre l’impact direct et humain de l’aide apportée. Cependant, les contraintes demeurent nombreuses. Le manque ponctuel de liquidités en francs congolais peut parfois retarder les transferts monétaires, en particulier lors des périodes de forte demande. Toutefois, ces retards n’entraînent pas la rupture de l’assistance : les bénéficiaires reçoivent leur ration, même si le calendrier de distribution est réajusté. Par ailleurs, les conditions routières dégradées en saison des pluies compliquent l’acheminement des vivres, tandis que l’insécurité persistante, les risques de fraude et les contraintes logistiques continuent de poser des défis importants sur le terrain.

Malgré cela, les contributions combinées des donateurs ont permis d’éviter une détérioration de la situation humanitaire. Le parcours de Musigwa Moket Petro est un autre témoignage poignant de résilience. À 52 ans, ce père de famille, abandonné par son épouse en 2022 à cause de son handicap, a dû tout reconstruire.

« J’étais couturier, mais j’ai décidé de revenir dans mon village natal, à Manyanga, entre le Maniema et le Tanganyika, pour me consacrer à l’agriculture. Aujourd’hui, je cultive un hectare de maïs associé à l’arachide et un demi-hectare de manioc. L’aide alimentaire du PAM m’a redonné espoir. Grâce à elle, je peux envisager un avenir plus stable pour mes enfants, relancer mon activité et, un jour, acheter un moulin à manioc et à maïs à Kalemie ».

Renforcer aujourd’hui pour mieux résister demain

Alors que les projections pour 2025 annoncent une crise prolongée, il est crucial de consolider, voire d’intensifier, les efforts engagés jusqu’à présent. L’impact positif des interventions humanitaires dans le Tanganyika est indéniable, comme en témoignent l’amélioration de la consommation alimentaire des ménages, la relance des moyens d’existence et les récits de résilience individuelle.

Pour inscrire ces résultats dans la durée, une approche intégrée et coordonnée est indispensable. Cela implique de renforcer la synergie entre les acteurs locaux et les partenaires humanitaires, de sécuriser les corridors d’intervention et de basculer progressivement d’une aide d’urgence vers des actions structurelles de résilience.

Ce sont ces leviers qui permettront de réduire la dépendance à l’aide extérieure et de guider le Tanganyika vers une autonomie durable, au bénéfice des communautés les plus vulnérables.

Les résultats obtenus dans la province du Tanganyika témoignent de l’impact concret des contributions des donateurs sur la vie des communautés vulnérables. Grâce à leur soutien, des milliers de familles ont retrouvé un accès à la nourriture, à la santé et à l’éducation, malgré un contexte difficile. Mais la crise demeure. Pour préserver ces acquis et bâtir une autonomie durable, il est essentiel de maintenir et de renforcer les efforts engagés. Une réponse intégrée, alliant urgence et développement, reste la clé pour permettre aux populations du Tanganyika de surmonter les crises d’aujourd’hui et de construire leur résilience pour demain.