Les représentants des faîtières de la Société Civile du Sud-Kivu réunies au sein du Cadre de Concertation de la Société civile du Sud-Kivu démontrent à la face du monde, la complicité de coulage des ressources naturelles et l'irrégularité de la procédure controversée initiée par la Direction Générale de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) selon l'ordre de mission du 7 janvier 2025, ordonnant Bruno Matata Ngirabose, Directeur chef de Site du Jardin Zoologique de Kinshasa de récupérer 12 chimpanzés au Centre de Réhabilitation des Primates de Lwiro (CRPL).
Cette récupération, dont la destination reste douteuse et pour des raisons non précises, pousse le cadre de concertation de la société civile du Sud-Kivu, à qualifier la démarche, tendancieuse de vente de ces chimpanzés sous état de réhabilitation dans le Sanctuaire à Lwiro. Les faîtières de la Société civile du Sud-Kivu dans sa diversité réunie au sein du Cadre de Concertation, informe l'opinion tant nationale qu'internationale, que la décision prise par l'ICCN salit l'image de la RDC sur l'implication des certaines autorités dans l'exploitation des ressources naturelles pour des fins individualistes au nom des institutions qu'elles pilotent dans le pays.
Les faîtières de la Société civile du Sud-Kivu dans sa diversité réitère son engagement de continuer à lutter contre l'exploitation des ressources naturelles durant ce moment, où la population reste encore dans les frissons des problèmes d'exploitation minière par les Chinois en complicité des certaines personnalités. Et aujourd'hui c'est le transfert de 12 chimpanzés soupçonnés d'une probable vente de ces espèces totalement protégées à des firmes étrangères.
Comme chacun de nous en est aujourd'hui conscient, des enjeux liés à la problématique de lutte contre l'Ecocide dont la RDC tend à rejoindre la proposition formelle par les États insulaires de Vanuatu, Fidji, Samoa d'inscrire l'écocide comme un crime international dans le Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale (CPI). Cette initiative audacieuse de la RDC a suscité un écho mondial au plus haut niveau. Or, force est de constater qu'à l'heure actuelle, l'ICCN qui devrait encadrer cette question des lois nationales et des conventions internationales, semble être dicté par des fins individualisées.
"Nous sommes ainsi témoins, de manière croissante, d'actions illégales de commerce et des trafics des espèces en RDC, suite au manque de volonté de l'ICCN comme Institution technique d'aider à l'abrogation intégrale de l'Arrêté interministériel du 24 juillet 2020 portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l'initiative du ministère de l'Environnement et Développement Durable, en matière de faune et de flore, publié dans le journal officiel depuis 2020 entre les ministères en charge de l'Environnement et
Développement durable et des Finances".
Les faîtières de la Société civile du Sud-Kivu dans sa diversité, sont étonnées de constater que l'ICCN, en tant que co-gestionnaire du Centre de Réhabilitation des Primates de Lwiro (CRPL), reconnait que ce centre de Lwiro est un membre de la Pan African Sanctuary Alliance (PASA), qui est une organisation reconnue à l'échelle internationale pour son expertise en matière de primates et dispose d'un système d'accréditation très respecté. L'accréditation de la PASA comprend l'exigence selon laquelle « les sanctuaires membres n'ont pas le droit de vendre, d'échanger, de prêter ou de faire le trafic d'animaux sauvages qui ont été placés dans les sanctuaires membres de la PASA, sauf dans les situations jugées comme étant dans le meilleur intérêt de ces animaux ».
Chose qui ne se justifie pas dans le fameux ordre de mission signé par la Direction générale de l'ICCN. L'ordre de mission faisant l'objet de la prise de 12 chimpanzés, ne donne pas des garanties qui rassurent ni la société civile, ni les experts en la matière, ni de la nouvelle zone d'affectation de ces primates en pleine réhabilitation et qui devraient être remise dans la nature, soit dans le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) ou dans ses environs selon les résultats des études telles que édictées par l'Union Mondiale de la Conservation de la Nature (UICN), ce qui renforce les soupçons d'une probable vente de ces chimpanzés à des firmes internationales.
La PASA bénéficie d'une subvention fédérale accordée par le Bureau international des stupéfiants et de l'application des lois du Département d'État Américain pour lutter contre le trafic d'espèces sauvages et pour sauver et réhabiliter les chimpanzés confisqués. Lwiro est un sous-bénéficiaire de la PASA dans le cadre de cette subvention. La RDC a terni sa réputation internationale en matière de conservation à cause des comportements des précédentes coordinations de la CITES en étant impliqué dans la délivrance de faux permis qui ont facilité le trafic des espèces. Une action unilatérale comme celle-ci, sans consultation des principaux partenaires gouvernementaux et de la société civile, sabotera les efforts continus en matière de conservation des espèces rares en voie de disparition selon la liste rouge de l'UICN et l'annexe 1 de la CITES avec conséquence de noircir l'image de la RDC dans les engagements internationaux en matière de conservation des espèces rares.
Les faîtières de la Société civile du Sud-Kivu condamnent avec la dernière énergie la gouvernance laxiste et cavalière du secteur, exacerbée par la corruption et le positionnement des certains individus qui agissent au nom de l’État et la centralisation des décisions à Kinshasa sans consulter les parties prenantes dans les efforts de conservation et d'exploitation des ressources naturelles dans la Province du Sud-Kivu.
Recommandations
Les faîtières de la Société civile du Sud-Kivu encouragent la volonté de lutter contre les prédateurs de la nature sous toutes leurs formes, conformément à la vision du chef de l’État prônant la RDC Pays Solution et non pays de destruction dans la gestion des ressources naturelles au Sud-Kivu. Elles demandent l'abrogation intégrale de l'Arrêté interministériel du 24 juillet 2020 portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l'initiative du ministère de l'Environnement et Développement Durable, en matière de faune et de flore publié au Journal officiel depuis 2020 entre les ministères de l'Environnement et Développement durable et des Finances qui aujourd'hui renforce la criminalité faunique et floristique sur l'ensemble du territoire national.
Les faîtières de la Société civile du Sud-Kivu demandent aussi toute cessation immédiate de cette affaire de récupérer et transfert des animaux sauvages à Kinshasa, durant ce moment où la population de la province du Sud-Kivu, se sent encore frustré suite à la problématique d'exploitation minière par les Chinois, alors que le transfert douté des 12 chimpanzés risquent de faire déborder la vase en ce moment fort où le président de la République prône, la bonne gouvernance et l'unité nationale.
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