La représente du secrétaire général des Nations unies en Rdc, Bintou Keita, s’est adressée le 30 septembre 2024 devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies. Elle a présenté le rapport du Secrétaire général sur la situation en République Démocratique du Congo. Elle a salué par ailleurs la présence du Représentant permanent de la RDC à New York, Zénon Mukongo, et du Représentant permanent de la République du Rwanda, Ernest Rwamucyo. Tout en saluant également la présence de l’Angola dans cette réunion.
Ce briefing prend place dans un contexte qui mérite d’être salué. Depuis le 30 juillet 2024, et l’annonce d’un cessez-le-feu entre les parties par les ministres des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo et du Rwanda lors d’une rencontre facilitée par l’Angola, s’observe une réduction considérable des combats entre belligérants.
La paix n’est pas encore gagnée, mais il existe aujourd’hui un cadre actif de dialogue entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, une médiation investie et proactive qui ne ménage aucun effort pour résoudre ce conflit, un instrument opérationnel en appui à cette médiation, une perspective réelle de paix peut donc être envisagée. « Je tiens à saluer ici la détermination sans faille du Président João Lourenço de la République d’Angola et de ses équipes à faire aboutir ce processus, et lui renouvelle le soutien total des Nations Unies, y compris de la MONUSCO ».
Les risques et opportunités évoqués précédemment appellent à une mobilisation nationale, régionale et internationale en soutien aux populations congolaises. En premier lieu, il importe de soutenir les efforts de paix partout où sévissent les conflits.
La médiation engagée par l’Angola reste la meilleure opportunité de réduire les tensions entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo. Mais la paix ne se construira pas seulement à Luanda, elle demande aussi d’investir dans les provinces, les territoires, les chefferies et les villages. Au Sud-Kivu, suite au départ de la Monusco, les Nations Unies soutiennent la mise en place de mécanismes de protection non armée des civils.
Des outils pérennes de prévention, gestion et résolution des conflits resteront également nécessaires. En ce sens, la Monusco est pleinement engagée auprès des autorités congolaises pour soutenir l’établissement d’un mécanisme de dialogue permanent en Ituri. Elle travaille également conjointement avec les organisations non-gouvernementales nationales et internationales et les institutions religieuses à consolider les gains obtenus après de nombreuses années d’investissement auprès des communautés, des femmes, des jeunes et des institutions locales.
Militairement également, la Monusco continue de protéger les civils. En Ituri, les Casques bleus sont plus agiles et plus robustes dans leurs interventions. Grâce à la création d’un Centre de Coordination et d’Opérations Conjointes avec les FARDC à Bunia, le temps de réaction à une alerte est passé dans la plupart des cas à moins de 15 minutes. Il y a 10 jours, les FARDC et la Monusco se sont déployés à Bule, afin de mettre fin à une attaque en cours par le groupe armé Codeco, incitant le président de la société civile de la chefferie de Bahema Badjere à déclarer que « n’eut été l’intervention de la Monusco, nous aurions enregistré plus de 100 morts ».
Au Nord-Kivu, la Monusco continue de participer au maintien d’une zone de défense autour de Goma et de Sake. Elle fournit des garanties de protection aux populations civiles en maintenant ses bases de Kitchanga, Kiwanja et Kanyabayonga dans des zones sous contrôle du M23.
Enfin, il est fondamental de réduire la menace des groupes armes à travers la redynamisation du programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P/DDRCS) et en opérationnalisant sa stratégie nationale et ses plans opérationnels provinciaux. Sur ce dossier également, les agences des Nations Unies et la Monusco sont engagée pour soutenir le gouvernement.
« Le 30 juin 2024 nous avons mis fin à nos activités au Sud-Kivu. A la demande des autorités, nous sommes maintenant engagés dans un processus d’évaluation afin d’assurer une consolidation de ce départ et de bien planifier la suite de notre retrait ». L’Equipe intégrée de transition estime à 57 millions de dollars américains l’engagement financier nécessaire pour que l’Etat ait les moyens de prendre la relève de la Mission au Sud-Kivu. Démontrant son volontarisme, le gouvernement s’y est déjà engagé à hauteur de 30 millions de dollars américains. Les autorités provinciales du Sud-Kivu sont également pleinement engagées dans la consolidation de la transition.
La Monusco et le Gouvernement sont à l’œuvre pour définir les modalités de mise en œuvre des prochaines étapes du désengagement de la Mission. Ce travail, qui s’intensifiera dans les prochaines semaines, visera à assurer que les principales leçons apprises du désengagement du Sud-Kivu et les défis spécifiques dans les localités ou la Monusco est encore présente soient prises en compte.
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