Les plus hauts responsables de l'aide humanitaire au niveau mondial ont
déclenché une intensification immédiate des opérations humanitaires dans l'est
de la République démocratique du Congo (RDC), après des mois de violences
incessantes et de besoins humanitaires croissants. Cette augmentation des
opérations devra mettre l'accent sur la pénurie de nourriture, la protection
des personnes vulnérables et la propagation de maladies dans les provinces de
l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
La semaine dernière lors du dernier épisode de violence, près de cinquante
personnes, dont de nombreuses femmes et enfants, ont été massacrés dans le site
de personnes déplacées de Lala, en Ituri. Des milliers d'autres ont depuis fui
le site.
"La brutalité exercée par les groupes armés envers les communautés
locales et l'ampleur des besoins humanitaires de la population sont sans
précédent", a déclaré Bruno Lemarquis, Coordonnateur humanitaire en RDC.
"La souffrance est immense. Des millions de personnes ont désespérément
besoin d'une aide humanitaire. Nous sommes pleinement engagés dans l'intensification
de notre réponse".
Les protocoles d’urgence appellent toutes les agences humanitaires des
Nations Unies et les partenaires ONG internationales actives en RDC à déployer
les capacités et les ressources supplémentaires nécessaires pour accroître l’ampleur
des opérations d’aide dans la région, en appui aux efforts du Gouvernement de
la République démocratique du Congo et en étroite collaboration avec les
partenaires et les organisations locales. Les Nations Unies appellent également
tous les acteurs armés opérant dans ces provinces, à cesser les attaques contre
les civils et les infrastructures civiles. L’ONU appelle également le
Gouvernement congolais, qui a la responsabilité première de protéger les
civils, à accroître ses efforts pour assurer la protection des civils.
La faim et la malnutrition augmentent dans l'est du pays en raison d'une
combinaison mortelle de violence, de catastrophes naturelles, de pauvreté
généralisée et de manque de services de base. De nombreuses communautés rurales
n'ont d'autre choix que d'abandonner leurs champs par crainte des attaques. En
Ituri, la production alimentaire a chuté de 25% au cours de la seule année
dernière. Les épidémies d'Ebola, de rougeole, de choléra et d'autres maladies
ont également contribué à la crise humanitaire dans la région.
Depuis mars 2022, 2,8 millions de personnes ont été contraintes de fuir
leurs foyers dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri. La RDC
compte désormais 6,3 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays,
soit le nombre le plus élevé de tous les pays africains.
La violence basée sur le genre est endémique : plus de 31 000 cas ont été
enregistrés au cours du seul premier trimestre de l'année 2023. Le nombre réel
est probablement beaucoup plus élevé, car les violences sexuelles ne sont
souvent pas signalées.
Les violations graves à l'encontre des enfants sont également en augmentation,
particulièrement le recrutement d'enfants, les enlèvements et les violences
sexuelles. Malgré l'ampleur des besoins, le financement de la réponse
humanitaire reste faible. Les agences humanitaires ont besoin de 2,25 milliards
de dollars pour venir en aide à dix millions de personnes cette année. Au 19
juin, le plan de réponse humanitaire n'était financé qu'à hauteur de 28 %.
"Nous appelons les donateurs à nous soutenir davantage, bien que
l'aide humanitaire ne soit pas une solution à long terme", a déclaré Bruno
Lemarquis. "Parallèlement à l'aide humanitaire, nous avons également
besoin de beaucoup plus d'efforts et d'investissements dans les programmes de
relèvement précoce et de développement d'urgence afin d'aider les communautés à
se remettre sur pied. Mais avant tout, il faut que la violence cesse".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire