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mercredi 21 octobre 2020

La VSV pour la révocation du Premier ministre pour son absence à la prestation de serment des juges de la Cour constitutionnelle

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) salue la prestation de serment de trois nouveaux membres de la Cour Constitutionnelle devant le Chef de l’Etat congolais. Elle demande par ailleurs au chef de l’Etat de révoquer le Premier ministre trop attaché aux mots d’ordre de sa famille politique (FCC) alors qu’il est appelé à collaborer étroitement avec le Président de la République.

« Cette prestation de serment permet à la Cour Constitutionnelle de disposer désormais du quorum nécessaire pour siéger valablement afin de remplir correctement sa mission », ajoute ce communiqué.

Cependant, malgré les controverses suscitées et entretenues par la plateforme politique Front Commun pour le Congo (FCC) de l’ancien Président Joseph KABILA autour des ordonnances nommant les trois nouveaux juges de la Cour Constitutionnelle, la VSV pense « qu’au nom de l’intérêt supérieur du pays, de la paix et de la cohésion nationale, rien ne pouvait justifier l’absence très remarquable des présidents de deux chambres du ainsi que du Premier ministre à cette cérémonie.

« Leur absence prouve à suffisance la crise permanente et ouverte entre les alliés au pouvoir qui ne jurent que par leurs propres intérêts en lieu et place de privilégier ceux de la population congolaise.

La VSV saisit cette occasion pour dénoncer avec la dernière énergie, « la poursuite de la prise en otage du pays par le FCC qui tient coûte que coûte à imposer dans tous les secteurs de la vie nationale, sa volonté politique sans tenir compte des aspirations profondes de la population congolaise ».

Ainsi, la VSV demande au chef de l’Etat de tirer toutes les conséquences de la crise politique susceptible de mettre en péril toute la République Démocratique du Congo et d’occasionner les violations massives des droits humains.  La VSV demande au Président de la République de « faire preuve de courage en mettant fin à la vraie fausse coalition politique FCC-CACH pour sauver le pays et de dissoudre l’Assemblée nationale qui est à la base de plusieurs crises politiques.

mercredi 14 octobre 2020

Le double enjeu de Minembwe

(Une chronique du Professeur Adolphe Voto)

L’installation de la commune rurale de Minembwe dans lag province du Sud-Kivu a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Chacun y est allé selon sa passion, selon ses intérêts. Des déclarations des acteurs sociaux et politiques ont fait couler de l’eau sur le pont au point qu’il y a lieu de se demander pourquoi ce projet de Minembwe suscite tant d'agitation.

Réagissant à tous ces discours, Me Azarias Ruberwa, même s’il soutient qu’il n’est pour rien dans l’installation contestée du bourgmestre,  répond dans un audio adressé au député provincial du Sud Kivu, le docteur Bulakari: ‘’Les Banyamulenge n’ont pas affiché un triomphalisme. Ils sont simplement courageux, vaillant et avec Dieu, avec la raison, avec la cause sublime, ils avancent avec l’histoire. Minembwe est devenu célèbre et il y a là une communauté qui est en train de subir un génocide et cela attire la communauté internationale. Et personne au monde ne peut et ne va empêcher la progression normale de Minembwe. On dit que Minembwe a englouti Baraka, Uvira , Sange,etc. Mais Minembwe avance, avec la prophétie, avec les prières, Minembwe avance. ‘’Cette déclaration de Me Ruberwa traduit en effet tout l’esprit qui motive le projet de Minembwe. 

L’installation du bourgmestre de la commune de Minembwe qui marque concrètement l’effectivité de cette commune rurale comporte deux enjeux majeurs : cet acte venait octroyer deux éléments essentiels au projet de la création d’un nouvel Etat dans les Grands Lacs et partant donner un fondement juridique à ce processus qui relevait jusque-là de la fiction. Il s’agit de la reconnaissance d’un territoire des  Banyamulenge et de la reconnaissance d’un pouvoir politique organisé sur les Banyamulenge qui se revendiquent cette commune. C’est en cela que Minembwe avance.

 

L’existence d’un Etat se définit par des éléments constitutifs qui sont au nombre de trois : une population, un territoire et un pouvoir politique organisé. A ces trois éléments fondamentaux, il faut en ajouter un quatrième: la reconnaissance internationale.

1. UNE POPULATION

La notion de la population ici rime avec celle d’une nation. Aussi cette population doit avoir quelque chose en commun dont elle se reconnait. Le projet de la création d’un Tutsiland dans les Grands Lacs qui n’est plus un secret rempli valablement cette condition. Les Banyamulenge, hier Banyarwanda,  constituent  une communauté identifiable et se considèrent comme des Congolais entièrement à part et non des congolais à part entière. Aussi se revendiquent-ils d’une minorité au sein de la population congolaise, alors que toutes les ethnies et tribus congolaises sont minoritaires. Cette façon de s'identifier inspirée de la situation des Tutsis minoritaires au Rwanda face aux Hutus majoritaires, ne tient pas debout au Congo constitué des plusieurs  peuples : les Bantous, les Soudanais, les Nilotiques et les Pygmées. S’il y a des peuples minoritaires au Congo et qu’il faut protéger pour craindre leur disparition, ce sont les Pygmées et non les Tutsis qui dépassent de loin  en nombre, plusieurs autres tribus du Congo. Mais les Banyamulenge préfèrent s’identifier non seulement  comme une communauté à part mais une communauté minoritaire pour attirer l’attention sur eux et pouvoir capitaliser cette position à des fins politiques.

2. UN TERRITOIRE

Avec la création de la commune rurale de Minembwe, la communauté Banyamulenge veut s’octroyer un territoire qu’il attend revendiquer comme terre d’origine. Et pour accréditer cette thèse, les Banyamulenge qui se disaient hier de la montagne de Mulenge (d'où le nom Banyamulenge), dans le territoire d’Uvira affirment aujourd’hui habiter Minembwe qui est dans le territoire de Fizi  depuis 400 ans. Alors que ni les archives coloniales, ni aucun historien n’accrédite cette thèse.  Le Rcd avait tenté  la création du  territoire de Minembwe pendant la rébellion en découpant d’autres territoires de la province et attiré par le fort potentiel en minerais du sous sol de  Minembwe, selon des prospections sérieuses. Mais  le gouvernement a rappelé  au Rcd en 2007 que cette démarche était illégale. Avec la création dans l’opacité et la ruse de la commune rurale de Minembwe, Me Ruberwa et Me Nyarugabo qui sont des juristes avertis, tiennent à ajouter une pièce importante du puzzle qui pourra aider à la revendication, non seulement d’une terre d’origine, mais d’un territoire propre aux Banyamulenge, un territoire où les Banyamulenge seront majoritaires et où les autres ethnies seront minoritaires. Parce que dans la configuration actuelle, les Banyamulenge sont minoritaires dans tous les territoires de la province et ne peuvent se revendiquer en propre  aucun territoire.

3. UN POUVOIR ORGANISE

Avec l’installation d’un bourgmestre, il s’organise désormais sur cette population identifiable comme une communauté à part, un pouvoir politique organisé et reconnu. Si pour tout autre commune de la République, un bourgmestre ne représente pas grande chose dans la structure de l’Etat, pour Minembwe, c’est un pas important par ce que, non seulement ce bourgmestre a un pouvoir reconnu par l’Etat congolais, c’est-à-dire qu’il pourra désormais poser des actes juridiques et administratifs.  Par exemple s’investir pour que, comme par le passé, des populations Tutsis préviennent des pays voisins pour s’installer à Minembwe, en leur octroyant les documents légaux, afin que la majorité des Banyamulenge sur ce territoire soit incontestable. Mais aussi en tant que représentant des Banyamulenge, reconnu par l’Etat congolais et par la communauté internationale, il peut légalement s’engager dans un processus d’autodétermination du peuple Banyamulenge sur le territoire de Minembwe qui constituera  un microcosme d’un Tutsiland dans les Grands Lacs.

4. LA RECONNAISSANCE INTERNATIONALE

A entendre Me Ruberwa, la reconnaissance internationale est déjà acquise avant même que Minembwe puisse s’autoproclamer Etat indépendant.  La recette qui a marché au Rwanda ne peut pas ne pas marcher au Congo. La rhétorique, c’est se réclamer minoritaire, c’est crier au génocide et en appeler à la communauté internationale qui ne voudra plus se culpabiliser d’un autre génocide des Tutsis au Congo après celui du Rwanda.  Ce n’est donc pas anodin que Ruberwa a associé à la cérémonie d’installation du bourgmestre de Minembwe une délégation des Nations Unies et des Etats Unis d’Amérique, pour qu’ils prennent acte de cette consécration.

Pourtant, plus de six millions des congolais sont morts depuis près d’un quart de siècle par une guerre leur imposée par les Banyamulenge. Malheureusement, à cause de la  faiblesse de la diplomatie du gouvernement congolais, les Banyamulenge sillonnent le monde entier avec le passeport congolais et ont investi le système des Nations Unies pour plaider en défaveur du Congo.

LA STRATEGIE DE LA GUERRE

Hier, la révolte des Banyamulenge qui a déclenché la guerre de l'Afdl, c’était pour revendiquer la nationalité. Aujourd’hui, c’est pour réclamer un territoire. La stratégie, c’est la guerre, et encore la guerre. Depuis 1996, les Banyamulenge ont entrainé le Congo dans un cycle de guerres interminables avec des leaders et des mouvements Banyamulenge qui se  succèdent : AFDL avec Deogras Bugera, Masasu Nindaga, sous le commandement de James Kabarebe et qui ont embarqué Laurent Désiré Kabila à la dernière minute.  Le CNDP avec Laurent Nkunda, Jules Mutebusi ainsi que  Bosco Ntagada et le M 23 avec Makenga Sultani. Ce que  tous ces chefs de guerre ont  en commun, ce qu’ils sont tous Banyamulenge, au départ, Rwandais et  soldats du Front Patriotiques Rwandais et par la suite, on ne sait par quelle magie, Congolais et membres du Rcd.  Leurs  expéditions militaires en République Démocratique du Congo ont permis aux Banyamulenge de déverser dans l’armée congolaise à la suite des négociations,  des miliciens Banyamulenge avec des grades d’officiers supérieurs et généraux au point que l’ethnie des Banyamulenge seule a au moins le tiers des officiers des FARDC occupant des postes stratégiques. Des officiers semi-lettrés et autoproclamés, qui n’ont été dans aucune école militaire et qui n’ont comme actif que d’avoir appris à tuer les Congolais. Pourtant, avec le régime de Mobutu où le service militaire était libre pour tous, aucun Munyamulenge n’était général dans l’armée. Aujourd’hui encore, le colonel Makanika qui a le même parcours que ses prédécesseurs a fait défection pour rejoindre les Ngumino, une autre rébellion Banyamulenge qui  se prépare à attaquer le Congo pour faire du chantage. Toujours le même scénario depuis plus de vingt ans : APR-RCD-FARDC-Rébellion-Exil. Résultat : des millions des congolais tués.

MENSONGES ET ILLUMINATIONS

La plupart de ces chefs des guerres se disent pasteurs. C’est le cas de Ruberwa et de Laurent Kunda qui fondent leur lutte sur des thèses métaphysiques.

La première thèse  est que les Banyamulenge, en tant que Tutsis se croient supérieurs aux Bantous. Se fondant sur les écris coloniaux de l’anthropologue belge, le Père Tempels au Rwanda qui affirmait la supériorité des Tutsis nilotiques qu’il décrit comme un peuple éveillé et entreprenant sur les Hutus bantous. Aussi, les Banyamulenge assimilent les Congolais qui sont pour la plupart des Bantous aux Hutus décrits par Tempels comme un peuple naïf et fainéant.

La deuxième thèse, ce que en tant que Tutsis, les Banyamulenge se disent appartenir à la descendance de Salomon et seraient en marche vers la terre promise qui serait le Congo, du moins sa partie orientale. D’où le projet de créer un empire Hima-Tutsi  dans l’Est du Congo, un nouveau pays  qui s’appellerait la  République de Volcan ou la République du Kivu où les Tutsis seraient majoritaires, se fondant faussement sur le texte biblique de Esaie 18.

Minembwe serait donc  le microcosme qui est appelé à se développer pour voir ce projet se réaliser. D’où l’affirmation de Ruberwa : Minembwe avance. C’est ce qui explique aussi le  triomphalisme et les festivités dans les milieux des Tutsis à travers le monde après l’installation du bourgmestre de Minembwe.

Mais tout ceci  est fondé sur une histoire falsifiée de toute pièce. Tout le monde sait qu’il existe qu’une seule terre promise pour les Juifs qui est la Palestine et que la nation d'Israël demande à tous les Juifs du monde de rentrer en Palestine pour reconstruire le Temple en attente du Messie. Si les Tutsis sont donc des enfants de Salomon, pourquoi ne rentrent-ils pas en Palestine comme les Falasha ? Pourquoi falsifient-ils l’histoire du Congo au lieu de s’intégrer simplement dans la communauté congolaise qui les a si bien accueilli? Malheureusement, les firmes internationales, avides de gain,  préfèrent composer avec les différentes rébellions Banyamulenge pour l’exploitation illégale des minerais du Congo et qui  continue à alimenter la guerre. Mais tant que l’armée congolaise sera aussi faible et infiltrée, ce cycle aura difficile à s’arrêter. 


Pas de levée de sanctions ciblées contre les hauts responsables congolais impliqués dans les violations graves des droits humains sans garantie de justice

122 Organisations de défense de droits de l'homme encouragent l’Union Européenne à maintenir les sanctions ciblées pour donner un espoir de justice aux victimes de la répression politique en RDC.

Elles encouragent à nouveau les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Union Européenne, de soutenir le maintien des sanctions ciblées à l'encontre de 11 officiels congolais impliqués dans des violations graves des droits de l'homme, notamment celles liées au dernier processus électoral en République Démocratique du Congo.

Les victimes dont nous nous faisons le porte-parole n'ont pas oublié les nombreux abus graves qu'elles ont subis pendant les années de répression politique au cours desquelles ces hauts responsables étaient impliqués et pour lesquels elles attendent encore une justice qui tarde à venir malgré les promesses faites par les autorités en place, notent ces organisations des droits humains. Elles constatent que malgré la déclaration du Président Félix-Antoine Tshisekedi de faire de cette année 2020 une « année de l’action», rien n’est mis en œuvre pour obliger les personnes responsables à rendre des comptes pour les crimes du passé.  

A ce jour aucun des individus sanctionnés n'a fait l'objet d'une enquête judiciaire pour être entendu sur les faits qui leur sont imputés. Bien que la majorité de ces hauts responsables ciblés n’aient plus de fonction officielle, certains d’entre eux continuent à occuper des postes de responsabilité alors que d’autres ont été nommés – et même promus pour certains – à de nouvelles fonctions dans l’armée et dans l’administration au courant de cette année 2020. C’est le cas notamment du Général John Numbi qui a été relevé de ses fonctions mais demeure libre alors qu’impliqué dans plusieurs violations graves de droits de l’homme ainsi que le Général Gabriel Amisi qui a été quant à lui promu. Cette situation fait naître un doute dans le cœur des victimes de voir un jour leurs bourreaux répondre de leurs actes et fait dissiper un espoir d'une justice en leur faveur.

Comme vous pouvez le remarquer, la situation politique dans le pays demeure encore tendue. Les derniers développements politiques nous font croire que des manœuvres sont mises en place pour empêcher toute initiative pouvant conduire à une redevabilité des alliés, entres autres, au pouvoir du Président Tshisekedi pour les abus qu’ils ont commis.

Qu’ils soient encore en fonction ou passés dans l’ombre, les hauts responsables sanctionnés par l’Union Européenne demeurent influents sur la scène politique au sein du Front Commun pour le Congo, famille politique de l’ancien Président Joseph Kabila, malgré le changement survenu au sommet de l’Etat. A ce titre, leur capacité de nuisance reste indéniable. Ce camp politique qui semble préparer son retour au pouvoir a tenté de s'assurer un contrôle de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), l’organe organisateur des élections en RDC, par la nomination d'une personnalité qui est impliquée dans la fraude électorale décriée qui avait émaillé les élections de 2018.

Deux députés influents de cette même famille politique ont initié et déposé au bureau du parlement une proposition de réforme de la loi du secteur de la justice pour accorder au ministre de la justice – membre de leur camp politique- un contrôle sur les poursuites judiciaires lancées par les magistrats, ce qui mettrait en danger un système judiciaire déjà affaibli par un manque d’indépendance à cause de l’ingérence politique et de la corruption.

Les manifestations contre ces initiatives à travers certaines villes du pays ont été violemment réprimées par les forces de sécurité causant ainsi mort d’hommes à Kinshasa et Lubumbashi.   

Les sanctions ciblées restent un moyen dissuasif alors que beaucoup ont déjà les yeux rivés sur les prochaines élections et rappellent aux auteurs des crimes graves qu’il y a un prix à payer pour les actes dont ils se rendent coupables. Elles contribuent aussi à empêcher les personnalités ciblées de commettre de nouveaux abus et pour certains de s’effacer de la scène politique espérant la levée de ces sanctions.

Alors que le besoin d’une vraie justice vient d’être exprimé à nouveau par des milliers de congolais en marge de la célébration ce 1er octobre des dix ans du rapport Mapping - ce rapport des Nations Unies qui a décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en RD Congo entre mars 1993 et juin 2003, et qui peuvent être qualifiés de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre - lever les sanctions contre ne serait-ce qu’un seul de ces officiels, sans qu’ils n’aient répondu des allégations des crimes graves devant les juridictions compétentes serait un affront aux victimes. 

C’est pour ces raisons que nous invitons les gouvernements de l’Union Européenne à maintenir les sanctions ciblées contre toutes ces 11 hautes personnalités tant qu’il n’y aurait pas des progrès significatifs dans le processus de rétablissement de la justice à l’égard de toutes les victimes de la violente répression politique de ces dernières années et plus loin encore des crimes documentés dans le rapport mapping des Nations Unies.

Nous joignons notre voix à celle des milliers des Congolais qui demandent l’établissement d’un Tribunal pénal international pour la RD Congo ou des chambres spécialisées mixtes pour juger ces crimes car il ne peut y avoir de paix durable sans justice, comme le répète le prix Nobel de la paix, le Dr Denis Mukwege. 

samedi 3 octobre 2020

Le Coordonnateur du FCC invité de mettre fin à l’influence négative des ressortissants du Haut-Lomami appartenant au FCC

Sept organisations de défense des droits de l’homme basées dans le Haut-Lomami et la province du Lualaba, dénoncent la prise en otage du développement de la province du Haut-Lomami par un groupe de femmes et d'hommes politiques, appartenant au Front Commun pour le Congo et tous basés à Kinshasa. Il est regrettable que ces hommes et femmes politiques abusent de leurs positions au sein du FCC pour bloquer le développement et le bien-être de la Province du Haut-Lomami au nom de leurs intérêts personnels et égoïstes.

Les Organisations signataires du présent communiqué, constatent que ça fait déjà onze mois que le Gouverneur élu, a été illégalement mis à l’écart et se demandent comment peut-on expliquer que la province soit dirigée par des personnes sans légitimité ni redevabilité, pour autant qu’il s’agit d’une équipe dont l’animateur est le vice-gouverneur dont le tutélaire est mis à l’écart et d’une équipe dont les ministres appartiennent au gouvernement qui a déjà perdu le mandat.

Cette gestion innommée et illégale de la province est l’œuvre des femmes et des hommes politiques se trouvant à Kinshasa alors qu’il s’agit des filles et fils du Haut-Lomami dont le bagage intellectuel et politique devrait positivement bouster le développement rapide de la province. Les organisations signataires du présent communiqué, soulignent le fait que la province du Haut-Lomami prend trop de retards sur le train du développement alors que le découpage territorial intervenu en 2015, avait pour but d’impulser le développement à la base.

Par contre, le Haut-Lomami est victime d’un groupe de soi-disant hommes-forts, se trouvant à Kinshasa, lesquels ont choisi d’abuser de leur positionnements politiques pour leurs intérêts personnels au détriment de la bonne gouvernance et du bien-être de la population. Ainsi, les organisations signataires du présent communiqué, pensent que le comportement desdits politiciens constitue la cause de la misère du peuple, qui dénonce notamment le manque d’infrastructures de bases, l’absence des routes, le manque d’accès à l’eau potable et à l’énergie, le manque des moyens de transports et l’absence des répondants vis-à-vis des revendications populaires.

Pour ce faire, les organisations signataires du présent communiqué mettent en garde ces hommes et femmes qui bloquent la province et formulent des recommandations suivantes :

A son excellence Monsieur le Président de la République :

- De réhabiliter le gouverneur élu et mis à l’écart par un groupe de personnes manipulées à partir de Kinshasa ;

- D’encourager la réconciliation entre l’Assemblée Provinciale et le Gouvernement Provincial

A Monsieur le Coordonnateur National du FCC :

- De mettre fin à l’influence négative des hommes et filles forts tous ressortissants du Haut-Lomami et appartenant tous au FCC ;

- De rétablir l’harmonie entre l’Assemblée Provinciale et le Gouvernement Provincial ; - De sauver l’image du FCC qui est la seule force politique gérant la Province du Haut-Lomami.

A l’Honorable Président de l’Assemblée Provinciale du Haut-Lomami :

- D’inscrire à l’ordre du jour de la cession en cours, le rétablissement du gouverneur mis à l’écart ;

- De se réconcilier avec le Gouverneur élu et accepté par la population ;

- De se montrer attentif à la misère du peuple Aux Honorables députés provinciaux du Haut-Lomami :

- De faire inscrire à l’ordre du jour le rétablissement du Gouverneur élu et attendu par le peuple, souverain primaire ;

- D’adopter sans tarder le programme quinquennal du Gouverneur ;

- De servir les intérêts et attentes du peuple plutôt que d’obéir à l’influence négative des femmes et hommes forts basés à Kinshasa.

Au Gouverneur du Haut-Lomami

- De se réconcilier avec les autres institutions provinciales ;

- De présenter son programme de développement devant l’Assemblée provinciale.

A la population et à la société civile du Haut-Lomami :

 - De se prendre en charge et exiger le rétablissement du gouverneur élu ;

- De dénoncer l’influence négative de certains hommes et femmes politiques qui bloquent la province à partir de Kinshasa ;

- De rester vigilant et de multiplier les actions citoyennes,

- D’encourager le vivre commun et l’harmonie sociale.