Honorable
Présidente de l’Assemblée Nationale ;
Honorables
Membres du Bureau ;
Honorables
Députés Nationaux, Élus légitimes du peuple congolais ;
Conformément
au délai qui m’a été imparti lors de la présentation du programme du
Gouvernement le mardi 3 septembre 2019, me voici de nouveau devant votre
auguste Assemblée, accompagné de toute mon équipe gouvernementale, pour
répondre aux préoccupations soulevées par les Honorables Députés lors du débat
y relatif.
De
prime abord, qu’il me soit permis de remercier très sincèrement tous les
Honorables Députés, au-delà de leurs clivages politiques, qui ont pris part à
cet exercice républicain, tel que l’exige l’Article 90 de la Constitution de la
République.
Je
voudrais ensuite féliciter celles et ceux des Honorables Députés qui ont eu, à
travers leurs différentes interventions, à soulever des préoccupations
pertinentes, et à formuler des recommandations qui ont retenu toute notre
attention.
A
l’issue de ce débat, j’ai noté avec satisfaction la convergence des visions
entre celle de votre Gouvernement et celle que portent les élus directs du
peuple que vous êtes, notamment en ce qui concerne la nécessité de redresser le
pays à partir de la base et de faire passer les intérêts du peuple avant tout
autre intérêt, crédo cher à Son Excellence Monsieur le Président de la
République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Je
suis d’autant plus heureux que cette convergence correspond à la détermination
qui est la mienne, de nous voir, Gouvernement et Représentation nationale,
cheminer ensemble, main dans la main, dans l’œuvre de la construction de notre
nation, à l’écoute et au service exclusif du peuple congolais.
L’État
est un et indivisible. Il est compartimenté en institutions certes, mais le
peuple qui a accordé un mandat de 5 ans et au Président de la République et aux
Honorables Députés, jugera les dirigeants que nous sommes tous ensemble, sans
distinction. D’où la nécessité d’agir à l’unisson pour la réussite de ce
Programme.
Un
Honorable Député l’a soulevé ici, le Programme qui vous a été décliné n’est pas
parfait, mais il a néanmoins l’ambition de faire renaître dans le cœur de
chaque congolais une nouvelle conscience et une nouvelle espérance.
Nouvelle
conscience, dans la capacité que nous avons à oser entreprendre, oser réformer,
oser inventer, oser initier des nouvelles politiques là où nous avons failli
hier.
Nouvelle
espérance car, nos compatriotes ne croient plus, depuis plusieurs années, à nos
discours. Ils attendent de nous plus d’actions concrètes avec impact direct
dans leur vécu quotidien.
Il
nous incombe donc, en tant que Gouvernement, non seulement de porter à bras le
corps toutes les attentes de notre peuple, mais aussi et surtout de travailler
avec ardeur afin de pouvoir les rencontrer.
Honorables
Députés, Élus légitimes de notre peuple,
Il
est inconcevable, pour un Gouvernement qui se veut responsable, au regard du
tableau peu reluisant de la situation sécuritaire, économique et sociale de
notre pays, de proposer un programme timide qui n’est pas à la hauteur de
l’ensemble des défis et des enjeux nationaux, ainsi que du rôle que la RDC est
appelée à jouer dans le concert des nations.
Quand
on est la République Démocratique du Congo, avec tout ce que cela implique, on
ne doit aucunement avoir honte d’être ambitieux. L’ambition est le moteur de
l’action, et l’absence d’ambition condamne notre société à l’inertie et à la
misère.
L’ambition
pour le Congo que porte Votre Gouvernement est celle des deux leaders de la
coalition CACH-FCC, c’est-à-dire l’ambition de Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi
Tshilombo, Président de la République, Chef de l’État et de Son Excellence
Joseph Kabila Kabange, Autorité Morale du FCC, à travers la majorité
parlementaire à l’Assemblée Nationale.
Certains
Députés de l’opposition, dans leur rôle démocratique, ont fustigé le fait que
notre Programme était trop ambitieux. D’autres l’ont qualifié de chapelet de
bonnes intentions.
Tout
en respectant leurs opinions, qui du reste constituent pour mon Gouvernement un
défi à relever, je tiens à faire remarquer que notre programme est réaliste et
porte les aspirations profondes de nos populations pour les cinq années à
venir. Il est le fruit d’un diagnostic sans complaisance, qui a été fait par
les deux grandes familles de la coalition politique, à savoir : le CACH et le
FCC.
A
ce sujet, je tiens particulièrement à remercier les Honorables Députés de la
majorité parlementaire qui nous ont gratifié, à moi ainsi qu’à mon
Gouvernement, de leur soutien politique indéfectible et inconditionnel. Je leur
en sais gré.
Honorables
Députés,
Permettez-moi
à présent d’aborder le fond des préoccupations qui ont été soulevées.
Pour
des raisons de rationalité, notamment dans la gestion du temps, je vais
m’employer à y apporter les éléments de réponses en les regroupant selon les
quatre secteurs repris dans le Programme de votre Gouvernement, à savoir :
−
Secteur politique, défense et sécurité ; − Secteur économie et finances ; −
Secteur reconstruction ; − Secteur social et culturel.
Qu’il
me soit permis, avant tout, d’aborder les questions d’ordre général.
Certains
Honorables Députés ont stigmatisé le fait que le Programme qui vous a été
présenté ne comportait ni chiffres, ni chronogramme, ni indication des sources
de financement des actions projetées, et qu’il ne reprenait pas d’indicateurs
quantifiables, mesurables et vérifiables. D’autres ont même ajouté qu’il ne
prévoyait aucun dispositif de pilotage.
Permettez-moi
de vous rassurer que ce Programme est, une vision de redressement de notre
pays, coulée sous forme de déclaration de politique générale.
Une
fois approuvées par votre auguste chambre, ces orientations générales
détaillées de redressement de notre pays, qui concernent tous les secteurs,
seront traduites par votre Gouvernement, en un plan d’actions pluriannuel
comprenant un cadre des dépenses à moyen terme, assorti de budgets annuels qui
seront, au cours de chaque année, élaborés et soumis à votre sanction.
Ces
budgets vont présenter les actions à mener dans l’ensemble de vos
circonscriptions, leurs coûts, le chronogramme de réalisation, les sources de
financement y afférentes, ainsi que les indicateurs quantifiables et
vérifiables.
Comme
souligné par quelques Honorables Députés, le projet de budget 2020, qui va vous
être soumis incessamment, en sera une première illustration, notamment dans sa
version révisée à partir de juin 2020.
Comme
je viens de le souligner, les grandes lignes d’action reprises dans le
programme vont nécessiter impérativement, pour leur mise en œuvre,
l’élaboration, par les différents ministères et services publics, des feuilles
de route.
Celles-ci
seront assorties de matrices de responsabilités et de chronogrammes de
réalisation.
Ceci
relève du reste des modalités pratiques d’exécution du Programme de votre
Gouvernement.
J’ai
déjà instruit tous les Membres du Gouvernement, depuis le mercredi 04 septembre
2019, qu’après l’investiture, ils devront traduire en actions concrètes, avec
le concours de leurs différentes administrations, les grandes orientations de
leurs secteurs respectifs.
Ces
feuilles de route vont faire l’objet d’un suivi rigoureux et des évaluations
périodiques.
Une
autre préoccupation soulevée est celle relative à l’absence de point d’ancrage
entre le Programme du Gouvernement et celui des 100 jours du Président de la
République.
A
ce sujet, il sied de noter que le programme des 100 jours est un programme
d’urgence qui a été mis en œuvre avant l’avènement de votre Gouvernement.
Certaines
actions, à très court terme, ont été réalisées. C’est le cas de la
réhabilitation de certaines routes, du déploiement des bacs, de la construction
des ponts et de certaines écoles.
S’agissant
des actions en cours et celles qui restent à réaliser, elles seront prises en
compte et intégrées dans l’exécution du programme du Gouvernement.
Concernant
le SECTEUR POLITIQUE, DEFENSE ET SECURITE, les Honorables Munubo, Lokondo,
Nyarugabo, Moussa, Lihau, Furaha, Bupila, Pembe, Bombelosanda, Muhindo et
Mukundi ont soulevé des préoccupations pertinentes à ce sujet ; je tiens une
fois de plus à les remercier sincèrement.
Dans
le cadre sécuritaire, ils ont notamment mis l’accent sur :
−
L’éradication des groupes armés ainsi que d’autres défis sécuritaires à relever
à travers tout le territoire national, et en particulier dans la partie Est,
sans oublier le banditisme urbain à Kinshasa et dans d’autres villes du pays ;
−
La transparence dans la gestion des fonds destinés à l’armée et à la police ; −
L’amélioration des conditions des militaires et des policiers ; −
L’organisation de la gouvernance sécuritaire participative ; − La limite d’une
approche exclusivement militaire à la situation sécuritaire dans l’Est du pays
; − La requalification éventuelle du mandat de la MONUSCO.
Face
à toutes ces préoccupations, votre Gouvernement réitère sa détermination à
œuvrer effectivement pour l’éradication aussi bien de tous les groupes armés
opérant dans notre pays, que des poches de banditisme urbain.
En
ce qui concerne la paix, votre Gouvernement agira, de manière implacable,
contre ceux qui ont fait du massacre des Congolais leur fonds de commerce.
Aussi,
votre Gouvernement va-t-il œuvrer, ainsi que j’ai eu à l’indiquer, pour la
création des brigades d’élites bien équipées d’une part, et d’autre part pour
la réinsertion sociale et économique des jeunes démobilisés.
Par
ailleurs, une attention particulière sera accordée, conformément à la volonté
du Président de la République, à l’amélioration des conditions sociales des
hommes en uniforme.
Honorables
Députés,
S’agissant
des autres considérations soulevées sur ce point, je sollicite votre indulgence
car, comme chacun le sait, ce cadre n’est pas approprié pour dévoiler toutes
les stratégies en matière sécuritaire.
S’agissant
du renforcement de l’autorité de l’État, la promotion de l’État de droit et la
démocratie, des préoccupations pertinentes ont été également soulevées par les
Députés ci-haut cités, ainsi que par l’Honorable Jaynet Kabila. Elles
concernent notamment :
−
La problématique de l’application effective de la retenue à la source de 40 %
des recettes, telle que prévue par la Constitution, et le fonctionnement de la
Caisse de péréquation, comme mécanisme d’accompagnement de la décentralisation
;
−
La prise en compte des entités coutumières dans le Programme du Gouvernement,
en tant que facteur non négligeable dans le processus de redressement national
;
−
L’appui au fonctionnement de la Commission des droits de l’homme ;
−
La réalisation d’un recensement général de la population, de manière à disposer
des données démographiques fiables et nécessaires à une bonne planification du
développement,
−
La possibilité d’entamer des réformes institutionnelles en vue notamment de la
suppression des institutions budgétivores et de l’élection des gouverneurs au
suffrage universel.
Honorables
Députés,
La
consolidation de l’Etat de droit, souhaitée par tous en commençant par le Magistrat
suprême, passe principalement par le strict respect des dispositions
constitutionnelles, légales et réglementaires régissant notre pays. La retenue
à la source de 40 % des recettes générées par chaque Province, de même que la
mise en œuvre effective de la Caisse de péréquation, sont des exigences de
notre Constitution, et donc un devoir pour votre Gouvernement.
En
ce qui concerne particulièrement la Caisse de péréquation, après la nomination
de ses animateurs en décembre 2018, il ne reste qu’à la doter de 10 % de la
totalité des recettes à caractère national.
S’agissant
de la retenue à la source de 40 %, un examen des contraintes et préalables
empêchant sa mise en œuvre effective sera amorcé dans les meilleurs délais.
Quant
au recensement général de notre population, il devient plus qu’une urgence, et
votre Gouvernement partage totalement l’idée de dépolitiser cette
question.
A
ce sujet, il sera procédé à un état des lieux des travaux préliminaires déjà
réalisés, avant de planifier les prochaines étapes devant concourir au
parachèvement de ce processus.
Il
s’agit principalement de la réalisation des deux dernières phases dudit
recensement, à savoir : le dénombrement exhaustif de la population et la phase
post-recensement, laquelle est conditionnée par l’exécution de la cartographie.
Quant
à la Commission des droits de l’homme, elle est appelée à fonctionner
effectivement et en toute indépendance. Votre Gouvernement lui accordera
l’accompagnement nécessaire.
Les
autres préoccupations soulevées concernent notamment :
−
l’implication des entités coutumières ;
− la réalisation des réformes institutionnelles ; − le rétablissement de
l’autorité de l’Etat sur tout le territoire national ; − ainsi que l’amélioration des conditions
carcérales.
Je
les considère toutes comme des enrichissements qui, du reste, vont en droite
ligne avec la vision de votre Gouvernement.
Pour
ce qui est de notre diplomatie, mon Gouvernement fait sienne la préoccupation
soulevée par l’Honorable Nyarugabo, en ce qui concerne la sécurisation des
congolais vivant à l’étranger.
A
ce sujet et face à la situation de xénophobie qui prévaut actuellement en
Afrique du sud, la Ministre d’Etat et Ministre des Affaires Etrangères sera
chargée de prendre langue avec les Autorités sud-africaines et s’il échait, de
faire le déplacement de Pretoria pour s’assurer de la sécurité de tous nos
concitoyens.
Toutefois,
quelque soit ce qui est arrivé ces jours, nous ne devons pas oublier que
l’Afrique du sud est un pays frère et ami, qui a aussi ses problèmes internes.
Honorables
Députés,
Mon
Gouvernement s’approprie également la recommandation de l’Honorable Pembe, de
faire un front commun avec le Brésil et l’Indonésie, dans le combat pour une
juste compensation de la contribution de nos pays à la préservation de
l’équilibre de l’écosystème mondial.
En
ce qui concerne le SECTEUR ECONOMIE ET FINANCES, les Honorables Munubo,
Lokondo, Bosise, Mutehule, Nyarugabo, Okende, Furaha, Bombelosanda, Mbengele et
Mukundi ont formulé les principales observations suivantes :
−
la redynamisation des structures de lutte contre la corruption et le
blanchiment des capitaux, en lieu et place d’une nouvelle juridiction ;
−
la problématique de la spoliation du patrimoine de l’Etat et l’obligation de le
récupérer, de sanctionner les auteurs de cette spoliation et de mettre
définitivement fin à ces pratiques ;
− la question de l’efficacité de la TVA dans
la maximisation de recettes publiques,
et le problème particulier que pose le remboursement de la TVA à
l’exportation ;
−
l’amélioration du climat des affaires, notamment la question liée à la
prolifération des taxes, et l’application des mesures du « Doing Business
»;
−
la mise en place des mesures de lutte contre la dollarisation de l’économie et
l’explosion du secteur informel ;
−
l’application rigoureuse du Code minier révisé ;
−
la restauration du contrôle des prix de certains produits importés ;
−
la mise en place d’une stratégie d’exportation, notamment par la création d’une
agence ad hoc et des zones de libre-échange ;
−
les inquiétudes sur la faisabilité de la diversification de l’économie en
rapport avec la primauté du secteur agricole.
Je voudrais réaffirmer à l’auguste assemblée
que l’ensemble des préoccupations formulées par les Honorables Députés trouvera
des solutions idoines dans l’action de votre Gouvernement.
Qu’il
s’agisse de la corruption ou de la spoliation, de la dollarisation ou encore de
la diversification de l’économie, ma détermination ainsi que celle de votre
Gouvernement seront sans faille.
En
ce qui concerne particulièrement la question récurrente de la dollarisation de
l’économie congolaise, la solution réside dans la stabilisation, sur la durée,
de la valeur interne et externe de la monnaie nationale. En d’autres termes, la
lutte contre l’inflation et la volatilité des prix requièrent une gestion
rigoureuse des finances publiques.
A
cet effet, le Gouvernement est déterminé à ne pas recourir aux avances du
système bancaire pour financer son déficit, et à observer ainsi la
réglementation en la matière.
Par
ailleurs, beaucoup d’intervenants sont revenus sur les sources de financement
de notre programme.
Je
voudrais ici réaffirmer que ce programme consacre un vrai changement de
paradigme : plutôt que d’être élaboré sur la base de notre capacité actuelle de
mobilisation des recettes, nous avons d’abord voulu identifier nos besoins
réels, et ensuite rechercher les moyens conséquents.
Il
s’agit donc pour nous, d’engager de nouvelles réformes pour accroître notre
capacité de financement, notamment par la numérisation des opérations fiscales
et financières.
A
cet effet, nous comptons, dans les meilleurs délais, examiner les modalités de
porter la pression fiscale à la hauteur de la moyenne de la sous-région, qui
est de 20 % de manière globale dont 15 % hors mines. Ce qui va constituer un
accroissement sensible par rapport à la situation actuelle qui s’établit à 9 %
de pression globale, et 8 % hors mines.
Il
s’agit ensuite de diversifier nos sources de financement notamment par le
recours au Partenariat Public-Privé, mode novateur de financement
d’infrastructures, en sus de la coopération bilatérale et multilatérale.
Votre
Gouvernement fera de l’amélioration du climat des affaires son cheval de
bataille pour attirer de nouveaux investissements et ainsi amorcer la
diversification des sources de croissance.
Celle-ci
va reposer essentiellement sur le développement de l’agriculture, la promotion
du tourisme et de la production culturelle et artistique.
Les
PME et les PMI joueront un rôle moteur dans l’accélération de ces sources de
croissance et de création des emplois jeunes et décents.
Notre
objectif est de porter la croissance économique à 10 % en moyenne au cours des
cinq prochaines années. Ceci va constituer un accroissement de plus de 3
points, car le taux de croissance du PIB au cours de ces dernières années s’est
situé en moyenne à 6,6 %.
Dans
cette quête de diversification de notre économie, un accent particulier sera
mis sur les secteurs d’appui à la production, notamment le transport, l’énergie
et l’eau, ainsi que le commerce extérieur.
Comme
vous le savez, ces secteurs sont dominés par les entreprises publiques, qui
détiennent les infrastructures de base du développement économique et social de
notre pays.
C’est
pourquoi, l’une des clés de la relance de notre économie est, à juste titre, la
réforme effective et sans complaisance des entreprises publiques.
Votre
Gouvernement entend accélérer le rythme et mener cette réforme à bonne
fin.
Dans
cette perspective, la participation du secteur privé, sous des formes diverses
et selon le cas, sera une stratégie à exploiter pour notamment mobiliser les
financements nécessaires à la relance des activités cruciales à l’économie et à
nos populations.
Bien
évidemment, il sera tenu compte, dans cette participation du secteur privé, des
nationaux congolais, tel que le stipule la loi sur le désengagement de l’Etat
des entreprises du portefeuille, ainsi que la loi sur la soustraitance.
S’agissant
maintenant du secteur de la Reconstruction, les Honorables Munubo, Mutehule,
Nyarugabo, Makiashi, Bupila, Pembe, et Kabila ont formulé les principales observations
sur :
−
la faiblesse des taux de desserte en eau et en électricité ;
−
la problématique du désenclavement, et de l’interconnexion des provinces entre
ou à l’intérieur de celles-ci ;
−
la détermination du nombre de kilomètres des routes et des voies ferrées à
réhabiliter et à construire ;
−
le nombre des ports et aéroports à reconstruire par Province ;
−
l’élaboration d’une cartographie des infrastructures à construire ou à
réhabiliter;
−
l’évaluation et la finalisation de la construction de certains barrages
hydroélectriques ;
−
l’audit technique de la fibre optique.
Je
salue les soucis exprimés par les Honorables Députés sur la réhabilitation et
la modernisation des infrastructures.
Je
voudrais ici confirmer l’engagement de votre Gouvernement à promouvoir
effectivement le développement à partir de la base, et à consacrer toutes les
énergies nécessaires pour le désenclavement intégral et l’interconnexion totale
de la RDC.
En
ce qui concerne particulièrement l’audit de la fibre optique, déployée par la
Société Congolaise des Postes et Télécommunications, ce travail a été réalisé
sur l’axe Moanda-Kinshasa et un plan de réhabilitation a été élaboré.
Par
ailleurs, dans le cadre du projet CAB5, financé par la Banque mondiale, une
redondance sur cet axe sera bientôt construite, ainsi que le déploiement de la
fibre sur l’axe
Lubumbashi-Goma, avec des bretelles vers Kabalo
– Kindu Et Minova – Kisangani, pour un linéaire total de plus de 4.700 Km.
Avec
la politique « D’OPEN-ACCESS » adoptée par le Gouvernement, les investissements
privés vont augmenter progressivement cette longueur.
Les
Honorables Kabange Numbi, Makiashi, Okende, Furaha, Bupila, Pembe et Nseya ont
formulé les principales observations sur :
-
la gratuité de l’enseignement de base ;
-
la nécessité d’améliorer les conditions des enseignants ;
-
le développement de l’enseignement universitaire et de la recherche
scientifique ;
-
la mise en application des plans de contingence médicale ;
-
l’implication de la population dans la lutte contre l’épidémie à virus Ebola ;
-
la mise en œuvre du plan de 2014 pour la couverture universelle de la santé ;
-
la disponibilisation de l’eau et de l’électricité de qualité à un prix
accessible ;
-
l’étude des modalités d’application de la loi sur l’eau et la création de
l’autorité de régulation ;
-
la création d’un fonds national d’assainissement et la redynamisation des brigades
d’assainissement ;
-
l’omission de la problématique de l’habitat et des logements sociaux ;
-
la mise en place des dispositions particulières d’assistance aux personnes
vivant avec handicap et la création d’une banque humanitaire ;
-
et enfin, l’amélioration de l’accès à l’emploi et le bannissement de la
disparité des traitements entre les nationaux et les expatriés.
S’agissant
particulièrement de la gratuité de l’enseignement de base, le Président de la
République a levé l’option à ce sujet.
Dans
le cadre de sa mise en œuvre, Votre Gouvernement va en dégager l’impact dans le
budget 2020. En outre, en cas de besoin, Votre Gouvernement va solliciter
l’apport complémentaire des partenaires traditionnels qui voudront bien nous
accompagner dans cette démarche de haute portée sociale.
Pour
tous les autres points soulevés, votre Gouvernement, qui veut mettre au centre
de son action, le Congolais pris dans toute sa dimension, mobilisera toutes les
énergies pour rencontrer les préoccupations de Votre Auguste Assemblée.
Il
en sera de même, en ce qui concerne particulièrement le problème
d’accessibilité à l’eau et à l’électricité.
Il
convient ici de rappeler, que les secteurs de l’eau et de l’électricité sont
aujourd’hui ouverts au secteur privé respectivement par la Loi relative à l’eau
et celle relative au secteur de l’électricité. Ces lois prévoient chacune la
mise en place des autorités de régulation. Votre Gouvernement prendra toutes
les dispositions pour rendre opérationnelles ces deux structures.
Dans
les deux cas, l’objectif poursuivi est d’augmenter les taux de desserte
respectifs par la participation du secteur privé dans la réalisation des
investissements et l’amélioration de la qualité des services offerts à la
population.
Par
ailleurs, en ce qui concerne la préoccupation relative à l’habitat, soulevée
par l’Honorable Nseya, mon Gouvernement va mettre en place une politique de
construction des logements sociaux avec la participation de l’État et du
secteur privé.
Honorable
Présidente de l’Assemblée nationale ; Honorables Membres du Bureau ; Honorables
Députés nationaux, élus légitimes du peuple,
Tout
au long de cet exercice, j’ai pu prendre toute la mesure de l’étendue de la
tâche qui nous attend ensemble.
J’ai
renforcé ma conviction selon laquelle l’œuvre de la construction nationale
n’est possible que dans une dynamique de conjugaison d’efforts. Face aux
nombreux défis qui nous guettent, il n’y a pas d’alternative à l’union sacrée
de la Nation. La République
Démocratique du Congo est une grande nation, un grand pays qui exige de nous de
la grandeur. Grandeur dans la vision, mais aussi dans l’esprit et dans l’agir.
Si
nous voulons changer ce pays, nous devons être capables avant tout de nous
changer nous-mêmes. Changer nos comportements et tourner le dos aux antivaleurs
qui ont longtemps retardé la marche de la nation vers sa prospérité.
C’est
aujourd’hui que se décide ce que sera le monde dans 30, voire 50 ans. C’est
aujourd’hui que se prépare donc aussi le Congo de demain.
Nous
devons prendre la mesure, mais alors toute la mesure, de la gravité de la
situation que traverse notre pays aujourd’hui, et agir avec responsabilité et
sursaut patriotique, afin de lui faire poursuivre la marche vers son
redressement et sa modernisation.
L’heure
n’est plus aux invectives et autres querelles politiciennes ! L’heure est au
travail et à l’action !
Oeuvrons
ensemble, chacun dans son rôle, pour le relèvement de notre mère patrie. Son
Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République et
Chef de l’État, ainsi que son prédécesseur Joseph Kabila Kabange, Président de
la République honoraire et Autorité morale du Front Commun pour le Congo, nous
ont montré un bel exemple de ce que doit être notre République : démocratique,
unie et fraternelle.
Honorables
Députés,
Voilà
l’essentiel des éléments de réponse que j’avais à fournir aux préoccupations
pertinentes émises par certains d’entre vous, lors de la présentation du
Programme de votre Gouvernement.
Je
sollicite votre indulgence si telle ou telle autre question a été omise par
inadvertance. Mais, je crois avoir ramassé la quasi-totalité des
préoccupations.
En
tout état de cause, l’essentiel consiste à prendre en compte et à traduire en
actes vos différentes préoccupations, avec comme seul objectif l’amélioration
du vécu quotidien du peuple Congolais.
Mon
Gouvernement et moi, restons et resterons toujours en permanence ouverts à vos
conseils et suggestions éventuels.
Honorable
Présidente de l’Assemblée nationale ; Honorables membres du Bureau ; Honorables
Députés nationaux,
La
meilleure des manières de rendre service à nos compatriotes aujourd’hui, ce
n’est plus d’agiter les problèmes, mais d’imaginer des solutions face aux
grands défis qui se posent dans notre pays. C’est ce que votre Gouvernement a
essayé de faire à travers le programme que j’ai eu l’insigne honneur de vous
présenter, et pour lequel je réitère la demande d’obtenir votre approbation,
nette et sans faille, afin de permettre à votre Gouvernement de se mettre enfin
au travail.
Je
vous remercie.