(Par le Colonel Serge Haag, porte-parole
militaire de la MONUSCO)
La situation sécuritaire dans la
ville-province de Kinshasa et dans les autres provinces situées dans la partie
occidentale de la République Démocratique du Congo, a été jugée stable pendant
la période sous examen. Toutefois, dans la province du Kasaï Central, des
incidents liés aux accrochages entre les troupes des Forces Armées de la
République Démocratique du Congo (FARDC) et les éléments de la milice Kamuina
Nsapu, ont été rapportés le 22 décembre 2016. La Force de la MONUSCO a dans le
cadre de la lutte contre les forces négatives présentes dans cette province,
dont la milice citée supra, initié depuis le 22 décembre 2016, le déploiement
de ses troupes dans la région de Kananga, dans le but d’interdire les activités
des groupes armés, et d’assurer une protection efficiente des personnes et de
leurs biens, mais aussi, du personnel et des installations onusiens dans la
zone. Le 2 janvier 2017, des éléments de la milice Kamuina Nsapu ont attaqué
les positions des FARDC situées dans la localité de Bukonde, à 60 kilomètres au
Sud-est de Kananga. Les troupes de l’armée congolaise ont riposté et tué dix
assaillants. Le 4 janvier 2017, environ cent éléments de la milice Kamuina
Nsapu ont attaqué la localité de Tshimbulu, située à 84 kilomètres au Sud-est
de Kananga, vandalisé le poste de la police et tué un individu. L’armée
congolaise a promptement déployé des renforts dans la région affectée, qui ont
rapidement contrôlé la situation sécuritaire et rétabli le calme dans la zone.
Dans les provinces de Haut et de Bas-Uélé, l’armée congolaise soutenue par la
Force de la MONUSCO, poursuit dans le cadre de l’opération dénommée « Red Kite
» (Cerf-volant Rouge), les activités militaires contre les éléments de l’Armée
de Résistance du Seigneur (LRA), dans le but de mettre un terme à la récurrence
de leurs activités négatives rapportées dans ces provinces. Dans la province de
Bas-Uélé, le 19 décembre 2016, sept éléments de la LRA armés d’AK-47, ont
attaqué la localité d’Epi, située dans la chefferie Mopoy, groupement Babuya, à
45 kilomètres au Nord-ouest de Banda, kidnappé cinq hommes et un garçon de dix
ans. Les troupes des FARDC basées dans la zone ont été alertées, dans le but de
traquer les assaillants. Le 26 décembre 2016, les Forces de Sécurité
congolaises ont engagé et repoussé huit éléments supposés appartenir à la LRA
actifs dans le parc national de la Garamba. Trois armes AK-47 ont été
récupérées au cours de ces accrochages.
En
Ituri, l’armée congolaise soutenue par la Force de la MONUSCO, maintient la
pression militaire sur les éléments du Front de Résistance Patriotique de
l’Ituri (FRPI) et ceux du groupe Mayi-Mayi, dans le but de contrer efficacement
leurs activités négatives liées aux meurtres, vols de bétail, pillages et
viols, perpétrées contre les populations civiles implantées dans les
territoires d’Irumu et de Mambasa. Dans le territoire d’Irumu, le 20 décembre
2016, sept éléments du FRPI ont fait incursion dans la localité de Ngasu Bavi,
située à 12 kilomètres au Sud de Bogoro, et tué une femme de 60 ans. Le 22
décembre 2016, des éléments supposés appartenir au FRPI ont attaqué les
localités de Zunguluka et de Burasi, situées respectivement à 18 et 50
kilomètres à l’Ouest et à l’Est de Boga, et volé du bétail. Le 24 décembre 2016,
des présumés éléments du FRPI ont fait incursion dans la localité d’Abezo,
située à 6 kilomètres au Sud-est d’Aveba, et pillé les maisons ainsi que des
biens de valeur. Des troupes d’intervention rapide de la Force de la MONUSCO
ont promptement été déployées dans la région, et contré d’autres pillages et
des viols. Le même jour, des Casques bleus du contingent Bangladais de la Force
la MONUSCO, ont au cours de patrouilles vigoureuses de domination de terrain
menées dans la localité de ‘’Suprême’’, située à 6 kilomètres au Nord-ouest
d’Aveba, engagé des éléments supposés appartenir au FRPI, et capturé l’un
d’entre eux. Le 25 décembre 2016, des éléments du FRPI ont engagé les positions
des FARDC situées dans la localité de Kambitatu, à 1 kilomètre au Nord-ouest de
Gety. Les troupes de l’armée congolaise ont riposté, repoussé les assaillants
et tué l’un d’entre eux. Par ailleurs, des incursions des éléments de
l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF), ont été également rapportées dans
les localités situées au Sud du territoire d’Irumu pendant la période sous
examen. En effet, selon des sources du Haut-Commissariat des Nations Unies pour
les Réfugiés (HCR), le 27 décembre 2016, un groupe d’éléments supposés
appartenir à l’ADF, a attaqué la localité de Makutano, située à 7 kilomètres à
l’Ouest de Luna dans la collectivité de Walese Vonkutu, au Sud du territoire
d’Irumu. Les assaillants ont tué deux hommes et pillé des biens de valeur dans
plusieurs maisons. D’autres individus ont été kidnappés par ces insurgés pour
porter les biens pillés. Alertées, les troupes des FARDC basées dans la région
ont initié la traque de ces rebelles, qui se sont retirés dans la jungle. Les
28 et 29 décembre 2016, des éléments supposés appartenir au FRPI ont pillé du
bétail et des biens appartenant à deux motocyclistes à Togbe et Olongba, situés
respectivement à 6 et 6 kilomètres à l’Est et au Nord de Gety et de Bavi.
Le
30 décembre 2016, les troupes de l’armée congolaise appuyées par des Casques
bleus du contingent Bangladais de la Force de la MONUSCO, ont appréhendé dans
la localité de Bukiringi, un élément supposé appartenir au FRPI, blessé le 27
décembre 2016, au cours d’opérations menées par les FARDC contre les positions
de cette force négative situées dans la région de Matafu. Le même jour, une
patrouille conjointe FARDC-MONUSCO a été rapidement déployée dans la localité
de Kaguma, située à 6 kilomètres au Nord d’Aveba, engagé et repoussé quinze
présumés éléments du FRPI qui menaient des activités de pillage dans la région.
Le 4 janvier 2017, des troupes d’intervention rapide FARDC-MONUSCO ont
promptement été déployées dans la localité d’Anyanga, située à 44 kilomètres au
Sud-est de Komanda, et délogé des éléments du FRPI ayant fait incursion dans la
région. Les 5, 7 et 8 janvier 2016, des éléments du FRPI ont violé une femme,
pillé des maisons, tué un individu et pillé du bétail, au cours d’incursions
dans les localités d’Ambeledu et de Tchekele, situées respectivement à 1 et 8
kilomètres au Sud de Bukiringi et à l’Ouest de Bavi. Dans le territoire de
Mambasa, l’armée congolaise poursuit avec le soutien de la Force de la MONUSCO,
la traque des éléments du groupe Mayi-Mayi, dans le but de contrer leurs
activités négatives et d’assurer la protection des populations civiles. A cet
effet, le 2 janvier 2017, des troupes des FARDC ont capturé un élément du
groupe Mayi-Mayi, actif dans la localité de Badengaido. Au Nord-Kivu, la
situation sécuritaire est demeurée volatile et imprévisible. Elle a été marquée
dans le territoire de Beni, par la résurgence d’activités négatives perpétrées
par des éléments de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF) contre les
populations civiles, notamment celles implantées dans la région d’Eringeti. En
effet, dans la nuit du 23 au 24 décembre 2016, des éléments supposés appartenir
à l’ADF ont attaqué un groupe d’agriculteurs dans la région d’Eringeti-Mapini
(2 kilomètres au Sud-ouest d’Eringeti). Dix individus ont été tués, et cinq
mineurs étaient portés disparus au cours de cette attaque. Le 25 décembre 2016,
les éléments de l’ADF ont fait incursion dans la région de Samboko, située à 14
kilomètres au Nord de Mayi-Moya, et tué douze civils. Alertées, des troupes des
FARDC basées dans la zone ont promptement été déployées sur les lieux, et tué
quatre assaillants. La MONUSCO a également déployé dans la région de Samboko
des patrouilles de domination de terrain et une équipe d’évaluation, dans le
but de dissuader toute nouvelle attaque des forces négatives, et de protéger
les populations civiles ; mais également, d’évaluer la situation sécuritaire
prévalant dans la zone, afin d’y apporter une réponse conséquente. Le 26
décembre 2016, des éléments supposés appartenir à l’ADF ont attaqué la localité
de Mapiki, située à 5 kilomètres au Sud-est de Mayi-Moya, et tué un civil. Le
30 décembre 2016, des éléments de l’ADF ont attaqué les localités de Biane et
de Matiba, situées respectivement à 12 et 4 kilomètres au Nord et au Sud-est
d’Eringeti et d’Oicha, tué onze individus et kidnappé deux autres. Le 1er
janvier 2017, suite à cette série d’attaques menées par des éléments de l’ADF
contre les populations civiles vivant dans les localités situées au Nord-ouest
de la région du ‘’Triangle’’, la Force de la MONUSCO a initié des activités
militaires contre les rebelles de cette force négative actifs dans la région
précitée, dans le but de mettre un terme à leur activisme. Le 2 janvier 2017,
la Force de la MONUSCO faisant usage de ses hélicoptères d’attaque, a frappé
les positions de l’ADF au camp ‘’Allspice’’ et dans les zones situées autour de
la région du ‘’Triangle’’. Des présumés éléments de l’ADF ont riposté, ne
causant aucun dommage sur les aéronefs. Dans le territoire de Butembo, la
situation sécuritaire demeure fluide, et ce, suite à l’attaque menée le 19
décembre 2016 dans cette partie de la province, par des éléments du groupe
Mayi-Mayi ‘’Corps de Christ’’. A cet effet, le 26 décembre 2016, un (01)
motocycliste armé a tiré à deux reprises sur le poste opérationnel de la Force
de la MONUSCO de Butembo. Faisant usage d’armes légères, les Casques bleus ont
promptement riposté, touché la motocyclette et repoussé l’assaillant. Aucune
perte en vies humaines n’a été déplorée dans les rangs des troupes onusiennes.
Dans le territoire de Rutshuru, les Forces coalisées FARDC-MONUSCO poursuivent
la lutte contre les groupes armés, par la conduite d’opérations vigoureuses. Le
25 décembre 2016, cent éléments du groupe Mayi-Mayi Mazembe, ont attaqué la
localité de Nyanzale, tué treize individus et blessé neuf autres. Les troupes
des FARDC, soutenues par la Force de la MONUSCO, sont intervenues et ont engagé
les assaillants, tuant deux d’entre eux et blessant neuf autres. Le 8 janvier
2016, des éléments du groupe Mayi-Mayi ont fait incursion dans la localité de
Babocha, située à 8 kilomètres au Sud-ouest de Luhanga, et incendié trente-deux
huttes appartenant aux ressortissants Hutu. Des troupes d’intervention rapide
des FARDC ont été promptement projetées sur les lieux et appréhendé un
assaillant.
Par
ailleurs, la Force de la MONUSCO a, conformément à sa mission de neutralisation
des groupes armés et de protection des populations civiles, initié du 25 au 30
décembre 2016, l’opération dénommée « Bronco » contre les éléments des Forces
Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), actifs dans les localités situées
dans l’Ouest de Rutshuru-centre. Le bilan de cette opération, menée par des
Casques bleus de la Brigade du Nord-Kivu et des Forces Spéciales de la Force de
la MONUSCO, avec l’appui des hélicoptères d’attaque, fait état de la reddition
de cinq éléments des FDLR et des effets militaires récupérés. De plus, dans le
cadre de son mandat de neutralisation des groupes armés et de protection des
populations civiles, mais aussi, de soutien à l’armée congolaise, la Force de
la MONUSCO a mené le 10 janvier 2017 avec les troupes des FARDC, une opération
dénommée « Eagle Eye 1 » (L’Oeil de l’Aigle 1 » dans les régions situées dans
le voisinage du parc national de Virunga, contre les FDLR. Cette opération,
menée dans les régions de Nyiragongo et de Nyamulagira par les Forces Spéciales
Guatémaltèques de la Force de la MONUSCO et les FARDC, visait le démantèlement
des postes de contrôle des FDLR, par lesquels les éléments de ce groupe armé
collectaient des taxes illégales sur les transporteurs du charbon. Globalement,
le but de cette opération était de maintenir une forte pression sur les FDLR
dans cette zone, d’interdire la présence d’aucun bastion de ce groupe armé, et
de préparer le terrain pour la reddition des éléments armés dans le cadre du
processus de Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinsertion et
Réintégration (DDRRR). Le bilan de cette opération qui s’est déroulée avec
succès, fait état de démantèlement par les Forces coalisées MONUSCO-FARDC de
deux postes de contrôle des FDLR, de la destruction de plusieurs baraquements
de ce groupe armé, et de la récupération d’explosifs, d’obus de lance-roquettes
et de panneaux solaires. Dans le territoire de Lubero, les FARDC soutenues par
la Force de la MONUSCO, demeurent vigilantes et poursuivent avec détermination
des activités militaires contre les éléments des groupes armés, notamment ceux
du groupe Mayi-Mayi Mazembe. A cet effet, le 30 décembre 2016, environ soixante
éléments du groupe Mayi-Mayi Mazembe, ont attaqué des positions des FARDC
situées dans la localité de Kasando, à 3 kilomètres au Sud-ouest de Kirumba.
Les troupes de l’armée congolaise ont riposté, repoussé l’attaque et tué quatre
assaillants. Dans la région de Goma, l’armée congolaise soutenue par la Force
de la MONUSCO, poursuit la lutte contre l’incursion des groupes armés, par la
conduite d’opérations de bouclage et de ratissage. Le 2 janvier 2017, des
troupes des FARDC ont mené des opérations de bouclage et de ratissage au
quartier Katindo à Goma, récupéré dix-sept armes AK-47 et arrêté onze éléments
impliqués dans les préparatifs d’attaque contre des infrastructures érigées
dans la région de Goma.
Dans
le territoire de Masisi, les FARDC poursuivent avec le soutien de la Force de
la MONUSCO, des activités militaires visant à la neutralisation du groupe
Mayi-Mayi Nyatura. Le 3 janvier 2017, les troupes des FARDC ont engagé des
éléments du groupe Mayi-Mayi Nyatura dans la localité de Sisa, située à 8
kilomètres au Nord-est de Kitchanga, et tué un insurgé. Au chapitre des
redditions dans la province, du 21 décembre 2016 à ce jour, huit éléments en
provenance des groupes armés, se sont rendus aux troupes des Forces congolaise
et onusienne déployées dans la province. Il s’agit de : deux du groupe
Mayi-Mayi Nyatura et six des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda
(FDLR). Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire a été jugée globalement calme et
sous le contrôle des Forces onusienne et congolaise pendant la période sous
examen, hormis quelques incidents liés au banditisme rapportés dans la région
de Bukavu. En effet, dans la nuit du 7 au 8 janvier 2017, six éléments armés
ont fait incursion dans la région de Kabare, située à 7 kilomètres au
Nord-ouest de Bukavu, en vue de cambrioler le centre d’enrôlement. Des éléments
des Forces de Sécurité congolaises, notamment ceux de la Police Nationale
Congolaise (PNC), ont été rapidement déployés sur le terrain et mis fin à cette
tentative de cambriolage. Au Tanganyika, la situation sécuritaire demeure
volatile du fait de la récurrence d’incidents liés aux conflits interethniques
entre les communautés Luba et Pygmées, particulièrement dans la région de Manono.
En effet, les 7 et 9 janvier 2017, des éléments du groupe Mayi-Mayi pygmée ont
lancé des attaques contre les positions des FARDC situées dans la région de
Manono, à 166 kilomètres au Sud-ouest de Nyunzu ; tué une femme et blessé
plusieurs autres dans la région située près de la localité de Katanga, à 12
kilomètres à l’Ouest de Manono-centre. Toutefois, l’armée congolaise soutenue
par la Force de la MONUSCO, continue de fournir tous les efforts susceptibles
de mettre un terme aux tensions entre les deux ethnies précitées, et d’assurer
une protection efficiente des populations civiles. C’est dans ce cadre que les
FARDC ont arrêté pendant la période sous examen dans la localité de Rugogo,
située à 37 kilomètres au Nord-ouest de Kalemie, un chef rebelle du groupe
Mayi-Mayi pygmée, accusé d’inciter les violences interethniques dans le
territoire de Nyunzu. Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 3.214 patrouilles
armées, dont 1.145 nocturnes, et fourni 161 escortes pendant la période sous
examen.