La
Conférence de presse conjointe des Nations Unies était animée par Charles
Antoine Bambara, Directeur de la Division de l’Information publique et
porte-parole a.i de la MONUSCO ; Florence Marchal, Chargée de communication et
Coordonnatrice du Groupe de Communication des Nations Unies (UNCG), intervenant
à partir de Kinshasa ; et le Lieutenant-colonel Amouzoun Codjo Martin,
porte-parole militaire intervenant à partir de Goma.
La
conférence a connu la participation de Jose Maria Aranaz, Directeur du Bureau
Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, à partir de Kinshasa.
Question 1 Issac Ngwenza/ Congo
Opportunities Media : Je pose ma question au porte-parole militaire. En
écoutant son rapport [de la situation militaire], il y a une information qui
m’a particulièrement réjoui, c’est dire
que les opérations conjointes FARDC-MONUSCO ont été conduites la semaine
écoulée, dans la province de l’Ituri. Cela montre qu’il y a une avancée
significative dans les rapports avec les FARDC. Ma question est celle de savoir
: à part l’Ituri, y a-t-il encore des opérations conjointes dans quelle
localité ? Est-ce que c’est de manière générale ou seulement en Ituri, où on
peut avoir des opérations militaires conjointes FARDC- MONUSCO ?
Directeur
de la Division de l’Information publique et porte-parole par intérim de la MONUSCO
[Charles Antoine Bambara]: Je vais laisser la parole tout à l’heure au
porte-parole militaire pour compléter, mais je tiens à dire que la terminologie
exacte que nous utilisons à la fois au niveau des FARDC qu’au niveau de la
MONUSCO, c’est bien : « des opérations conduites par les FARDC avec l’appui de
la MONUSCO ». Il ne s’agit pas d’opérations conjointes. Voilà, ce qui est
dit.
Il
ne s’agit pas seulement des opérations en Ituri, il s’agit des opérations sur
l’ensemble du front où nous enregistrons des violations des droits de l’Homme,
des tensions intercommunautaires, des attaques des groupes armés sur l’ensemble
du front dans l’Est de la RDC. Nous resterons donc présents aux côtés des FARDC
pour les appuyer, les aider, les soutenir dans leur combat contre ces groupes
armés. Mon Colonel, je pense que j’ai bien traduit votre pensée ?
Porte-parole
militaire [Lieutenant-colonel Amouzoun Codjo Martin] : Oui, merci Directeur,
c’est vrai ce que je voulais dire et comme toujours, nous militaires, que ce soit
la Force de la MONUSCO ou les FARDC, nous sommes toujours ensemble. Nous sommes
des militaires, nous nous comprenons.
Nous
poursuivons nos opérations, nos activités militaires. Ce que j’appelle
opérations, ce sont des activités militaires. Ce n’est pas dans le cadre de
l’accord sur la reprise de la coopération.
Comme
toujours, nous on a toujours mené nos activités militaires ensemble pour
protéger les populations civiles que ce soit dans l’Ituri, au Nord-Kivu, au
Sud-Kivu, comme dans d’autres provinces. Je voudrais dire par-là des activités
militaires, pas nécessairement des opérations conjointes comme vous le pensez.
Merci.
Question 2 Vivian Nzabarinda/ RTBF
& Radio Mutaani FM (Goma) : Un élu de la ville de Butembo vous aurait
accusé d’avoir distribué des machettes et [autres] armes blanches aux FDLR pour
qu’elles puissent commettre des exécutions sommaires à la communauté Nande de
la zone en belligérance de Miriki, qu’en dites-vous ? La question est adressée
au Directeur de l’Information publique de la MONUSCO.
Directeur
de la Division de l’Information publique et porte-parole par intérim de la
MONUSCO [Charles Antoine Bambara]: Je crois que vous faites allusion à un
Sénateur effectivement qui, sur les ondes de radio Kivu One à Goma, était
intervenu pour justement faire les allégations auxquelles vous faites allusion.
Nous
voulons dire ceci de façon très claire et nette : au niveau donc de la MONUSCO,
le commandant indien dont il faisait référence, après vérification auprès du
Général de la Brigade du Nord-Kivu, qui est indien et qui connaît ses hommes,
nous dit que ce commandant n’existe pas dans ses rangs. C’est clair.
Premièrement,
le commandant dont il fait référence et qui aurait fait la transaction,
n’existe pas.
Deuxièmement,
le Général Jean Baillaud que vous connaissez très bien, qui est toujours à Goma
et qui est Commandant adjoint de la Force de la
MONUSCO, est catégorique : la chaîne de commandement de la MONUSCO n’a
jamais autorisé récemment ou dans le passé d’ailleurs les achats de machettes.
Jamais. Donc c’est clair et net que ces allégations doivent être prouvées.
Ensuite,
aucun Casque bleu n’est autorisé à faire quoi que ce soit en termes de trafic
ou autre chose. Cela est interdit par les textes onusiens.
Nous
avons un mandat très clair, c’est de neutraliser l’ensemble des forces négatives
dans cette région de l’Est de la RDC, y compris les FDLR et l’ADF. Comment
pouvez dire ou comprendre que nous ayons quelque contact, je ne sais pas à quel
niveau, avec ces gens que nous devons neutraliser. Nous allons les neutraliser,
c’est ce que le Conseil de sécurité nous demande.
Le
Commandant de la Force de la MONUSCO est très clair là-dessus : aucun groupe
armé ne sera épargné. Nous allons combattre aux côtés des FARDC pour anéantir,
neutraliser ces groupes armés et tant qu’on n’a pas de preuves pour étayer tout
cela, je crois qu’il faut se méfier un peu de ce genre d’allégations.
Merci.
Question 3 Sylvie Fortunet Mbula/
Antenne A TV (Goma) : Je reviens sur le communiqué de l’Union africaine, les
Nations Unies, l’Union européenne et la francophonie que le porte-parole de la
MONUSCO venait de nous lire tout à l’heure et je remarque que ces partenaires
du Gouvernement insistent sur la tenue du dialogue et des élections
apaisées.
Au fait la MONUSCO qui soutient le
dialogue en RDC ; la MONUSCO qui a soutenu les consultations entamées par Edem
Kodjo à Kinshasa. Nous le savons tous, une frange de l’opposition ne veut pas
de monsieur Edem Kodjo à Kinshasa. Ils ont dit, ils ont déclaré que ses
consultations ne servent absolument à rien.
Qu’est-ce que la MONUSCO peut
lancer comme message aujourd’hui après la publication de ce message des
partenaires du Gouvernement à ceux qui ne veulent pas d’un dialogue politique
en RDC ?
Directeur
de la Division de l’Information publique et porte-parole par intérim de la
MONUSCO [Charles Antoine Bambara]: Nous pensons que la MONUSCO n’a pas de voix
plus forte que celle de Ban Ki-moon, lui-même, Secrétaire général des Nations
Unies, qui a très clairement appelé effectivement à ce que le dialogue puisse
s’engager au niveau des acteurs politiques dans ce pays, pour paver un peu le
chemin vers les élections.
Et
vous savez que Maman Sidikou, son Représentant spécial en RDC, a rendu
plusieurs fois visite à la CENI, pour interpeller les responsables, notamment
le président de la CENI, pour que l’on fasse diligence dans l’avancée réelle
vers ce processus électoral.
Et
nous avons entendu ces derniers temps effectivement, non seulement le président
de la CENI mais d’autres instances de la CENI, dire que cela se mettait un peu en musique, avec notamment la
planification de l’organisation un peu de l’enregistrement des électeurs.
Ensuite, il y a aussi cette décision d’organiser les élections des
gouverneurs.
Tout
cela va dans le bons sens, mais nous voulons une fois de plus et c’est ce que
le communiqué auquel vous faites référence dit, il y a des délais constitutionnels
qu’il faut prendre en compte, bien entendu. Et, il faut que ce travail en amont
puisse aller vite, pour que les termes de la Constitution soient respectés.
Voilà un peu ce que nous pouvons dire.
Question 4 Mira Masengu/ 2 As TV : J’ai suivi le Directeur du BCNUDH qui
vient de dire tout à l’heure qu’il y a 411 cas de violations des droits de
l’Homme commis en RDC au mois de janvier [2016]. Alors que fait vraiment le
BCNUDH pour que les droits de l’Homme soient respectés en RDC, après avoir
publié ?
Directeur
du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme [Jose Maria Aranaz]:
Ce qu’il y a dans le rapport, c’est un diagnostic de la situation. C’est ce
qu’on a présenté ici. On [réunit] la documentation, on prend toutes les
informations nécessaires et on les partage avec les autorités et ceux qui ont
la responsabilité de protéger les droits de l’Homme en RD Congo.
Ce
n’est pas la responsabilité des Nations Unies, ce n’est la responsabilité de la
communauté internationale. On apporte l’appui et on fait la vigilance
conformément à ce que prescrit le mandat et sous l’accord du Gouvernement pour
le faire. On partage avec les autorités et on apporte l’appui pour faire les
investigations pour éradiquer les causes des violations des droits de l’Homme,
soit par les agents étatiques, soit par les groupes armés.
Question 5 Laetitia Masela/ RTNC 2
: Je pose ma question à quelqu’un de l’OMS, s’il y en a ici. L’environnement
sanitaire reste en alerte avec l’apparition du virus « Zika » au Brésil. Ici en
RDC, comment se prépare l’OMS pour parer à l’arrivée de ce virus ?
Coordonnatrice
du Groupe de Communication des Nations Unies [Florence Marchal] : Je sais que
l’OMS est en veille constante. J’ai vu passer des communiqués qui ont été
diffusés pour information sur les symptômes. Mais pour l’instant, ici, il n’y a
encore aucun cas avéré et l’épidémie ne concerne pas encore la RDC. Mais
évidemment, l’OMS qui tous les mois fait des rapports de situation, sur la
situation sanitaire en RDC, suit ça de très près.
N’Kiere May/ Agence Congolaise de
Presse : Je voudrais poser une petite question. Pourquoi lors de sa visite dans
l’Est, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC
n’a pris que l’ambassadeur du Vatican en RDC [le Nonce apostolique] au lieu
d’avoir par exemple une délégation des religieux, etc. pourquoi seulement
l’Eglise catholique ?
Deuxièmement, au Directeur du
BCNUDH, qu’est-ce que vous entendez réellement par « violations des droits de
l’Homme », parce qu’il faut que vous expliquiez ça aux gens, j’ai l’impression
que la définition n’est pas bien comprise.
Directeur
de la Division de l’Information publique et porte-parole par intérim de la
MONUSCO [Charles Antoine Bambara]: Le voyage du Représentant spécial dans l’Est
avec le Nonce apostolique, Monseigneur Montemayor, n’est qu’une première étape.
Il faut dire qu’ici à Kinshasa, il rencontre toutes les communautés. Il a
rencontré la communauté protestante récemment, il a rencontré aussi je crois,
la communauté musulmane, et il va faire des voyages avec les uns et les autres
au regard de leurs disponibilités. C’est
un travail de longue haleine qui commence, c’est vrai, cette semaine avec ce
programme avec le nonce apostolique, mais au fil de semaines, je suis sûr que,
- il n’est pas à son premier voyage dans l’Est -, il repartira avec les autres
communautés si besoin est, pour une fois de plus, comme on l’a dit, montrer un
peu la compassion, la solidarité, mais aussi la consolation envers ces
populations meurtries par les violences de groupes armés dans l’Est du pays,
notamment ils vont visiter Kitshanga, donc toute cette zone de la province du Nord-Kivu
où on a enregistré ces dernières semaines encore plusieurs violations des
droits de l’Homme.
Ce
n’est que le début d’un long processus de voyage que lui-même va programmer, et
on vous tiendra au courant.
Directeur
du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme [Jose Maria Aranaz]
: Sur le concept de ‘’violations des droits de l’Homme’’. Je pense que le
problème ne réside pas sur la compréhension de ce concept, mais plutôt qu’il y
a plusieurs interprétations de ce concept.
Je
peux vous assurer que notre méthodologie de travail, c’est la méthodologie
standard de toutes les Missions et de toutes les représentations du
Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à travers le monde. Ça c’est la
première chose. Le standard de vérification et d’investigation est le
même.
De
l’autre côté, l’interprétation obéit également à une méthodologie standard,
claire et universelle. Quelle est notre interprétation du concept ‘’violations
des droits l’Homme’’. Elle fait référence aux droits et libertés consacrés par
la Constitution congolaise et par les traités des droits de l’Homme qui ont été
ratifiés par la RD Congo.
Et,
‘’ce sont des actes commis par les individus, les institutions, les agents
étatiques, les particuliers ou les groupes armés, qui sont contraires à ces
droits et ces libertés qui sont consacrés par la Constitution, et ce, en
conformité avec les traités internationaux sur les droits de l’Homme’’.
Question 6 Théodore Ngandu/ Télé 7
: En rapport avec le communiqué conjoint de quatre organisations. Pourquoi
celles-ci ont attendu seulement la date du 16 février [2016] pour publier leur
communiqué conjoint ?
Directeur
de la Division de l’Information publique et porte-parole par intérim de la
MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : Il faut dire simplement que pour travailler
déjà entre deux organisations ce n’est pas facile, pour travailler entre quatre
c’est encore plus difficile, et pour harmoniser le message.
C’est,
je crois, un concours de circonstances qui fait que ça tombe vraiment ce 16
février [2016]. Car vous savez que l’Union africaine a son siège à Addis-Abeba,
l’Union européenne à Bruxelles, ensuite la Francophonie à Paris, les Nations
Unies à New York. Il faut vraiment faire circuler le document. Ce n’est pas un
document qu’on a préparé seulement hier. C’est un document qui a été préparé
depuis de longs jours, de longues semaines, et qui était finalement prêt ce
jour-là, et que on l’a publié [le même jour, soit le 16 février]. Et puis
voilà.
Et
donc, c’est un signal fort je crois, à l’endroit des acteurs politiques de ce
pays, pour leur dire : la communauté internationale est prête à soutenir ce
processus, mais il faut qu’il y ait une cohésion politique à l’interne, il faut
que vous-mêmes au niveau de la nation congolaise, vous puissiez vous entendre
sur le minimum, afin d’avoir ce soutien de la communauté internationale, qui
fait front, qui fait face, donc qui se dit, nous sommes prêts, nous vous
attendons, faites nous signe dès que tout cela est mis en ordre, pour que nous
mettions en musique donc l’appui promis par la communauté internationale pour
aider à ce processus politique, donc en RD Congo.
Question 7 Gina Mulumba/ Citizen
((Goma) : Ma question, je vais l’adresser à madame Marchal. Vous avez tantôt
dans votre exposé parlé du PAM qui faisait des distributions de nourriture aux
vulnérables au Nord-Kivu. Je voudrais si possible revenir sur le cas
particulier de déplacés de Miriki, qui selon nos informations, du moins jusqu’à
la semaine dernière, ils se plaignaient d’un accès difficile, aussi bien aux
soins de santé, qu’à la nourriture justement.
Coordonnatrice
du Groupe de Communication des Nations Unies [Florence Marchal] : Ok, je vous
remercie. Je veux passer la parole au Chargé de la communication du PAM, Claude
Kalinga, qui est présent dans cette salle.
Chargé
de la communication du PAM [Claude Kalinga] : L’assistance que le PAM fournit à
partir d’aujourd’hui à ces vulnérables dans cette partie de Lubero, n’est pas
la toute première. En fait, c’est la seconde, parce que la première date d’il y
a quelques semaines et le PAM est intervenu pour apporter une assistance
alimentaire d’urgence en termes de biscuits énergétiques. Donc, pour environ 50
mille personnes. Celle-ci, c’est la deuxième assistance qui commence pour
quelques jours. Donc, le PAM est là au quotidien pour assister ces personnes
vulnérables. Voilà.
Question 8 Jean-Pierre Kayembe/
RTGA (Goma) : Une question au porte-parole de la MONUSCO. Le communiqué de la
communauté internationale n’a dit rien de fondamentalement nouveau, c’est des
choses que nous connaissons par cœur. Soutien conditionné au dialogue, respect
de prescrits légaux, mais dans la classe politique, la crispation est ambiante,
à l’opposition, une certaine opposition ne veut pas de ce dialogue, la consœur
le disait tout à l’heure, à la CENI, une note technique qui a fuité ne fait pas
croire qu’il y aura élection d’ici fin décembre ; vous ne trouvez pas que les
indices sont réunis pour un choc frontal ?
Directeur
de la Division de l’Information publique et porte-parole par intérim de la
MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : Nous ce que nous pouvons dire au niveau de
la communauté internationale, ce que cette communauté internationale parle
d’une voix lorsqu’il s’agit de la RD Congo, surtout par rapport au processus
politique qui est en cours.
Le
message est clair, il faut avancer de façon irréversible vers les prochaines
échéances électorales prévues par la Constitution elle-même. Il y a des
difficultés certes, il faut les aplanir. Les quatre organisations demandent
effectivement, ou encouragent en tout cas, soutiennent l’idée de ce dialogue au
niveau de la classe politique, pour déblayer un peu le chemin allant vers ces
élections.
Je
crois que tout cela encourage les uns et les autres à revoir un peu leurs
positions, à se dire, c’est une chance que nous devons saisir pour essayer de
faire entendre notre voix dans ce débat politique, afin de marcher vers ces
élections qui vont se tenir tôt ou tard.
Mais
nous pensons, nous, au niveau de la communauté internationale, que les délais
constitutionnels une fois de plus, devraient pouvoir être respectés si tout
cela se met en musique rapidement.
Question 9 Jean-Pierre Elali/ Radio
Okapi : C’est une question d’actualité. Je voudrais savoir, parce qu’hier
c’était la journée ville morte décrétée par l’opposition politique en RD Congo,
est-ce qu’à jour, juste un jour après cette opération ville morte, peut-on
avoir une idée sur le bilan, et notamment en ce qui concerne les violations des
droits de l’Homme, s’il y en a ?
Directeur
de la Division de l’Information publique et porte-parole par intérim de la
MONUSCO [Charles Antoine Bambara]: Peut-être que le Directeur du BCNUDH va nous
donner quelques éléments. Vous avez sillonné, je crois, la ville de Kinshasa
tout au moins. Avez-vous quelques éléments d’appréciation, sur comment ça s’est
passé globalement ?
Directeur
du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme [Jose Maria Aranaz]:
Merci beaucoup pour la question. Au sujet de la journée ville morte qui s’est
passée hier, je ne ferai pas une évaluation politique, parce que cela ne relève
pas de ma compétence, mais je peux vous dire que cette journée était précédée
par un climat de répression et d’intimidation de défenseurs des droits de l’Homme,
de membres de l’opposition qui étaient engagés dans la mobilisation populaire
et qu’on a dénoncé, notamment qu’il y avait des arrestations de membres de la
société civile, et il y avait aussi des arrestations de leaders politiques
nationaux, il y avait également des menaces de sanctions graves et
extraordinaires pour ceux qui soutiennent l’appel à la journée ville
morte.
Hier
même, on a documenté plusieurs arrestations à Kinshasa, à Goma, à Uvira et à
Matadi aussi. Malheureusement notre travail de vérification était empêché,
parce que pour la première fois nous avions eu accès à certains cachots de la
PNC, on va discuter cela avec les autorités. Jusqu’en ce moment, on a
enregistré au moins douze personnes qui sont toujours en détention à Goma, à Kinshasa
et à Uvira. Ce sont des membres de partis politiques de l’opposition et ceux de
la société civile. Mais nous continuerons à faire le suivi de la situation, et
chercher à savoir s’il y a eu des représailles contre ceux qui ont participé
dans la mobilisation. Il y a eu aussi au moins deux cas de violences par les
manifestants enregistrés, l’un à Goma, et l’autre à Kinshasa.
Et maintenant nous sommes en train d’examiner
les autres rapports au sujet des arrestations que nous avons reçus ce matin, qui peuvent concerner Goma et
Bukavu.
Directeur
de la Division de l’Information publique et porte-parole par intérim de la
MONUSCO [Charles Antoine Bambara]: Voilà, merci au Directeur du BCNUDH pour ces
éléments de réponse. Il faut dire qu’effectivement au niveau de la MONUSCO nous
appelons au respect des droits
individuels et aux libertés de manifester, qui sont reconnus par les lois
internationales.
Cela
va sans dire que partout dans le monde, l’opposition de temps en temps, peut
faire entendre sa voix, mais nous appelons les uns et les autres pour que cela
se fasse dans le calme et dans le respect aussi des lois en vigueur au niveau
du pays.
Voilà
qui met fin à cette conférence de presse. Merci de l’avoir suivie, et à la
semaine prochaine.
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