"La situation en RDC est éminemment complexe et difficile mais nous avons l'occasion d'améliorer la situation sur le terrain. Nos félicitations à la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies sortante, Madame Bintou Keita, qui a fait un travail excellent dans des circonstances pourtant très difficiles". C'est ce qu'a déclaré le 12 décembre 2025 le représentant du Pakistan au cours de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il s'agit de la 100063ème sur la situation sécuritaire en RDC.
Il a félicité tout le personnel de la MONUSCO de son professionnalisme de son courage malgré des circonstances extrêmement difficiles. Il a rendu hommage aux casques bleus qui ont perdu la vie, y compris ceux et celles qui ont été tués après la prise de la ville de Goma par l’AFC/M23. Le service de ces Casques bleus incarne les plus nobles idéaux de l'ONU. Les auteurs de ces attaques et leurs partisans doivent rendre des comptes. La situation dans l'est de la RDC reste de plus précaire. La sécurité s'est nettement détériorée malgré les engagements pris dans l'accord-cadre de Doha et de l’accord de paix global sur un cessez-le-feu.
Le M23 poursuit son expansion territoriale et a récemment pris la ville d’Uvira. Malgré la signature des accords de Washington, l’AFC/M23 continue de bénéficier de soutien extérieur. Il est essentiel que les engagements pris dans ces accords soient honorés. « Nous appelons de nos vœux un cessez-le-feu immédiat et une cessation totale des hostilités ». Il est déplorable que la résolution 2773 ne soit pas mise en œuvre. 40 % de la zone de couverture de la Monusco est sous le contrôle de l’AFC/M23. La liberté de circulation de la Monusco est fortement limitée, la chaîne d’approvisionnement est perturbée et la relève des contingents est difficile. Toutes ces conditions empêchent la Monusco d'exécuter son mandat, notamment de protection des civils.
Pour le Pakistan, il est inacceptable que des groupes armés aient imposé des administrations parallèles et empêché l’approvisionnement en articles du personnel de l'ONU. « Nous condamnons à ses actes. Le M23 doit permettre à Monusco d'exécuter son mandat tel que confié par le Conseil de sécurité. tout aussi important aborder la situation dans le contexte du renouvellement du mandat de la mission la mission doit se voir confier des mandats réalistes possible adapter en réalité sur le terrain la MONUSCO est la seule force crédible impartiale à même de jouer un rôle décisif en faveur de la paix, de la stabilité dans l’Est de la RDC. Le Conseil de sécurité devrait utiliser l'expérience institutionnelle de la Monusco, sa logistique et sa présence opérationnelle. La Monusco est idéalement placée pour assumer des tâches essentielles notamment de surveillance des vérifications du cesser le feu les délibérations sur le rôle de supervision du cessez-le-feu éventuel au Sud-Kivu sont également essentielles.
Le Pakistan en tant que l'un des principaux pays fournisseurs des contingents au Sud-Kivu avait mis en garde le retrait de la Monusco du Sud-Kivu qui lui semblait prématuré et risquait de créer un vide sécuritaire et malheureusement il avait raison. Ce qui montre également l'importance de consulter ceux qui sont sur le terrain. La prise de décision sur les mandats et les ajustements doit mieux tenir compte de la position des pays fournisseurs des contingents et des personnels de police et des dirigeants sur le terrain. Il est tout aussi important que les mandats doivent être dotés de ressources suffisantes.
Le budget de la Monusco a été revu à la baisse de 45,3 millions de dollars américains. Ce qui a conduit au rapatriement de plus de 700 casques bleus. 25 % de réduction supplémentaire ont supposé le départ de plus de 1.000 personnes. Le niveau reste à 11.500 tel que autorisé mais la Monusco ne compte qu’un peu plus de 8.000 soldats sur le terrain. Ce décalage important entre la responsabilité de la Mission et la réduction des ressources doit être réglé pour permettre à la Monusco de s'acquitter des tâches telles que lui confiées par le Conseil de sécurité.
Le Pakistan se félicite de l'élan diplomatique visant à arriver à la paix dans l'est de la RDC. « Nous saluons les efforts du Qatar dans le cadre de l'accord de Doha entre la RDC le M23. Nous saluons la signature de l'accord de Washington le 4 décembre 2025. C’est une étape qui nous rapproche de la désescalade, notamment entre la RDC et le Rwanda. Le Pakistan se félicite du processus piloté par l'Union africaine (UA) sous la médiation togolaise qui vise à harmoniser les processus de Nairobi et de Luanda.
L’écart entre les efforts politiques et diplomatiques et les retombées sur le terrain risque de saper ces efforts et ces processus doivent viser à lutter contre les causes profondes du conflit en RDC pour une paix et une stabilité durable. « Nous réaffirmons notre appui en faveur de l'envoyé spécial des Nations Unies pour la région des Grands Lacs dont le rôle est crucial pour garantir la coordination et la complémentarité entre ces efforts parallèles ».
Il importe que toutes les initiatives de paix se complètent et soient appuyées au plan régional par le Conseil de sécurité et qu'elles assurent la préservation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RDC. Enfin, nous exhortons les parties à faire preuve de volonté politique à s'engager dans un dialogue authentique et honorer leurs obligations et à saisir l'occasion qui leur est donnée actuellement grâce à la coopération de l’appui international au plus haut niveau afin d'arriver à une paix durable dans la région.