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samedi 12 octobre 2024

La Corée du Sud apporte 2,5 millions de dollars américains au PNUD pour lutter contre les violences basées sur genre

Le Gouvernement de la République de Corée du Sud a alloué une contribution de 2,5 millions de dollars américains au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Cette contribution financière vise à mettre en œuvre le projet d’assistance humanitaire pour la lutte contre les Violences Basées sur le Genre en République Démocratique du Congo.

Ce projet d’une durée d’une année sera exécuté dans 3 provinces à savoir le Nord-Kivu, l’Ituri et le Sud-Kivu marquées par des crises humanitaires dues aux conflits armés ainsi qu’aux catastrophes naturelles. Ces-derniers sont à la base des déplacements massifs, laissant des millions de personnes dans un besoin urgent d'assistance humanitaire. Parmi les populations les plus gravement touchées figurent les femmes et les filles victimes des violences basées sur le genre, qui manquent souvent d'accès aux services vitaux tels que les soins de santé, le soutien psychosocial et la prise en charge  juridique et aux moyens de subsistance. .

Ce fonds a pour objectif de réduire les cas des VBG et la vulnérabilité des personnes contraintes au déplacements forcés et renforcer considérablement les efforts pour protéger et autonomiser les survivants des VBG dans le contexte de conflits. Ce financement s'aligne sur le Plan de Réponse Humanitaire 2024 pour la RDC, qui appelle à mobiliser 2,6 milliards de dollars en vue d’aider à 8,7 millions de personnes, dont 524.000 réfugiés, 3,4 millions de déplacés internes et 2 millions de rapatriés. Cette collaboration entre la République de Corée et le PNUD est cruciale pour répondre aux besoins immédiats et à long terme de ces communautés vulnérables.

Au terme de ce projet, il est attendu d’une part que les personnes déplacées internes, les réfugiés, les demandeurs d'asile, y compris les personnes déplacées de force, aient l’accès volontaire à des solutions durables. D’autres parts il est question de renforcer les capacités des structures de prise en charge des survivants des violences sexuelles et basées sur le genre dans l’Est de la RDC. Les fonds contribueront également à la réintégration et à la relocalisation des personnes déplacées internes (PDI) et des réfugiés, en se concentrant sur des solutions à long terme allant au-delà de l'aide humanitaire immédiate.

En définit, il s’agira d’améliorer l'offre d'une justice de qualité en renforçant les institutions de la chaîne pénale dans la poursuite des délits de violences sexuelles et la demande de justice de la population pour favoriser la résolution pacifique des conflits.

Un impact plus large sur la paix et le développement

Ce projet s'intègre également dans l'approche Nexus Humanitaire-Développement-Paix (HDP), que le PNUD pilote en RDC depuis 2018. Cette approche vise à traiter les causes profondes des conflits et des déplacements en favorisant une stabilité et un développement à long terme. En mettant l'accent sur la gouvernance locale, la reprise économique et l'inclusion sociale, le projet contribuera à bâtir des communautés plus résilientes et à réduire la dépendance à une aide humanitaire prolongée.

La République de Corée est un partenaire clé dans la promotion du développement durable en RDC, en soutenant des secteurs allant de la réponse aux VBG à l'application de la loi, en passant par des projets énergétiques. Cette dernière contribution souligne encore une fois l'engagement profond du gouvernement coréen à répondre aux crises humanitaires tout en favorisant la paix et le développement à long terme. Au moment où la MONUSCO commence son retrait progressif, la nécessité d'une aide humanitaire et d'un soutien au développement devient encore plus cruciale. Grâce à ce financement, le PNUD et ses partenaires continueront de protéger et d'autonomiser les plus vulnérables, en veillant à ce que les survivants de VBG puissent vivre dans la dignité et que les populations déplacées puissent reconstruire leur vie en toute sécurité.

mardi 8 octobre 2024

RDC : « Tout rôle joué par le Rwanda dans le soutien au M23 au Nord-Kivu - et par tout autre pays soutenant des groupes armés actifs en RDC - doit cesser »

« Faites de l'espace pour la paix ». C'est la déclaration faite le 8 octobre 2024 à Genève en suisse le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Volker Türk, au sujet de la RDC en compagnie de la Représentante du secrétaire général des Nations unies en République Démocratique du Congo, Bintou Keita. Elle a déclaré lors du Dialogue interactif renforcé sur la situation des droits de l'homme en République Démocratique du Congo au Conseil des droits de l'homme à Genève.

« La situation des droits de l'humain en République Démocratique du Congo continue de s'aggraver sous nos yeux. Un mélange explosif d'escalade de la violence, d'intérêts régionaux et internationaux, d'entreprises exploitantes et d'une faiblesse de l’état de droit. Au détriment d'un peuple déjà dévasté par des décennies de conflit. Cette situation mérite l'attention immédiate de la communauté internationale, afin que les armes se taisent et qu'un espace de paix puisse être créer », a-t-il dit au Conseil des Droits de l’Homme.

Lors de sa visite en RDC au mois d’avril de cette année, plusieurs questions restent d'actualité, a dit Türk. « Tout d'abord, l'impératif de mettre fin au conflit à l'Est. Le nombre de victimes de violations et d’atteintes aux droits humains et de violations au droit international humanitaire continue d'augmenter », Türk a déclaré.

Entre le 1er juin 2023 et le 31 mai 2024, 85 % des violations et atteintes commis dans le pays ont eu lieu dans les provinces touchées par le conflit dans l'est du pays. Les membres de groupes armés seraient responsables de 61 % d'entre elles, ainsi que d'attaques meurtrières contre des civils et des infrastructures civiles, notamment des écoles et des hôpitaux.

« Malgré certains efforts de prévention et d'enquête, les violences sexuelles se répandent, avec 700 nouvelles victimes identifiées au cours de la seule période couverte par le rapport. Les groupes armés enlèvent, retiennent en captivité et soumettent les femmes et les filles à l'esclavage sexuel. Nombre d'entre elles ont été tuées après avoir été violées. Les cas ne sont certainement pas tous signalés. C'est atroce », a dit le Haut-Commissaire.

Selon des sources humanitaires, 940.000 personnes de plus ont été déplacées à l'intérieur du pays cette année, ce qui porte le nombre total de personnes déplacées à l'intérieur du pays à plus 6,4 millions. Le pays compte 23,4 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire, ce qui en fait le pays le plus touché par l'insécurité alimentaire dans le monde.

Les violations des droits humains commises par les forces de défense et de sécurité congolaises, notamment au cours de leurs opérations militaires contre les groupes armés, restent préoccupantes, selon le Haut-Commissaire. Les discours de haine et autres incitations à la discrimination et à la violence, qui existent depuis longtemps, alimentent le conflit et accroissent les tensions politiques dans tout le pays et ne doivent pas être tolérés.

« Je demande instamment aux pays qui exercent une influence sur les groupes armés de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que les combats cessent. Tout rôle joué par le Rwanda dans le soutien au M23 au Nord-Kivu - et par tout autre pays soutenant des groupes armés actifs en RDC - doit cesser », Türk a déclaré.

Le haut-commissaire a ajouté que les autorités doivent être pleinement en mesure d'assumer leur rôle dans l'Est pour assurer la sécurité ainsi que les services publics essentiels tels que l'éducation et la santé. L'État doit également combattre l’impunité, et offrir des recours efficaces aux victimes de violations et d'atteintes aux droits humains, y compris l'accès à la justice grâce à un système judiciaire équitable et efficace.

Türk a salué les efforts déployés par les autorités de poursuivre l’obligation de rendre compte. Entre juin de l’année dernière et mai de cette année, 79 soldats des FARDC, 23 officiers de la PNC, 315 membres de groupes armés et 105 civils ont été condamnés pour des infractions liées à des violations et atteintes graves aux droits de l'humain.

 

Les conditions de détention se détériorent dans toute la RDC, a dit le Haut-Commissaire. « Dans les centres de détention gérés par les services de renseignements, en particulier, un certain nombre de détenus sont soumis à la torture et à d'autres mauvais traitements, y compris des violences sexuelles, et sont détenus dans des conditions désastreuses sans accès à leurs familles et à leurs avocats ».

Le haut-commissaire a pris note des efforts récents visant à réduire la surpopulation carcérale et a exhorté les autorités à garantir des enquêtes complètes et transparentes sur les meurtres et les viols de détenus survenus le 2 septembre 2024 à la Prison Centrale de Makala, à Kinshasa.

Il reste préoccupé par la levée, en mars, du moratoire de fait sur la peine de mort - il s'agit d'un grand pas en arrière, qui va à contre-courant de la tendance à l'abolition observée en Afrique et dans le monde entier. La RDC est dotée de ressources naturelles exceptionnelles, notamment de minerais tels que le cobalt, l’or et le cuivre, d'un potentiel hydroélectrique, de vastes terres arables, d'une immense biodiversité et de la deuxième plus grande forêt tropicale au monde.

« Pourtant, l'accaparement des ressources provenant de l'exploitation illégale et du commerce illicite des ressources naturelles de la RDC, avec la complicité d'entreprises à l'intérieur et à l'extérieur du pays, ainsi que la prolifération et le trafic d'armes, continuent d'être parmi les principaux moteurs de la violence actuelle », a dit le Haut-Commissaire.

« Ce qui me frappe c’est de savoir comment la situation dans l’est est liée à notre vie quotidienne, comme nos portables qui sont nourris par les minéraux de l’est », a dit Volker Türk. « Les habitants de la RDC sont épuisés par la violence, épuisés par le conflit, épuisés par les horreurs de leur vie quotidienne. Ils ont besoin d'avoir et, surtout, d’envisager un avenir », Türk a déclaré.

samedi 5 octobre 2024

Achat de contraception en faveur des jeunes et adolescents : Le gouvernement congolais de s'acquitte pas de sa quote-part

C'est en marge de la Journée mondiale de la contraception célébrée le 26 septembre de chaque année, le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (Cafco) a organisé le 3 octobre 2024 à Kinshasa une journée de réflexion à l'intention des parties prenantes à la santé sexuelle et de la reproduction. 

"Avec les prestataires de santé, les médecins, les infirmiers, le Programme national de santé d'adolescent et le Programme national de santé de la reproduction ainsi que les membres des organisations des jeunes, nous avons constaté que les jeunes et les adolescents ont un taux faible d'accès au service de santé sexuelle et de la reproduction", a déclaré la cheffe du projet Charp, Mimy Mopunga. 

En marge de cette journée, Cafco s'est donné la mission de sensibiliser les parties prenantes pour monter des stratégies qui vont lui permettre de mener le plaidoyer auprès des décideurs pour qu'ils prennent à cœur cette question. 

Selon Mimy Mopunga, la grande partie des produits contraceptifs sont achetés par des partenaires techniques et financiers. "Mais nous avons besoin de l'apport de notre pays. Si un pays n'a pas la maîtrise de la croissance démographique, il lui sera difficile de décoller, de se développer puisqu'on planifie en rapport avec le nombre de la population dans les années avenir". Il faudrait monter des stratégies pour conscientiser le gouvernement puisque c'est le gouvernement qui prend souvent des engagements. "Nous, la société civile, sommes là pour observer et pousser à ce que ces engagements soient respectés".

Cafco a commencé ce projet en 2022. "S'il faudrait parler des résultats, le premier résultat est que les jeunes et les adolescents sont impliqués. Nous parlons sans tabou et sans ambage cette question de la santé sexuelle et de la reproduction et l'accès aussi des adolescents et jeunes". 

Cafco a réussi à réunir les confessions religieuses, des chefs coutumiers qui ne voulaient pas parler de cette question mais il a pu les convaincre. 

"Ils sont devenus des champions de cette cause et cheminent avec nous. Ils se sont impliqués pour faire promouvoir cette question de santé sexuelle et de la reproduction mais également les établissements de santé qui aujourd'hui prennent aussi à cœur cette question puisque la majorité des prestataires n'avaient que l'ancienne information qui n'autorisait pas aux jeunes et adolescents et des personnes adultes de ne pas accepter la planification familiale. 

La loi de 2018 autorise à toute personne en âge de procréer d'utiliser la méthode moderne de son choix. 

"Le plus grand résultat que nous attendons est que le gouvernement commence à décaisser chaque année des fonds pour acheter les contraceptifs puisqu'il n'y a que les partenaires techniques et financiers qui les achètent. C'est un engagement du gouvernement congolais qui doit s'y mettre pour débloquer ses fonds chaque année". 

Depuis 2015, des organisations de la société civile ont réussi à inscrire la ligne budgétaire pour que l'Etat congolais achète des contraceptifs. Les fonds n'ont été décaissés qu'à trois reprises pour l'achat des contraceptifs et plus rien. 

Mise en œuvre du projet sur le terrain

Me Brady Bilala qui représente l'organisation des jeunes et de l'Alliance internationale pour la planification familiale qui est partenaire de mise à l’œuvre sur le terrain du projet Charp en RDC a déclaré qu'ils ont profité de la célébration de la Journée mondiale de la contraception pour pouvoir une fois de plus sur l'importance de sensibiliser les jeunes et les adolescents sur l'importance d'utiliser les différentes méthodes contraceptives parce qu'ils ont le droit d'être informés et d'avoir la bonne information sur la santé sexuelle et reproductive

Ils sont également le droit de pouvoir accéder à ce service lorsqu'ils en ont besoin. 

"C'est dans ce sens que nous avons profité de cette occasion pour réunir encore les différentes organisations de jeunes dans le cadre du projet Charp pour leur parler de cette notion et de cette thématique de la contraception pour que eux aussi voient dans la mesure du possible comment relayer l'information afin que nos jeunes qui sont dans la communauté puissent arriver à adopter un comportement sexuel responsable".

Les jeunes doivent savoir comment se prévenir contre tout le problème de santé publique auquel ils font face notamment le problème des Ist, des avortements à risque, des grossesses non désirées. 

"Je dirais qu'il faudrait qu'on puisse commencer quelque part. Pour cette phase, nous avons d'abord ciblé les 3 grandes provinces du pays. Il s'agit de la province de Kinshasa, la province du Kwilu (Kikwit) , la province du Kongo Central (Matadi)".

Après la mise en œuvre de ce projet dans ces trois provinces, les organisateurs étudieront les résultats attendus afin de mener le plaidoyer au niveau des différents bailleurs pour qu'on puisse toucher d'autres provinces restantes. 

C’est dans cette optique que le Cafco a organisé une journée de réflexion avec les parties prenantes à la Planification familiale afin d’améliorer les services et l’accès aux produits SSRAJ en marge de la célébration  de la Journée mondiale pour la contraception 2024 dont le thème International est "Un choix pour tous : La liberté de choisir" et le thème national "la liberté de choisir la planification familiale pour une autonomisation effective de la fille et de la femme en RDC".

mardi 1 octobre 2024

La RDC se prépare à accueillir la première édition du Marathon international de Kinshasa

La capitale de la République démocratique du Congo va accueillir en date du 29 au 30 juin 2025, le Marathon international de Kinshasa. Soucieuse de redresser le secteur sportif du pays, la Première ministre Judith Suminwa a procédé le 30 septembre 2024 au lancement des préparatifs effectifs de la première édition de cet événement sportif. La Première ministre s'est appesantie sur l'importance de la tenue de cet événement sportif à Kinshasa. Elle a indiqué que  ce marathon va contribuer au bon positionnement de la RDC dans le concert des nations.


La première ministre au terme de la cérémonie

"Le marathon international de Kinshasa est un événement qui positionnera la République Démocratique du Congo sous les projecteurs du monde entier. Ce marathon deviendra la carte postale de notre pays montrant à tous, la beauté, la diversité et le dynamisme de notre capitale. À cette occasion, Kinshasa deviendra le centre d'attention mondiale, un véritable carrefour des athlètes de renom, des visiteurs internationaux et des passionnés des sports, tous rassemblés autour d'une cause commune : la promotion du sport pour le développement et l'unité. En accueillant cet événement, nous provoquons notre destin glorieux, celui d'une nation debout, prête à conquérir son avenir avec ambition et détermination. La RDC est une terre d'opportunités, de défis mais surtout de légendes. C'est à travers des initiatives comme celles-ci que nous contribuerons à l'écriture d'une nouvelle page de l'histoire, une page de prospérité, d'unité et de réussite".

Le sport, un levier important du rayonnement du pays et de l’amélioration de la santé
des congolais

Le Gouvernement Suminwa accorde une place de choix à la promotion des sports. Le pilier 4 du Programme d'Actions du Gouvernement (PAG 2024-2025), dans l’axe stratégique intitulé « Promotion des Sports comme l’un des leviers du rayonnement du pays et de l’amélioration de la santé des Congolais », a clairement exprimé l’objectif du Gouvernement visant à promouvoir une classe de citoyens sains d’esprit et de corps, capables de contribuer efficacement au développement.

"Le sport en tant qu'instrument de développement est au cœur de la vision de notre développement sous l'impulsion de son Excellence M. le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Cette vision vise à faire de Kinshasa, capitale de la RDC, siège des institutions et cœur battant de l'Afrique, une véritable locomotive pour le continent et un lieu de rencontre privilégié pour le monde entier. Cet événement sportif symbolise l'entrée de Kinshasa dans une nouvelle ère, où notre jeunesse, pilier de la nation, trouve des nouvelles voies pour s'épanouir. En investissant dans le sport, nous investissons dans l'avenir, dans une génération prête à porter haut les couleurs de notre pays".

Le ministre des Sports et Loisirs, Didier Budimbu, a insinué que la tenue de ce marathon va marquer le début d'une véritable diplomatie sportive de la RDC.

Présentation des maillots du marathon

"La date du 30 juin n'étant pas anodine, nous souhaitons marquer le lancement d'une véritable diplomatie sportive en République Démocratique du Congo. Cette dernière vise la promotion et le développement de nos talents à travers le sport, nous permettant ainsi de nous inscrire de manière impactante dans cette nouvelle industrie mondiale. L'organisation de ce marathon est l'une des preuves tangibles de cette nouvelle dynamique sportive et de notre engagement à élever le sport congolais".

Cet événement rassemblera les coureurs de tout horizon à la hauteur de plus ou moins 15.000 participants qui sont attendus pour relever le défi de l'endurance humaine.

Bintou Keita : « La médiation engagée par l’Angola reste la meilleure opportunité de réduire les tensions entre le Rwanda et la RDC »

La représente du secrétaire général des Nations unies en Rdc, Bintou Keita, s’est adressée le 30 septembre 2024 devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies. Elle a présenté le rapport du Secrétaire général sur la situation en République Démocratique du Congo. Elle a salué par ailleurs la présence du Représentant permanent de la RDC à New York, Zénon Mukongo, et du Représentant permanent de la République du Rwanda, Ernest Rwamucyo. Tout en saluant également la présence de l’Angola dans cette réunion.

Ce briefing prend place dans un contexte qui mérite d’être salué. Depuis le 30 juillet 2024, et l’annonce d’un cessez-le-feu entre les parties par les ministres des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo et du Rwanda lors d’une rencontre facilitée par l’Angola, s’observe une réduction considérable des combats entre belligérants.

La paix n’est pas encore gagnée, mais il existe aujourd’hui un cadre actif de dialogue entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, une médiation investie et proactive qui ne ménage aucun effort pour résoudre ce conflit, un instrument opérationnel en appui à cette médiation, une perspective réelle de paix peut donc être envisagée. « Je tiens à saluer ici la détermination sans faille du Président João Lourenço de la République d’Angola et de ses équipes à faire aboutir ce processus, et lui renouvelle le soutien total des Nations Unies, y compris de la MONUSCO ».

Les risques et opportunités évoqués précédemment appellent à une mobilisation nationale, régionale et internationale en soutien aux populations congolaises. En premier lieu, il importe de soutenir les efforts de paix partout où sévissent les conflits.

La médiation engagée par l’Angola reste la meilleure opportunité de réduire les tensions entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo. Mais la paix ne se construira pas seulement à Luanda, elle demande aussi d’investir dans les provinces, les territoires, les chefferies et les villages. Au Sud-Kivu, suite au départ de la Monusco, les Nations Unies soutiennent la mise en place de mécanismes de protection non armée des civils.

Des outils pérennes de prévention, gestion et résolution des conflits resteront également nécessaires. En ce sens, la Monusco est pleinement engagée auprès des autorités congolaises pour soutenir l’établissement d’un mécanisme de dialogue permanent en Ituri. Elle travaille également conjointement avec les organisations non-gouvernementales nationales et internationales et les institutions religieuses à consolider les gains obtenus après de nombreuses années d’investissement auprès des communautés, des femmes, des jeunes et des institutions locales.

Militairement également, la Monusco continue de protéger les civils. En Ituri, les Casques bleus sont plus agiles et plus robustes dans leurs interventions. Grâce à la création d’un Centre de Coordination et d’Opérations Conjointes avec les FARDC à Bunia, le temps de réaction à une alerte est passé dans la plupart des cas à moins de 15 minutes. Il y a 10 jours, les FARDC et la Monusco se sont déployés à Bule, afin de mettre fin à une attaque en cours par le groupe armé Codeco, incitant le président de la société civile de la chefferie de Bahema Badjere à déclarer que « n’eut été l’intervention de la Monusco, nous aurions enregistré plus de 100 morts ».

Au Nord-Kivu, la Monusco continue de participer au maintien d’une zone de défense autour de Goma et de Sake. Elle fournit des garanties de protection aux populations civiles en maintenant ses bases de Kitchanga, Kiwanja et Kanyabayonga dans des zones sous contrôle du M23.

Enfin, il est fondamental de réduire la menace des groupes armes à travers la redynamisation du programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P/DDRCS) et en opérationnalisant sa stratégie nationale et ses plans opérationnels provinciaux. Sur ce dossier également, les agences des Nations Unies et la Monusco sont engagée pour soutenir le gouvernement.

« Le 30 juin 2024 nous avons mis fin à nos activités au Sud-Kivu. A la demande des autorités, nous sommes maintenant engagés dans un processus d’évaluation afin d’assurer une consolidation de ce départ et de bien planifier la suite de notre retrait ». L’Equipe intégrée de transition estime à 57 millions de dollars américains l’engagement financier nécessaire pour que l’Etat ait les moyens de prendre la relève de la Mission au Sud-Kivu. Démontrant son volontarisme, le gouvernement s’y est déjà engagé à hauteur de 30 millions de dollars américains. Les autorités provinciales du Sud-Kivu sont également pleinement engagées dans la consolidation de la transition.

La Monusco et le Gouvernement sont à l’œuvre pour définir les modalités de mise en œuvre des prochaines étapes du désengagement de la Mission. Ce travail, qui s’intensifiera dans les prochaines semaines, visera à assurer que les principales leçons apprises du désengagement du Sud-Kivu et les défis spécifiques dans les localités ou la Monusco est encore présente soient prises en compte.