Cette affaire du double assassinat
pourrait prendre une autre tournure avec l’arrestation en septembre 2020 à
Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga du Christian Ngoy Kenga Kenga. 117 Organisations de Défense des Droits Humains (ONGDH)
et mouvements citoyens
œuvrant en République Démocratique du Congo ont suivi avec consternation
sur Radio France Internationale (RFI) les nouvelles révélations et témoignages
éloquents des policiers ayant participé à l’assassinat des défenseurs des
droits humains Floribert Chebeya
Bahizire et Fidèle Bazana Edadi respectivement ancien Directeur Exécutif et
Chauffeur, chargé de dispatching de la Voix des Sans Voix pour les Droits de
l’Homme, en sigle VSV, dans la nuit du
01 au 02 juin 2010 dans les installations de l’inspection Générale de la Police
Nationale Congolaise (IG/PNC, actuel Commissariat Général de la PNC).
De G à D Jonas Tshiombela et Rostin Manketa |
Les organisations de défense des
droits humains et les mouvements citoyens se félicitent et saluent le
professionnalisme de Rfi et son implication constante dans la recherche de la
vérité sur les circonstances de l’assassinat de ces deux défenseurs des droits
de l’homme ".
Les témoignages de deux policiers
prouvent une fois de plus à la face du monde que l’assassinat de deux
défenseurs des droits humains est bel et bien un crime d’Etat ciblé et planifié
qui ne doit jamais demeurer impuni.
Les ONGDH et les mouvements citoyens
signataires de ce communiqué rappellent avec regret que cela fera bientôt 11 ans qu’ils sont en attente de la vraie justice pour Floribert Chebeya
Bahizire et Fidèle Bazana Edadi. Par la même occasion ils constatent la
passivité et la non implication
effective de l’Etat congolais pour le rétablissement de la vérité en vue de voir tous les responsables impliqués dans
cet assassinat répondre de leurs actes.
Les ONGDH et les mouvements citoyens signataires de ce
communiqué conjoint rappellent aux autorités congolaises en général et au
Président de la République en particulier qu’aucun véritable Etat de droit ne
peut être bâti sur fonds de l’impunité des auteurs des crimes avérés connus et
maintes fois cités par des témoins oculaires.
Au regard de ces nouvelles
révélations qui viennent renforcer celles des précédents témoins, les ONGDH et
les mouvements citoyens signataires du présent communiqué demandent aux
autorités politiques et judiciaires congolaises ainsi qu’au Bureau Conjoint des
Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) de tout mettre en œuvre
pour :
-
L’arrestation
immédiate et sans condition du Général John Numbi Banza Tambo, suspect n° 1
dans l’assassinat de Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi ;
-
La
réouverture rapide du procès de l’assassinat de deux
défenseurs des droits humains afin de lutter contre l’impunité des auteurs des
crimes contre les Défenseurs des droits humains et les activistes
pro-démocratie.
-
La
protection et la sécurisation des témoins oculaires et de leurs familles pour
toutes fins utiles ;
- La sécurisation, pour des raisons d’enquêtes, de la concession du Général John Numbi Banza Tambo et surtout celle du Général Zelwa Katanga alias Djadjidja situées à Mitendi, commune de Mont-Ngafula où le corps du Défenseur des droits humains Fidèle Bazana Edadi aurait été enterré.
L'un des avocats de la VSV, Me Jean-Marie Kabengela Ilunga, a déclaré qu'aujourd'hui ces gens-là étaient déjà au courant que le corps se trouverait là, il est possible qu'ils aient déplacé le corps. L'analyse que nous avons faite des relevés téléphoniques montraient que ceux qui avaient tué Floribert Chebeya et Fidèle Bazana n'avaient pris d'autres chemins que celui menant vers Mitendi.
"Si le corps de Floribert Chebeya était de ceux-là et celui de Fidèle Bazana devrait être quelque part là parce qu'aucun relevé téléphonique ne nous a indiqué les traces des assassins ailleurs que vers Mitendi. Il est possible qu'ils aient déplacé le corps mais il faut tout de même sécuriser le lieu où serait enterré le corps de Bazana. Un trou déjà creusé si on déterre, la terre ne restera pas ferme comme Dieu l'avait créé. Donc, les traces resteront. Comme l'on dit l'infraction parfaite n'existe pas".
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