lundi 8 décembre 2025

La Société civile du Sud-Kivu : « Tôt au tard des violations dans la partie orientale de la RDC seront réprimées »

La Société civile du Sud-Kivu à travers son bureau de coordination provinciale a alerté dans un communiqué la communauté internationale en générale et en particulier le président Donald Trump des États-Unis sur l'aggravation de la situation de droits humains observés sur les lignes de front en province du Sud-Kivu le 4 décembre 2025, jour de la signature même de l’accord de paix de Washington et 48 heures après ladite signature.

Certains citoyens de Bukavu et de Kamanyola avaient déjà alertés sur le renforcement des troupes de l'AFC/M23/RDF 48 heures avant la signature de l'accord. Certains renforts sont venus de la ville de Goma par deux rotations par bateaux et d'autres ont traversé la frontière en provenance de Bugarama au Rwanda à ciel ouvert donc, visibles par les habitants de la ville de Bukavu pour renforcer Kamanyola et Katogota. Les mêmes mouvements de renforcement de troupes ont été observés au Nord Kivu pour renforcer les lignes de front vers Walikale et dans le secteur de Osso Banyanga dans le territoire de Masisi.

Il est regrettable que le Gouvernement de la République, incapable de protéger les villes de Bukavu et de Goma et de récupérer les zones déjà occupées par la rébellion, n'ait pas pris au sérieux toutes ses alertes, et que le Chef de l'Etat, son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo n'ait pas tenu sa parole de ne pas signer l'accord de Washington sans qu'il y ait eu au préalable, le retrait des troupes rwandaises sur le sol congolais conformément à la résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Les combats sont d'une telle cruauté d'autant plus qu'ils se déroulent à l'aide d'une artillerie très lourde et sophistiquée. Des drones Kamikaze et de bombes tombent sur des paisibles citoyens entraînant des morts civils parmi lesquelles, des élèves, la destruction des marchés et bien d'autres infrastructures socio-économiques. Dans ces différentes zones sous le feu rebelle et son allié rwandais, l'on observe un grand mouvement de nouveaux déplacements internes et de refuge de la population et cela aggrave lourdement la situation humanitaire.

Malheureusement, ces nouveaux milliers de déplacés internes restent sans aucune assistance humanitaire de même que les réfugiés désespérés qui fuient les hostilités vers le Rwanda et le Burundi.

La Société civile du Sud-Kivu s'interroge si le président Donald Trump qui s'est vanté d'avoir rétabli la paix définitive en RDC est conscient de la gravité de la situation qui s'est fortement dégradée le jour même de la signature  e l'Accord de paix dans son pays et qui continue à l’être à ce jour.

Les femmes et les enfants sont les plus touchés par cette situation d e guerre car les images des femmes éventrées par les bombes à Kasika, Mutarule, Kamanyola, Kaziba, circulent dans les réseaux sociaux et sont insupportables à voir. Qu'ont-ils fait pour mériter ces exactions inhumaines continues ? Pas plus tard que le samedi 5 décembre 2025, les affrontements de Wazalendo et les éléments AFC/M23/RDF ont causé des morts à Murhesa, Chefferie de Kabare et des pauvres écoliers atteints par balles en « pleines classes ».

Actuellement les affrontements s'intensifient au Sud-Kivu d'une part, dans la plaine de la Ruzizi : Kamanyola, Katogota, Mutarule et dans les hauts et moyens plateaux de Mwenga Fizi et Uvira, dans la Chefferie de Kaziba dans le territoire de Walungu et se prolongent vers Rurambo. D'autre part, les mêmes velléités, s'étendent sur l'axe Civanga-Bunyakiri via Kalonge le long de la route nationale n° 3 en plein Parc national de Kahuzi Biéga (PNKB).

L'objectif des rebelles et leurs alliés RDF étant de prendre la ville d'Uvira sur l'axe Sud du Sud-Kivu et donc vers Kalemie et chercher à briser le verrou de Civanga-Bunyakiri et toute la ceinture littorale du lac-Kivu menant vers Bunyakiri par les villages surplombant Katana-Bushaku-Numbi-Ziralo pour ainsi tenter une progression aisée vers Kisangani via Walikale.

S'agissant du Nord-Kivu, les affrontements intenses et meurtriers sont signalés dans le territoire de Walikale vers l'axe Mpinga/Mpeti, à Nabyondo, Lukweti et Makananga dans le secteur de Osso Banyanga avec l'objectif de prendre aussi Walikale et progresser vers Kisangani. Ceci explique clairement, l'ouverture par les rebelles et leur allié, des plusieurs fronts des contournements pour atteindre Walikale et donc Kisangani.

Au regard de ce qui précède la Société civile du Sud-Kivu compatit avec toute la population en détresse et présente ses condoléances aux nombreuses familles éplorées. Elle condamne fermement la violation de l'accord de Washington et Doha par les parties et les invite à la cessation des hostilités en recommandant ce qui suit :

1. Le président Donald Trump a pris le courage de faire la médiation entre le Rwanda et la RDC, qu'il fasse tout ce qui est de son pouvoir pour exiger la cessation des hostilités, les sanctions aux contrevenants et le retrait immédiat des troupes rwandaises sur le sol congolais ;

2. Étant donné que les parties en guerre se rejettent la responsabilité de bombarder les zones densément peuplées, des enquêtes urgentes doivent être menées pour dénicher les coupables et que ces violations du droit international humanitaire soient sévèrement sanctionnées à l'issue de ces enquêtes voulues urgentes ;

3. Que la communauté humanitaire s'active à apporter de l'aide humanitaire aux milliers de déplacés sans assistance dans les zones en conflits et que les parties en conflits leur laissent l'accès aux mécanismes de survie en décourageant les belligérants à détruire les abris de déplacés qui ont pourtant droit à l'assistance dans ces conditions. L'aide médicale est de plus en plus exigée à cause de nombreux cas de blessés par balle signalés et que le CICR facilite comme toujours l'enterrement des civils dans les différentes lignes des fronts ;

4. Aux belligérants de respecter le droit international humanitaire et d’être conscients que tôt au tard ces violations seront réprimées et de cesser toutes les menaces à l'égard des animateurs et acteurs de la société civile tant dans les zones occupées par les rebelles que celles contrôlées par le gouvernement ;

5. A la population de se mettre à l'abri, ne pas s'exposer à circuler dans les zones pendant les combats ;

6. L'urgence de la cohésion sociale s'impose. Cela est possible à travers la convocation par le président de la République, Chef de l'Etat, du dialogue national inclusif car unis, il sera facile de vaincre toute forme de menace extérieure à la souveraineté nationale.

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