Honorable Président
de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président
du Sénat,
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Distingués invités,
Mesdames et
messieurs,
Mes très chers
compatriotes,
Conformément aux
dispositions de l’article 77 de la Constitution, je rendais compte, il y a un
an, au peuple souverain à travers l’auguste assemblée de ses élus réunis en
Congrès, des moments clés qui ont ponctué la marche de la Nation au cours de
l’année 2021, dans un contexte sécuritaire particulier, marqué par la
proclamation de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Une année après, alors que nous présagions un avenir meilleur, c’est-à-dire, la
résolution de la crise sécuritaire qui sévissait dans cette partie de notre
territoire national, c’est avec tristesse que nous constatons son aggravation
au grand dam de nos populations. Cette fois, alors que je me fais l’agréable
devoir de me soumettre à nouveau à cet exercice constitutionnel de situer la
Nation sur les évènements qui ont jalonné l’année civile qui s’achève tout en
traçant le chemin à venir ; notre pays fait l’objet d’une agression lâche par
le Rwanda, sous couvert du mouvement terroriste du M23 — avec pour conséquence
directe, un drame humanitaire qui expose des millions de nos compatriotes à une
situation d’errance et de précarité. C'est donc dans ce contexte particulier
exigeant de nous responsabilité, solidarité et cohésion que je rends un hommage
appuyé à toutes celles et ceux de nos compatriotes qui nous ont quitté au cours
de cette année. Il s’agit notamment de centaines d’hommes, femmes et enfants
lâchement assassinés à Kishishe, dans le Nord-Kivu, par les terroristes du M23
avec la complicité du Rwanda ; et d’autres compatriotes pour avoir défendu et
servi la patrie jusqu’au sacrifice suprême. En leur mémoire, je vous prie de
bien vouloir vous lever afin d’observer, ensemble, un moment de recueillement.
Je vous remercie.
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Mes très chers
compatriotes,
J’aimerais rendre
compte des progrès enregistrés dans la réalisation de mes engagements contenus
dans le Programme d’Action du Gouvernement 2021-2023, dont l’objectif ultime
est de concourir à l’avènement d’un État fort, prospère et solidaire autour des
axes prioritaires y déclinés entre autres : la restauration de la paix et de la
sécurité, le renforcement de l’autorité de l’État, la relance de l’économie
nationale, l’assainissement de la gestion des finances publiques, la lutte contre
la corruption sous toutes ses formes, la protection de l’environnement,
l’amélioration qualitative des conditions de vie des populations, la Couverture
Santé Universelle, la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base,
l’autonomisation de la femme ainsi que la promotion de l’entrepreneuriat des
jeunes.
Honorable Président
de l’Assemblée nationale,
Honorable Président
du Sénat,
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Distingués Invités,
Mes très chers
Compatriotes,
Il n’est un secret pour
personne que l’Est de notre pays est, depuis des décennies, le théâtre de
plusieurs conflits armés attisés par des forces négatives, entraînant des
violences insoutenables sous toutes les formes, ainsi que le pillage
systématique de nos ressources naturelles, dans l’indifférence quasi-totale de
la Communauté Internationale. C’est dans ce contexte que j’ai proclamé le 3 mai
2021, l’état de siège dans les deux Provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, afin
de vaincre définitivement cet état de fait qui met à mal nos efforts de
développement. Cependant, alors que les résultats engendrés par l’état de siège
se faisaient des plus encourageants, l’année 2022 a été le témoin de la
résurgence des velléités expansionnistes du Rwanda, sous couvert du M23. Face à
cette agression, deux options étaient retenues, à savoir, la résolution du
conflit par la voie du dialogue ou, en cas d’échec, la riposte à la menace par
l’action coordonnée de nos Forces de Défense et de Sécurité. En ce qui concerne
la première option, un effort considérable avait été fourni sous l’impulsion
des Chefs d’État des pays membres de la Communauté d’Afrique de l’Est, dans le
cadre du Sommet organisé à Nairobi le 20 juin 2022. A l’issue dudit Sommet, il
a été signifié d’abord, aux groupes armés locaux, la cessation immédiate des
hostilités les engageant ; ensuite, aux groupes armés étrangers, leur départ du
territoire national ; et enfin, spécifiquement au M23, le retrait de ses
troupes des territoires qu’il occupe. Par ailleurs, une force régionale
composée de troupes des États membres de la Communauté d’Afrique de l’Est se
déploierait dans la zone de conflit et procéderait au désarmement des groupes
armés locaux et étrangers réfractaires. Je me dois de vous confirmer que les
premiers contingents de cette Force régionale ont foulé le sol congolais. Dans
le même ordre d’idées, sous les bons offices du Président angolais, Son
Excellence Monsieur Joao Lourenço, Médiateur désigné de l’Union Africaine, avec
l’appui de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs ainsi que
des Nations Unies ; une tripartite s’est tenue à Luanda le 6 juillet 2022.
La feuille de route
qui en est sortie préconisait primo, la cessation des hostilités et le retrait
du M23 des positions qu’il occupe, secundo, la création d’un mécanisme ad hoc
de vérification et d’observation entre la République Démocratique du Congo et
le Rwanda. Dans la même veine, un ballet diplomatique s’est poursuivi à
Kinshasa avec la visite des Chefs d’Etat et des personnalités telles que :
leurs Excellences Messieurs les Présidents de la République d’Angola, de la
République du Kenya ou encore celui de la République de Guinée Bissau, voire
d’un ancien Chef d’État en la personne de Son Excellence Uhuru Kenyatta,
facilitateur désigné par la Communauté d’Afrique de l’Est dans le cadre du
Processus de Nairobi ; et d’Envoyés spéciaux, toujours dans cette optique de
mettre un terme définitif à ce conflit. De fil en aiguille, d’autres voix se
sont ajoutées à la nôtre condamnant, dans les termes les plus forts, la
poursuite de l’avancée sur terrain dudit mouvement terroriste tout en exigeant,
non seulement, la cessation immédiate des hostilités, mais aussi, le retrait
sans concession des territoires occupés par la coalition constituée par les
Forces de Défense du Rwanda (RDF) et le Mouvement du 23 Mars (M-23). À cet
égard, j’ai pris acte de la position claire prise par les États-Unis d’Amérique
ainsi que par les Envoyés spéciaux du Royaume de Belgique, de la France et du
Royaume-Uni près les Grands Lacs, par laquelle ils réaffirment leur attachement
à la souveraineté et à l'intégrité territoriale des pays de la Région des
Grands Lacs. Aussi, je félicite notre Parlement qui, à travers la
Recommandation de l’Assemblée nationale du 8 novembre 2022, a déclaré le M23
comme groupe terroriste et interdit au Gouvernement de procéder à
l’intégration, au mixage et au brassage au sein des Forces Armées de la
République Démocratique du Congo, de la Police Nationale Congolaise, et de tout
autre service de sécurité, des éléments issus des groupes armés, qui se sont
livrés à des violations massives des droits de l’homme au préjudice des
populations congolaises. Je rends hommage à nos Forces Armées qui tout en
restant attentives aux efforts diplomatiques que nous obligent notre ouverture
au monde et nos engagements internationaux, défendent la Patrie et sont
déterminés à poursuivre l’ennemi jusqu’à son dernier retranchement.
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Chers compatriotes,
Face à la persistance
des menaces contre la paix et la sécurité de notre pays, j’ai, lors de mon
adresse télévisée de novembre dernier à la Nation, galvanisé nos troupes et
fait appel à la vigilance de notre population, particulièrement de notre jeunesse
en l’incitant à se faire enrôler massivement au sein de nos Forces de Défense
et de Sécurité. A cet effet, je ne saurai passer sous silence la réponse de la
jeunesse à l’appel patriotique à défendre la Patrie, dont j’ai pu mesurer avec
fierté l’ampleur lors de ma visite d’inspection à la base militaire de Kitona
le jeudi 8 décembre 2022. Je salue aussi les initiatives du monde universitaire
visant à accompagner de manière structurée l’engagement patriotique de la
jeunesse estudiantine à la défense de la Patrie. Sur le plan militaire, je dois
vous confirmer qu’avec professionnalisme et bravoure, nos vaillantes troupes
des FARDC continuent de mener activement les combats sur terrain. Je vous
rassure que le Gouvernement de la République ne ménage aucun effort pour
apporter tout le soutien logistique et financier nécessaire aux différentes
opérations de reconquête de ces espaces. À ce propos, la loi de Programmation
militaire promulguée cette année contribuera à la montée en puissance de nos
Forces Armées à la hauteur des enjeux géostratégiques du pays. Je saisis cette
opportunité pour remercier tous nos compatriotes pour le soutien qu’ils
apportent à nos Forces Armées, notamment, à travers les différentes marches
organisées sur toute l’étendue du Territoire national et les nombreux messages
d’encouragement qui ont suivi. Comme je l’ai toujours affirmé, je reste profondément
convaincu que la préoccupation de tous les Congolais, en dépit de nos petites
divergences d’approche politique, idéologique, religieuse, tribale et autres,
demeure avant tout, la préservation de l’intégrité de la Nation congolaise. Ce
que nous endurons présentement n’est qu’une épreuve qui ne doit nullement nous
affecter. Soyez rassurés que nous allons la surmonter la tête haute. Honorables
Députés nationaux et Sénateurs, Mes très chers compatriotes, Pour rappel, la
proclamation de l’état de siège avait pour but d’endiguer ces menaces graves et
de sécuriser les populations et leurs biens. À ce jour, ces prorogations
s’inscrivent dans une perspective de consolidation des acquis des opérations
militaires engagées et de la poursuite des actions d’envergure en vue de mettre
fin au terrorisme et restaurer l’autorité de l’État dans lesdites provinces.
J’entends également réitérer, ici, que l’état de siège n’a pas vocation à
s’éterniser. Certes, il impose à nos populations de consentir des sacrifices
qui affectent leur mode de vie habituel, mais il demeure le cadre approprié et
compatible avec la nature des opérations déployées pour mieux affronter les
ennemis de la paix.
A ce propos, j’avais
reçu en audience, le 12 octobre dernier les Députés nationaux et sénateurs du
Nord-Kivu et de l’Ituri, porteurs des préoccupations des populations des
provinces concernées par l’état de siège. Cette rencontre avait consolidé
l’idée d’une Table-Ronde sur l’évaluation de l’état de siège dont les travaux
du Comité préparatoire se sont tenus récemment. Les travaux de ce Comité
permettront la convocation, dans les jours à venir, de la Table-Ronde devant
évaluer l’état de siège et au besoin, de le requalifier.
Honorables Députés nationaux et Sénateurs,
Mes très chers
compatriotes,
Nos efforts pour
lutter contre les groupes armés actifs dans la partie orientale de notre pays
ne sauraient être dissociés de la nécessité d’assurer la réinsertion
professionnelle des jeunes démobilisés, car ce besoin constitue une composante
essentielle de mon engagement de pacifier le pays et promouvoir la
réconciliation nationale, la cohésion et l’unité nationale. Le nouveau
Programme de Désarmement, de Démobilisation, Réinsertion communautaire et
stabilisation (P-DDRCS), se distingue des autres par son approche de
réinsertion axée sur le relèvement communautaire. La réinsertion des
ex-combattants se fait dans une logique d’intégration sociale au sein des
communautés et non au sein des FARDC. Sa mise en œuvre suit son cours normal et
a déjà enregistré certaines avancées significatives notamment la validation de
la stratégie nationale, la nomination et installation des coordinations provinciales
du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri et la démobilisation de 1.470 hommes et
43 femmes dont la formation-emploi est en phase de démarrage. A propos
justement de la formation-emploi, le Service National s’offre aujourd’hui comme
une alternative, un outil adéquat d’encadrement et de prise en charge de la
jeunesse désœuvrée face à la menace de dégradation des valeurs morales,
civiques et patriotiques. Je me suis donc résolu à redynamiser ce service qui a
pour mission d’éduquer, d’encadrer et de mobiliser les jeunes congolais aux
actions civiques et patriotiques en vue de matérialiser la reconstruction de
notre pays. Je vous informe qu’à ce jour 4.500 jeunes communément appelés
"KULUNA, SHEGUE ou VAGABOND" venus des provinces de Kinshasa, du
Kongo Central, du Kasaï Oriental, du Kwango, du Haut-Lomami, du Haut-Katanga et
de Lualaba sont au Centre de Formation de Kaniama-Kasese en vue de leur
encadrement et réinsertion sociale. Ils y reçoivent une formation paramilitaire
et un encadrement civique et patriotique en vue d’une professionnalisation.
Honorables Députés et
Sénateurs,
Mes très chers
compatriotes,
D’aucuns se posent la
question quant à l’organisation des prochaines élections. En réponse à cette
préoccupation légitime, je tiens à préciser que pour consolider notre jeune
démocratie encore fragile, le respect des cycles électoraux demeure une
exigence. Ainsi donc, il est fondamental de pouvoir se mobiliser pour que le
prochain scrutin soit organisé dans le délai constitutionnel. Au cours de mon
discours sur l’état de la Nation de décembre 2021, j’avais attiré votre
attention sur les préalables pour la tenue des prochaines élections. Je m’étais
solennellement engagé et j’avais sollicité l’engagement de tous pour des
élections que nous voulons inclusives, transparentes et crédibles. Je suis donc
heureux et confiant d’affirmer, ce jour, que l’année 2023 sera essentiellement
électorale, avec l’organisation de scrutins multiples et à tous les niveaux,
sur la base du calendrier publié par la Commission Électorale Nationale
Indépendante, le 26 novembre 2022. Selon ce calendrier, les opérations
d’identification et d’enrôlement des électeurs vont débuter ce 24 décembre 2022
dans la première des 3 Aires Opérationnelles et se poursuivront à travers le
territoire national. Par ailleurs, le même calendrier établit la perspective de
l’organisation des élections locales en République Démocratique du Congo, pour
la toute première fois depuis des décennies. Aussi, convient-il de signaler
que, par souci d’inclusion, la Commission Électorale Nationale Indépendante
s’est résolue d’identifier et d’enrôler nos compatriotes de la diaspora dans 5
pays choisis en guise d’expérience pilote. Il s’agit de la République d’Afrique
du Sud, du Royaume de Belgique, du Canada, des États-Unis d’Amérique et de la France.
C’est ici le lieu de lancer un appel pressant et patriotique à toutes les
filles et à tous les fils de notre pays, répondant aux exigences légales et
civiques, de se mobiliser et de se faire enrôler massivement selon le
chronogramme établi par la CENI, condition d’exercice de leur droit de vote.
Face aux multiples enjeux qu’occasionne le processus électoral en cours, j’ai
instruit le Gouvernement à accompagner la Commission Électorale Nationale
Indépendante et à ne ménager aucun effort relatif à la mise à sa disposition
des ressources nécessaires à la réussite de ses opérations. A ce propos, je
suis fier de confirmer que le Gouvernement congolais, tout en restant ouvert à
l’accompagnement de nos partenaires techniques et financiers, finance à 100 %
le budget du cycle électoral en cours suivant le plan de décaissement convenu
avec la CENI. Je lance un appel solennel à tout notre Peuple et à toutes les
parties prenantes pour s’impliquer de manière active, positive et constructive
dans ce processus électoral.
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Mes très chers
Compatriotes,
Les élections voulues
de tous ne peuvent se tenir aisément que dans un climat de paix sociale et de
pacification des esprits. Or, on constate depuis peu, l’apparition de conflits
intercommunautaires dans certaines de nos provinces. Après la province du
Haut-Katanga où la cohabitation entre communautés katangaise et kasaïenne
posait problème, le Maï-Ndombe, est à ce jour en proie à une vive tension entre
les communautés Teke et Yaka. Les violences qui en découlent ne sont plus
circonscrites dans le seul territoire de Kwamouth. Elles s’étendent vers
d’autres zones des provinces du Kwilu, du Kwango ou même dans la périphérie de
Kinshasa où sont installés des membres des deux communautés Yaka et Teke. Dans
les provinces du Haut et du Bas-Uélé, la migration pastorale des Mbororo
constitue un autre facteur de crise et de perturbation sociale, allant jusqu’à
laisser courir le risque d’une éventuelle implosion. Le Kongo Central, n’est
pas non plus en reste. Les habitants de tout un village ont été déguerpis de
leur terres à la suite d’un conflit foncier. Au Kasaï Oriental, différents
conflits de pouvoirs coutumiers sont signalés. C’est le cas, notamment, du
conflit opposant les groupements de Bakwa Bowa et de Bena Kabindi, secteur de
Nsangu en territoire de Katanda. Lors de la réunion du Conseil des ministres du
vendredi 14 octobre 2022, j’avais rappelé mon intransigeance quant au phénomène
des conflits communautaires, quelles qu’en soient la nature et l’origine. Pour
ce faire, j’avais enjoint tous les gouverneurs de province à activer les
mécanismes de veille et de prévention des conflits communautaires, afin de
prévenir et de favoriser la cohésion provinciale, facteur indispensable à la
bonne tenue des élections. Je rappelais également la nécessité de veiller à ce
que les décisions de justice, intervenant dans le cadre de ces conflits,
puissent réellement être motivées selon les sources du droit reconnues par
notre Constitution et ne souffrir d’interférences et d’interprétations
subjectives au risque de désacraliser l’autorité de l’État, de consacrer
l’impunité et de concourir à l’insécurité de nos compatriotes.
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Distingués Invités,
Mes très chers
Compatriotes,
La justice, puisque
c’est d’elle qu’il s’agit, élève une Nation, dit-on. Elle demeure la meilleure
garantie de l’État de droit en ce qu’elle concrétise l’idéal de rendre à chacun
ce qui lui est dû et exprime l’idée de l’égalité de tous devant la loi. Au
registre de la gouvernance judiciaire, le diagnostic global que j’établissais
lors de mon dernier discours sur l’état de la Nation révélait essentiellement
cinq défis majeurs auxquels s’affronte mon engagement à améliorer la bonne
administration de la justice. Il s’agit, d’abord, d’une couverture judiciaire
insuffisante du territoire national et des effectifs insuffisants, mal
déployés, largement en deçà des besoins ; ce qui constitue une entrave au droit
d’accès à la justice pour nos concitoyens. Ensuite, l’insuffisance ou la
modicité des moyens alloués à l’administration de la justice tant pour le
traitement des magistrats que pour le fonctionnement. Il y a aussi le problème
criant des infrastructures et équipements judiciaires et pénitentiaires affectant
tant l’environnement dans lequel le droit est dit que les conditions carcérales
des personnes détenues ou condamnées. Et enfin, la qualité des décisions de
justice, le comportement des acteurs judiciaires, l’absence de sanction et le
non-respect des mécanismes légaux dans le choix des magistrats à promouvoir.
Pour y remédier, je me suis engagé à apporter des réponses idoines, à titre de
thérapie à ces maux qui rongent la gouvernance de notre justice. Cinq mille
magistrats ont été recrutés et seront affectés au cours des exercices
budgétaires de 2023 et 2024, en raison de 2500 chaque année. A ceux-ci s’ajoute
la réhabilitation de près de 300 magistrats injustement révoqués. Cette seule
action aura pour effet de tripler les effectifs actuels des magistrats et
permettre ainsi une couverture suffisante de la cartographie judiciaire. Il est
donc important que le Conseil Supérieur de la Magistrature veille à une
répartition équilibrée lors des affectations des magistrats en évitant la
politique actuelle visant à concentrer certains magistrats dans les ressorts
des villes au détriment des milieux ruraux. C’est aussi une question de justice
et d’équité dans la gestion de la carrière. En outre, un accent particulier
doit être mis sur les conditions de travail, dont les rémunérations des
magistrats afin de réussir cette réforme. J’invite donc l’Assemblée nationale
et le Sénat à y veiller dans le cadre du vote de la loi des finances. Dans le
même ordre d’idées, la formation continue et la spécialisation des magistrats
devraient être encouragées et soutenues afin de doter notre justice des acteurs
outillés.
Pour ce qui est de
l’environnement judiciaire et pénitentiaire, j’invite le Gouvernement, dans le
cadre du budget d’investissement, à travailler pour doter les institutions
judiciaires et pénitentiaires des infrastructures appropriées. J’encourage
aussi le Gouvernement et le Conseil Supérieur de la Magistrature de travailler
à mobiliser les partenariats publics-privés en vue de doter le pouvoir
judiciaire des infrastructures adéquates. Je note avec satisfaction que le
Conseil d’Etat expérimente déjà ce mécanisme pour la construction du Palais de
Justice devant abriter les Juridictions de l’ordre administratif de Kinshasa.
J’encourage le Premier Ministre à faire aboutir les discussions en cours au
regard des conclusions de la Commission qu’il a mise en place et à conduire ce
processus à sa maturité en prenant en compte les derniers éléments de
l’évolution du dossier. Mon Cabinet y apportera son concours afin que, dans un
bref délai, les ministères concernés par ces discussions formalisent ce
partenariat. Quant à la qualité des décisions de justice, cause de l’érosion de
la confiance entre la justice et notre peuple, j’insiste, d’une part, sur le
renforcement de la sanction contre les magistrats véreux qui n’ont ni vocation
ni conviction pour l’idéal de la justice et, d’autre part, sur l’observance
rigoureuse des critères légaux dans le choix des animateurs de la justice.
Comme je l’avais dit autrefois, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Une
fois encore et comme toujours, le Conseil Supérieur de la Magistrature est mis
face à ses responsabilités devant la Nation. Avec les avancées significatives
dans la mise en œuvre du processus de Justice Transitionnelle en République
Démocratique du Congo, j’encourage le parlement à finaliser le processus du
vote de la Loi fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection et à
la réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des
victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité. Ceci afin
d'offrir à notre pays un cadre juridique historique qui, pour une fois, s'intéresse
à la situation des victimes et non des bourreaux, et partant, stopper avec le
cycle de violence et d’impunité souvent décrié. Cette initiative, portée par la
Première dame que je félicite en passant, est issue des conclusions de la table
ronde tenue en 2021. Dans le même ordre d'idées et à la suite de ce processus
législatif attendu, le Gouvernement est appelé à accompagner la mise en œuvre
du cadre institutionnel y afférent. Il va sans dire que le concours des experts
de la commission interinstitutionnelle mise en place par mon Cabinet et ayant
contribué aux travaux techniques sera nécessaire pour cet accompagnement.
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Distingués Invités,
Mes très chers
Compatriotes,
S’agissant de
l’Administration Publique, j’avais fait de son rajeunissement une des priorités
de mon mandat pour plus d’efficacité. C’est ainsi que le Gouvernement a engagé
une série de réformes visant l’amélioration des conditions de travail et de
gestion de la carrière des Agents et Fonctionnaires de l’Etat. Un dispositif
graduel de mise à la retraite combiné à la promotion des nouveaux cadres et
agents a été mise en place pour répondre au vieillissement prononcé du
personnel, aux fictifs et au cumul des fonctions. Ainsi la mise à la retraite
de 10.000 fonctionnaires de l’État est en cours et 5.000 jeunes agents sont en
processus de recrutement. Aussi, dans un élan humaniste et suivant ma vision de
l’état de droit, j’ai signé en juillet dernier, une série d’ordonnances portant
réhabilitation des centaines des fonctionnaires, révoqués ou retraités en 2009
et 2010, en violation de la loi, ce qui donnait l’impression d’un règlement de
comptes. L’état de droit que nous voulons tous et appelons de nos vœux ne
saurait s’accommoder avec des telles pratiques. Le Gouvernement a déjà
disponibilisé des fonds nécessaires pour couvrir cette réforme. Plusieurs
autres mesures ont été prises, notamment le recensement général, les
mécanisations progressives et la régularisation statutaire des agents et
fonctionnaires de l’État. Ceci permettra de maîtriser la masse salariale à
moyen terme. Enfin, je ne peux passer sous silence cette dernière mesure,
appelée à soulager les pensionnés de l’Etat. Il s’agit de l’extension de la
Caisse Nationale de Sécurité Sociale des Agents Publics de l’Etat aux Provinces
et à l’ensemble des retraités, qui, hier, en étaient exclus. Honorables Députés
nationaux et Sénateurs, Mes très chers Compatriotes, L’année 2022 qui s’achève,
a été particulière sur le plan diplomatique. Par sa position géostratégique, sa
biodiversité, ses ressources naturelles, notamment hydrauliques et minières, au
cœur de l’Afrique, notre pays se doit de jouer un rôle majeur dans la marche du
monde, en général, et dans celle de l’Afrique, en particulier. Pour relever ce
défi ; plusieurs actions visant à régénérer notre politique extérieure et à
restaurer notre leadership naturel, ont été menées.
La 12e Conférence
Diplomatique tenue à Kinshasa en février de cette année a été l’occasion de
donner corps à ma vision du leadership de la République Démocratique du Congo.
Elle a permis non seulement de repenser les axes prioritaires de notre diplomatie
mais aussi de projeter l’amélioration des conditions de vie et de travail dans
nos missions diplomatiques. Le Gouvernement a consenti des efforts pour redorer
l’image de marque de notre diplomatie. Il s’agit notamment de l’apurement de
nombreuses dettes cumulées depuis plusieurs années par nos Ambassades et
Consulats, ainsi que la rémunération du personnel diplomatique. Pour revenir
aux actions et autres évènements clés qui ont jalonné cette année, notre pays a
reçu la visite officielle de sa Majesté le Roi des Belges, Philippe. Cette
visite a raffermi les relations d’amitié historiques existant entre la République
Démocratique du Congo et le Royaume de Belgique. Toujours dans le cadre de
l’amélioration des relations belgo-congolaises, il va de soi de rappeler la
restitution à notre pays de la dépouille mortelle du Premier Ministre du Congo,
Patrice-Emery Lumumba. Ceci a permis à sa famille biologique et à la Nation
tout entière, de lever ce long et interminable deuil qu’elles portaient,
suivant nos coutumes bantoues. En marge de ces obsèques, la République a honoré
deux de ses compagnons de fortune ; à savoir Maurice Mpolo et Joseph Okito, en
les admettant dans l’ordre national « Héros nationaux » Kabila – Lumumba. C’est
dans ce même contexte que le Roi Philipe a procédé à la restitution du masque «
Kakungu », initiant ainsi un processus de restitution complète des autres
objets d’art du patrimoine congolais, exposés au Musée de Tervuren en Belgique.
Dans la même dynamique, la visite officielle du Souverain Pontife initialement
prévue pour cette année, reste d’actualité.
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Distingués Invités,
Toujours sur le plan
diplomatique, je vous rappelle que c’est avec honneur et fierté que la
République Démocratique du Congo a eu à exercer, à travers ma personne, de
février 2021 à février 2022, la Présidence de l’Union Africaine. Les actions
marquantes de cette mandature sont notamment la mise en œuvre de l’Accord sur
la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine, « ZLECAF » en sigle, ainsi que
l’organisation, à Kinshasa, de la première Conférence sur la masculinité
positive ayant débouché sur la Déclaration de Kinshasa, à l’issue de laquelle
mes paires de l’Union Africaine m’ont fait l’honneur de me designer « Champion
de la masculinité positive ».
Dans le même
registre, d’autres responsabilités nous ont été confiées, comme l’exercice de
la Présidence de la Communauté Économique des États d’Afrique Centrale, ou
encore l’exercice de la Présidence de la Communauté de Développement d’Afrique
Australe. Il convient également de rappeler la conclusion et la signature, au
cours de cette année, de plusieurs accords d’intérêt économique. A l’ordre de
ceux-ci, nous pouvons citer : l’adhésion de la République Démocratique du Congo
à la Communauté d’Afrique de l’Est. Il en est de même des efforts fournis par
notre pays, notamment, à travers sa participation au forum multilatéral de la
TICAD7 tenu à Tunis, dont le thème central convergeait vers le développement et
la croissance économique. Toujours dans ce chapitre de la coopération, notre
pays se voit doter d’un atout économique important grâce à la tenue à Kinshasa
du 42ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernements de la SADC, Sommet qui au
passage a été une grande réussite, et au cours duquel plusieurs décisions ont
été prises dont la plus importante pour la République Démocratique du Congo est
celle qui, en général, devra permettre à la Communauté sous-régionale de
booster son industrialisation. Dans le même ordre d’idées, je tiens à signaler
la bonne coopération jusqu’ici entretenue par notre pays avec tous ses
partenaires internationaux dans le cadre de la lutte commune menée contre les
effets néfastes du changement climatique notamment à travers le mécanisme compensatoire.
Après la 26ème Conférence sur les changements climatiques tenue à Glasgow
l’année dernière, la République Démocratique du Congo a eu l’honneur d’être
retenue pour organiser, en collaboration avec la République Arabe d’Egypte et
en partenariat avec les Etats du Bassin du Congo, les travaux préparatoires de
la 27ème Session de la Conférence des Parties à la Convention Cadre des
Nations-Unies sur les changements climatiques, appelés « PréCOP27 ».
L’organisation de celle-ci a été l’opportunité pour la RDC d’affirmer son
leadership tant au plan africain qu’au plan mondial, notamment dans le domaine
de la gestion des eaux, des forêts et de la biodiversité. Ces assises de haut
niveau ont connu la participation de plus de 60 pays, des représentants des
groupes de négociation, du Secrétariat de la Convention Cadre des Nations-Unies
sur les Changements Climatiques, ainsi que des représentants de la Société
civile. A l’issue de la Pré-COP27, le Brésil, l’Indonésie et la République
Démocratique du Congo avaient décidé de mutualiser leurs stratégies face aux
enjeux mondiaux sur le climat, dans la mesure où les trois ont des intérêts
communs dans le cadre du débat sur le changement climatique. Ce rapprochement a
abouti à la signature d’un accord entre ces trois pays.
Notre pays avait
également, en amont, organisé début septembre 2022, à Yangambi, lieu hautement
symbolique en ce qu’il constitue un des réservoirs des tourbières, une
Conférence scientifique internationale qui a été un moment de réflexion et de partage
sur la thématique « Contribution des forêts du Bassin du Congo et des autres
bassins tropicaux de la planète à la lutte contre le changement climatique ».
C’est ici qu’il convient de souligner la participation efficace de la
République Démocratique du Congo à la COP27 tenue en République Arabe d’Egypte.
Ces assises ont eu pour mérite de démontrer d’une part que la République
Démocratique du Congo est un pays solution pour sauver notre planète, et d’autre
part, l’adéquation entre l’impératif de la préservation de l’environnement et
la question sécuritaire.
Honorable Président
de l’Assemblée nationale,
Honorable Président
du Sénat,
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Distingués Invités,
Que dirions-nous de
notre économie en 2022 ? Elle se porte de mieux en mieux ! Vous vous
souviendrez, que les indicateurs économiques affichaient déjà, l’an passé, une
reprise de la croissance après la pandémie de COVID19 qui avait conduit à un
ralentissement de l’activité économique. Le point sur la situation économique
et sociale mettait néanmoins en évidence des avancées significatives plaçant
notre pays sur l’orbite de la croissance. Aujourd’hui encore, nous apprécions
la consolidation de cette croissance économique avec un taux d’augmentation de
richesse de 6,1 % malgré une situation économique mondiale morose caractérisée
par la guerre en Ukraine. Notre économie affiche une résilience face aux chocs
exogènes liés notamment au conflit Russo-Ukrainien. En effet, la flambée de
prix observée dans plusieurs pays, conséquence de ce conflit, a su être
maitrisée chez nous par des mesures stratégiques sans lesquelles le prix du
carburant à la pompe coûterait le triple du prix actuel. Le gouvernement de la
République a donc su éviter à notre peuple l’asphyxie. Au rang des différentes
mesures stratégiques préconisées, se trouve entre autres, la constitution d’un
stock considérable des produits pétroliers et la dotation pour la société
SONAHYDROC d’une ligne de crédit lui permettant d’améliorer ses capacités de
stockage. Dans la perspective d’assurer une indépendance énergétique,
anticipant d’éventuels chocs exogènes liés à des prix internationaux du
carburant, plusieurs initiatives ont été lancées pendant cette année 2022 dans
le secteur des Hydrocarbures dont la certification des réserves pétrolières et
gazières qui a donné lieu au lancement des appels d’offres pour 27 blocs
pétroliers et 3 blocs gaziers.
Cette initiative
rentre dans ma vision d’établir des chaines de valeurs productives à l’échelle
nationale pour enfin permettre à la population d’apprécier les effets de la
croissance jusqu’ici peu palpable. La mise en valeur des blocs pétroliers
permettra une transformation locale des produits pétroliers par la construction
des usines de transformation telles que les raffineries et les usines
pétrochimiques, ce qui augmentera inévitablement la production pétrolière en
République Démocratique du Congo et réduira sa dépendance aux produits
importés. L’exploitation des blocs gaziers fera de notre pays un producteur du
gaz méthane avec un potentiel de 66 milliards de monomètres cubes de gaz ; un
projet susceptible d’augmenter sensiblement l’offre énergétique de la
sous-région et représentant une opportunité d’emploi considérable. Abordant
justement cette question d’énergie, il me revient de faire également le point
sur l’offre d’ électricité qui constitue une priorité de mon quinquennat de par
sa contribution au plan d’ industrialisation que nous avons lancé pour la République
Démocratique du Congo. Une augmentation de la desserte en électricité dans la
partie Est de la ville de Kinshasa a été rendue possible avec la construction
du poste de Kimbanseke, offrant la possibilité à 2 millions d’habitants de
bénéficier de l’électricité. Pour la partie Nord-Ouest les travaux de
construction du poste de Kinsuka sont en cours, l’état d’avancement est estimé
à 70 %. Ce poste raccordé aux lignes de transport de Zongo 2 pourrait à terme
alimenter 4 millions de Kinois. En milieu rural, les travaux de construction
des lignes de transport pour le barrage de Kakobola, dans la province du Kwilu,
sont terminés. Le projet est désormais dans sa phase de distribution et
permettra d’alimenter, les Villes de Gungu, Idiofa, Kikwit et Bandundu ville
d’ici le mois de septembre 2023. Par ailleurs, avec la mise en place de
l’ANSER, l'Agence National d'Electrification et de service Energétique en
milieu rural et périurbain, et son déploiement progressif à travers le pays,
plus de 30.000 ménages pourront accéder à l’électricité à travers le Fonds
Mwinda. Ce fonds dont la première dotation provient de moi-même, permet de
drainer d’importants financements du secteur tant public que privé et d’inciter
les entreprises privées à s’implanter dans les zones rurales et périurbaines.
Aujourd’hui, 49 territoires ont pu bénéficier de ces investissements. La
perspective est d’atteindre les 145 territoires en 2023. En plus du fonds
Mwinda et en prélude du déploiement de mini et micro centrales dans les 145
territoires de la RDC, le Gouvernement, à travers l’ANSER, a expérimenté son
approche de l’électrification rurale et périurbaine. A ce jour plus de 20 projets
sont répartis dans les provinces formant le Grand Bandundu, le Grand Kasaï, le
Grand Équateur ainsi que le Grand oriental au bénéfice de plus de 500.000
personnes. Les travaux de réparation et de réhabilitation des centrales de
Nzilo et Nseke dans la province du Lualaba, sont en cours. Le taux d’avancement
à ce stade est estimé à 80 %. Muadingusha, dans le Haut-Katanga tourne déjà à
plein régime. La centrale de Busanga, quant à elle, avec sa capacité de 240
Mégawatts, est déjà opérationnelle. Sa mise en service permet de répondre
efficacement aux besoins des miniers. Son déploiement vers les populations
environnantes ne relève plus que des formalités administratives. Ici, je
voudrais également annoncer la mise en valeur prochaine du gaz torché de
Perenco, dans le mix énergétique au Kongo Central. Le même effort
d’amélioration du taux de desserte en électricité a été consenti dans le
secteur de l’eau. La partie sud-est de Kinshasa a bénéficié du projet de
construction de l’usine de traitement d’eau de Lemba Imbu de 200.000 m3/J, dont
la première phase de 35.000 m3/J que j’ai inaugurée le 23 août 2022 permet
déjà, d’alimenter en eau potable environ 600.000 habitants de 11 quartiers de
la commune de Kimbanseke et 3 quartiers de N’djili. Incessamment les parties
centre et ouest de Kinshasa vont bénéficier, dans le cadre du projet de
construction de l’usine de traitement d’eau de Binza Ozone de 330.000 m3/J, dont
le premier module de 110.000 m3/j est déjà en phase d’essai de fonctionnement
en attendant son inauguration prévue en janvier 2023 pour impacter environ
1.800.000 personnes. Les travaux de réhabilitation des ouvrages et équipements
du captage d’eau et de l’usine de traitement d’eau de N’djili, pour améliorer
l’approvisionnement en eau potable de près de 5.000.000 d’habitants de la ville
de Kinshasa, sont exécutés à 93 %. En vue de l’augmentation du taux de desserte
en eau potable dans la ville de Mbuji-Mayi, les travaux relatifs au repompage
de Bakwa-Kapanga, pour une production de 40.000 m3/j sont exécutés à 95 %,
tandis que ceux rattachés au captage de Lukelenge sont réalisés à 30 %. Ce
projet est appelé à alimenter environ 1.000.000 d’habitants de la ville de
Mbuji-Mayi. Plusieurs autres projets sont en cours pour améliorer la desserte
en eau à Uvira, Bunia, Buta, Isiro, Kalémie, Kananga, Demba, Lubutu, Ilebo,
Likasi, Kikwit et Kenge. Tous ces efforts exigent une mobilisation de
ressources tant internes qu’externes. Qu’il me soit permis du haut de cette
tribune de saluer la performance dans la mobilisation des recettes publiques.
Le troisième
trimestre s’achève avec une performance significative en termes de recettes
publiques, qui a permis l’augmentation des dépenses d’investissement sur fonds
propres de l’ordre de 0,2 % du PIB, soit près de 20 % des réalisations de
l’année. Cette performance est le fruit de la mise en œuvre du pacte de
stabilité entre le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo entamée depuis
2020 en vue d’une bonne coordination de la politique budgétaire et monétaire.
Ainsi malgré des tensions inflationnistes observées au niveau du marché des
biens et services, du fait que l’économie congolaise soit frappée par une
inflation largement importée notamment via les prix internationaux des produits
alimentaires et des carburants, la parité Franc Congolais-Dollars américains
est resté globalement stable. Le franc congolais s’est seulement déprécié de
0,6 % en 2022, ce qui témoigne de la résilience de notre économie face aux
chocs. Il serait souhaitable de maintenir et de renforcer cette dynamique ! Ce
pacte de stabilité entre le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo a rendu
possible le rapatriement de 60 % des recettes minières conformément au code
minier tel que révisé en 2018. Grâce aux achats de devises de la Banque
Centrale du Congo lorsque les conditions le permettaient, les réserves
internationales brutes de la Banque Centrale du Congo ont augmenté pour
atteindre 4,1 milliards de dollars à la fin du mois de septembre 2022,
équivalant à 2,1 mois d’importation ; un niveau que notre pays n’avait jamais
avoisiné auparavant. A ce sujet, notre programme avec le Fonds Monétaire
International témoigne de notre bonne volonté à œuvrer pour une bonne
gouvernance : Ce programme a six revues ; nous avons, à ce jour, respecté les
critères quantitatifs conduisant ainsi à la satisfaction de deux premières
revues. En ce qui concerne la transparence et l’efficacité de la commande
publique, j’ai lancé officiellement en date du 29 août 2022 l’initiative de
l’informatisation des procédures de gestion des marchés publics à travers le
système intégré de gestion des marchés publics (SIGMAP). Cette initiative, qui sera
pleinement opérationnelle au 1er janvier 2023, vise à couvrir progressivement
toutes les entités publiques pour la bonne gestion de la commande publique. Son
efficacité est déjà expérimentée au niveau de l’ARMP, la DGCMP et de certaines
cellules de gestion des projets et des marchés publics. La mise en œuvre du
Logiciel ISYS-Régies a été poursuivie dans l’objectif d’interconnecter les
régies financières (DGI, DGDA et DGRAD) et la LOGIRAD pour l’interconnectivité
entre la DGRAD et les services d’assiette. A propos de l’amélioration de la
gouvernance et de la transparence, qu’il me soit permis de relever l’engagement
de mon pays à implémenter la norme ITIE, Initiative pour la Transparence dans
les Industries Extractives. Cette action a permis de réaliser des progrès
significatifs dans ce secteur, progrès qui nous a valu d’être couronné cette
année par le score général élevé de 85,5 points dans la mise en œuvre de la
norme ITIE 2019. Le Conseil d’Administration de l’ITIE, bien qu’ayant noté et
félicité les avancées réalisées par mon pays sur la question de la transparence
et de la gouvernance, a encouragé le Gouvernement et le Groupe multipartite à
se pencher sur la mise en place d’un ensemble de mesures correctives et
recommandations stratégiques qui seront évaluées au cours de la prochaine
validation qui débutera le 1er janvier 2025. C’est dire qu’il reste encore du
chemin à parcourir ! Néanmoins, je dois vous confirmer que notre regard est
vers l’avant. Nous avons publié les contrats négociés entre la République et
les tiers notamment l’Accord avec le Groupe Ventora de Dan Getler; ce qui nous
a permis de récupérer les actifs miniers et pétroliers significatifs, évalués à
plus de deux milliards de dollars américains. Nous continuerons à publier tous
les nouveaux contrats en conformité avec les dispositions du Code Minier et les
exigences de la Norme ITIE, y compris les contrats renégociés. En vue de
l’amélioration du climat des affaires, le Gouvernement a poursuivi l’élan des
réformes sectorielles visant à assainir de façon continue l’environnement
économique du pays. Pour plus de performance dans ce secteur, un Tableau
numérique de suivi évaluation des réformes climat des affaires a été mis en
place et permet en temps réel de réaliser l’état de mise en œuvre des assignations
et réformes arrêtées dans la feuille de route gouvernementale. Aussi, en vue de
renforcer le dialogue public-privé et d’effectuer une meilleure orientation des
réformes compatibles avec les préoccupations réelles des opérateurs économiques,
j’ai initié un Baromètre National sur le climat des affaires dont le premier
rapport est attendu au premier trimestre de l’année 2023. En ce qui concerne la
lutte contre la corruption et les crimes économiques, je me suis engagé, depuis
mon investiture, à renforcer en amont les mécanismes de vérification, de
contrôle et de surveillance dans les secteurs enclins à la corruption avec le
concours accru de la Cour des comptes, de l’Inspection Générale des Finances et
de la CENAREF. Une Task force de lutte contre la corruption est en cours
d’implémentation par l’APLC, l’IGF et la CENAREF en vue de créer une synergie
dans la réalisation de cette mission commune. Des efforts doivent être fournis
pour faire aboutir le processus d’adoption de la loi sur le blanchiment des
capitaux et financement du terrorisme sans oublier l’Étude nationale des
risques de blanchiment des capitaux et financement du terrorisme. Tenant compte
de notre potentiel et du rôle que nous pouvons jouer dans la transition
énergétique avec nos minerais stratégiques que sont le cobalt, le cuivre, le
lithium, le manganèse, le nickel et le graphite, cette année 2022 a été
l’occasion d’affirmer notre positionnement sur la chaîne de valeur des
industries extractives, avec la signature d’un accord de coopération avec la
République de Zambie, relatif à la mise en place d’une chaine de valeur dans le
secteur des batteries électriques et des énergies propres.
Dans les prochains
jours, il sera mis en place le Conseil de la batterie, une structure technique
censée suivre et évaluer la matérialisation de nos engagements mutuels dans le
cadre de l’exécution de ce projet ambitieux de la chaine de valeur compétitive
des batteries électriques en RDC. Il a été doté d’un lotissement important
d’une superficie de 2.000 hectares dénommé Zone Economique Spéciale dans le
territoire de Kipushi pour abriter les entreprises à sélectionner dans le cadre
du Projet relatif à la construction des composantes des batteries électriques.
Comme je vous l’avais promis, des réalisations à plusieurs niveaux deviennent
de plus en plus visibles, c’est le cas de la construction du port en eau
profonde de Banana, toutes les mesures suspensives étant levées. J’ai eu
l’occasion de visiter le site le jeudi 8 décembre et de constater l’évolution
des travaux. La réhabilitation et la modernisation du tronçon
Kinshasa-Matadi-Boma-Muanda ; l’élargissement de la voirie urbaine de Kolwezi.
La modernisation du tronçon Lubumbashi – Kasumbalesa ; Lubumbashi- Likasi ;
Likasi - Pont Lualaba ; les travaux de prolongement de la piste de Kalemie etc.
Honorable Président
de l’Assemblée nationale,
Honorable Président
du Sénat,
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Distingués Invités,
Mes très chers
Compatriotes,
Dans ma profonde
conviction et ma ferme volonté politique de vaincre la pauvreté, celle
longtemps créée et entretenue dans notre pays, comme tant d’autres, je me
demande comment la République Démocratique du Congo, gracieusement nantie dans
la diversité de ses richesses, pouvait se retrouver à la tête du peloton des
Pays Pauvres ? C’est dans cet ordre d’idées que j’ai initié le Programme de
Développement Local des 145 Territoires « PDL-145T » en sigle, qui vise à
réduire dans notre pays, les inégalités spatiales, à redynamiser les économies locales
et à améliorer les conditions et le cadre de vie de nos concitoyens. Le coût
total de ce Programme, réparti sur trois exercices budgétaires, est estimé à
1,66 milliards de Dollars américains à financer sur ressources propres de la
République Démocratique du Congo, mais aussi avec l’accompagnement de nos
Partenaires au Développement. A ce jour, le Gouvernement de la République a
déjà mobilisé 773 millions de Dollars de l’enveloppe globale. Ce programme se
décline en trois principales composantes stratégiques qui visent :
Premièrement, l’amélioration de l’accès des populations des territoires ruraux
aux services socioéconomiques de base tel que les centres de santé, les écoles,
les bâtiments administratifs, les routes de desserte agricole, l’accès à l’eau
et à l’électricité.
Deuxièmement, la
promotion du développement des économies rurales et des chaines de valeur dans
le secteur de l’agriculture. Troisièmement, le renforcement de la capacité de
gestion en vue du développement local. Je voudrais aussi vous informer que
ledit Programme est entré dans sa phase d’exécution depuis la signature des
Protocoles d’Accord entre le Gouvernement de la République et les trois Agences
d’exécution, à savoir, le Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD), le Bureau Central d’Exécution et de Coordination (BCECO), et la Cellule
d’Exécution des Financements en faveur des Etats Fragiles ; celles-ci sont déjà
à pied d’œuvre. A ce jour, le PDL-145T a déjà démarré par le lancement des
activités relatives à la construction, à la réhabilitation et à l’équipement de
2.143 ouvrages composés de 1.210 écoles, de 788 centres de santé et de 145
bâtiments administratifs. Ce premier volet de travaux vise prioritairement à
développer les infrastructures sociales de base et à restaurer l’autorité de
l’Etat par l’érection d’un bâtiment administratif au Chef-lieu de chaque
territoire. Pour ce volet évalué à 511 millions de Dollars américains,
représentant 31 % du coût total du Programme, le financement a été
intégralement libéré et les travaux évoluent progressivement dans nos
différents Territoires. Le Gouvernement a également transféré aux Agences
d’Exécution, une enveloppe de 12 Millions de Dollars américains pour la
réalisation des études de faisabilité dans la réhabilitation subséquente des
routes de desserte agricole. Aussitôt ces études finalisées, il mettra à la
disposition des Agences 250 millions de Dollars américains pour couvrir
l’entretien et la réhabilitation de 38.000 Km de routes de desserte agricole.
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Distingués Invités,
Mes très chers
Compatriotes, En ces temps de crise céréalière qui frappe le monde du fait de
la guerre Russo-Ukrainienne, le pain à base de manioc produit sur notre
territoire national pourra nourrir nos populations. C’est là un exemple concret
de la revanche du sol sur le sous -sol que j’ai toujours préconisé et ce, dans
le cadre de l’Agenda de la transformation agricole du Congo-Kinshasa (ATA-RDC),
soutenu par l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA). Par
ailleurs, en dehors des stratégies et des politiques sectorielles définies à
l’issue des assises des Etats Généraux de l’Agriculture, le Plan National
d’Industrialisation récemment validé par le Gouvernement de la République prend
en compte la problématique de la diversification de l’économie par le
développement des chaines des valeurs des filières agricoles à travers les
bassins de production. Plusieurs modèles agro-économiques sont dès lors
développés et actuellement en cours. On peut citer notamment : le Programme
National de Développement Agricole (PNDA), le Programme Volontaires Agricole
(PVA), la Plateforme Agro Industrielle de Lukula (PAIL) et le Projet d’Appui à
la Relance et Réhabilitation du Secteur Agricole (PARRSA).
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Distingués Invités,
Mes très chers
Compatriotes,
Dès 2050, la
République Démocratique du Congo pourra atteindre le chiffre de 200 millions
d’habitants et 30 millions rien que pour l’agglomération de Kinshasa. Devant
une telle situation, l’État congolais doit être capable d’assurer à sa jeunesse
l’accès à l’éducation, à l’instruction et aux nouvelles technologies de
l’information et de la communication d’une qualité irréprochable. L’ampleur de
cette tâche est à ce jour réelle et d’une importance cruciale. Bien que
consacré dans la Constitution de notre pays à l’article 43 alinéa 5, la
gratuité de l’enseignement primaire n’avait jamais été effective. Dès mon
accession au pouvoir en janvier 2019, j’ai fait de la gratuité de l’enseignement
primaire une politique phare devenue opérationnelle à partir de septembre 2019.
Cet investissement ambitieux dans le capital humain de mon pays coûte bien plus
d’un milliard de dollars américains par an. Le gouvernement a augmenté le
budget alloué à l’éducation de 9,1 % de 2021 à 2022 et de 23,9 % de l’année
2022 à 2023. Plus concrètement, les réalisations suivantes témoignent que le
leadership et les initiatives politiques audacieux qui ont un impact tangible
sur le capital humain sont possibles en RDC : La prise en charge par l’Etat de
23.150 nouvelles écoles de plus sur les 41.739 écoles publiques avant la
gratuité, soit un accroissement de 55 % ; désormais 64.889 écoles publiques
bénéficient des frais de fonctionnement ; La prise en charge à ce jour par le
Trésor public avec les efforts propres du Gouvernement de 266.220 enseignants
nouvelles unités (N.U.) aussi bien du niveau maternel, primaire que secondaire,
sans oublier le personnel des Bureaux Gestionnaires, soit un accroissement des
effectifs payés de 65 %. Les effectifs des enseignants payés sont passés de
410.254 à 676.454 ; L’augmentation de l’enveloppe mensuelle de rémunération qui
passe de 148 milliards de FC à 224 milliards de FC, soit un accroissement de
51,7 %. La rémunération mensuelle d’un enseignant passe de 159.662, 67 FC à 367
023 FC soit une augmentation de 100 pourcent. Les effectifs des élèves sont
passés de 16.809.413 en 2018 à 22.282.278 en 2022, soit une augmentation de
plus de cinq millions d’enfants. Ce qui prouve que la mise en œuvre de la
gratuité a bien démarré.
L’augmentation des
frais de fonctionnement passant à titre illustratif de 45.000 FC par mois à
2.405.000 FC le mois pour les écoles dites de prestige, soit une progression de
5 344 %, et de 45.000fc le mois à 200.000 Fc pour les autres écoles, soit une
évolution de 344 %. 39. 487 écoles et bureaux gestionnaires ont bénéficié du
réajustement des frais de fonctionnement ; L’allocation de la prime de gratuité
et de la prime de brousse aux enseignants des villes et des territoires. La
mécanisation de 68.185 nouvelles unités prévues en 2023 est en cours de
réalisation.
Honorable Président
de l’Assemblée nationale,
Honorable Président
du Sénat,
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Distingués Invités,
Mes très chers
Compatriotes,
Une gouvernance
améliorée de la santé publique est un des éléments essentiels pour réaliser le
rêve d’un système de santé efficace et efficient. Malgré quelques
améliorations, les prestations de soins et de services de santé connaissent les
problèmes récurrents à savoir : (i) une faible couverture sanitaire ; (ii) une
faible qualité de soins et de services offerts ; (iii) une faible résilience
des structures de santé face aux urgences sanitaires ; (iv) une faible
utilisation des soins et services disponibles ; et (v) une faible recevabilité
publique des services de santé. On retiendra en outre que 124 zones de santé
sur 516, soit 24 % ne disposent pas d’un hôpital général de référence. Le
secteur de la santé connait un déficit en infrastructures et équipements répondant
aux normes de construction. Sur les 8.504 aires de santé planifiés en RDC, 238,
soit près de 28 %, ne disposent pas d’un centre de santé et sur 8.266 centres
de santé répertoriés, seuls 1.006 sont construits en matériaux durables, soit
12 %. C’est compte tenu de ces impératifs d’amélioration de notre système de
santé que j’ai fait de la Couverture Santé universelle (CSU) un engagement
phare de mon mandat. L’opérationnalisation est effective depuis janvier 2022.
Elle se caractérise par les réalisations suivantes : La création de cinq
organes de facilitation de la mise en œuvre de la couverture santé universelle
; Le parachèvement de la modernisation et la mise en service de l’hôpital
général de référence de Lubumbashi (ex-Sendwe) ; La modernisation de l’hôpital
militaire du Camp Tshashi ; La dotation de 3 089 formations sanitaires en
médicaments de base et intrants de planification familiale.
La nomination de plus
de 1.650 médecins afin de se conformer à leur statut particulier et partant,
régulariser leur situation administrative, arriérée de plus de deux décennies.
Plusieurs autres réalisations sont en cours et seront effectives en 2023, notamment
: La modernisation, la reconstruction et l’extension de l’hôpital provincial
général de référence de Kinshasa (ex-Maman Yemo) ; La construction et
l’équipement de 10 nouveaux bâtiments de l’hôpital général de référence de la
Muya à Mbuji-Mayi ; La construction et l’équipement de 7 nouveaux bâtiments de
l’hôpital général de référence St Jean Baptiste de Kansele à Mbuji-Mayi ; Par
ailleurs, il est impératif d’étendre et de consolider le programme de gratuité
ciblée des soins prénatals, des accouchements, des soins postnatals et néonatals
dans les établissements de soins de santé de la Ville de Kinshasa où 9 zones de
santé appliquent déjà la gratuité des accouchements ainsi que dans 11 autres
provinces, à savoir le Kwilu, le Mai-Ndombe, le Kwango, le Sud- Ubangi, la
Mongala, la Tshuapa, le Maniema, le Haut-Katanga, le Haut- Lomami, le Lualaba
et le Nord-Kivu. L’objectif assigné au Gouvernement est de couvrir progressivement
l’ensemble des zones de santé de ces provinces et d’étendre cette approche à
l’ensemble du territoire national.
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Distingués Invités,
Mes très chers
Compatriotes,
S’agissant de la
participation de la femme au sein des instances de décision de notre pays, je
peux aisément affirmer qu’elle s’est considérablement améliorée au regard des
statistiques. Pour la première fois, une femme a été nommée Gouverneure de la
Banque Centrale du Congo et une autre a été promue au grade de premier
président du Conseil d’Etat, et à ce titre, membre du Bureau du Conseil
Supérieur de la Magistrature. De manière spécifique, je voudrais m’attarder sur
l’apport de la femme rurale dans le développement de notre pays. En effet,
celle-ci représente 70 % de la force du travail agricole. Fidèle à mon
engagement de soutenir l’autonomisation de la femme, à travers
l’entrepreneuriat féminin, je n’ai pas hésité à encourager la femme maraichère
qui par son travail est à même de contribuer à la production agricole, ainsi
qu’à la transformation locale. Raison pour laquelle, je soutiens l’initiative «
Wenze ya samedi ». En effet, j’ai été agréablement surpris de constater le
dynamisme des femmes qui y vendent des produits agricoles, d’élevage et de
transformation. A la jeunesse de mon pays, qui porte haut l’étendard de notre
chère Nation, pour d’aucuns au prix du sacrifice suprême, je réitère mon
engagement, exprimé lors de mon adresse à la jeunesse du 30 novembre dernier,
de toujours l’associer à la gouvernance de notre pays et à la responsabiliser
dans son processus de développement. Ainsi dans le cadre de la Formation
Professionnelle, le Gouvernement s’est appliqué à la mise à niveau de l’offre
de formation professionnelle, à la diversification et à la valorisation des
métiers ainsi qu'à la modernisation des méthodes pédagogiques et à la
requalification de formation de courte durée permettant d'assurer l'employabilité
des jeunes et de faciliter leur insertion dans le monde compétitif du marché de
l’emploi. C’est ici l’occasion de saluer la mise en place d’un cadre légal
dédié à la promotion de l’entrepreneuriat, des start-up et de l’artisanat, à
travers les ordonnances-lois y relatives que j’ai promulguées en septembre de
cette année. Au registre de la culture, je formule d’abord une pensée pieuse
pour la mémoire de celles et de ceux qui nous ont quitté après nous avoir
égayés de leurs talents artistiques, donnant le meilleur d’eux-mêmes. Ensuite,
je salue, une fois de plus, l’inscription de la Rumba congolaise sur la liste
représentative du patrimoine immatériel de l’humanité. J’encourage le
Gouvernement à poursuivre sans relâche les travaux d’achèvement des infrastructures
qui vont abriter les activités culturelles, à savoir le Centre Artistique et
Culturel de l’Afrique Centrale.
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
J’ai parlé de tout et
de tout le monde sauf de vous. Je vous félicite pour votre production législative
remarquable ayant permis de doter notre pays, au courant de l’année qui
s’achève, des cadres normatifs essentiels à la marche de la Nation, notamment
la loi électorale, la sécurité sociale, l’entrepreneuriat des jeunes, la
programmation militaire, la protection et promotion des droits des peuples
autochtones, la protection des personnes vivant avec handicap ainsi que
l’autorisation de ratification de certains traités importants. Je vous exhorte
à plus d’engagement et d’assiduité au regard des défis collectifs qui nous
attendent.
Honorable Président
de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président
du Sénat,
Honorables Députés
nationaux et Sénateurs,
Distingués invités,
Mesdames et
messieurs,
Mes très chers
compatriotes,
Il était quasi
nécessaire que soit retracé pour votre meilleure gouverne ce long cheminement
de notre pays tout au long de cette année, émaillée de plusieurs événements
marquants dont son agression sans équivoque par le Rwanda.
Le Gouvernement de la
République a, malgré toutes ces contraintes, su maintenir le cap de la
croissance avec de nombreuses réalisations à l’instar de la poursuite de la
mise en œuvre du Programme de Développement Local des 145 Territoires qui a
pour vocation de réduire les inégalités sociales et spatiales qui transcendent
notre Nation. Après avoir consacré de l’énergie à remettre les pendules à
l’heure, nous pourrons alors espérer rendre palpable l’idéal de la justice
sociale, en partageant avec tous les enfants de notre beau pays, les fruits de
tant de labeur. L’année 2023 qui s’annonce est, en elle-même, porteuse de bien
de choses qui se révéleront certainement très édifiantes pour notre pays. Il
sera surtout question de colmater plusieurs brèches et d’incruster dans le cœur
de tous, à travers nos 26 Provinces, ce sens élevé du patriotisme et de l’amour
de la Nation, pour consolider efficacement la grande œuvre de sa
reconstruction. Je reste convaincu qu’en ce moment où certains paradigmes sont
en train de changer fondamentalement dans la perception du monde, il sied de
réunir toutes les intelligences de notre Nation dans une cohésion réelle en vue
d’une riposte appropriée à ce défi sécuritaire et enfin, jeter les jalons d’un
Congo émergent. Je ne pourrai terminer mon propos sans vous exhorter à
concourir à l’éclosion d’un citoyen nouveau, vertueux et mu par l’excellence
pour bâtir d’un Congo nouveau, digne et prospère. Que Dieu bénisse la
République Démocratique du Congo !
Je vous remercie